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Léon Chevreau

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Léon Chevreau
Portrait photographique de E. Bacard.
Fonctions
Député de l'Oise
-
Conseiller d'État
-
Préfet de l'Oise
-
Préfet de la Sarthe
-
Préfet de l'Ardèche
-
Sous-préfet du Havre
-
Sous-préfet de Forcalquier
-
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activités
Père
Fratrie
Parentèle
Władysław Edward Kronenberg (en) (gendre)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Distinctions
Archives conservées par
Archives nationales (F/1bI/157/23)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata
signature de Léon Chevreau
Signature dans son dossier de Légion d’honneur.

Théophile-Léon Chevreau, né le à Saint-Mandé et mort le à Paris 8e, est un haut fonctionnaire et homme politique français.

Fils de Jean-Henri Chevreau, il entre de bonne heure dans l'administration comme chef de cabinet de son frère, le comte Henri Chevreau, alors préfet de l'Ardèche. Successivement sous-préfet à Forcalquier, puis au Havre, préfet de l'Ardèche à son tour en 1853, puis préfet de la Sarthe, enfin, en 1860, préfet de l'Oise, avec le titre de conseiller d'État en service extraordinaire[2], il a longtemps été le plus jeune préfet de l’Empire[3].

Il profita assez habilement d'un antagonisme entre la Compagnie du Nord et des compagnies d'intérêt local pour faire exécuter un vaste réseau de chemins de fer dans l’Oise.

Préfet à Beauvais, lors de la déclaration de la guerre, le , son frère, alors ministre de l’Intérieur, l’a chargé, d’accord avec le général de Palikao, ministre de la Guerre, d’organiser et d’armer la Garde mobile, comme directeur général au Ministère de l'Intérieur et conseiller d'État hors section, travail surhumain dans lequel il a montré une activité sans répit et un coup d’œil très sûr. Les restaurateurs de la République eux-mêmes ont rendu justice à ses éminents services et ses hautes capacités[3].

Très attaché au régime impérial, il quitte, à la proclamation de la République française du 4 septembre 1870 la France avec son frère, pour suivre l’Impératrice Eugénie de Montijo en Angleterre, faisant partie de ses conseillers les les plus dévoués et voulant rester, comme il le disait, « le courtisan du malheur »[3]. il a été admis officiellement à la retraite, comme préfet, en 1874[2].

Après une première tentative infructueuse faite par lui, en 1872, pour entrer à l'Assemblée nationale, le département de l’Oise, qu’il avait administré pendant dix ans, lui a témoigné sa reconnaissance en le choisissant pour représentant à la Chambre, le , comme candidat des conservateurs dans la 2e circonscription de Beauvais, et fut élu. Il fut du groupe de l'Appel au peuple, et vota avec la droite pour le gouvernement du Seize-Mai, qui lui accorda, après la dissolution, son appui officiel, et l'aida à obtenir sa réélection, le . Il reprit sa place à droite et vota avec la minorité anti-républicaine[2].

Réélu le , il continua son opposition au gouvernement, vota contre le ministère Ferry et vit son mandat renouvelé une fois de plus le , sur la liste conservatrice de jusqu’en 1889. Avec la minorité de droite, il se prononça contre tous les ministères de la législature, depuis le cabinet Brisson jusqu'au cabinet Floquet[2].

Élisabeth Alisse, dame d'honneur de l'Impératrice.

Rentré dans la vie privée, il est resté fidèle à tout son passé politique, très lié avec tous les anciens serviteurs du Second Empire, notamment avec le duc de Mouchy, son voisin dans l’Oise. L’année précédant sa mort, il présidait encore le banquet de l’Appel au Peuple. Quelques années avant sa mort, devant subir une opération redoutable, que les médecins n’osaient tenter, parce qu’il était impossible de chloroformer le malade, il a mis fin à leurs hésitations en s’étendant sur la table de l’opération. Pendant que le bistouri taillait dans ses chairs vives, et que la souffrance aiguë tenaillait Ia sensibilité du vieillard, qui crispait ses poings et serrait la mâchoire, il a rassemblé toutes ses forces et tout son souffle pour scander cette parole : « Vous faites bien mal, messieurs ; mais vous ne m’entendrez point crier ; je veux vous faire voir ce que c’est qu’un vieux préfet de l’Empire[4] ! »

Ayant perdu, sa femme, Élisabeth Alisse, dame d'honneur de l’impératrice Eugénie de Montijo et fille du banquier parisien Jules Alisse, en 1907, il n’a laissé qu’une fille, Mme Władysław Edward Kronenberg (en), dont la fille a épousé le comte Joseph de Maistre (1879-1955). Le comte Urbain Chevreau d'Antraigues est son neveu.

À l’issue de ses obsèques, célébrées en l’église Saint-Philippe-du-Roule, il a été inhumé dans une sépulture familiale, au cimetière de Saint-Mandé[5].

Mandats et fonctions

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Notes et références

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  1. René Bargeton, Pierre Bougard, Bernard Le Clère, Pierre-François Pinaud, Les Préfets du 11 ventôse an VIII au 4 septembre 1870 (œuvre littéraire), Archives nationales, France, , [lire en ligne], consulté le .Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. a b c et d « Léon Chevreau », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
  3. a b et c « Nouvelles de partout », La Volonté nationale : journal de Paris, politique, littéraire et financier, Paris, no 148,‎ , p. 1 (ISSN 2742-9423, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  4. Guy de Cassagnac, « Les Vieux Amis », L’Autorité, Paris, vol. 25, no 83,‎ , p. 1 (ISSN 1255-9830, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
  5. « Les obsèques… », Gil Blas, Paris, vol. 31, no 12091,‎ , p. 3 (ISSN 1149-9397, lire en ligne sur Gallica, consulté le ).

Bibliographie

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  • Jacques Dumont de Montroy (éd.), Souvenirs de Léon Chevreau (1827-1910) : préfet du Second Empire, député de l’Oise, Launay, , 150 p., 28 cm (OCLC 1243986040, lire en ligne).

Liens externes

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