Système domestique
Le domestic system (traduit par système domestique par Paul Mantoux) était une organisation économique mise en place à partir du XVIe siècle en Europe jusqu'à la première révolution industrielle. Ce mode de production consistait en une relation commerciale entre les agriculteurs et les négociants qui leur fournissaient un travail ouvrier. Ils leur passaient des commandes, que les paysans réalisaient le plus souvent à domicile, le négociant récupérant plus tard le produit fini.
Du point de vue du négociant, on appelle cette technique une stratégie d'externalisation[1]. De nombreux historiens, dont Paul Mantoux[2], considèrent ce système comme étant une des premières étapes du développement du capitalisme industriel.
Dans le putting-out system, variante plus tardive et moins répandue du domestic system, les paysans-ouvriers recevaient la matière première du négociant ainsi que des machines rudimentaires pour réaliser la production[3]. Ce mode de production ayant constitué la transition entre la production à domicile et celle à l'usine, par la constitution des premières unités de production rassemblant main d’œuvre, machines et matières première en un même lieu.
Notes
[modifier | modifier le code]- La stratégie d'externalisation n'a pris sa place dans la littérature managériale qu'à la fin des trente glorieuses. Depuis 1973, les contraintes commerciales (concurrence de plus en plus sévère, saturation des besoins des consommateurs, etc) ont obligé les entreprises à se concentrer sur leurs cœurs de métiers (cf. G. Hamel et C. K. Parahalad : "core competencies") et faire faire (externaliser) toutes les activités jugées non nécessaires ou sur lesquelles elles ne disposent pas d'un savoir assez suffisant à des sous- traitants indépendants.
- Paul Mantoux, La Révolution industrielle au XVIIIe siècle, 1906.
- Jean-Pierre Rioux, La révolution industrielle. 1770-1880, Paris, Points, coll. « Histoire » (1re éd. 1971), 273 p., p. 26-29