Droit somalien
Le droit somalien est le droit appliqué en Somalie depuis l'indépendance et l'unification des territoires colonisés par l’Italie et le Royaume-Uni le . Cependant, la Somalie est considérée par le Fund for Peace comme un État en déliquescence, c'est-à-dire où ne règne pas un état de droit[1].
Sources du droit
[modifier | modifier le code]Constitution
[modifier | modifier le code]La Constitution adoptée le par l'Assemblée nationale constituante réunit à Mogadiscio[2],[3], crée la République fédérale de Somalie.
Droit coutumier
[modifier | modifier le code]Le xeer est le nom donné au système légal « polycentrique » appliqué en Somalie. D'après ce système, les Anciens servent de juges et aident à trancher les conflits en utilisant les précédents[4]. Il s'agit d'un exemple de droit coutumier appliqué dans une société sans État et qui ressemble au principe du droit naturel[5]. Plusieurs doctrines considèrent que, bien que le xeer ait plusieurs siècles, il peut potentiellement être utilisée dans le cadre d'une économie moderne viable[6],[7]. Selon Günther Schlee, ce droit privilégie en fait les plus puissants, qui peuvent « s'attaquer à d’autres en toute impunité »[8], la seule égalité serait celle du rapport de force.
L'absence de gouvernement central fort signifie qu'il y a des variations dans l'interprétation du xeer parmi les différentes communautés. Il existe ainsi le xeer guud, accepté par tous, et le xeer tolnimo, spécifique à une communauté[9].
Le xeer est presque « intact » dans le nord et l'ouest de la Somalie ; dans le sud, les autorités italiennes l'ont combattu avant l'indépendance. Cependant, il a survécu, même dans les zones urbaines, et reste dominant dans les campagnes[10].
La région du Somaliland, qui a revendiqué son indépendance de la Somalie, a aussi tenté d'incorporer le xeer dans son gouvernement en nommant 25 Anciens dans la chambre haute du Parlement. Bien que les lois autorisent l'imposition, celle-ci reste illégale dans le cadre du xeer. Les citoyens, lors de la collecte de l'impôt, font souvent appel aux juges pour régler pacifiquement le conflit.
Charia
[modifier | modifier le code]La majorité de la population du Somaliland, région au Nord de la Somalie qui a proclamé son indépendance, est musulmane. La Constitution du Somaliland dispose que les lois contraires au droit musulman sont invalides[11].
Sources
[modifier | modifier le code]Références
[modifier | modifier le code]- Failed States Indicator.
- Harper 2012
- UN News Centre
- Elder Counsel
- Knotter et al. 2011, p. 211
- Leeson 2007
- Ayittey
- Schlee 2002
- « Back to Somali roots », Hiiraan.com (consulté le )
- « The Rule of Law without the State — Spencer Heath MacCallum — Mises Institute », Mises.org (consulté le )
- Hersi 2009
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- « Failed States Indicator », sur The Fund for Peace
- Steven Knotter, Rob De Lobel, Lena Tsipouri et Vanja Stenius, Diversity Research and Policy: A Multidisciplinary Exploration, Amsterdam University Press,
- (en) Louisa Lombard, « Elder Counsel », Legal Affairs, (lire en ligne)
- Peter T. Leeson, « Better of Stateless », Journal of Comparative Economics, (lire en ligne)
- George Ayittey, Free the Somali People, Free Africa Foundation (lire en ligne)
- (en) Mary Harper, « Somali leaders back new constitution », British Broadcasting Corporation, (lire en ligne)
- President's inauguration marks 'new era' for Somalia, says UN envoy, UN News Centre (lire en ligne)
- Mohamed Farah Hersi, Research Guide to the Somaliland Legal System, (lire en ligne)
- Günther Schlee, « Régularités dans le Chaos. Traits récurrents dans l'organisation politico-religieuse et militaire des Somali », L’Homme, no 161, , p. 17-49
Compléments
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
[modifier | modifier le code]- Somalie, NATLEX