« Armée nationale populaire (Algérie) » : différence entre les versions
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Version du 19 juillet 2009 à 13:52
L’Armée nationale populaire (ANP) est l'appellation officielle qui a été donnée à l’armée algérienne depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962. Composée des commandements des forces terrestres, navales et aériennes, ainsi que d'un état-major responsable de l'emploi et de la préparation des troupes au combat. Le sommet de la hiérarchie militaire aboutit au chef de l'État, constitutionnellement chef suprême des Forces armées et ministre de la Défense nationale. Le Président désigne le chef d'état-major des armées, ce poste est occupé depuis août 2004 par le général de corps d'armée Ahmed Gaïd Salah. L'armée algérienne est de 150 000 soldats (appelés au service militaire). L'Algérie dispose aussi de 150 000 réservistes.
Histoire
Sur le plan historique, cette armée est l'héritière du bras armé du Front de libération nationale (FLN), l'Armée de libération nationale (ALN), qui combattit l'armée française, de 1954 à 1962 (accords d'Évian). Une partie des membres de ce groupe composera son cadre originel d'officiers et de soldats de base. Après 8 années d'une guerre aux conséquences humaines importantes, l'Algérie apparaît aux yeux du tiers-monde comme un symbole de la lutte pour l'autodétermination des peuples.
Les positions anticolonialistes de son gouvernement ainsi que l'inscription idéologique de la nation dans la sphère socialiste (contexte de la guerre froide), renforceront le rapprochement avec l'Union soviétique. C'est la raison pour laquelle l'Armée nationale populaire devint à l'indépendance de l'Algérie le second pays africain, après l'Égypte, à obtenir la plus grosse assistance militaire de Moscou. Il convient de rappeler que ce lien avec l'Union soviétique était déjà important lors de la guerre d'indépendance. En effet, des unités de l'ALN disposaient de bases arrières en Libye et en Égypte, où elles bénéficiaient notamment de l'appui de conseillers militaires soviétiques.
On assistera à de sanglants règlements de comptes entre l'armée des frontières qui était durant la guerre d'indépendance stationnée en Tunisie et au Maroc et les maquisards des wilaya pour le contrôle du pouvoir après l'indépendance. [1].
En octobre 1963, l'armée marocaine sous les ordres de son nouveau roi Hassan II exploite la situation intérieure de l'Algérie pour attaquer certaines régions frontalières en vue de l'annexion d'une partie d'entre-elles (notamment Tlemcen et Tindouf), de violents combats se produisirent entre les deux armées, mais l'Algérie soutenue militairement par Cuba et l'Égypte, parvint à repousser l'agression marocaine, par la suite une médiation de l'OUA finit par entériner un cessez-le-feu entre les deux parties.[2] Deux ans plus tard, eut lieu le 19 juin 1965 un Coup d'État qui porta Houari Boumédiène au pouvoir à la place de Ben Bella.
Le 27 janvier 1976, éclata un deuxième conflit entre l'Algérie et le Maroc. Ce dernier pays affirmait ses visées territoriales en annexant le Sahara Occidental, tandis que l'Algérie, refusant l'extension de son voisin au nom de l'intangibilité des frontières héritées de l'ère coloniale et du principe de l'autodétermination des peuples (position réaffirmée par l'ONU); La rhétorique marocaine interprète quant à elle la position exprimée par l'Algérie comme une volonté de celle-ci d'emprunter un couloir vers l'Atlantique, ce qui lui permettrait notamment d'exporter son pétrole ainsi que son important minerai de fer de Gara Jbilet de manière rentable[3]. Les combats se focalisèrent essentiellement à Amgala et s'achevèrent par le retrait des troupes algériennes de cette région marocaine.
Structures
L'armée algérienne a toujours bénéficié d'une attention particulière pour son équipement.
Le pays est divisé en six régions militaires, chacune comprenant un quartier-général. Un schéma d'organisation adopté pendant la guerre d'indépendance est maintenu après celle-ci, afin de garder à la fois un contrôle des frontières (tensions récurrentes avec le Maroc sur la question du Sahara occidental, grand banditisme dans le désert, etc.), et de lutter contre les insurrections potentielles. Chaque commandement régional est responsable de l'administration des infrastructures militaires, de la logistique, du logement et de la formation des conscrits. À sa tête, il existe un État-major (aujourd'hui dirigé par le chef d'état-major Gaïd Salah) qui coordonne l'ensemble des activités militaires et de lutte contre le terrorisme avec le soutien des commandants des forces terrestres, aériennes, DAT (défense aérienne du territoire) et navales.
Cependant la fonction de chef d'état-major a beaucoup perdu de son influence au profit de la fonction de ministre délégué à la défense détenue par A. Guenaïzia et du secrétaire général du ministère de la défense le général major Sanhadji. Guenaïzia exerce aussi son autorité vis-à-vis de la gendarmerie nationale dont le chef est le général major Boustila.
Toutefois, le pouvoir de l'armée dans le pays forme également un binôme très complexe avec le pouvoir politique grâce à l'influence du DRS (services de renseignements) : une structure héritée du contexte de l'indépendance, avec l'état-major de l'Armée de libération nationale qui œuvrait parallèlement avec le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Ce schéma n'a jamais été exempt de tensions à l'exemple de l'annulation des élections de décembre 1991 ou de la démission de Liamine Zeroual de sa fonction de président de la république.
Aujourd'hui, ce schéma est dit persistant même si le président Bouteflika œuvre actuellement pour un renforcement du « pouvoir civil » au sein de l'État. Toutefois, cet exercice s'avère toujours délicat.
En juillet 2006, le président Bouteflika a élevé au grade de général de corps d'armée (le plus haut grade de l'ANP, n'ayant été détenu jusqu'à cette date que par le seul ancien chef d'état major Mohamed Lamari) les généraux majors Gaïed Salah (CEM et le plus âgé des généraux), Mohamed Mediène (DRS) et Abbas Ghezeiel (le plus ancien général major en activité et ex-chef de la gendarmerie, actuellement conseiller militaire de Bouteflika).
Grades de l'ANP
Les dénominations sous lesquelles se déclinent les différents grades, sont communes à toutes les armées (Terre, air, Marine, Défense aérienne du Territoire et gendarmerie) qui composent l'ANP, et répertoriées au sein de groupes hiérarchiques bien définis. Le grade le plus élevé de la hiérarchie est celui de général de corps d'armée.
La hiérarchie se compose des groupes suivants :
- Officiers-généraux
- Officiers-supérieurs
- Officiers
- Sous-officiers
- Adjudant-chef
- Adjudant
- Sergent-chef
- Sergent
- Élève sous-officier
- Hommes de troupes
Armée de Terre
L'armée de terre algérienne dispose en 2007 d'un effectif de 107 000 soldats (appelés au service militaire).
Matériel | Type | En service (+commandes) |
---|---|---|
T-90S | Char de combat | 90 (+110) [5] |
T-55AMV | Char de combat | 280 |
T-62 | Char de combat | 330 |
T-72 | Char de combat | 350 |
BMP-1 | Véhicule de transport de troupes | 700 |
BMP-2 | Véhicule de transport de troupes | 289 |
BTR-152 | Véhicule de transport de troupes | 100 |
BTR-50 | Véhicule de transport de troupes | 30 |
BTR-60 | Véhicule de transport de troupes | 400 |
BTR-80 | Véhicule de transport de troupes | 200 |
BRDM-2 | Automitrailleuse, blindé anti-char | 60 |
AML-60 | Automitrailleuse | 55 |
BM-14 et BM-16 | Lance-roquettes multiples | 48 |
BM-21 | Lance-roquettes multiples | 48 |
BM-24 | Lance-roquettes multiples | 30 |
D-30 122 mm | artillerie | 60 |
D-74 122 mm | artillerie | 28 |
M-1931 122 mm | artillerie | 100 |
2S1 122 mm | artillerie | 150 |
2S3 152 mm | artillerie | 35 |
Sa-8 Gecko | SAM | 24 |
Sa-9 Gaskin | SAM | 46 |
Sa-13 Gopher | SAM | 32 |
ZSU-23-4 | blindé antiaérien | 219 |
Les Forces Spéciales d'intervention (parachutistes) disposent de 17 brigades Para-Commando, adaptée à la lutte antiterroriste et aux incursions en territoire ennemi dont le signe distinctif est le port du béret vert rouge ou noir. Formés au combat rapproché à l'EATS (École d'application des troupes spéciales) de Biskra grâce à l'art martial du Kuksool d'origine coréenne.
De nos jours, des officiers militaires américains s'activent dans le Sud algérien et fournissent des équipements à l'armée, comme des HMMWV, des lunettes à infrarouge afin de lutter contre le terrorisme au GSPC qui est devenu Al Qaïda Maghreb et les Touaregs rebelles séparant les frontières particulièrement entre le Mali, le Niger, la Mauritanie et l'Algérie.
Armée de l'air
Créée en juillet 1962 (au lendemain de l'indépendance), l'armée de l'air algérienne dispose de 480 aéronefs (dont 213 de combats en 2007[6]) et de 14 000 hommes répartis sur 15 bases aériennes.
Les principales bases aériennes se trouvent à Bousfer près d'Oran, à Boufarik près d'Alger et Laghouat. École supérieure de l'Air à Tafaraoui (2°RM) et la base aérienne d'hélicoptères à Sétif,base d'Ain el baida à Oum al bouaghi ainsi que la base des hélicoptères d'attaques à Biskra .
Marine
La Marine de guerre algérienne se compose d'un effectif qui est estimé à 6 000 hommes[7], qui se répartit suivant le schéma organisationnel, sur les différentes bases de la côte nationale, qui est divisée en trois façades principales. La façade centre (Alger), abrite la base de l'Amirauté, où se situe le siège du Commandement des forces navales. La façade ouest abrite quant à elle la base de Mers-El-Kébir, qui est de par sa position géographique, l'une des plus stratégiques en Méditerranée occidental. La Marine algérienne s'est engagée par ailleurs à partir de l'année 2000 et à l'instar des autres composantes de l'ANP, dans un profond processus de professionnalisation, qui doit conduire au renouvellement du matériel suranné et à une réorientation de la formation du personnel suivant notamment les nouveaux objectifs qui ont été assignés par l'état-major de l'ANP à ce corps d'armes.
Production d'armement de défense
- L'armée produit des kalashnikov grâce au savoir-faire des russes depuis la Guerre d'Algérie et à la lutte anti-terroriste.
- Également pour favorisé la production, des groupes d'ingénieurs algériens s'investissent à la construction d'avion civil (Fernas-142 et Safir-43), ainsi la Russie avait signé un contrat en 2006 sur l'importation d'armement, puis poussé à la recherche d'avion militaire.[8]
Statut géopolitique de l'Algérie
- L'armée algérienne constitue l'une des principales puissances militaires du continent africain et du monde arabe, elle a procédé à partir de l'année 2000 au remplacement d'une quantité considérable de matériel obsolète.
- Depuis la fin des années 1990, l'Algérie s'est lancée dans un processus de professionnalisation qui a engendré une baisse de ses effectifs au profit d'une modernisation intensive de son armée.
- Le budget de la défense s'élève en 2006 à environ 2,8 milliards d'euros[9]. Il sera triplé en 2009 à 383 milliards de dinars, l'équivalent de 6,25 milliards de dollars.
- De par la position centrale qu’occupe l’Algérie en Afrique du Nord (seul pays de la région à partager sept frontières terrestres), l’armée algérienne représente à ce titre un facteur de stabilisation qui participe à sous-tendre l’activisme de la diplomatie algérienne au niveau de la sous-région.
- À partir de l'année 2000, l'Algérie et l'OTAN ont engagé un dialogue qui se traduit sur le terrain par des manœuvres communes qui engagent d'une part la Marine algérienne avec les différents partenaires qui composent l'OTAN, l'objectif étant d'instaurer un dispositif pour la sécurisation des points stratégiques en Méditerranée.
Importations et contrats militaires
- Notamment lors de la visite du président russe Vladimir Poutine les 10 et 11 mars 2006, des accords ont été signés entre l'Algérie et la Russie concernant d'importantes acquisitions de matériels de défense.[10]. L'ensemble des contrats passés avec la Russie en deux ans s'élève à un montant total de 15 milliards de dollars sur toute la totalité des commandes se termineront jusqu'en 2015, faisant de l'Algérie le premier client importateur de la Russie à l’étranger pour les ventes d’armes en 2007.[11].
- A la fin 2007, des négociations algéro-russes ont eu lieu en remplacement des Mig-29 SMT défaillants par des Su-30 MKA supplémentaires pour cause de crise financière de l'industrie d'armements russe. [12].
- En printemps 2008, afin d'arriver de réparer le "scandale russe" sur le retournement des Mig-29 SMT géré par la société Mikoyan-Gourevitch, l'Armée de l'air algérienne pourrait gagner au change au sujet de la livraison éventuelle à l'Algérie des chasseurs Su-35 et Mig-35. [13].
- Lors de la visite du premier ministre français, François Fillon les 21 et 22 juin 2008, les autorités françaises souhaitent vendre par l'achat d'hélicoptère de la société contrôlée par Finmeccanica et Eurocopter à l'Algérie selon les sources, il s'agit de 14 EC725 et 10 EC635 pour la surveillance, puis également des frégates FREMM dont 2 AVT (Action Vers la Terre) et 2 ASM (Anti-Sous Marin). [14]. Puis de 2 porte-hélicoptères d'assauts amphibies de la classe Mistral.[15]
- A la visite de la chancelière allemande d'Angela Merkel les 16 et 17 juillet 2008, les autorités allemandes souhaitent vendre des frégates Bremen [16] et des avions de guerre à l’Algérie. Ils souhaitent également construire des usines à Tiaret de fabrication de matériels de défense militaire et de véhicules pour l’armée et la police.[17].
- En été 2008, selon les sources du ministère de la Défense à Moscou, les autorités russes tentent d'intégrer des bombardiers stratégiques de type Tu-160 et Tu-95 en Algérie, et dans certains pays alliés comme au Venezuela, à Cuba, en Chine, en Inde, en réponse au déploiement du bouclier antimissile (ABM) américain en cas d'une menace de guerre en Iran vers l'Europe et aux projets d’extension de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).[18].
- Selon le vice-premier ministre russe Sergueï Ivanov, le 9 février 2009, le gouvernement russe a décidé de racheter les 24 chasseurs livrés entre 2006 et 2007 pour un montant total de 535 millions d'euros à Algérie, destiné a l'armée de l'air russe. [19].
Notes et références
- ↑ La Sécurité militaire au cœur du pouvoir, Algeria-Watch.org, septembre 2001.
- ↑ Ainsi était le «Che»'', Ahmed Ben Bella, 1997.
- ↑ Mémoire d'un roi, Hassan II, Plon, 1993.
- ↑ (fr) Armée Algérienne forces terrestres équipements et véhicules sur Army Recognition.com
- ↑ (fr) Le T-90 sur Redstars.org
- ↑ (de) Inventaire des forces armées algériennes sur Globdefense.net
- ↑ (de) Inventaire des forces armées algériennes sur Globaldéfense.net
- ↑ Des avions... made in Algeria, El Djeich, 16 novembre 2006
- ↑ Source : Atlas Stratégique 2007.
- ↑ L’Algérie réceptionnera 54 chars russes en décembre, El Annabi, 26 décembre 2006
- ↑ Nouveau contrat militaire de 7 milliards de dollars, Le Quotidien d'Oran, mars 2007.
- ↑ Algérie : reprise des livraisons de Su-30MKA et négociations pour 15 Su-30 supplémentaires à la place des Mig-29, Red-Stars.org, 17 mai 2008
- ↑ Avec le MiG-35, l'Algérie gagne au change, RIA Novosti, 30 mai 2008
- ↑ Paris souhaite renforcer la coopération militaire avec Alger, La Tribune Online, 21 juin 2008
- ↑ L’Algérie veut acquérir deux porte-hélicoptères, Algerie-DZ, 10 août 2008
- ↑ Angela Merkel se rend à Alger pour desserrer l'étreinte du géant russe Gazprom, Le Monde, 17 juillet 2008
- ↑ L'Allemagne veut équiper l'armée et la police algériennes, Le Quotidien d'Oran, 11 juillet 2008
- ↑ Défense : des bombardiers stratégiques russes bientôt déployés en Algérie ?, Tout sur l'Algérie, 24 juillet 2008
- ↑ La Russie rachète 24 chasseurs "algériens" (Ivanov), RIA Novosti, 9 février 2009
Liens externes
- (fr) FORCESDZ : Forum non officiel de l'armée Algerienne
- (fr) Site sur l'Armée nationale populaire
- (fr) World-armies : toutes les armées du monde