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Jean Frappier

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Jean Frappier

Biographie
Naissance
Cars, France
Décès (à 74 ans)
Paris 14e, France
Nationalité Française
Thématique
Études Linguistique, littérature, Histoire
Formation Faculté des Lettres de Bordeaux
Titres Agrégé, docteur, maître de conférences, recteur d'académie
Profession Historien, médiéviste
Employeur Université de ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Intérêts Légende arthurienne, matière de Bretagne
Distinctions Corresponding Fellow of the Medieval Academy of America (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Membre de Académie royale des belles-lettres de Barcelone, Section de philologie de l'Institut d'études catalanes et Medieval Academy of AmericaVoir et modifier les données sur Wikidata
Auteurs associés
Influencé par Gustave Cohen
Détracteurs
(Critiques)
Edmond Faral

Jean Frappier, né le à Cars et mort le à Paris 14e[1] est un médiéviste et romaniste spécialisé dans la littérature de la matière de Bretagne[2],[3],[4].

Après son baccalauréat, il part étudier les lettres à l'université de Bordeaux, il est reçu 3e à l’agrégation de grammaire en 1927 après avoir accompli son service militaire[5]. Il est alors nommé au lycée Saint-Charles de Marseille, puis à l'institut français de Naples pendant un an à partir de 1931. En 1932 il est muté au lycée Buffon de Paris ce qui lui permet de reprendre le développement de sa thèse commencée après son agrégation grâce à la proximité de l’École pratique des hautes études et du Collège de France. Il est alors sous la direction de Gustave Cohen. En 1936, il présente sa thèse portant sur La Mort Artu extrait du cycle Lancelot-Graal devant un jury notamment présidé par Ferdinand Lot[2]. Il défend notamment l'idée que ce cycle ne peut être le fruit d'un seul auteur compte tenu de son importance, mais bien celui d'une multitude qui aurait été néanmoins dirigée par une tête pensante qu'il nomme « l'Architecte ». En proposant en parallèle de sa thèse une traduction définitive de La mort Artu il participe à populariser l’œuvre ainsi que la littérature médiévale en général, jusqu'alors peu connue[2],[3].

Fort de son succès, il commence sa carrière universitaire peu après puisqu'il est élu maitre de conférences en 1937 à l'université de Strasbourg. Quand la Seconde Guerre mondiale éclate et que la ville est occupée, l'université est délocalisée à Clermont-Ferrand où il donnera donc des cours le temps de la guerre puis de l'occupation[6]. En 1948, il succède à son ancien directeur de thèse à la chaire de langue et littérature française à la Sorbonne, ce dernier ayant dû fuir aux États-Unis en raison de sa religion. C'est à cette époque qu'il militera activement pour l'introduction systématique de cours sur la littérature médiévale dans les universités, et notamment sur Chrétien de Troyes dont il est un spécialiste[2],[3],[7]. Dans cette même logique, il crée la même année avec Roger Sherman Loomis et Eugène Vinaver la société internationale arthurienne lors du second congrès arthurien de France réuni à Quimper. Il en deviendra le premier directeur et ce jusqu'en 1965[7].

À la mort de Mario Roques en 1961 il prend la direction des Publications romanes et françaises aux éditions Droz et il est nommé l'année d'après à la direction de l'Institut de français de la Sorbonne. Enfin, il devient président de l'Association internationale des Études françaises en 1972 et ce jusqu'à sa mort[2],[3],[8].

Apport à la littérature médiévale

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Sans minimiser l'importance des inspirations latines au sein des œuvres de Chrétien de Troyes, Jean Frappier défend la thèse selon laquelle la mythologie celtique aurait eu un rôle essentiel dans l'écriture de l'auteur et le développement de la légende arthurienne en général. En effet, de nombreuses œuvres latines antérieures au XIIe siècle, comme celles de Geoffroy de Monmouth par exemple, ne nomment jamais des personnages qui deviendront par la suite pourtant essentiels, tels que Keu ou encore Gauvain[9]. Il réfute dans la même logique l'hypothèse d'une origine purement chrétienne du Graal, fortement inspiré selon lui du mythe du chaudron du dieu Dagda de la mythologie celtique irlandaise[10].

Principales publications

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  • Étude sur "La Mort le roi Artu", roman du XIIIe siècle. Dernière partie du "Lancelot" en prose (thèse), Droz, 1936, 429 p.
  • Chrétien de Troyes : l'homme et l’œuvre, Hatier, 1957.
  • Le Roman breton : Chrétien de Troyes, Perceval, ou, le Conte du Graal. Paris, 1953
  • La Poésie lyrique en France aux XIIe et XIIIe siècles. Paris, 1954
  • Les chansons de geste du cycle de Guillaume d'Orange. Paris, 1955 (t. I) et 1965 (t. II)
  • Le Théâtre profane an France au Moyen Âge: introduction, XIII et XIV siècles. Paris, 1959
  • Amour courtois et Table Ronde, Droz, 1973
  • Études d'histoire et de critique littéraire. Du Moyen âge à la Renaissance. Paris, Champion, 1976
  • Histoire, mythes et symboles. Études de littérature française, Droz, 1976
  • Autour du Graal. Droz, 1977
  • Étude sur Yvain ou le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes, Société d'édition d'enseignement supérieur, 1988 (réed), 304 p.
  • Chrétien de Troyes et le mythe du Graal. Étude sur «Perceval ou le Conte du Graal». Paris: SEDES, 1998 (réed)

Traductions

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  • Chrétien de Troyes, Le Chevalier de la Charrette (Lancelot), Paris, Champion, 1962, 224 p.[4]
  • An., Le théâtre comique au Moyen Age, Paris, Larousse, 1972, 160 p.[4]
  • An., Le roman de Renart, Paris; Larousse, 2000, 260 p.[4]

Distinctions

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Il était membre de la Real Academia de Buenas Letras de Barcelone (1960), de la Medieval Academy of America et de l'Académie royale de Belgique (1968). Il était docteur honoris causa de l'University of Wales (1969)[2].

Articles connexes

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Notes et références

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  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. a b c d e et f Philippe Ménard, « Jean Frappier (1900-1974) », Romania, tome 96 n°381,‎ , pp. 134-137 (lire en ligne)
  3. a b c et d Payen Jean-Charles, « Jean Frappier (1900-1974) », Cahiers de civilisation médiévale, no 68,‎ , pp. 395-398 (lire en ligne)
  4. a b c et d « Jean Frappier (1900-1974) », sur data.bnf.fr, (consulté le )
  5. André Chervel, « Les agrégés de l’enseignement secondaire. Répertoire 1809-1950 », CNRS, Ressource numérique en Histoire de l'éducation,‎ (lire en ligne)
  6. Plagnieux Jean, « Chronique de la Faculté repliée à Clermont-Ferrand (1939-1945) ». In: Revue des Sciences Religieuses, tome 43, fascicule 3-4, 1969. Mémorial du cinquantenaire de la Faculté de théologie catholique 1919-1969 (I) pp. 280-294.Texte intégral.
  7. a et b Jean Frappier, « Bulletin bibliographique de la Société internationale arthurienne (BBSIA), n°1 », Bulletin bibliographique de la Société internationale arthurienne (BBSIA),‎
  8. « L'association "AIEF" », sur aief.fr, (consulté le )
  9. Jean Frappier, Chrétien de Troyes : l'homme et l’œuvre, Hatier, , 257 p.
  10. Jean Frappier, Autour du Graal, Paris, Droz, , 449 p., « Le Graal et l'hostie », pp. 133-153

Liens externes

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