Aller au contenu

Bouquetin d'Asie

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuis Capra sibirica)

Le bouquetin d'Asie (Capra sibirica), également connu sous divers noms régionalisés[1] comme ibex de Sibérie, bouquetin de l'Altaï, ibex d'Asie centrale, bouquetin de Gobie ou de Mongolie, bouquetin de Tian Shan ou Yanghir, est une espèce de bouquetin de la famille des Bovidés, et de la sous-famille des Caprinés, vivant dans divers massifs montagneux d'Asie.

Description

[modifier | modifier le code]
Les deux parties de la corne et le crâne d'un ibex de Sibérie.

Le corps mesure de 130 à 165 cm de longueur. La hauteur à l'épaule est de 67 à 110 cm. La queue mesure de 10 à 18 cm. Le poids varie de 35 à 130 kg[2]. La couleur de la robe varie grandement pour l'espèce. La couleur dominante est un brun clair, avec le ventre plus clair. Les deux sexes ont une barbiche de couleur foncée sous le menton, moins prononcée chez les femelles. Cette espèce d'ibex ne présente pas les marques contrastées noires et blanches sur les jambes, que l'on note chez le bouquetin de Nubie et le bouquetin d'Abyssinie[2].

Répartition

[modifier | modifier le code]

La plus large population de Capra sibirica se trouve dans l'Altaï en Mongolie avec 80 000 individus estimés. Le reste de la population est légèrement au sud-ouest, dans les montagnes qui bordent le bassin du Tarim au nord (monts Tian) et à l'est (Pamir), avec 70 000 individus sur les territoires du Kirghizistan et du Tadjikistan, 40 000 à 50 000 individus sur le territoire du Xinjiang en Chine (voir la réserve naturelle nationale du Pic Tomur), 17 000 individus sur le territoire du Kazakhstan, 2 400 individus sur le territoire Ouzbékistan. Le Pamir d'Afghanistan a une population non dénombrée, celui d'Inde quelques centaines. L'Inde au sud de l'Himalaya en abrite également 4 000 individus, et 6 000 dans le Ladakh. On en trouve aussi en Sibérie du sud, au Pakistan, et dans d'autres montagnes de Chine[2],[3].

Autrefois considéré à tort comme une sous-espèce du bouquetin des Alpes Capra ibex, les bouquetins d'Asie associés au nom Capra sibirica pourraient être plus qu'une seule espèce d'ibex. Il pourrait s'agir d'un complexe d'unités de conservation différentes qui se distinguent comme génétiquement différenciées à un niveau pouvant distinguer des espèces et une révision taxonomique complète est toujours nécessaire[1],[4].

Quatre sous-espèces sont reconnues par Fedosenko et Blank en 2001, sur la base des caractéristiques des cornes et des couleurs de robe :

  • C. s. hagenbecki, dans la partie mongole du désert de Gobi ;
  • C. s. sibirica, dans le massif de l'Altai ;
  • C. s. alaiana, dans le massif du Tian Shan ;
  • C. s. sakeen, synonyme de propositions taxonomiques écartées et désuètes telles que C. s. dauvergnii[5], dans les massifs du Pamir, de l'Hindu Kush et du Karakoram (le nom de ce synonyme, dauvergnii, est dédié à Henri Dauvergne).

Fedosenko et Blank rejoignent en cela les chasseurs, qui l'appellent ibex de Sibérie et établissent des différences similaires entre ibex de Gobi, de l’Altaï, des monts Tian et de l’Himalaya[6]. Wang en 1998, Smith et al., en 2008, considèrent une autre sous-espèce potentielle :

  • C. s. dementievi, dans les montagnes du Kunlun près du point de jonction de celles-ci avec le Pamir et le Karakoram.

Plusieurs auteurs ne reconnaissent pas ces sous-espèces (par exemple Wilson et Reeder, 2005) et la taxonomie n'est pas encore déterminée de façon concluante[1],[4],[7].

D'autres noms sont relevés : almasyi, altaica, dauvergnei, fasciata, filippi, hemalayanus, lydekkeri, merzbacheri, pedri, sakeen, skyn (peut-être une typo mise pour sakeen), et wardi[6].

L'UICN rappelle trois noms communs (ibex de Sibérie, ibex Asiatique et ibex de l'Himalaya) mais tant la taxonomie que la correcte utilisation des divers noms communs de ces bouquetins dans les documents de référence (UICN, CITES) restent à consolider[1],[7].

Conservation

[modifier | modifier le code]

L'espèce est inscrite dans la liste rouge de l'UICN avec le statut de quasi-menacée[7].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d (en) M. Sarasa, « Common names of the Asiatic ibex superspecies at a turning point in its taxonomy and management », Animal Biodiversity and Conservation,‎ , p. 79–86 (ISSN 2014-928X et 1578-665X, DOI 10.32800/abc.2023.46.0079, lire en ligne).
  2. a b et c Capra sibirica, carte et détails de sa répartition sur le site Large Herbivore Network (réseau pour les grands herbivores).
  3. Les chiffres fournis sur les tailles de populations sont des approximations.
  4. a et b (en) Bheem Dutt Joshi, Gul Jabin, Amira Sharief et Vineet Kumar, « Genetic evidence for allopatric speciation of the Siberian ibex Capra sibirica in India », Endangered Species Research, vol. 42,‎ , p. 1–5 (ISSN 1863-5407 et 1613-4796, DOI 10.3354/esr01034, lire en ligne, consulté le ).
  5. Colin Groves, Peter Grubb, Ungulate Taxonomy, p. 323.
  6. a et b Capra sibirica, dans une encyclopédie cynophile.
  7. a b et c UICN, consulté le 10 décembre 2023

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :