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Charles Denner

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Charles Denner
Description de cette image, également commentée ci-après
Marie-Pierre de Gérando et Charles Denner.
Naissance
Tarnów (Pologne)
Nationalité Drapeau de la France Française
Drapeau de la Pologne Polonaise
Décès (à 69 ans)
Dreux (France)
Profession Acteur, résistant
Films notables Landru
L'Homme qui aimait les femmes
La mariée était en noir

Charles Denner, né le à Tarnów (Pologne) et mort le à Dreux (Eure-et-Loir), est un acteur français.

Auteur d'une carrière prolifique entre le théâtre et le cinéma, il est notamment connu pour ses rôles dans les films Landru de Claude Chabrol, L'aventure c'est l'aventure de Claude Lelouch ou L'Homme qui aimait les femmes de François Truffaut.

Famille et formation

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Charles Denner naît en Galicie dans une famille juive. Il est le fils de Joseph[1], tailleur de profession, et de Jeanne née Micenmacher. La langue parlée à la maison est le yiddish.

Il a une sœur aînée, Élise (1922-2015)[2], et deux frères : Alfred (1924-2012)[3] et Jacques.

La famille s'installe en France en 1930.

Seconde Guerre mondiale

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Les Denner se réfugient à Brive-la-Gaillarde, en zone libre. En 1941 a lieu la première apparition de Charles Denner au cinéma dans le rôle d'un valet dans le film Volpone de Maurice Tourneur. Le , Alfred Denner est arrêté et incarcéré au château de Ségur. Le rabbin de Brive, David Feuerwerker, alerté par la famille, réussit à obtenir sa libération et à lui sauver la vie[4].

Charles Denner, âgé de seize ans, et son frère Alfred, entrent alors dans la Résistance française ; Charles, sous le pseudonyme de « Charles Dermat »[5], rejoint le maquis du Vercors où il est chasseur alpin. Il est gravement blessé à la colonne vertébrale lors d'une embuscade tendue par son groupe à un convoi allemand comprenant un camion de SS qu'il fait exploser à la grenade gammon.

Il a reçu la croix de guerre pour ce fait d'armes.

Carrière au théâtre

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Après la guerre, il s'initie au théâtre en entrant au cours d'art dramatique Charles Dullin. Il y suit des cours le jour, et travaille comme fort des Halles la nuit. Tout en poursuivant ses cours il commence sa carrière de comédien au théâtre dans la jeune compagnie des Compagnons de l'Arche d'André Marcovici. Attaché au renouveau du théâtre yiddish en langue française porté par cette jeune troupe, il joue plusieurs rôles dans quatre pièces, dont Le Dibbouk de An Ski (1946) au théâtre Edouard VII, Le Keroub et le mariage de Rachel (1947) au théâtre La Bruyère, et Tel Haï (1947) aux théâtres Edouard VII et La Bruyère. Ces premières expériences des planches lui procureront les plus grandes satisfactions de sa carrière. Il interprète ensuite un clown dans Les Mamelles de Tirésias de Guillaume Apollinaire, mis en scène par Clément Harari. C'est là que Jean Vilar, qui dirige le Festival d'Avignon, le remarque. Il entre alors au théâtre national de Chaillot dans la troupe du Théâtre national populaire, que Jean Vilar dirigera ensuite. Au Festival d'Avignon, il donnera la réplique à Gérard Philipe en 1951 dans Le Prince de Hombourg (von Kleist). Au TNP encore, il joue avec Jeanne Moreau, François Périer, Michel Galabru et bien d'autres acteurs célèbres de cette génération, qui firent comme lui leurs débuts dans ce haut lieu de l'art dramatique français.

Il interprète la pièce Drame à Toulon - Henri Martin de Claude Martin et Henri Delmas qui relate la vie et le procès de Henri Martin, marin opposé à la guerre d'Indochine et condamné à cinq années de réclusion pour participation à une « entreprise de démoralisation de l'armée et de la nation[6],[7],[8]. » Paul Préboist, René-Louis Lafforgue, José Valverde et Antoine Vitez sont quelques-uns des comédiens de la troupe[9]. Les représentations sont interdites par plusieurs préfets[10] et maires. Mais la censure est souvent déjouée et la pièce est jouée plus de trois cents fois.

Plus tard et toujours au TNP, alors dirigé par Georges Wilson, il donne aussi une belle vision de son talent en incarnant Matti dans Maître Puntila et son valet Matti de Bertolt Brecht, mis en scène et joué par Georges Wilson, avec Judith Magre.

Des années plus tard, en duo avec Philippe Avron, il est un Rogogine magistral dans L'idiot de Dostoïevski, mis en scène par André Barsacq au théâtre de l'Atelier.

Il a aussi prêté sa voix de basse baryton au timbre puissant et si particulier à l'interprétation de trois chansons du 45 tours Chants Yiddish (Chant du Monde, 1958), recueillis, arrangés, harmonisés et orchestrés par Robert Cornman. Il interprète Dos lid fon'em Tanz Firer (le chant du meneur de danse), Cha Chtil (le Rabbin emmène ses disciples dans la danse), Aroïz iz in Wilna a naeir Bafehl (le nouvel édit de Vilna).

Carrière au cinéma

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En 1946, il fait de la figuration en soldat allemand dans le court métrage de 28 minutes Rappel à la vie / Der Ruf tsum leben (en yiddish non sous-titré dans sa version originale) réalisé par Maurice Wolf (sous le pseudonyme de Saint Lou) et Élie Davidson. Yves Allégret lui offre ensuite un petit rôle en 1955, dans La Meilleure Part, suivi deux ans plus tard par Louis Malle dans Ascenseur pour l'échafaud.

Claude Chabrol tombe sous le charme de la composition qu’il donne du personnage de Gori (Hermann Göring) dans La Résistible Ascension d'Arturo Ui de Bertolt Brecht monté en 1960 au TNP par Jean Vilar et Georges Wilson. À la suite d'un casting, il lui donne le rôle de Landru qui sort en 1963. Relégué depuis ses débuts dans des rôles de vieillards avec faux nez et perruque, il accepte sans hésiter de se raser le milieu du crâne et de se laisser pousser les favoris pour incarner le personnage. Claude Chabrol parlait alors du mélange de bonhommie et de terreur qui avait contribué au succès de son interprétation en ajoutant qu’il s’était régalé à composer ce personnage de petit bourgeois qui trucide avec une vraie ferveur domestique.

Brillant comédien de composition, il sait incarner une grande variété de personnages qui vont des anarchistes moraux aux petits et grands voyous, des apatrides aux artistes et aux séducteurs. Il incarne ainsi le personnage de Filochard dans la comédie Les Pieds nickelés de Jean-Claude Chambon, déambule à la recherche de ses parents dans la ville de Montréal dans YUL 871 de Jacques Godbout, sombre dans une douce folie dans la fable philosophique La Vie à l'envers d'Alain Jessua, est l'une des victimes de la vengeance de Jeanne Moreau dans le drame policier La mariée était en noir de François Truffaut, adapté d'après le roman du même nom de l'écrivain William Irish, ou apparaît aux côtés d'Yves Montand, Jacques Perrin, Jean-Louis Trintignant, Irène Papas, Bernard Fresson et François Périer dans le thriller politique Z de Costa-Gavras.

À partir de 1970, il joue dans cinq films de Claude Lelouch dont le premier est Le Voyou. Il tient l'un des rôles principaux de L'aventure c'est l'aventure avec Lino Ventura, Jacques Brel, Aldo Maccione Charles Gérard et Johnny Hallyday et dans Si c'était à refaire avec Catherine Deneuve. Il donne la réplique à Jean-Paul Belmondo dans L'Héritier de Philippe Labro en 1973, puis, dans le film policier Un officier de police sans importance de Jean Larriaga, est enlevé par un pathétique trio composé de Marc Porel, Julian Negulesco et Dani. En 1975, il retrouve Belmondo en étant son adjoint dans le film policier Peur sur la ville d'Henri Verneuil. En 1977, il tient le rôle principal de L'homme qui aimait les femmes de François Truffaut, pour lequel il vient supplanter un moment son personnage fétiche d'Antoine Doinel. L'année suivante, il est tête d'affiche, avec Jacques Villeret, de Robert et Robert, aussi de Claude Lelouch. En 1982, il incarne un avocat dans le drame L'Honneur d'un capitaine de Pierre Schoendoerffer. En 1985, pour l'un de ses derniers rôles au cinéma, il campe la caricature d'un puissant producteur lassé par les caprices de sa chanteuse dans L'Unique de Jérôme Diamant-Berger.

Dernières années (1986-1995)

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Tombe de Charles Denner au cimetière parisien de Bagneux (division 107).

Le cancer commence à lui prendre la voix alors qu'il monte pour la dernière fois sur scène pour incarner Le Marionnettiste de Lodz, de Gilles Segal, mis en scène par Jean-Paul Roussillon. Un one-man-show qui signe la fin de sa carrière en 1986.

Après dix années d'épreuves et de traitements, guéri d'un cancer de la gorge, affaibli, il meurt le .

Il est inhumé dans le caveau familial au cimetière parisien de Bagneux (division 107)[11].

Vie privée

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Charles Denner a été marié deux fois, d'abord avec Simone Jaquier, puis avec Monique Voirriot (1932 - 2015), dite Maryse (marraine du fils de l'acteur Marie-Pierre de Gérando, dont Charles Denner était un grand ami). Du premier mariage sont nés Charlet et Ethel.

Hommages posthumes

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Nathalie Rheims a écrit L'un pour l'autre en 1999, autour de Charles Denner[12].

Un documentaire consacré à Charles Denner et intitulé Le Chercheur inquiet a été réalisé par Avril Tembouret en 2014[13].

Ses enfants, Ethel et Charlet, ont rendu hommage à sa vie et à son œuvre en concevant et réalisant en 2015 l'exposition Charles Denner qui commémorait les vingt ans de sa disparition, à l'hôtel Montulé de Dreux. Cette manifestation qui a duré trois mois a été réalisée avec le soutien financier et logistique de la ville de Dreux et du département d'Eure-et-Loir.

Charlet Denner a écrit La montagne en partage, entre père et fils, pour Charles Denner, roman auto-édité en septembre 2015, à l'occasion de cette exposition.

Filmographie

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Télévision

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Documentaire

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Distinctions

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Nominations

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Notes et références

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Références

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  1. « Charles Denner, l'homme aux mille visages », sur Master II professionnel Multimédia interactif de l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne, (consulté le )
  2. « matchID - Moteur de recherche des décès » (consulté le )
  3. Françoise Héritier, Au gré des jours, 2017.
  4. Charles Denner. Sa vie – section 20 avril 1942 : L'arrestation, charles-denner.com, consulté le 1er juillet 2021.
  5. Charles Denner, Mémoire des hommes – Portail culturel du Ministère des Armées, consulté le 1er juillet 2021.
  6. « Le jugement rendu à Toulon avait été cassé pour vice de forme », Le Monde,‎
  7. J-M. Théolleyre, « Charles Heimburger fera cinq ans de prison », Le Monde,‎
  8. Alain Ruscio, « Libérez Henri Martin », L'Humanité,‎
  9. « Lire « Drame à Toulon - Henri Martin » », sur observatoiredelacensure.over-blog.com, (consulté le )
  10. Philippe Roger, « La guerre froide sur le littoral du Pas-de-Calais : l'interdiction des représentations de « Drame à Toulon » à Calais en décembre 1951 », Revue du Nord, no 394,‎ , p. 187-197 (lire en ligne)
  11. Collectif Sarka-SPIP, « DENNER Charles (1926-1995) - Cimetières de France et d'ailleurs », sur www.landrucimetieres.fr (consulté le )
  12. Fiche du livre sur le site de l'éditeur Galilée
  13. Fiche du film sur Imdb
  14. https://www.imdb.com/title/tt32843866/

Bibliographie

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Liens externes

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