Aller au contenu

Antef III

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Antef III
Image illustrative de l’article Antef III
Pétroglyphe d'Antef III (Gebel Silsileh)
Période Première Période intermédiaire
Dynastie XIe dynastie
Fonction principale roi
Prédécesseur Antef II
Dates de fonction -2074 à -2066 (selon A. D. Dodson)
-2068 à -2061 (selon D. B. Redford & N. Grimal)
-2063 à -2055 (selon I. Shaw)
-2058 à -2050 (selon J. Málek)
-2054 à -2046 (selon J. von Beckerath)
-2016 à -2008 (selon D. Franke)
Successeur Montouhotep II
Famille
Grand-père paternel Montouhotep Ier
Grand-mère paternelle Néférou Ire
Grand-père maternel Montouhotep Ier
Grand-mère maternelle Néférou Ire
Père Antef II
Mère Néféroukait
Conjoint Iâh
Enfant(s) Montouhotep II
Néférou II
Deuxième conjoint Henite [1]
Fratrie Iâh
Sépulture
Nom Tombe d'Antef III ou Saff el-Baqar
Type tombeau
Emplacement El-Tarif

Antef III est un roi de la XIe dynastie égyptienne, qui régna pendant la Première Période intermédiaire. Il est probablement le fils du roi thébain Antef II et le père de son successeur Montouhotep II. On situe son règne de 2068 à 2061 avant J.-C.[2]. Le Canon royal de Turin (5.15) a une lacune sur son nom et lui compte huit ans de règne.

Son père est le roi Antef II[3], et sa mère est probablement la reine Néféroukait[4]. Son épouse est sa sœur Iâh, qui porte en effet les titres de « fille du roi » (sȝ.t-n��sw.t)[5], d' épouse du roi » (ḥm.t-nỉsw.t)[5], et de « mère bien-aimée du roi » (mwt-nisw.t mrỉỉ.t=f)[5], ce qui prouve qu'elle est la mère de Montouhotep II. Ce dernier est également présenté comme le fils d'Antef III[4],[6],[7],[8]. Néférou II est « fille du roi » (sȝ.t-nỉsw.t) et est appelée également « Néférou, née de Iâh »[8],[9], ce qui montre qu'elle est la fille d'Antef III et d'Iâh. Henite est également donné comme étant son épouse[1].

Le Canon royal de Turin (5.15) présente une lacune sur son nom et lui compte huit ans de règne[4],[10],[11].

Activités militaires

[modifier | modifier le code]

Antef III héritée d'un vaste territoire relativement pacifique en Haute-Égypte[4]. Pendant ses huit ans de règne, Antef III est militairement actif[1]. Il défend avec succès le territoire que son père Antef II a gagné. C'est ce qu'atteste la tombe d'un fonctionnaire de l'époque, Nakhty, située à Abydos et dans laquelle un chambranle portant les noms d'Antef III a été découvert[4]. Il conquiert également des territoires situés au nord d'Abydos, notamment Assiout[1], et semble étendre son domaine jusqu'au dix-septième nome de Haute-Égypte, dont la capitale était Cynopolis, « imposant ainsi le contrôle de sa famille sur la plus grande partie de la Haute-Égypte »[12], à moins que cela ne soit le fait d'armes de son fils Montouhotep II, au début de son règne.

Un chambranle portant le nom d'Antef III a été découvert sur Éléphantine, dans le sanctuaire d'Hekaib, un nomarque déifié de la VIe dynastie, ce qui montre qu'il a dû y commander des travaux[13]. Un autre chambranle a été découvert dans le temple de Satis, également sur l'île Éléphantine, ce qui atteste son activité de construction sur le site[4].

Photographie de 1915 du tombeau d'Antef III par Herbert Winlock[14]

Le complexe funéraire d'Antef III est creusé à flanc de colline, à El-Tarif, sur la rive opposée du Nil en face de Thèbes. Il est aujourd'hui connu sous le nom de Saff el-Baqar. Aucune inscription n'ait été trouvée dans les tombes (sauf celle d'Antef II) pour confirmer leur propriété. Mais leurs positions et la succession chronologique des souverains de la XIe dynastie ont conduit à l'attribution à Antef III de la tombe connue aujourd'hui sous le nom de Saff el-Baqar [15]. Saff signifie "rangée" en arabe et désigne la double rangée de colonnes et les entrées qui donnent sur une grande cour trapézoïdale de 85-90 × 75 mètres[4]. La cour est entourée de tous côtés, sauf à l'est, de nombreuses chambres creusées dans la roche[4],[15],[16]. Elle mène à une grande façade à doubles piliers, totalisant quarante-huit colonnes, derrière lesquelles se trouvent de nombreuses autres chambres. Malgré l'état de ruine de la tombe, les fouilles des années 1970 ont montré que ses murs ont dû être autrefois revêtus de grès et ornés de décorations[17]. De nos jours, la tombe se trouve sous les constructions d'un village.

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c et d Margaret Benson, Encyclopedia of Ancient Egypt, Infobase Publishing, 2009, (ISBN 978-1438109978), available online, voir p. 181.
  2. Selon D. B. Redford, N. Grimal
    Autres avis de spécialistes : -2074 à -2066 (A. D. Dodson), -2063 à -2055 (I. Shaw), -2058 à -2050 (J. Málek), -2054 à -2046 (J. von Beckerath), -2016 à -2008 (D. Franke).
  3. Stele of Tjetjy
  4. a b c d e f g et h Darrell D. Baker, The Encyclopedia of the Pharaohs: Volume I - Predynastic to the Twentieth Dynasty 3300–1069 BC, Stacey International, (ISBN 978-1-905299-37-9), 2008, p. 147-148
  5. a b et c Joyce Anne Tyldesley, Chronicle of the Queens of Egypt, Thames & Hudson, 2006, p. 66-68, (ISBN 0-500-05145-3).
  6. J.J. Clere, Jacques Vandier, Textes de la premiere période intermédiaire et de la XIe dynasty, 1st vol., Bibliotheca Aegyptiaca X, Complete Stele p. 21
  7. Henri Gauthier, Quelques remarques sur la XIe dynastie, BIFAO 5, 1906, p. 39
  8. a et b William Christopher Hayes, The Scepter of Egypt I, New York, 1953, (ISBN 0870991906), p. 160, 327
  9. Wolfram Grajetzki, Ancient Egyptian Queens, a hieroglyphic dictionary, p. 28, Golden House Publications, 2005, (ISBN 978-0954721893).
  10. Wolfram Grajetzki, The Middle Kingdom of Ancient Egypt: History, Archaeology and Society, Duckworth, London 2006 (ISBN 0-7156-3435-6), p. 15-17
  11. Column 5, row 15.
  12. Michael Rice, Who's Who in Ancient Egypt, Routledge 2001, p. 80, (ISBN 978-0415154499).
  13. Sir Alan Henderson Gardiner, Egypt of the Pharaohs, Oxford University Press 1961, p. 120.
  14. Herbert Winlock, "The Theban Necropolis in the Middle Kingdom", The American Journal of Semitic Languages and Literatures, Volume 32, available online copyright-free.
  15. a et b Dieter Arnold: Gräber des Alten und Mittleren Reiches in El-Tarif (Archäologische Veröffentlichungen), Philipp von Zabern, Mainz 1976, (ISBN 978-3805300469)
  16. See a map of the tomb here following Dieter Arnold.
  17. Nigel C. Strudwick, Helen Strudwick, Thebes in Egypt: A Guide to the Tombs and Temples of Ancient Luxor, Cornell University Press, 1999, p. 93, (ISBN 0801486165), excerpts available online.