Aller au contenu

Château de Noisy

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Château de Miranda)
Château de Noisy
Château Miranda
Façade principale en 2013.
Présentation
Type
Château
Destination initiale
Style
Architecte
Edward Milner (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Construction
Démolition
2016-2017
Commanditaire
Edward Milner (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Hauteur
Tour principale : 67 m
Propriétaire
Comte de Liedekerke-Beaufort
Patrimonialité
État de conservation
démoli ou détruit (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Belgique
Région
Province
Commune
Accès et transport
Stationnement
Lieu strictement interdit d'accès et surveillé
Coordonnées
Carte

Le château de Noisy (connu aussi sous le nom de château Miranda) est un ancien château néo-gothique situé en Wallonie à Celles, dans la commune namuroise de Houyet, en Belgique. Construit entre 1866 et 1907, à l’abandon et en ruines depuis les années 1990, il commence à être démoli fin octobre 2016 ; mi-octobre 2017; ne subsistent plus que les écuries.

XIXe et XXe siècles

[modifier | modifier le code]

Lors de la Révolution française, le comte de Liedekerke-Beaufort est chassé de son château familial de Vêves. Il se réfugie dans un manoir près de Celles appelé "Château de Noisy" [1]

Le château de Noisy en 1844

Les descendants du comte, dès 1866, transforment le manoir en un vaste château avec l'aide d'un architecte paysagiste anglais, Edward Milner (en). La structure du château est faite de briques. Seules les façades extérieures sont recouvertes de pierres. L'architecte anglais meurt en 1884 et la construction est interrompue. C'est l'architecte français Pelchner qui fait ériger la tour centrale en 1903 et termine les travaux en 1907. Le château de Noisy devient dès lors la résidence d'été de la famille Liedekerke-Beaufort.

Le château de Noisy en 1911

Durant la Seconde Guerre mondiale, il est brièvement occupé par les troupes allemandes. En 1950, il est transformé en centre de vacances pour les enfants des employés de la SNCB.

À la suite d'un incendie et à cause de la présence de la mérule, le château est abandonné en 1991.

Entre 1992 et 2000, le propriétaire cherche à vendre le château mais uniquement au travers d'un bail emphytéotique, ce qui rebute tous les éventuels acheteurs, au regard des sommes à investir pour restaurer le bien[2].

Sous le nom de « château Miranda », du nom de la S.A. qui le gère[3], dont le nom est lui-même inspiré de la Mirande, un affluent de la Lesse qui coule dans la vallée au pied du château[4], il devient alors peu à peu un des hauts-lieux de l'exploration urbaine en Belgique[5],[6].

Début du XXIe siècle

[modifier | modifier le code]

À l'abandon depuis 1991, le château de Noisy est dans un état de dégradation avancé dans les années 2010. Les écuries se sont effondrées, les murs qui ne sont pas encore tombés sont fragiles. Le site est extrêmement dangereux à visiter. En 2013, la Tribune de Genève le classe parmi les quarante plus beaux lieux oubliés du monde[7].

Fin 2013, le comte de Liedekerke-Beaufort demande un permis de démolition pour le château, en raison des risques pour la sécurité des personnes qui le visitent[8]. La commune de Houyet et la Région wallonne envisagent d'accorder le permis, à moins qu'une alternative crédible ne soit trouvée rapidement[9]. À la suite de ces événements, une association de défenseurs voit le jour : l’asbl ARESNO, association pour la restauration et la sauvegarde de Noisy, dont le but est de sauver l’édifice.

Le 6 février 2014, le ministre Carlo Di Antonio inscrit le château sur la liste de sauvegarde du patrimoine wallon, donnant un sursis d'un an maximum pendant lequel l'administration wallonne doit déterminer si le château vaut la peine d'être classé. Des investisseurs privés montrent également de l'intérêt[10].

Le , le ministre Maxime Prévot décide de ne pas classer le monument[11]. Ce choix est bien accueilli par l'association ARESNO[11], un classement augmentant significativement les contraintes et donc les coûts d'une éventuelle réhabilitation.

Le permis de démolir est délivré en juillet 2015. En mars 2016, les travaux n’avaient pas encore commencé, le propriétaire étudiant toujours les offres de différentes sociétés[12].

La démolition débute finalement le 31 octobre 2016[13], en dépit des protestations des associations de défense[14]. Le 14 décembre 2016, deux habitantes de la commune font appel au Conseil d'État pour préserver les façades et ce qui peut être encore sauvé : ce recours est rejeté mais les travaux de démolition restent suspendus, quoique le permis soit toujours valable[15]. Fin mars 2017, l'entrepreneur chargé de la démolition lance un appel aux dons, espérant récolter les quelque 5 000 000  nécessaires pour démonter le château de façon à pouvoir le reconstruire[15].

La démolition reprend en mai 2017[16], avant d'être à nouveau interrompue le 8 juin 2017 sur décision du tribunal des référés de Dinant[17] jugeant le permis illégal sur deux points : absence d'enquête publique avant l'octroi du permis de démolition, violation du respect de l'environnement[18]. Le 6 juillet 2017, après être allé en appel fin juin 2017, le propriétaire est de nouveau autorisé, par la Justice de Liège, à poursuivre les travaux de démolition pour des raisons de sécurité publique.

En août 2017, un incendie se déclare sur le chantier de démolition[19]. Le feu provoque l'effondrement de la partie où se trouvait l'escalier d'honneur avec ses colonnes aux voûtes bleues ainsi que l'entrée principale. Le château est désormais coupé en trois parties: l'aile gauche, la tour principale, et l'aile droite[réf. nécessaire]. Des défenseurs de « Miranda » soupçonnent le propriétaire d'un acte volontaire, mais l'hypothèse d'un accident ou d'un acte de vandalisme est également avancée[20].

En septembre 2017, les ailes du château sont détruites, laissant au milieu de ce paysage, seule, la tour principale dans l'attente de sa mise à terre.

C'est finalement le 4 octobre 2017 que le coup de grâce est donné, la tour est amputée de ses horloges à hauteur des armoiries familiales.

Fin 2017, du château de Noisy ne restent plus que les écuries et la base de la tour entourée des gravats[21].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Christian de Liedekerke Beaufort, Le comte Hilarion, tome 2, 1968, p. 457-459
  2. Le propriétaire du Château de Noisy sort du silence
  3. Noisy: L'incroyable saga du château Miranda
  4. « Noisy-Miranda, un joyau néo-Tudor dans le couloir de la mort »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  5. Sylvain Margaine, Forbidden places - explorations insolites d'un patrimoine oublié, Jonglé, coll. « Pocket/Poche Michelin », , 256 p. (ISBN 2915807817 et 978-2915807813).
  6. « Château Noisy - Miranda », Belgique, sur Urbex Session, (consulté le ).
  7. Christine Talos, « Les 40 plus beaux lieux oubliés du monde », sur tdg.ch, (consulté le ).
  8. Patrick Michalle, « A l'abandon, le château de Noisy risque d'être démoli », sur rtbf.be, (consulté le ).
  9. Maxime de Valensart, « Mobilisation pour sauver le mystérieux château de Noisy », sur 7sur7.be, (consulté le ).
  10. Monika Wachter, « Un sursis pour le château de Noisy à Houyet », sur RTBF, (consulté le ).
  11. a et b Houyet: le château de Noisy ne sera pas classé, Belga, lalibre.be, 30 septembre 2014, consulté le 1er octobre 2014
  12. Marie-Laure Mathot, « Les Cellois disent adieu à leur château », sur lavenir.net, (consulté le ).
  13. « Groupe du sauvegarde du château de Noisy ».
  14. « Article de presse ».
  15. a et b « Château de Noisy: un appel aux dons lancé pour déplacer la bâtisse », sur levif.be, (consulté le ).
  16. Château de Noisy: les grues de retour pour la démolition, Benjamin De Smet, Lavenir.net, 15 mai 2017.
  17. La justice dinantaise ordonne l’arrêt immédiat de la démolition du château de Noisy, Pierre Wiame, Lavenir.net, 8 juin 2017.
  18. « Pourquoi la démolition du château de Noisy est-elle suspendue? », La Libre,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Le château de Noisy victime d’un incendie » [vidéo], sur sudinfo.be, (consulté le ).
  20. M. Dol, « Double incendie au château de Noisy : un acte volontaire ? », sur L'avenir.net, (consulté le ).
  21. « Le château de Noisy n'existe plus », RTBF Info,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. Castle Lecter sur Hannibal wiki

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :