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Victor de Lanneau

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Victor de Lanneau
Portrait anonyme de Victor de Lanneau (musée Carnavalet).
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nationalité
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Enfant
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Ordre religieux
Membre de
Vue de la sépulture.

Pierre Antoine Victor de Lanneau de Marey (né le à Bard-lès-Époisses et mort le à Paris) est un prêtre défroqué et un éducateur français, qui se lia à la franc-maçonnerie après sa rupture avec l'Église pendant la Révolution française.

Biographie

Pierre Antoine Victor de Lanneau de Marey naît le au château de Bard-lès-Époisses[1]. Issu d'une famille de petite noblesse bourguignonne, il est tout d'abord orienté vers le métier des armes[2]. Il étudie au Collège de La Flèche et à l'école militaire de Paris. Pour préserver une charge religieuse qu'elle détient, sa famille le fait entrer au séminaire sans qu'il ait de vocation religieuse. Il entre dans l'Ordre des théatins et devient professeur puis directeur du collège de Tulle. C'est à Tulle qu'il participe aux débuts de la Révolution. Membre fondateur de la Société des amis de la constitution, élu à la municipalité, il se heurte à l'évêque local.

Il quitte cette ville en 1791 pour seconder à Autun, en tant que vicaire épiscopal, le nouvel évêque de Saône-et-Loire Jean-Louis Gouttes. Dès le mois de , il est président du club Jacobin de la ville. Il entre dans la municipalité à l'automne 1791 puis devient maire d'Autun en , succédant à Ferdinand Guillemardet, élu à la Convention. Ayant prêté serment à la Constitution, il se marie (Paris, ) et abdique la prêtrise. Entre-temps, il achète des Biens nationaux. Jusqu'au 2 thermidor de l'an II, en tant que maire, puis procureur et agent national du district d'Autun, il y est le « leader » du parti révolutionnaire, menant une politique de déchristianisation accélérée. Il combat l'évêque constitutionnel Gouttes et est l'artisan de l'arrestation puis de la condamnation à l'échafaud de celui-ci.

Victor de Lanneau, ancien noble, ancien prêtre, devient suspect à son tour. Arrêté sous la Convention, le 2 thermidor an II, sept jours avant la chute de Robespierre, il est relâché rapidement, le . Il quitte définitivement Autun, y laissant durablement un souvenir de sectaire sanglant[3]. L'historien Marcel Dorigny constate la postérité mémorielle antagoniste entre le personnage réel, tel qu'il ressort de l'historiographie de la Révolution française dans le Morvan et la légende de l'éducateur, construite au milieu du XIXe siècle par l'un de ses élèves Louis-Marie Quicherat[4].

En 1795, il intègre le Grand Orient de France à Paris[5].

Il s’est toujours intéressé aux questions d’éducation, comme le montre l’adresse qu’il présente à l’Assemblée en , « tendant à déclarer libres et indépendants et délivrer de tout joug monacal les individus qui composent les collèges[6] ». Sous le Directoire, il est nommé directeur au Prytanée français.

En 1798, il achète les terrains du collège Sainte-Barbe et reconstitue l'établissement qu'il dirige ensuite jusqu'à sa mort. En 1880, la rue Saint-Hilaire, voisine du collège Sainte-Barbe, est renommée rue de Lanneau en son hommage.

Notes et références

  1. Jules Étienne Joseph Quicherat, Histoire de Saint-Barbe; College, communaute, institution, t. 3, (lire en ligne), p. 4
  2. Marcel Dorigny, « Victor Lanneau, prêtre, jacobin, etc. », Le Morvan révolutionnaire, Paris, 1988, p. 7-25.
  3. Anatole de Charmasse, Jean-Louis Gouttes évêque constitutionnel de département de Saône-et-Loire et le culte catholique à Autun pendant la Révolution, Imprimerie-librairie Dejussieu, Autun, 1898. Voir aussi : Marcel Dorigny, Autun dans la Révolution française. Du bastion royaliste à la Montagne du département (1789-1795), volume 2, éditions Amatteis, 1989
  4. M. Dorigny, Victor Lanneau, Le Morvan révolutionnaire, op. cit., p. 8.
  5. Selon M. Dorigny, Lanneau serait devenu franc-maçon à Tulle vers 1788.
  6. Marcel Dorigny, « Victor Lanneau, prêtre, jacobin et fondateur du collège des sciences et des arts (1758-1830) », Annales historiques de la Révolution française, no 274, octobre-décembre 1988, p. 354. Contribution reprise dans le volume Le Morvan révolutionnaire, publié la même année.

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