Arad (Tunisie)
L'Arad est une région historique de Tunisie située à l'Est du pays, entre le Sahel tunisien (au nord), le Nefzaoua (à l'ouest), le djebel Dahar (au sud) et la Djeffara (au sud-est)[1]. Une partie de la région se situe au nord du djebel Demmer, région historique des Aït Demmer. Géologiquement, il s'agit d'une vaste plaine.
Historiquement, parmi la population de l'Arad et de la région Sud de Gabès, on retrouve[2] :
- Des Berbères sédentaires dans les oasis, sauf à Mareth ;
- Des Arabes Hamerna et Ouled Debbab occupant les terres de parcours des environs de Mareth et d'Arram ;
- Des Arabes Beni Zid campant autour d'El Hamma.
Dans l'histoire récente de la Tunisie, la province de l'Arad, très vaste, a fourni des milliers de migrants aux grands centres urbains du pays[3].
Gabès est considérée comme la reine des plaines de l'Arad[4].
Histoire
[modifier | modifier le code]Antiquité
[modifier | modifier le code]Le peuple antique berbère qui habitait la région de l'Arad était appelé Cinithiens (Cinithii)[5]. Ces derniers s'allient aux Musulames, au chef maure Mazippa et au chef berbère Tacfarinas, ancien soldat auxiliaire numide, lorsqu'il se révolte et déclenche la guerre contre les Romains[5].
Époque contemporaine
[modifier | modifier le code]Parmi les gouverneurs historiques figurent Si Haïder[6], le général Sélim qui devient gouverneur de Tunis en octobre 1865[7], le général Allégro[8] et le cheikh Ruhouma ben Lehibe[9].
Après l'expédition de 1866 dans l'Arad, dont le résultat est décevant, des troupes y stationnent en 1867 pour recouvrer les impôts des tribus qui, selon le gouverneur de l'Arad, ne payaient que quand « descend chez eux la contrainte »[10].
Agriculture
[modifier | modifier le code]Dans la région de l'Arad, la culture des dattes de la variété deglet nour n'est pas permise par les conditions climatiques défavorables, le palmier y est donc beaucoup plus discret[11] et les palmeraies n'y sont pas aussi riches que celles du Jérid[12].
Les laines en Tunisie sont communes dans toute la région de l'Arad, aussi bien que dans la région du Nord et les Hauts-Plateaux, moyennes à Sousse et Sfax, croisées fines à Gabès, Gafsa. Lucien Sacy avance que, dans cette contrée, la viande des moutons à laine fine est sensiblement meilleure que celle des moutons grossiers du Nord[13].
Artisanat
[modifier | modifier le code]Faune
[modifier | modifier le code]Parmi la faune, on y trouve le Pamphagus meridionalis, un genre d'orthoptère[14].
Références
[modifier | modifier le code]- « Tunisie », sur larousse.fr (consulté le ).
- André Louis, « Le monde "berbère" de l'extrême sud tunisien », Revue des mondes musulmans et de la Méditerranée, vol. 11, no 1, , p. 107–125 (DOI 10.3406/remmm.1972.1145, lire en ligne, consulté le ).
- Lucette Valensi, Fellahs tunisiens : l'économie rurale et la vie des campagnes aux 18e et 19e siècles, Paris, Mouton, , 420 p. (ISBN 978-2719309391, lire en ligne), p. 24.
- Yves Séguin et Marie-Josée Guy, Tunisie : 2e édition, Montréal, Ulysse, , 408 p. (ISBN 978-1-894676-25-0, lire en ligne), p. 330.
- Jean-Marie Lassère, Africa, quasi Roma (256 av. J.-C. - 711 apr. J. C.) : 256 av. J.-C - 711 apr. J.-C., Paris, CNRS Éditions, , 786 p. (ISBN 978-2-271-07689-2), p. 198.
- « Historique de la conquête pacifique des territoires militaires », Revue tunisienne, , p. 124 (lire en ligne, consulté le ).
- Jean Ganiage, Les origines du protectorat français en Tunisie (1861-1881), Paris, Presses universitaires de France, , 776 p. (lire en ligne), p. 225.
- Auguste Sebaut, Dictionnaire de la législation tunisienne, Dijon, Sirodet-Carré, , 676 p. (lire en ligne), p. 389.
- Abdurrahman Çaycı, La question tunisienne et la politique ottomane, 1881-1913, Istanbul, Baha Matbaasi, , 200 p. (lire en ligne), p. 126.
- G. S. van Krieken, Khayr al-Dîn et la Tunisie : 1850-1881, Leyde, Brill, , 322 p. (ISBN 978-90-04-04568-2, lire en ligne), p. 211.
- Anne-Marie Jouve (dir.), « Gouvernance foncière et usage des ressources naturelles », sur hal.inrae.fr, (consulté le ).
- « La Tunisie », sur encyclopedie.bseditions.fr (consulté le ).
- « La question des laines en Tunisie », La Dépêche tunisienne, no 3772, , p. 2 (lire en ligne, consulté le ).
- « Pamphagus meridionalis », sur acrinwafrica.mnhn.fr (consulté le ).
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Lucien Bertholon, « Étude géographique et économique sur la province de l'Arad », Revue tunisienne, no 2, , p. 195-196.
- Ronald Pirson, « Du nomadisme à la sédentarité dans le Sud-Tunisien comme exemple de désagrégation d'un ordre socio-démocratique », Civilisations, vol. 25, nos 1-2, , p. 124-143 (ISSN 0009-8140).