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Sur la piste des Mohawks

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Sur la piste des Mohawks
Description de l'image Drums Along the Mohawk.jpg.
Titre original Drums Along the Mohawk
Réalisation John Ford
Scénario Lamar Trotti
Sonya Levien
William Faulkner
Walter D. Edmonds (roman)
Acteurs principaux
Sociétés de production Twentieth Century Fox
Pays de production Drapeau des États-Unis États-Unis
Genre Western
Historique
Durée 104 min
Sortie 1939

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Sur la piste des Mohawks (Drums Along the Mohawk) est un film américain en Technicolor réalisé par John Ford, sorti en 1939.

Robert Lowery et Dorris Bowdon

Amérique du nord, 1776. Lana Martin suit son mari Gilbert 'Gil' Martin pour vivre avec lui dans la vallée de la rivière Mohawk, située dans la Province de New York. Les Britanniques royalistes (les Tories), représentés par Caldwell, utilisent les Indiens Cherokee pour mettre la vallée à feu et à sang et chasser les colons américains. La ferme de Lana et Gilbert est la première à être brûlée.

Fiche technique

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Distribution

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Acteurs non crédités

Le film traite de la naissance d'une nation : les États-Unis d'Amérique. À la fin du film, le drapeau américain est présenté aux pionniers. En trois plans, le réalisateur Henri Ford expose sa vision de l'Amérique, peuple multi-ethnique, uni, malgré sa diversité, derrière la même bannière étoilée et la même espérance. Le premier plan montre une femme noire ; le second plan, un forgeron américain, et le troisième, un indien, tous profondément émus lorsque l'on hisse le drapeau au sommet du fort. Cette fin prend toute sa dimension à la veille de la Seconde Guerre mondiale quand est tourné le film.

Au cours de l'année 1939, John Ford signe trois films qui marquent profondément l'histoire du cinéma : La Chevauchée fantastique, Vers sa destinée et Les Raisins de la colère. Comparé à ces monuments du cinéma, Sur la piste des Mohawks est souvent considéré, à tort, comme mineur dans l'œuvre de Ford.

C'est aussi le premier film en couleur du réalisateur. L'utilisation de la couleur permet à John Ford de réaliser l'un de ses rêves : filmer le feu. Le feu est partout présent dans le film : feu de cheminée, feu des torches, fermes et champs en feu, feu des flèches, bûchers, explosion, et feu du crépuscule et de l'aurore.

L'ouverture du film témoigne d'une grande maîtrise dramatique. Le film commence là où se termine habituellement une histoire : par un mariage. En quelques plans, le temps du trajet vers la vallée de Mohawak, on passe de la joie et de l'insouciance à la terreur. Au cours du voyage, de la ville coquette d'Albany à une vallée sauvage, Lana est d'abord perturbée par des mouches, puis les époux sont plongés dans un orage et dans l'obscurité. À peine arrivée dans la maison (une cabane sommaire), Lana, laissée seule par Gilbert parti couper du bois, est surprise et terrorisée par l'indien, Blue Back. Elle devient hystérique. Rarement un personnage féminin a été aussi malmené chez Ford  : d'une vie aisée à celle d'une pionnière puis d'une domestique, victime d'une fausse couche puis - on peut le supposer - d'un viol lors de l'attaque du fort. L'actrice Claudette Colbert est un peu âgée pour ce rôle de jeune mariée jetée dans une vie rude et une guerre civile.

Darryl F. Zanuck tenait beaucoup à la scène de la bataille entre les Indiens et l'armée des habitants de la vallée. Mais John Ford remettait sans cesse le moment de filmer la bataille. Ce n'est qu'à la fin du tournage, alors que Zanuck s'attendait à des dépassements de budget pour cette scène, que Ford lui annonça qu'elle était tournée. En fait, Ford réussit une ellipse d'une grande efficacité : il filme la colonne des fermiers et soldats partant pour la guerre, puis l'attente insupportable des femmes, enfin le retour de la colonne des survivants blessés, épuisés, meurtris. Dans un délire fiévreux, le regard fixe, Henri Fonda raconte la bataille à Lana.

Tournage et distribution

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  • Le traitement des seconds rôles est, comme toujours chez Ford, particulièrement soigné et attentif. Autour des jeunes époux gravitent une multitude de personnages pittoresques qui permettent à Ford d'ajouter au film de nombreuses touches réalistes.
  • Caldwell (John Carradine) est le plus souvent filmé au second plan. Cela renforce son rôle d'inquiétant comploteur du Royaume-Uni.
  • La scène de l'apparition de Blue Back montre l'influence du cinéma expressionniste allemand. En effet, le visage de Lana est brusquement plongé dans l'ombre de Blue Back, et saisi de terreur.
  • L'un des ancêtres de l'acteur Henri Fonda, Douw Fonda, a été l'un des premiers colons de Mohawak Valley.
  • Inhabituel aussi : un héros, Gil, qui sauve ses compagnons en courant plus vite que les Indiens qui le pourchassent ; ici pas de chevauchée héroïque au triple galop.

Récompenses

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Liens externes

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