Voir la source de Pluton (planète naine)

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{{Sous-titre|{{PM2|(134340) Pluton}}}}
{{En-tête label|AdQ|année=2004|TdQ}}
{{Voir homonymes|Pluton}}
{{Infobox Planète mineure
<!-- PRÉSENTATION GÉNÉRALE -->
 | nom                     = Pluton
 | nom international       = (134340) Pluto
 | image                   = Pluto in True Color - High-Res.jpg
 | légende                 = Photographie en couleurs quasi-réelles de Pluton prise par la sonde [[New Horizons]] le 14 juillet 2015.
<!-- CARACTÉRISTIQUES ORBITALES -->
 | époque                  = : {{date|22|9|2006}} ([[Jour julien|JJ]] 2454000,5)
 | époque notes            = <ref name="Small-Body DB">{{Small-Body DB|134340}}.</ref>
 | nombre d'observations   = 4379
 | arc d'observation       = 33102 jours
 | incertitude             = 0
 | demi-grand axe          = 5900898440.58310867
 | demi-grand axe ua       = 39.4450697
 | demi-grand axe notes    = <ref name="Small-Body DB" />
 | périhélie               = 4436824613
 | périhélie ua            = 29.5733917
 | périhélie notes         = <ref name="Small-Body DB" />
 | aphélie                 = 7375927931
 | aphélie ua              = 49.3161476
 | aphélie notes           = <ref name="Small-Body DB" />
 | excentricité            = 0.25024871
 | excentricité notes      = <ref name="Small-Body DB" />
 | période de révolution   = 90487.2769
 | période de révolution alt = 247.74 [[Année julienne|a]]
 | période de révolution notes = <ref name="Small-Body DB" />
 | période synodique       = 
 | vitesse orbitale        = 4.74
 | vitesse orbitale notes  = 
 | moyen mouvement         = 0.00397845
 | moyen mouvement notes   = <ref name="Small-Body DB" />
 | inclinaison             = 17.0890009
 | inclinaison notes       = <ref name="Small-Body DB" />
 | nœud ascendant          = 110.376956
 | nœud ascendant notes    = <ref name="Small-Body DB" />
 | argument du périhélie   = 112.5971417
 | argument du périhélie notes = <ref name="Small-Body DB" />
 | anomalie moyenne        = 25.2471897
 | anomalie moyenne notes  = <ref name="Small-Body DB" />
 | date périhélie JJ       = [[Jour julien|JJ]] 2447778.71679
 | date périhélie UTC      = {{date|8 mai 1989|en astronomie}}
 | date périhélie notes    = <ref name="MPCdb">{{lien web|langue=en|description={{PM2|134340|Pluto}}|url=http://www.minorplanetcenter.net/db_search/show_object?object_id=134340|format=html}} sur la base de données du {{langue|en|texte=[[Centre des planètes mineures]]}} (consulté le {{date|24 janvier 2016}}).</ref>
 | catégorisation          = [[Plutoïde]] ([[planète naine]] [[objet transneptunien|transneptunienne]]), [[plutino]]
 | Tisserand               = 5,228<ref name="Small-Body DB" />
 | DMIO astre adjectif     = terrestre
 | DMIO astre distance     = {{unité|28.6031|[[unité astronomique|ua]]}}<ref name="Small-Body DB" />
 | satellites              = 5 : [[Charon (lune)|Charon]], [[Hydre (lune)|Hydre]], [[Nix (lune)|Nix]], [[Kerbéros (lune)|Kerbéros]], [[Styx (lune)|Styx]]
<!-- CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES -->
 | rayon équatorial        = {{unité/2|1185|±=10|km}}<ref name=PLS20150713>{{article|url=http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/actu-rendez-vous-historique-avec-pluton-35665.php|titre=Rendez-vous historique avec Pluton|auteur=Sean Bailly|date=13 juillet 2015|revue=[[Pour la science|Pour la Science]]}}.</ref>
 | superficie              = {{Unité/2|1.665|e=7|km|2}}
 | superficie t            = 0.033
 | volume                  = {{Unité/2|6.97|e=9|km|3}}
 | volume t                = 0.0059
 | masse                   = (1.314&nbsp;±&nbsp;0.018){{x10|22}}
 | masse t                 = 0.002
 | masse notes             = 
 | masse volumique         = (1854 ± 11)
 | gravité                 = 0.625
 | vitesse de libération   = 1.22
 | période de rotation     = -6.387
 | période de rotation notes = &nbsp;([[Mouvement de rotation|rétrograde]])
 | inclinaison de l'axe    = 119,61
 | magnitude               = -0.8
 | magnitude notes         = <ref name="MPCdb" />
 | albédo                  = 0,60
 | temp min                = 33
 | temp moy                = 44
 | temp max                = 55
 | pression atmosphérique  = <0.4
 | composant1              = [[diazote]]
 | teneur1                 = > 90 %
 | composant2              = [[méthane]]
 | teneur2                 = < 10 %
 | satellites connus       = 5
 | température             = ≈ 48
<!-- DÉCOUVERTE --> 
 | date prédécouverte      = {{date|23 janvier 1914|en astronomie}}
 | prédécouverte notes     = <ref name="MPCdb" />
 | découvreur              = [[Clyde William Tombaugh|Clyde W. Tombaugh]]
 | découvreur notes        = <ref name="MPCdb" />
 | date                    = {{date|18 février 1930|en astronomie}}
 | date notes              = <ref name="space20130215" /> à partir de photographies de janvier 1930<ref name="MPCdb" />
 | lieu                    = [[Observatoire Lowell]]<ref name="MPCdb" />
à [[Flagstaff (Arizona)]]
 | lieu notes              = <ref name="MPCdb" />
 | annonce                 = {{date|14 mars 1930|en astronomie}}
 | annonce notes           = <ref name="MPCdb" />{{,}}<ref name="IAUC 255">{{lien web|langue=en|prénom=Harlow|nom=Shapley|lien auteur=Harlow Shapley|titre=Transneptunian planet?|traduction titre=Une planète transneptunienne ?|url=http://www.cbat.eps.harvard.edu/iauc/00200/00255.html|format=html|description=[[circulaire de l'Union astronomique internationale]] {{numéro|255}} ({{nobr|IAUC 255}}) du {{date-|14 mars 1930|en astronomie}}|site=[[Bureau central des télégrammes astronomiques]]|consulté le=24 janvier 2016}}.</ref>
<!-- DÉSIGNATION(S) --> 
 | origine nom             = [[Pluton (mythologie)|Pluton]] (dieu romain)
 | désignations            = 
 | désignations notes      =
 | sommaire                = oui
}}

'''Pluton''', officiellement désignée par '''(134340) Pluton''' (désignation internationale : ''(134340) Pluto''), est une [[planète naine]], la plus volumineuse connue dans le [[Système solaire]] ({{Unité|2372 km}} de diamètre, contre {{Unité|2326 km}} pour [[(136199) Éris|Éris]]), et la deuxième en ce qui concerne sa masse (après Éris). Pluton est ainsi le neuvième plus gros objet connu orbitant directement autour du Soleil et le dixième par la masse. Premier [[objet transneptunien]] identifié, Pluton orbite autour du [[Soleil]] à une distance variant entre {{unité|30 et 49 [[Unité astronomique|unités astronomiques]]}} et appartient à la [[ceinture de Kuiper]], ceinture dont il est (tant par la taille que par la masse) le plus grand membre connu.

Après sa découverte par l'[[Astronomie|astronome]] [[États-Unis|américain]] [[Clyde William Tombaugh|Clyde Tombaugh]] en 1930, Pluton était considérée comme la {{page h'|neuvième planète}} du Système solaire. À la fin du {{s|XX}} et au début du {{s|XXI}}, de plus en plus d'objets similaires furent découverts dans le [[Système solaire|Système solaire externe]], en particulier [[(136199) Éris|Éris]], alors estimé légèrement plus grand et plus massif que Pluton. Cette évolution amena l'[[Union astronomique internationale]] (UAI) à redéfinir la notion de planète, [[(1) Cérès|Cérès]], Pluton et [[Éris (planète naine)|Éris]] étant depuis le {{date|24 août 2006}} classées comme des [[planète naine|planètes naines]]. L'UAI a également décidé de faire de Pluton le prototype d'une nouvelle catégorie d'[[objet transneptunien|objets transneptuniens]]. À la suite de cette modification de la nomenclature, Pluton a été ajoutée à la liste des objets mineurs du Système solaire et s'est vu [[Désignation des planètes mineures|attribuer le numéro]] 134340 dans le catalogue des objets mineurs.

Pluton est principalement composée de roche et de glace de [[méthane]], mais aussi de glace d'[[eau]] et d'[[azote]] gelé. Son diamètre est d'environ les deux tiers de celui de la [[Lune]].

Pluton est le [[objet primaire (astronomie)|corps principal]] du [[système plutonien]]. Le couple que forme Pluton avec son grand [[satellite naturel|satellite]], [[Charon (lune)|Charon]] (diamètre {{Unité|1200 kilomètres}}), est souvent considéré comme un [[Système binaire (astronomie)|système double]], car la différence de masse entre les deux objets est l'une des plus faibles de tous les couples corps primaire/satellite du système solaire (rapport 8:1) et le [[barycentre (physique)|barycentre]] de leurs orbites ne se situe pas à l'intérieur d'un des deux corps (il est légèrement à l'extérieur de Pluton).

Quatre autres satellites naturels, nettement plus petits et tous en orbite à peu près circulaire (excentricité < 0,006) à l'extérieur de l'orbite de Charon, complètent le système tel qu'actuellement connu (dans l'ordre en s'éloignant) : [[Styx (lune)|Styx]], [[Nix (lune)|Nix]], [[Kerbéros (lune)|Kerbéros]] et [[Hydre (lune)|Hydre]]. Tous quatre furent découverts avec l'aide du [[télescope spatial]] ''[[Hubble (télescope spatial)|{{langue|en|Hubble}}]]'' : les deux plus importants, Nix et Hydre (respectivement {{tunité|54|41|36|km}} et {{dunité|43|33|km}}), en 2005, Kerbéros (environ {{dunité|12|4|km}}) en 2011 et Styx (environ {{dunité|7|5|km}}) en 2012. Ces deux derniers ont reçu leur nom officiel en {{date||juillet|2013|en astronomie}}. Les dimensions mentionnées correspondent à des mesures effectuées ultérieurement à leur découverte, et non aux premières estimations qui purent être faites.

La [[sonde spatiale]] ''[[New Horizons]]'', lancée en {{date| janvier 2006}} par la [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]], est la première sonde à explorer le système plutonien ; elle le traverse le {{date|14|juillet|2015|en astronomie}} à une distance minimale de {{unité|11095 km}} de Pluton, après un voyage de {{unité|6,4 milliards}} de kilomètres. La sonde ne détecte aucun autre satellite de plus de {{unité|1,7 km}} de diamètre pour un [[albédo]] de 0,5.

== Historique ==
=== Pré-découvertes ===
D'après Greg Buchwald, Michel DiMario et Walter Wild, Pluton a été photographiée le 21 août et le 11 novembre 1909 à l'[[observatoire Yerkes]] de l'[[université de Chicago]]<ref name="Buchwald et al. 2000">{{Chapitre|langue=en|prénom1=Greg|nom1=Buchwald|prénom2=Michel|nom2=DiMario|prénom3=Walter|nom3=Wild|titre chapitre=Pluto is discovered back in time|auteur ouvrage=John R. Percy et Joseph B. Wilson (éd.)|titre ouvrage=Amateur-professionnal partnership in astromony|sous-titre ouvrage=Proceedings of the 111th annual meeting of the Astronomical Society of the Pacific|lieu=[[San Francisco]]|éditeur=[[Astronomical Society of the Pacific]]|collection=Conferences series, vol. 220|année=2000|pages totales=XVII-414|isbn1=1-58381-052-8|isbn2=978-1-58381-556-4|bnf=37738839b|consulté le=8 décembre 2014}}, {{p.|355-356}} ({{bibcode|2000ASPC..220..355B}} {{lire en ligne|url=http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?2000ASPC..220..355B&classic=YES}} {{gif}}).</ref>. Cependant, leurs coordonnées n'apparaissent pas dans la liste des quatorze autres pré-découvertes de Pluton qui sont recensées<ref name="Buchwald et al. 2000" /> dans les données du Minor Planet Center. La toute première officiellement identifiée est celle du {{date|23|janvier|1914|en science#Astronomie}} à l'[[observatoire du Königstuhl]] de [[Heidelberg]]<ref name="Buchwald et al. 2000" />.

=== Découverte ===
[[Fichier:Clyde W. Tombaugh.jpeg|vignette|gauche|Clyde Tombaugh, l'homme qui a découvert Pluton.]]
[[Fichier:Lowell astrograph.jpg|vignette|[[Astrographe]] de l'observatoire Lowell ayant servi à la découverte de Pluton.<br>En métal gris, le dispositif photographique.]]

Pluton fut découvert en 1930 lors de la recherche d'un corps céleste permettant d'expliquer les perturbations orbitales de [[Neptune (planète)|Neptune]], hypothèse proposée par [[Percival Lowell]] comme la [[planète X]].

Ayant fait fortune dans les affaires, Lowell se fait construire en 1894 un [[observatoire astronomique|observatoire]] à plus de {{unité|2000 m}} d'altitude dans l'[[Arizona]] et entreprend la recherche d'une neuvième planète au-delà de Neptune. Il pense suivre la même méthode que celle qui avait conduit à la découverte de cette dernière en étudiant son orbite, mais la précision des instruments de l'époque ne permettant pas de mesurer de façon précise les anomalies orbitales, il doit se rabattre sur celles d'Uranus. Sa planète (baptisée « X ») serait située à {{unité|47,5 ua}}, aurait une période de 327 ans et une masse de deux cinquièmes de celle de Neptune. En [[1905]], il lance une première campagne photographique de trois ans, mais celle-ci ne donne rien de concluant, notamment, comme il fut démontré par la suite, parce que ce programme était focalisé sur l'[[écliptique]] et que l'orbite fortement [[inclinaison orbitale|inclinée]] de Pluton la plaçait à cette époque en dehors du champ des photographies<ref name="Tombaugh">{{Article |langue=en |titre=The Search for the Ninth Planet, Pluto |prénom1=C. W. |nom1=Tombaugh |périodique=Astronomical Society of the Pacific Leaflets |année=1946 |volume=5 |passage=73-80. |url texte=http://articles.adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-iarticle_query?1946ASPL....5...73T }}.</ref>. Lowell ne baisse pas les bras pour autant et décide de redoubler d'efforts, notamment lorsqu'il voit apparaître un concurrent : [[William Henry Pickering|William Pickering]]. Celui-ci annonce en 1908 la présence d'une planète qu'il nomme « [[Planètes de Pickering|O]] » de deux masses terrestres, à une distance de 52 ua et d'une période de 373 ans. En [[1911]], Lowell fait l'acquisition d'un [[comparateur à clignotement]], machine destinée à l'analyse photographique lui permettant de comparer les clichés beaucoup plus vite (deux séries de photos sont prises à quelques jours d'intervalle pour repérer le mouvement éventuel d'un astre) et entame une nouvelle série de photographies<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=25}}.</ref>. Ce nouvel échec le mènera à se désintéresser de sa planète X.

Percival Lowell meurt en 1916 mais laisse dans son testament de quoi poursuivre les recherches sans se soucier des problèmes d'argent, bien que des problèmes d'héritage avec sa femme finissent par réduire le budget de l'observatoire. Or dix ans plus tard, l'observatoire doit se doter d'un nouvel instrument. [[Abbott Lawrence Lowell]], le frère de Percival Lowell, accepte de donner dix mille dollars pour la construction d'un télescope de {{nobr|13 pouces}} que [[Clyde William Tombaugh|Clyde W. Tombaugh]] sera chargé de piloter pour cette lourde tâche qu'est la cartographie minutieuse du ciel, à la recherche de la planète X. Tombaugh réorganise son plan de travail et procède à trois prises au lieu de deux afin d'augmenter les chances de percevoir le mouvement de la planète. La troisième série de clichés prend fin le {{date-|29|janvier|1930|en astronomie}} et commence alors l'analyse des plaques photographiques. Le {{date|18 février 1930|en astronomie}}, il remarque un point qui bouge d'une plaque à l'autre sur deux photographies prises les 23 et 29 janvier<ref name="space20130215">{{Lien web|langue=en|auteur1=Nola Taylor Redd|url=http://www.space.com/19824-clyde-tombaugh.html|titre=Clyde Tombaugh: Astronomer Who Discovered Pluto|jour=15|mois=février|année=2013|site=Space.com|consulté le=10 mai 2016}}.</ref>. L'équipe de l'observatoire Lowell, après avoir pris d'autres photographies permettant de confirmer la découverte, télégraphie la nouvelle au [[Observatoire de l'université Harvard|Harvard College Observatory]] le {{date|13|mars|1930}}<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=26}}.</ref>. La découverte est annoncée le {{date|14|mars|1930|en astronomie}} par une [[circulaire de l'Union astronomique internationale]]<ref>{{Lien web|langue=en|prénom=Elis|nom=Stromgren|titre=Transneptunian planet? (IAUC 255)|url=http://www.cbat.eps.harvard.edu/iauc/00200/00255.html|format=html|date=14 mars 1930}} {{commentaire biblio|La circulaire reproduit le télégramme de Shapley : {{citation étrangère|langue=en|Lowell observatory telegraphs systematic search begun years ago supplementing Lowells investigations for transneptunian planet has revealed object which for seven weeks has in rate of motion and path consistently conformed to transneptunian body at approximate distance he assigned fifteenth magnitude position march twelve three hours G.M.T. was seven seconds of time west from delta geminorum agreeing with Lowells predicted longitude / Shapley}}.}}.</ref>.

[[Fichier:PIA20200-Pluto-BurneyBasin-CratersPlains-20150714.jpg|vignette|Une partie du bassin Burney, région de Pluton nommée d'après Venetia Burney<ref>{{lien web|url=http://photojournal.jpl.nasa.gov/catalog/PIA20200|site=[[NASA|nasa.gov]]|titre=PIA20200: Layered Craters and Icy Plains |langue=en}}.</ref>.]]
De nombreux observatoires se mettent alors à observer cette nouvelle planète, afin de déterminer son orbite le plus précisément possible. En reprenant des clichés antérieurs, Pluton est rétroactivement observée sur des plaques photographiques remontant jusqu'à [[1909]]<ref name="Wild">{{Article|langue=en
  | titre=Serendipitous Discovery of the Oldest Known Photographic Plates with Images of Pluto
  | prénom1=W.J. |nom1=Wild |nom2=al.
  | lien périodique=American Astronomical Society |périodique=Bulletin of the American Astronomical Society
  | mois=12 |année=1998
  | volume=30
  | numéro=DPS meeting #30, #55.P14
  | pages=1449
  | url texte=http://adsabs.harvard.edu/cgi-bin/nph-bib_query?bibcode=1998DPS....30.5514W
}}.</ref>.

La planète est nommée à la fois en référence au [[Pluton (mythologie)|dieu romain des enfers]] et à Percival Lowell dont les initiales forment les deux premières lettres de Pluton. Ses initiales forment le premier [[symbole astronomique]] et [[symbolisme astrologique|astrologique]] de Pluton : ♇<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=43}}.</ref>{{,}}<ref>NASA, solar System Exploration, Pluto's symbol [http://sse.jpl.nasa.gov/multimedia/display.cfm?IM_ID=263 image du symbole de Pluton].</ref> (Il y a aussi un deuxième symbole planétaire, ⯓<ref>{{lien web|url= https://www.jpl.nasa.gov/infographics/what-is-a-dwarf-planet |auteur= JPL/NASA |date= 2015-04-22  |site= Jet Propulsion Laboratory |titre= What is a Dwarf Planet? |consulté le= 2022-01-19}}.</ref>. Ces symboles sont rares en astronomie aujourd'hui, mais courants en astrologie). Le nom fut suggéré par [[Venetia Burney]], une jeune fille de onze ans d'[[Oxford]], en [[Angleterre]]. Passionnée de [[mythologie]] et d'astronomie, Venetia Burney trouva approprié d'associer le nom du dieu du monde souterrain à ce monde obscur et glacé. Son grand-père qui travaillait à la bibliothèque universitaire d'Oxford en parla à l'astronome [[Herbert Hall Turner]], qui transmit l'idée à ses confrères américains<ref>{{en}} « The Girl Who Named Pluto, Interview With Venetia Burney Phair » {{lire en ligne|url=http://www.nasa.gov/multimedia/podcasting/transcript_pluto_naming_podcast.html}}.</ref>. Le nom de Pluton fut officialisé le {{date|24 mars 1930}}<ref>{{article|langue=en|titre=The Trans-Neptunian Body: Decision to call it Pluto|périodique=[[The Times]]|date= 27 mai 1930|page=15}}.</ref>.

=== Pluton et la planète X ===
[[Fichier:Charon Discovery.jpg|vignette|Découverte de Charon satellisant Pluton, photographie de 1978.]]

À l'origine, la découverte de Pluton est liée à la recherche systématique d'une planète permettant d'expliquer les perturbations observées dans les orbites d'[[Uranus (planète)|Uranus]] et [[Neptune (planète)|Neptune]], mais le doute est très vite jeté sur le fait que Pluton serait bien la [[planète X]] que [[Percival Lowell]] recherchait<ref name="Frankel265">{{Harvsp|Frankel|2009|p=265}}.</ref>.

À cette époque, Pluton est si lointaine que son diamètre ne peut pas être déterminé avec précision, mais sa faible luminosité et son absence de disque apparent laissent présager un corps plutôt petit, comparable en taille aux [[planète tellurique|planètes telluriques]] déjà connues, probablement plus grand que [[Mercure (planète)|Mercure]] mais pas plus que [[Mars (planète)|Mars]], pense-t-on à l'époque<ref name="Leonard">{{Article|langue=en
  | titre=The New Planet Pluto
  | prénom1=F.C. |nom1=Leonard
  | journal=Astronomical Society of the Pacific Leaflets
  | année=1930
  | volume=1
  | pages=121-124
  | url=http://articles.adsabs.harvard.edu//full/seri/ASPL./0001//0000122.000.html
}}.</ref>. Il devient donc rapidement clair que Pluton ne peut pas être la source des perturbations dans les orbites de Neptune et Uranus. Clyde Tombaugh et d'autres astronomes persévèrent dans la recherche de la planète X pendant 12 ans, mais ne découvrent que des [[astéroïde]]s et des [[comète]]s<ref name="Frankel265" />. Les astronomes sont amenés à imaginer que de nombreux autres corps similaires à Pluton pourraient orbiter autour du Soleil au-delà de Neptune. On pense alors que le système solaire pourrait être constitué de plusieurs zones regroupant les corps célestes par familles, [[planète tellurique]], [[Planète géante gazeuse|planète géante]], « objets ultra-neptuniens »<ref name="Leonard" />. Cette hypothèse sera formalisée plus tard au cours des [[années 1940]] et [[années 1950|1950]] par [[Kenneth Edgeworth]] puis [[Gerard Kuiper]], et est désormais connue sous le nom de [[ceinture de Kuiper]]<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=57-59}}.</ref>.

Le premier satellite de Pluton fut découvert le {{date|22|juin|1978}} lorsque [[James W. Christy]] réalisa que l'image de Pluton apparaissant sur des plaques photographiques prises dans les deux mois précédents semblait présenter une protubérance tantôt d'un côté, tantôt de l'autre<ref name="christy">{{Article astronomique
 | auteur=Christy, James W. ; Harrington, Robert S.
 | titre=The satellite of Pluto
 | revue=aj
 | vol=83
 | pages=1005-1008
 | année=08/1978
 | texte=http://adsabs.harvard.edu//full/seri/AJ.../0083//0001005.000.html
 | bibcode=1978AJ.....83.1005C
}}.</ref>{{,}}<ref name="uai_3241">{{Lien web
 | url=http://www.cbat.eps.harvard.edu/iauc/03200/03241.html
 | titre=IAUC 3241: 1978 P 1; 1978 (532) 1; 1977n
 | éditeur=Union astronomique internationale
 | date=7 juillet 1978
 | consulté le=15 novembre 2007
}}.</ref>. La protubérance fut confirmée sur d'autres plaques, dont la plus ancienne remontait au {{date|29|avril|1965}}. Des observations ultérieures de la protubérance montrèrent qu'elle était causée par un petit corps. La périodicité de la protubérance correspondait à la période de rotation de Pluton, laquelle était connue à partir de sa [[courbe de lumière|courbe de luminosité]], indiquant une [[orbite synchrone]] et suggérant qu'il s'agissait d'un effet réel et non d'un artefact d'observation. Le nom de [[Charon (lune)|Charon]] fut donné au satellite.

En [[1993]], les calculs de la trajectoire de survol de Neptune par la sonde ''[[Voyager 2]]'' en août 1989<ref>{{Harvsp|Frankel|2009|p=250}}.</ref> ont montré que Neptune avait une masse inférieure aux hypothèses précédentes, et en tenant compte de cette nouvelle mesure, le mathématicien Myles Standish montre que les divergences dans les mouvements des planètes Uranus et Neptune deviennent négligeables devant l'incertitude de la mesure liée à la précision des instruments. L'hypothèse d'une planète X perturbatrice ne tient donc plus, et c'est donc sur la base d'une prédiction de position fausse que Pluton fut découverte<ref name="Dores27">{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=27}}.</ref>.

=== Statut de planète naine ===
Dans la dernière décennie du {{s|XX}}, la découverte de nombreux [[objet transneptunien|objets transneptuniens]] (plus d'un millier), dont certains ont une dimension estimée voisine de celle de Pluton (par exemple [[(136199) Éris|Éris]]), pousse à la remise en question de son statut de [[planète]]<ref name="Dores70">{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=70}}.</ref>.

Parmi ceux-ci, de très nombreux corps sont découverts qui possèdent une [[période de révolution]] égale à celle de Pluton, et sont comme lui en [[résonance orbitale|résonance]] 2:3 avec [[Neptune (planète)|Neptune]]<ref name="Dores70" />.

Certains scientifiques proposent alors de reclasser Pluton en planète mineure ou en [[objet transneptunien]]. D'autres, comme [[Brian G. Marsden|Brian Marsden]] du [[Centre des planètes mineures]], penchent pour lui attribuer les deux statuts, en raison de l'importance historique de sa découverte. Marsden annonce le 3 février 1999 que Pluton serait classée comme le {{formatnum:10000}}{{e}} objet du catalogue recensant justement {{nombre|10000 planètes}} mineures. Le numéro rond de « 10000 » serait attribué à Pluton en son honneur pour la « célébration » de ce compte atteint. L'[[Union astronomique internationale]] (UAI), l'organisme coordinateur de l'astronomie au niveau international, chargé de la dénomination des corps célestes ainsi que de leur statut, fit alors une mise au point, rappelant qu'elle seule était habilitée à déterminer le statut de Pluton<ref name="Dores106">{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=106}}.</ref>.

Historiquement, les quatre premiers astéroïdes découverts de 1801 à 1807 — [[(1) Cérès]], [[(2) Pallas]], [[(3) Junon]] et [[(4) Vesta]] — furent eux aussi considérés comme des planètes pendant plusieurs décennies (à l'époque, leurs dimensions n'étaient pas connues avec précision). Certains textes astronomiques du début du {{s|XIX}} font référence à onze planètes (incluant [[Uranus (planète)|Uranus]] et les quatre premiers astéroïdes). Le cinquième astéroïde ([[(5) Astrée]]) fut découvert en [[1845]] peu de temps avant la découverte de Neptune, suivi de plusieurs autres dans les années suivantes. Dans les années 1850, on cessa de considérer ces objets de plus en plus nombreux comme des « planètes », pour les nommer « astéroïdes » ou « planètes mineures »<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=18-19}}.</ref>.

La découverte en 2005 de [[(136199) Éris]]<ref group=alpha>Connu jusqu'en 2006 sous la désignation {{PM2|2003 UB|313}}, et parfois désigné par les médias sous le nom de Xéna avant qu'il ne reçoive son nom définitif.</ref>, d'un diamètre comparable et d'une masse légèrement supérieure à ceux de Pluton, contribue à relancer le débat ; puisqu'il s'agit en effet de ne pas reproduire le même scénario que ce qui s'était passé pour [[(1) Cérès|Cérès]], [[(2) Pallas|Pallas]], [[Junon]] et enfin [[Vesta]]. Le diamètre d'Éris, qui avait initialement été estimé à {{Unité|3600 km}} (il semblait alors notablement plus grand que Pluton) était encore en 2006 du même ordre de grandeur que celui de Pluton, même après avoir été revu à la baisse ({{Unité|2400 ± 100 km}}). Selon une étude publiée dans ''Science'' du {{date|14 juin 2007}}, sa masse serait supérieure à celle de Pluton d'environ 27 %<ref>{{en}} [http://news.bbc.co.uk/2/hi/science/nature/6751975.stm « Pluto status suffers another blow »], [[BBC News]], 14 juin 2007.</ref>. De nombreux autres corps ont également été découverts à cette époque, tels que [[(136472) Makémaké]], [[(90482) Orcus]] ou [[(90377) Sedna]], régulièrement annoncés comme la dixième planète du Système solaire.

La classification en neuf planètes devient difficilement tenable. Le dernier mot revient à l'UAI, qui, lors de son {{26e|congrès}} tenu le 24 août 2006 en [[République tchèque]], a décidé au terme d'une semaine de débats de compléter la définition de [[planète]], disant qu'une planète élimine de son voisinage tous les objets ayant une taille qui lui soit comparable<ref name="UAI2006B5B6">{{lien web|auteur={{XXVIe}} Assemblée générale de l'Union astronomique internationale |titre=Résolutions 5 et 6|sous-titre=Définition d’une planète dans le Système solaire, Pluton |url=https://www.iau.org/static/resolutions/Resolution_GA26-5-6_French.pdf |format=pdf |consulté le=16 août 2017}}.</ref>. Ce qui n'est pas le cas de Pluton, qui partage son espace avec d'autres [[Objet transneptunien|objets transneptuniens]] et qui est reclassé en [[planète naine]]<ref name="Dores106" />{{,}}<ref name="IAU 24 08 2006">{{Lien web|langue=en|url=http://www.iau.org/public_press/news/detail/iau0603/|titre=IAU 2006 General Assembly: Result of the IAU Resolution votes
|auteur=Union astronomique internationale
|année=24 août 2006
|consulté le=16 juin 2007
}}.</ref>{{,}}<ref name="cnes-5530">« Pluton n'a plus le statut de planète », [http://www.cnes.fr/web/CNES-fr/5350-pluton-na-plus-le-statut-de-planete.php lire en ligne] sur le site du [[Centre national d'études spatiales|CNES]].</ref>. Le [[Centre des planètes mineures]] lui attribua le 7 septembre 2006 le numéro d'objet mineur « 134340 »<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.minorplanetcenter.net/iau/mpec/K06/K06R19.html|titre=MPEC 2006-R19 : Editorial notice|auteur=Minor Planet Electronic Circular|année=7 septembre 2006|consulté le=16 juin 2007}}.</ref>. ''(134340) Pluto'' devient la désignation officielle de l'[[Union astronomique internationale]] le 13 septembre 2006<ref>[http://www.cbat.eps.harvard.edu/iauc/08700/08747.html Circulaire de l'Union astronomique internationale {{n°|8747}} (IAUC 8747)].</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|prénom=Daniel W. E.|nom=Green|champ libre=CBAT|titre=IAUC 8747|url=http://www.cbat.eps.harvard.edu/iauc/08700/08747.pdf|format=pdf|date=13 septembre 2006}}.</ref>.

Néanmoins, à la suite du vote, une [[Droit de pétition|pétition]]<ref>{{Lien web|langue=en|url=http://www.ipetitions.com/petition/planetprotest/|titre=Petition Protesting the IAU Planet Definition|année=2006|consulté le=16 juin 2007}}.</ref> ayant réuni en cinq jours les signatures de plus de 300 [[planétologie|planétologues]] et astronomes majoritairement américains (Pluton ayant été la première planète découverte par un Américain) a été lancée pour contester la validité scientifique de la nouvelle définition de planète qui déclassait Pluton ainsi que son mode d'adoption et inviter à la réflexion sur une autre définition plus appropriée<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=112-113}}.</ref>. Il faut dire que lors du {{26e|congrès}} de Prague qui s'est tenu du 14 au {{date|25|août|2006}}, le vote sur la rétrogradation ou non de Pluton a eu lieu seulement le 24 août<ref>[http://physique.ac-orleans-tours.fr/fileadmin/user_upload/physique/lycee/seconde/Commentaire_argumente/CA_UNIVERS/CA_UNIVERS_Pluton.pdf Déclassement de Pluton] - Commentaire argumenté de classe de seconde, [[Académie d'Orléans-Tours]] {{pdf}}.</ref> et en présence de 400 membres environ sur {{formatnum:6000}}<ref>[https://archive.is/TM14y « Pourquoi Pluton est (toujours) une planète »] - JP Fritz, blog Chroniques de l'espace-temps, ''[[L'Obs]]'', 23 septembre 2014 (version archivée).</ref>, ce qui peut remettre en cause le bien-fondé de la décision. Néanmoins, Catherine Cesarsky, présidente de l'UAI, clôt le débat en décidant que l'assemblée de l'UAI d'août 2009 ne reviendrait pas sur la définition de planète<ref>Revue ''[[Ciel et Espace]]'' hors-série {{n°|15}}, octobre 2010, {{p.|86}}.</ref>. Des planétologues continuent cependant à parler de Pluton comme d'une planète en 2018, tel [[Alan Stern]]<ref group=alpha>{{citation|Comme la plupart des planétologue que je connais, je persiste à utiliser le terme de planète pour Pluton dans mes articles de recherches et à l'oral ; autrement dit, je ne tiens pas compte de la définition de l'Union astronomique internationale, qui conduit à exclure Pluton de la liste des planètes, pour en faire une ''planète naine''}}. dans Alan Stern, « Les faces cachées de Pluton », ''Pour la Science'', janvier 2018, {{n°|483}}, p. 44.</ref>.

Le 18 septembre 2014, le [[Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics]] organise un débat réunissant trois experts présentant trois points de vue de la définition d'une planète : historique, la définition retenue par l'UAI et enfin le point de vue des chercheurs des exoplanètes ; ce dernier, présenté par [[Dimitar Sasselov]], président de Harvard Origins of Life Initiative, recueille l'adhésion des experts, pour lesquels Pluton serait donc bien une planète<ref>{{Lien web|langue=en|titre=Is Pluto a Planet? The Votes Are In|jour=2014|mois=09|année=22|url=http://www.cfa.harvard.edu/news/2014-25|site=[[Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics]]|consulté le=4 octobre 2014|brisé le = 2023-11-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|auteur=CfA Observatory Nights|titre=What is a Planet?|jour=18|mois=septembre|année=2014|url=https://www.youtube.com/watch?v=2RNGSuFqmro |éditeur=[[YouTube]]|format=vid}}.</ref>.

=== Pluton conserve son importance ===
[[Fichier:New Horizons Liftoff.jpg|vignette|Lancement de la sonde ''New Horizons'' par une fusée [[Atlas (fusée)|Atlas V]].]]

Environ cent-cinquante objets orbitant comme Pluton avec une résonance 2:3 avec Neptune étaient recensés en février 2006, ce qui tend à montrer que Pluton est le plus grand représentant d'une vaste famille de corps plus ou moins massifs. Les astronomes [[David Jewitt]] et [[Jane Luu]] proposent de les nommer « [[plutino]]s »<ref name="Dores70" />.

Une nouvelle sous-catégorie, les [[plutoïde]]s, est créée par l'[[Union astronomique internationale|UAI]] pour les planètes naines qui passent la majeure partie de leur révolution orbitale à l'extérieur de l'orbite de [[Neptune (planète)|Neptune]], dont Pluton fait partie<ref>{{Lien web |url=https://www.newscientist.com/article/dn14118-plutolike-objects-to-be-called-plutoids.html |site=space.newscientist.com |langue=en |titre=Pluto-like objects to be called 'plutoids' - space - 11 June 2008 - ''New Scientist Space''}}.</ref>.

=== Observations du télescope spatial ''Hubble'' ===
Le [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial ''Hubble'']] a fourni les images les plus détaillées de la surface de Pluton avant l'arrivée de ''New Horizons''<ref>{{Lien web|url=http://www.lecosmographe.com/blog/le-telescope-hubble-realise-les-meilleures-images-de-pluton/|site=Le Cosmographe|titre=Le télescope Hubble réalise les meilleures images de Pluton}}.</ref>.
<gallery>
Fichier:Pluto and Charon from Hubble.jpg|Image prise par ''Hubble'' en 1994<ref>{{Lien web|url=http://hubblesite.org/newscenter/archive/releases/solar-system/pluto/1994/17/|site=Hubblesite|titre=Hubble Portrait of the "Double Planet" Pluto & Charon|langue=en}}.</ref>.
Fichier:Pluto map.jpg|Surface de Pluton établie en 1994 en haut, à partir des observations de la caméra pour objets faibles (Faint Object Camera) et entre 2002 et 2003 par la caméra avancée pour les relevés (Advanced Camera for Surveys) en bas, toutes deux des instruments de [[Hubble (télescope spatial)|''Hubble'']].
Fichier:Pluto animiert.gif|Carte reconstituée de Pluton en vraies couleurs générée par ordinateur à partir d'images d{{'}}''[[Hubble (télescope spatial)|Hubble]]''<ref group="alpha">Les observations du [[télescope spatial]] ''[[Hubble (télescope spatial)|{{langue|en|Hubble}}]]'' ont été faites dans deux longueurs d'onde, ce qui est insuffisant pour obtenir directement une image en vraies couleurs. Les cartes de la surface à chacune de ces longueurs d'onde limitent le spectre réel que pourraient produire les matériaux en surface de Pluton. Ces spectres, générés pour chaque point résolu à la surface, sont ensuite convertis en couleurs [[Rouge vert bleu|RVB]] vues ici. Voir Buie ''et al.'', 2010.</ref> et parmi les plus hautes résolutions possibles avec la technologie de 2010. Ce qui fut plus tard nommé la [[région Tombaugh]] (le « cœur de Pluton ») était déjà visible (tache brillante autour de 180°). Autres photos de toute la surface [http://www.boulder.swri.edu/~buie/pluto/plutomap1.html ici].
</gallery>

=== Exploration de Pluton ===
[[Fichier:Pluto-01 Stern 03 Pluto Color TXT.jpg|vignette|Image en haute définition utilisant des couleurs améliorées (combinaison des images bleues, rouges et infrarouges), 14 juillet 2015.]]
Pluton est un objectif difficile pour l'[[Histoire du vol spatial|exploration spatiale]], à cause de la grande distance la séparant de la [[Terre]] (environ {{nobr|4,8 milliards}} de kilomètres<ref>{{lien web|url=http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/697131/sonde-new-horizons-approche-pluton|titre=La sonde New Horizons prête à entamer l'étude de Pluton - Mission espace|prénom=Zone Science -|nom=ICI.Radio-Canada.ca|site=radio-canada.ca}}.</ref>), de la forte [[Inclinaison orbitale|inclinaison]] de son orbite (17°) sur l'[[écliptique]] et de sa très faible masse.

À titre de comparaison, si la Terre était un [[ballon de football]] ({{unité|70 cm}} de circonférence), Pluton aurait environ la taille d'une [[balle de golf]]. À cette échelle, une distance de {{nobr|86 kilomètres}} séparerait les deux planètes, soit {{nobr|20 tours}} du [[circuit Gilles-Villeneuve]] ou la distance de [[Paris]] à [[Évreux]].

La sonde [[Programme Voyager|''Voyager 1'']] aurait éventuellement pu l'atteindre, mais l'exploration de [[Titan (lune)|Titan]] (le plus grand satellite parmi les innombrables que comporte [[Saturne (planète)|Saturne]]) et des [[anneaux de Saturne]] fut jugée plus importante, ce qui eut pour effet de rendre sa trajectoire incompatible avec un rendez-vous avec Pluton. [[Programme Voyager|''Voyager 2'']] n'était pas en mesure de l'atteindre car la trajectoire théorique de la sonde pour réaliser ce rendez-vous aurait supposé de traverser la planète [[Neptune (planète)|Neptune]]<ref name="Voyager_FAQ">{{Lien web |langue=en |url=http://voyager.jpl.nasa.gov/faq.html |titre=Voyager - Frequently Asked Questions |site=voyager.jpl.nasa.gov |date=14 janvier 2003 |éditeur=Jet Propulsion Laboratory |consulté le=16 juin 2007 |brisé le = 2023-11-28}}.</ref>.
[[Fichier:Pluto by LORRI, 11 July 2015.jpg|vignette|Image de l'hémisphère de Pluton opposé à Charon, 11 juillet 2015.]]
La [[National Aeronautics and Space Administration|NASA]] étudia en 1991 un projet de sonde vers Pluton, qui fut révisé à la baisse en 1992 puis abandonné en 1994. Un nouveau projet américano-russe, la mission ''[[Pluto Kuiper Express]]'', démarra en 1995. Il aurait eu pour but le survol vers 2012 du couple Pluton/Charon, et d'au moins un objet de la ceinture de Kuiper. La Nasa l'annula en 2000, pour des raisons budgétaires<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=136}}.</ref>.

Elle a finalement été remplacée par une mission similaire, ''{{Langue|en|[[New Horizons]]}}''. La sonde ''{{Langue|en|New Horizons}}'', lancée le {{date|19 janvier 2006}}, est donc la première sonde spatiale à visiter Pluton, bénéficiant en février 2007 de l'[[assistance gravitationnelle]] de [[Jupiter (planète)|Jupiter]]<ref>{{en}} « {{Langue|en|NASA Spacecraft En Route to Pluto Prepares for Jupiter Encounter}} » {{lire en ligne|url=http://www.nasa.gov/home/hqnews/2007/jan/HQ_07012_New_Horizons.html}}.</ref> pour arriver au plus près de la planète naine le {{date|14 juillet 2015}}, après un voyage de {{nobr|6,4 milliards}} de kilomètres. Les observations débutent environ cinq mois avant le plus proche passage et devraient continuer environ un mois après. Le survol est toutefois si rapide que seul un hémisphère peut être photographié avec la [[Résolution spatiale des images matricielles|résolution]] la plus élevée<ref name="Nasamaps">{{en}} « {{Langue|en|New Hubble maps of Pluto show surface changes}} » {{lire en ligne|url=http://www.nasa.gov/mission_pages/hubble/science/pluto-20100204.html}}.</ref>. L'engin spatial emporte à son bord des instruments d'imagerie, de [[spectroscopie]] et d'autres appareils de mesure, afin de déterminer les caractéristiques géologiques et morphologiques de Pluton et de sa lune Charon, mais aussi [[cartographie]]r les éléments composant leur surface et étudier l'atmosphère de Pluton (composition et taux d'évasion). La mission prévoit également un survol des objets de la [[ceinture de Kuiper]] jusqu'en 2025<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=137}}.</ref>.
{{Clr}}

== Orbite ==
L'orbite de Pluton autour du Soleil a été observée pendant plus d'un siècle (le cliché le plus ancien sur lequel on repère Pluton remonte à janvier 1914), durée de parcours d'un peu plus du tiers de sa trajectoire annuelle, mais suffisante pour mesurer avec précision ses caractéristiques orbitales<ref name="Dores27" />.
[[Fichier:Plutoorbit1.5sideview.gif|vignette|gauche|Vue de l'orbite de Pluton par rapport à l'écliptique. L'orbite de Pluton (en rouge) montre la grande différence d'inclinaison avec l'écliptique de la Terre.]]

=== Paramètres orbitaux ===
[[Fichier:TheKuiperBelt Orbits Pluto Polar.svg|vignette|Vue polaire sur l'orbite de Pluton en rouge, de Neptune en bleu. La position présentée est celle du 16 avril 2006, le mouvement des deux corps se fait selon le sens antihoraire (prograde). <br>
Le [[périhélie]] et l'[[aphélie]] sont marqués respectivement par q et Q.]]

==== Orbite ====
Le [[Grand axe|demi-grand axe]] de l'orbite de Pluton est de {{unité|39,88 [[Unité astronomique|ua]]}}<ref>''Les confins du système solaire'', Appendice II-1, Astronomie Flammarion, 1985 {{ISBN|978-2-08-012048-9}}, {{p.|575}}.</ref>, mais du fait de l'[[Excentricité orbitale|excentricité]] prononcée de cette orbite, la distance entre Pluton et le Soleil varie entre {{unité|29,7 ua}} au [[périhélie]] et {{unité|49,5 ua}} à l'[[aphélie]], et l'année plutonienne dure {{nobr|248,1 années}} terrestres<ref>[[André Brahic]], ''Enfants du soleil l'histoire de nos origines'', Odile Jacob, 1999, 366 pages, {{p.|56}}.</ref>.

==== Inclinaison ====
En comparaison des planètes classiques du système solaire, l'[[orbite]] de Pluton est fortement [[inclinaison orbitale|inclinée]] par rapport au plan de l'[[écliptique]] (17,14175°) et [[Excentricité orbitale|excentrique]] (0,24880766). Les orbites des planètes classiques sont quasi circulaires et coplanaires de l'écliptique (seule [[Mercure (planète)|Mercure]] possède une orbite inclinée (7°) et excentrique (0,2) de manière significative).

==== Comparaison avec Neptune ====
Le [[périhélie]] de Pluton est situé à plus de {{unité|8,0 [[Unité astronomique|ua]]}} au-dessus du plan de l'écliptique, soit {{nobr|1,2 milliard}} de km, et c'est près de cette position de son orbite que la planète naine se trouve plus proche du Soleil que [[Neptune (planète)|Neptune]]. Ce fut le cas pendant vingt ans entre le {{date|7 février 1979}} et le {{date|11 février 1999}}. À l'opposé, Pluton s'éloigne de {{unité|13 ua}} au-dessous du plan de l'écliptique<ref name="Dores28">{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=28-29}}.</ref>.

==== Croisements avec d'autres astéroïdes ====
[[Fichier:AnimatedOrbitOf134340Pluto.gif|vignette|gauche|L'orbite de Pluton.]]
L'orbite de Pluton étant très excentrique, elle croise celle de nombreux autres objets ; parmi les astéroïdes numérotés, ces [[Astéroïde hadéocroiseur|hadéocroiseurs]] comptaient (en {{date||juillet|2004}}) 10 frôleurs intérieurs (dont [[(5145) Pholos]]), 24 frôleurs extérieurs (dont [[(19521) Chaos]]), 17 croiseurs (dont [[(38628) Huya]]) et 37 coorbitaux (dont [[(20000) Varuna]], [[(28978) Ixion]] et [[(50000) Quaoar]])<ref>Voir tableau des principaux [[Objet transneptunien|OTN]] dans ''Le système solaire'', de Thérèse Encrenaz, etc., cité en bibliographie, {{p.|38}}.</ref>.

=== Résonance orbitale ===
[[Fichier:TheKuiperBelt Orbits Pluto Neptune2.svg|vignette|upright=1.5|Ce diagramme indique les positions relatives de Pluton (en rouge) et Neptune (en bleu) à certaines dates. Les tailles de Neptune et Pluton sont représentées comme inversement proportionnelles à leur distance. L'approche minimale a eu lieu en juin 1896 à {{unité|18,9 [[Unité astronomique|ua]]}}, soit plus de {{nobr|2,8 milliards}} de kilomètres.]]

Bien que Pluton soit parfois plus proche du Soleil que Neptune, les orbites des deux objets ne se croisent jamais, en raison de la forte inclinaison (environ 17°) de l'orbite de Pluton par rapport au plan de l'[[écliptique]]. Les nœuds de l'orbite de Pluton (les points où l'orbite traverse le plan de l'écliptique) sont situés à l'extérieur de l'orbite de Neptune<ref name="Dores28"/>.

Pluton est [[objets en résonance avec Neptune|en résonance avec Neptune]] de rapport 3:2, c'est-à-dire que sur une durée de {{nobr|496 ans}}, Pluton effectue deux révolutions autour du Soleil pendant que Neptune en réalise trois. Cette résonance est stable : une perturbation de l'orbite de Pluton serait corrigée par l'attraction de Neptune. À cause de ce phénomène, Pluton et Neptune ne sont jamais plus proches que {{unité|18,9 ua}}, tandis que Pluton peut s'approcher à 12 ua d'[[Uranus (planète)|Uranus]]. Quand Neptune dépasse le point où les deux orbites sont les plus proches, la résonance maintient une séparation angulaire Neptune-Soleil-Pluton supérieure à 50° et Pluton reste près de {{unité|30 ua}} derrière Neptune, soit près de {{nobr|4,5 milliards}} de kilomètres. Le vrai point de rapprochement se situe de l'autre côté de l'orbite. Neptune « dépasse » toujours Pluton quelque {{nobr|30 ans}} après l'[[aphélie]] de ce dernier<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=29}}.</ref>.

D'autres [[Objet transneptunien|objets transneptuniens]] qui gravitent sur une orbite dont le [[Grand axe|demi-grand axe]] est de {{unité|39,4 [[Unité astronomique|ua]]}} possèdent une telle [[Objets en résonance avec Neptune|résonance orbitale 3:2 avec Neptune]] et sont appelés des [[plutino]]s, par référence à Pluton{{sfn|Le système solaire}}{{,}}<ref>Fabrice Thomas, ''La dynamique résonnante dans le système solaire, application au mouvement des objets transneptuniens'', 1998, [http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=11/SHW?FRST=12 thèse].</ref>. En 2009, on en compte plus de 200<ref>{{Harvsp|Frankel|2009|p=283}}.</ref>.
{{Clr}}

== Caractéristiques physiques ==
Si la trajectoire de Pluton a pu être déterminée sans grande difficulté, ses caractéristiques physiques (diamètre, masse, et partant densité, pouvoir réflecteur, état de la surface) sont restées longtemps mal connues et controversées : son [[Taille apparente|diamètre apparent]] est inférieur à ¼ de [[seconde d'arc]], tandis que les turbulences de l'atmosphère terrestre rendent difficile l'observation de détails inférieurs à une seconde d'arc<ref>André Brahic, ''Les confins du système solaire'', Astronomie Flammarion, 1985 {{ISBN|978-2-08-012048-9}}, {{p.|508}}.</ref>. La finesse des observations s'est accrue à partir des années 1980, par l'usage de l'[[optique adaptative]], de la [[spectrométrie]], et du [[Hubble (télescope spatial)|télescope spatial ''Hubble'']]<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p= 92, 95}}.</ref>. La découverte en 1978 d'un satellite de Pluton, [[Charon (lune)|Charon]], offrit des moyens d'investigation supplémentaires<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p= 32}}.</ref>. Néanmoins en 2010, les valeurs publiées diffèrent encore quelque peu selon que l'on se réfère à la [[NASA]]<ref name="NasaFS">{{Lien web|langue=en|url=http://nssdc.gsfc.nasa.gov/planetary/factsheet/|titre=Planetary Fact Sheet - Metric|site=le site de la NASA}}.</ref> ou à des publications récentes<ref>{{Ouvrage| langue=fr| prénom1=Christophe| nom1=Sotin| auteur2=Olivier Grasset| auteur3=Gabriel Tobie| préface=Pierre Encrenaz| titre=Planétologie| sous-titre=géologie des planètes et des satellites| lieu=Paris| éditeur=[[Éditions Dunod|Dunod]]| collection=Sciences de la Terre| année=2009| pages totales=347| passage=323| isbn=978-2-100-06506-6| oclc=837238981| id=2100065068}}.</ref>{{,}}<ref>{{Harvsp|Frankel|2009|p=268}}.</ref>. Le survol en 2015 par la mission ''[[New Horizons]]'' et les effets gravitationnels du couple Pluton-Charon sur la sonde permettront d'ajuster les valeurs de son champ de gravité, selon l'observation de l'[[effet Doppler]] sur les signaux de la sonde et la déduction qui en résulte des variations de sa vitesse et de son accélération induite par Pluton et Charon<ref>{{Harvsp|texte=|Christophe Sotin|Olivier Grasset,|Gabriel Tobie|2009|id=2100065068|p=50-51}}.</ref>.

=== Rotation ===
En 1955, on observe que les variations de la luminosité de Pluton sont de l'ordre de 30 % et sont périodiques. On en déduit que Pluton [[période de rotation|tourne sur elle-même]] en {{nobr|6,387 jours}}, soit {{nobr|6 jours}}, {{nobr|9 heures}} et {{nobr|17 minutes}}<ref>{{Harvsp|texte=|Christophe Sotin|Olivier Grasset,|Gabriel Tobie|2009|id=2100065068|p=322}}.</ref>. Son axe de rotation est incliné de 57,5° par rapport à son plan orbital, ce qui est plutôt élevé et inhabituel dans le Système solaire (seule Uranus a une inclinaison comparable)<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=35}}.</ref>. Aux points de solstice de son orbite, Pluton expose donc un pôle au Soleil pendant de nombreuses décennies, et aux points d'équinoxe, soit tous les {{nobr|124 ans}}, il tourne comme sur une broche face au Soleil, tandis que la Terre voit verticalement sa ligne d'équateur ainsi que l'orbite de Charon, qui passe alternativement devant et derrière Pluton<ref>{{Harvsp|Frankel|2009|p=269-270}}.</ref>.

L'action des [[force de marée|forces de marée]] a contraint la [[période de rotation]] de Pluton jusqu'à la [[rotation synchrone|synchroniser]] avec la [[période de révolution]] de son principal satellite, [[Charon (lune)|Charon]] : les deux périodes étant égales, Charon se trouve donc toujours à la verticale du même point de la surface de Pluton<ref group=alpha>Aux légères variations dues à l'excentricité près, voir [[libration]].</ref>, et Charon paraît donc immobile dans le ciel plutonien<ref>{{en}} {{Langue|en|James T. Shipman, Jerry D. Wilson, Aaron Todd, ''An Introduction to Physical Science'', Houghton Mifflin (Academic)}}, 2008 {{ISBN|978 0618935963}}, page 488.</ref>.

=== Masse et dimensions ===
Pluton, avec sa masse d'un cinq-centième de celle de la Terre et un diamètre de {{Unité|2370 ± 20 km}}, est plus petite et moins massive que sept satellites naturels dans le Système solaire : la Lune ({{Unité|3476 km}} de diamètre), les quatre [[satellites galiléens]] de [[Jupiter (planète)|Jupiter]] ([[Ganymède (lune)|Ganymède]], {{Unité|5262 km}} ; [[Callisto (lune)|Callisto]], {{Unité|4880 km}} ; [[Io (lune)|Io]], {{Unité|3640 km}} ; [[Europe (lune)|Europe]], {{Unité|3122 km}}), le plus gros satellite de [[Saturne (planète)|Saturne]] ([[Titan (lune)|Titan]], {{Unité|5150 km}}) et celui de [[Neptune (planète)|Neptune]] ([[Triton (lune)|Triton]], {{Unité|2706 km}})<ref>{{Harvsp|Frankel|2009|p=160 ; 221 ; 257}}.</ref>.

==== Dimensions ====
{| class="wikitable floatright" style="margin-left: 12px; text-align: center;"
|+ Estimations de la taille de Pluton
! scope="col" | Année
! scope="col" | Rayon et (diamètre)
! scope="col" | Notes
|-
! 1993
| {{formatnum:1195}} ({{formatnum:2390}})&nbsp;km
| Millis, ''et al.''<ref name="Millis 10.1006/icar.1993.1126">{{article|langue=en| doi=10.1006/icar.1993.1126| prénom1=Robert L.| nom1=Millis| et al.=oui
<!--| prénom2=Lawrence H. |nom2=Wasserman| prénom3=Otto G.| nom3=Franz| prénom4=Ralph A.| nom4=Nye| prénom5=James L.| nom5=Elliot| prénom6=Edward W.| nom6=Dunham| prénom7=Amanda S.| nom7=Bosh| prénom8=Leslie A.| nom8=Young| prénom9=Stephen M.| nom9=Slivan| prénom10=Alan C.| nom10=Gilmore ; Pamela M. Kilmartin ; W. H. Allen ; R. D. Watson ; Stefan W. Dieters ; K. M. Hill ; A. Barry Giles ; G. Blow ; J. Priestley ; W. M. Kissling ; W. S. G. Walker ; B. F. Marino ; D. G. Dix ; A. A. Page ; J. E. Ross; H. P. Avey ; D. Hickey ; H. D. Kennedy ; K. A. Mottram ; G. Moyland ; T. Murphy ; C. C. Dahn ; Arnold R. Klemola-->
| date=1993| titre=Pluto's radius and atmosphere – Results from the entire 9 June 1988 occultation data set| traduction titre=Le rayon et l'atmosphère de Pluton - Résultat de l'intégralité des données de l'occultation du 9 juin 1988| périodique=[[Icarus (journal)|Icarus]]| volume=105| numéro=2| page=282| bibcode=1993Icar..105..282M| issn = 0019-1035 }}.</ref>(si pas de brume)<ref name="Plutosize">{{lien web|langue=en|date=22 novembre 2010| titre=How big is Pluto, anyway?| site=Mike Brown's Planets| prénom=Michael E.| nom=Brown| url=http://www.mikebrownsplanets.com/2010/11/how-big-is-pluto-anyway.html| consulté le=9 juin 2015}} [http://tech.groups.yahoo.com/group/mpml/message/24568 (Franck Marchis on 8 November 2010)].</ref>
|-
! 1993
| {{formatnum:1180}} ({{formatnum:2360}})&nbsp;km
| Millis, ''et al.'' (surface et brume)<ref name="Plutosize" />
|-
! 1994
| {{formatnum:1164}} ({{formatnum:2328}})&nbsp;km
| Young & Binzel<ref name="YoungBinzel 10.1006/icar.1994.1056">
{{article|langue=en
| doi = 10.1006/icar.1994.1056
| prénom1=Eliot F. |nom1=Young
| prénom2=Richard P. |nom2=Binzel
| date = 1994
| titre = A new determination of radii and limb parameters for Pluto and Charon from mutual event lightcurves
| journal = [[Icarus (journal)|Icarus]]
| volume = 108
| numéro = 2
| pages = 219–224
| bibcode = 1994Icar..108..219Y
}}
.</ref>
|-
! 1997
| {{formatnum:1173}} ± 23 ({{formatnum:2346}} ± 46)&nbsp;km
| Tholen et Buie<ref name="TB97">{{en}}, D.J. Tholen, [[Marc William Buie|M.W. Buie]], « Bulk properties of Pluto and Charon », dans S.A. Stern, D.J. Tholen (éd.), ''Pluto and Charon'', 1997, {{p.|193}}.</ref>
|-
! 2006
| {{formatnum:1153}} ± 10 ({{formatnum:2306}} ± 20)&nbsp;km
| Buie, ''et al.''<ref name="BuieGrundyYoung_2006">{{article|langue=en
|prénom1=Marc W. |nom1=Buie
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|prénom3=Eliot F. |nom3=Young
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|titre=Orbits and photometry of Pluto's satellites: Charon, S/2005 P1, and S/2005 P2
|journal=[[The Astronomical Journal|Astronomical Journal]]
|date=2006
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|bibcode=2006AJ....132..290B |doi=10.1086/504422 |arxiv=astro-ph/0512491 }}
.</ref>
|-
! 2007
| {{formatnum:1161}} ({{formatnum:2322}})&nbsp;km
| Young, Young, & Buie<ref name="Young2007">{{article|langue=en
| bibcode = 2007DPS....39.6205Y
| titre = Pluto's Radius
| nom1=Young |prénom1=Eliot F. |nom2=Young |prénom2=Leslie A. |nom3=Buie |prénom3=Marc W.
| journal = American Astronomical Society, DPS meeting No. 39, #62.05; Bulletin of the [[Union américaine d'astronomie|American Astronomical Society]]
| volume = 39
| page = 541
| date = 2007
}}
.</ref>
|-
! 2009
| > {{formatnum:1169}}-{{formatnum:1172}} (> {{formatnum:2338}}-{{formatnum:2344}}) km
| Lellouch, ''et al.''<ref name="Lellouch+2009">{{en}} Emmanuel Lellouch ''et al.'', « Pluto's lower atmosphere structure and methane abundance from high-resolution spectroscopy and stellar occultations », ''Astron, Astrophys.'' {{numéro|495}}, L17–L21.</ref>
|-
! 2011
| {{formatnum:1180}} +20/-10 ({{formatnum:2360}} +40/-20)&nbsp;km
| Zalucha, ''et al.''<ref name=Zalucha2011>
{{article|langue=en
| prénom1=Angela M. |nom1=Zalucha
| prénom2=Amanda A. S. |nom2=Gulbis
| prénom3=Xun |nom3=Zhu
| prénom4=Darrell F. |nom4=Strobel
| prénom5=James L. |nom5=Elliot |lien auteur5=James L. Elliot
| titre=An analysis of Pluto occultation light curves using an atmospheric radiative-conductive model
| journal=[[Icarus (journal)|Icarus]]
| volume=211 |numéro=1 |date=2011
| doi=10.1016/j.icarus.2010.08.018
| bibcode=2011Icar..211..804Z}}.</ref>
|-
! 2011
| {{formatnum:1173}} +20/-10 ({{formatnum:2346}} +40/-20) km
| Zalucha, ''et al.''<ref name=Zalucha2011b>{{en}} X. Zalucha, A.M. Zhu, A.A.S. Gulbis, D.F. Strobel, J.L. Elliot, « An investigation of Pluto's troposphere using stellar occultation light curves and an atmospheric radiative–conductive–convective model », ''[[Icarus (journal)|Icarus]]'' {{numéro|214}}, 2011, {{pp.|685–700}}.</ref>
|-
! 2014
| {{formatnum:1184}} ± 4 ({{formatnum:2368}} ± 8) km
| Lellouch, ''et al.''<ref name="lellouch">
{{article|langue=en
|nom1=Lellouch|prénom1=Emmanuel
|prénom2=Catherine|nom2=de Bergh
|prénom3=Bruno|nom3=Sicardy
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|prénom5=Mélanie|nom5=Vangvichith
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| titre=Exploring the spatial, temporal, and vertical distribution of methane in Pluto's atmosphere
| journal=[[Icarus (journal)|Icarus]]
| date=13 mars 2014
| doi=10.1016/j.icarus.2014.03.027
| arxiv=1403.3208
| bibcode = 2015Icar..246..268L
}}.</ref>
|-
! 2015
| {{formatnum:1185}} ± 10 ({{formatnum:2370}} ± 20) km
| Mesure de ''New Horizons''<ref name="NewHorizons_PlutoSize">{{lien web|langue=en|url=http://www.nasa.gov/feature/how-big-is-pluto-new-horizons-settles-decades-long-debate |titre=How Big Is Pluto? New Horizons Settles Decades-Long Debate |éditeur=NASA |date=13 juillet 2015 |consulté le=13 juillet 2015|brisé le = 2023-11-28}}.</ref>{{,}}<ref name=PLS20150713/>
|-
! 2017
| {{formatnum:1188.3}} ± 1,6 ({{formatnum:2376.6}} ± 3,2) km
| Mesure de ''New Horizons''<ref name=Nimmo2017>{{article| langue=en| titre=Mean radius and shape of Pluto and Charon from ''New Horizons'' images| auteur1=Francis Nimmo| auteur2=Orkan Umurhan| auteur3=Carey M. Lisse| auteur4=Carver J. Bierson| auteur5=Tod R. Lauer| auteur6=[[Marc William Buie]]| auteur7=Henry B. Throop| auteur8=Josh A. Kammer| auteur9=James H. Roberts| auteur10=William B. McKinnon| auteur11=Amanda M. Zangari| auteur12=Jeffrey M. Moore| auteur13=S. Alan Stern| auteur14=Leslie A. Young| auteur15=Harold A. Weaver| auteur16=Cathy B. Olkin| auteur17=Kim Ennico| périodique=Icarus| lien périodique=Icarus (journal)| volume=287| jour=1| mois=mai| année=2017| pages=12-29| doi=10.1016/j.icarus.2016.06.027}}.</ref>
|}

[[Fichier:Pluto compared2.jpg|vignette|gauche|La taille de Pluton (en bas à droite) comparée avec celles de [[Ganymède (lune)|Ganymède]], [[Titan (lune)|Titan]], [[Callisto (lune)|Callisto]], [[Io (lune)|Io]], la [[Lune]], [[Europe (lune)|Europe]] et [[Triton (lune)|Triton]].]]

Avant son survol par la sonde ''[[New Horizons]]'', le diamètre de Pluton était l'un des paramètres physiques les moins bien connus et les plus difficiles à mesurer, et la source principale d'incertitude sur les autres paramètres dérivés comme la [[masse volumique]]. Sa très grande distance combinée à sa petite taille font qu'il est impossible de [[pouvoir de résolution|résoudre]] avec précision le disque de Pluton, et empêche donc les mesures « directes » de ses dimensions, que ce soit avec le télescope spatial ''[[Hubble (télescope spatial)|Hubble]]'' ou avec les instruments terrestres dotés d'une [[optique adaptative]]. Les mesures se fondant sur les [[occultation]]s d'étoile par Pluton et les occultations de Pluton par Charon ne concordent pas exactement, et les explications permettant d'expliquer ces différences dépendent des modèles utilisés pour analyser les données, notamment concernant l'atmosphère de la planète naine. La valeur et la marge d'erreur généralement retenue de {{Unité|2306 ± 20 km}} de diamètre incluent en fait les différences de résultat des différentes méthodes de mesure<ref name="Buie">{{Article |langue=en |auteurs=[[Marc William Buie|Marc W. Buie]], William M. Grundy, Eliot F. Young, Leslie A. Young et [[Alan Stern|S. Alan Stern]] |titre=Orbits and Photometry of Pluto's Satellites: Charon, S/2005 P1, and S/2005 P2 |lien périodique = The Astronomical Journal |périodique=Astronomical Journal |volume=132 |numéro=1 |mois= juillet | année = 2006 | pages = 290-298 | url texte = http://adsabs.harvard.edu/cgi-bin/bib_query?astro-ph/0512491 |consulté le=20 juillet 2011}} {{DOI|10.1086/504422}}.</ref>. Le {{date|13 juillet 2015}}, la sonde ''New Horizons'' permet de réévaluer légèrement à la hausse le diamètre de Pluton à {{Unité|2370 ± 20 km}} (soit un rayon de {{Unité|1185 ± 10 km}}<ref name=PLS20150713/>), l'incertitude de cette valeur étant due à la présence d'une atmosphère planétaire<ref name=PLS20150713/>. En 2017, la ré-analyse des données de ''New Horizons'' permet d'affiner ce résultat : {{unité|2376,6 ± 3,2 km}} (rayon : {{unité|1188,3 ± 1,6 km}})<ref name=Nimmo2017/>.

==== Masse ====
{| class="wikitable plainrowheaders" style="float: right; margin-right: 0; margin-left: 1em; text-align: center;"
|+ Masse estimée de Pluton
! scope="col" | Année
! scope="col" | Masse
! scope="col" | Notes
|-
! scope="row" | 1931
| 1 Terre
| [[Seth Barnes Nicholson|Nicholson]] & [[Nicholas Mayall|Mayall]]<ref>{{article|langue=en|auteur=[[Royal Astronomical Society]]| titre=The Discovery of Pluto  |périodique=[[Monthly Notices of the Royal Astronomical Society]]|numéro=91|année= 1931|page= 380–385}}.</ref>
|-
! scope="row" | 1948
| 0,1 (1/10) Terre
| Kuiper<ref>Gerard P. Kuiper, « The Diameter of Pluto », ''Publications of the Astronomical Society of the Pacific'', vol. 62, {{numéro|366}}, 1950, p. 133–137.</ref>
|-
! scope="row" | 1976
| 0,01 (1/100) Terre
| Cruikshank, Pilcher, & Morrison<ref>Ken Croswell, ''Planet Quest: The Epic Discovery of Alien Solar Systems'', New York: The Free Press, 1997.</ref>
|-
! scope="row" | 1978
| 0,002 (1/500) Terre
| [[James W. Christy|Christy]] & [[Robert Sutton Harrington|Harrington]]<ref>James W. Christy, Robert Sutton Harrington, « The Satellite of Pluto », ''Astronomical Journal'' vol. 83, {{numéro|8}}, 1978, p. 1005–1008.</ref>
|-
! scope="row" | 2006
| 0,00218 (1/459) Terre
| [[Marc William Buie|Buie]] et al.<!-- William M. Grundy, Eliot F. Young, Leslie A. Young, S. Alan Stern --><ref name="BuieGrundyYoung_2006" />
|-
! scope="row" | 2015
| 0,00220 (1/455) Terre
| ''[[New Horizons]]''<ref>{{lien web|url=http://pluto.jhuapl.edu/Participate/learn/What-We-Know.php?link=The-Basics | titre=New Horizons - What We Know |site=New Horizons - NASA's Mission to Pluto |consulté le=15 juillet 2015|| archiveurl=https://archive.wikiwix.com/cache/index2.php?url=http://pluto.jhuapl.edu/Participate/learn/What-We-Know.php?link=The-Basics#federation=archive.wikiwix.com&tab=url|brisé le = 2023-11-28}}.</ref>
|}

La masse de Pluton, tout comme son diamètre, ont été largement surestimés durant les décennies suivant sa découverte. Percival Lowell espérait trouver une planète comparable à Neptune, de l'ordre de dix fois la [[masse terrestre (unité)|masse terrestre]]. La magnitude observée étant plus faible que prévu, on abaissa l'évaluation à une masse terrestre<ref name="Frankel266">{{Harvsp|Frankel|2009|p=266}}.</ref>. Les estimations qui tablaient sur une taille comprise entre celles de [[Mercure (planète)|Mercure]] et de [[Mars (planète)|Mars]]<ref name="Leonard" /> ont continuellement été revues à la baisse avec l'amélioration des instruments d'observation. En 1976, l'analyse de la lumière de Pluton fit supputer une surface glacée, donc un éclat fourni par une surface plus petite, et une masse réduite à un centième de celle de la Terre<ref name="Frankel266"/>. La découverte de Charon en [[1978]] a permis, par application de la [[lois de Kepler|troisième loi de Kepler]], de déterminer beaucoup plus précisément la masse totale du couple planétaire. La masse de Pluton est estimée en 2006 à {{Unité|1,314 e22 kg}}<ref name="Buie"/>, soit {{nobr|5,6 fois}} moins que celle de la [[Lune]] ou le cinq centième de la masse terrestre<ref>{{Harvsp|Frankel|2009|p=267}}.</ref>. En extrapolant cette baisse continuelle, deux astronomes facétieux sont allés jusqu'à annoncer la disparition complète de Pluton<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=34}}.</ref>.

== Géographie physique et caractéristiques géologiques ==
=== Atmosphère ===
{{Article détaillé|Atmosphère de Pluton}}
[[Fichier:PIA21590 – Blue Rays, New Horizons' High-Res Farewell to Pluto.jpg|vignette|Sur cet assemblage de photographies prises par la sonde ''[[New Horizons]]'' on voit la lumière du soleil diffusée par différentes couches de brume de l'atmosphère de Pluton. Les couleurs, rajoutées à l'aide d'une autre photographie, sont proches de la réalité. Les montagnes et d'autres caractéristiques topographiques se détachent en ombres chinoises sur le bord de la planète naine.]]
Pluton ne possède pas d'atmosphère significative. Mais d'après les lois de la physique, les glaces de sa surface doivent être en [[équilibre thermodynamique]] avec des [[phase gazeuse|phases gazeuses]], elle serait donc entourée d'une mince enveloppe de gaz qui serait composée d'[[azote]] (N{{ind|2}}) à 90%, car c'est l'élément le plus volatil parmi ceux détectés à la surface, et de [[monoxyde de carbone]] (CO) à 10 %, ainsi que des traces de [[méthane]] (CH{{ind|4}})<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=39-40}}.</ref>. En outre, les scientifiques de la mission ''New Horizons'' ont noté que cette atmosphère s'échappe à un rythme d'environ {{nobr|500 tonnes}} par heure à cause de la faible attraction gravitationnelle de la planète naine<ref>{{Lien web|url=https://gizmodo.com/plutos-atmosphere-is-billowing-away-into-space-1718582990|site=Gizmodo|titre=Pluto's Atmosphere is Billowing Away into Space|langue=en}}.</ref>.

L'atmosphère de Pluton a été découverte lors d'une [[occultation]] stellaire en 1985<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.cbat.eps.harvard.edu/iauc/04000/04097.html |titre=IAUC 4097 : CPD -58 2721 ; Occn BY PLUTO ON 1985 Aug. 19 ; EXO 041604-5504.9
|auteur=Union astronomique internationale |date=26 août 1986 |consulté le=16 juin 2007}}.</ref>, et confirmée par une autre occultation en 1988. Lorsqu'un objet dépourvu d'atmosphère passe devant une étoile, cette étoile d'arrière-plan disparaît de manière brutale ; dans le cas de Pluton, la luminosité de l'étoile masquée a graduellement diminué. De l'évolution de cette courbe de luminosité, une mince atmosphère de {{unité|0,15 Pa}} a été déterminée, soit environ un {{formatnum:700000}}{{e}} de [[Atmosphère terrestre|celle de la Terre]]. Cette atmosphère pourrait n'exister que lorsque la planète est proche de son [[périhélie]], et geler lorsqu'elle s'éloigne du Soleil. En effet, l'énergie du Soleil reçue par Pluton varie assez fortement entre le [[périhélie]] et l'[[aphélie]]<ref>{{Harvsp|texte=|Christophe Sotin|Olivier Grasset,|Gabriel Tobie|2009|id=2100065068|p=325 et 342}}.</ref>, du fait de son excentricité orbitale marquée. La température change d'environ 10 K entre ces deux points. Lorsque Pluton s'écarte de son périhélie, une partie de son atmosphère gèle et retombe à la surface. Quand elle s'en rapproche, la température de la surface augmente et l'azote se [[Sublimation (physique)|sublime]]. À la manière de la sueur qui s'évapore sur la peau, cette sublimation tend à refroidir la surface, et des recherches ont montré que la température de Pluton est {{unité|10 K}} inférieure à ce qui était attendu<ref>{{Lien web |url=http://www.cnn.com/2006/TECH/space/01/03/pluto.temp/index.html |titre=Astronomers: Pluto colder than expected |langue=en |auteur=T. Ker |éditeur=Space.com (via cnn.com) |année=2006 |consulté le=5 mars 2006}}.</ref> (température moyenne en surface : {{Tmp|-228|°C}}) ; contrairement à Charon qui, sans atmosphère, a une température de surface conforme à son albédo.

En 2002, une autre occultation stellaire par Pluton a été observée par plusieurs équipes dirigées par Bruno Sicardy<ref>{{Article |titre=L'expansion de l'atmosphère de Pluton révélée par occultations stellaires |prénom1=B. |nom1=Sicardy |prénom2=T. |nom2=Widemann |et al.=oui |journal=Nature |lien périodique=Nature (revue) |date=10 juillet 2003 |volume=424 |passage=168-170. |url=http://www.lesia.obspm.fr/~sicardy/pluton/pr_obs_fr.html |format=html}}.</ref>, Jim Elliot<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://web.mit.edu/newsoffice/2002/pluto.html |titre=Pluto is undergoing global warming, researchers find |auteur=MIT News Office |date=9 octobre 2002 |consulté le=16 juin 2007}}.</ref> et Jay Pasachoff<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.williams.edu/admin/news/releases.php?id=162 |site=williams.edu |titre=Williams Scientists Contribute to New Finding About Pluto |auteur=Williams College Press Releases |date=9 juillet 2003 |consulté le=16 juin 2007}}.</ref>. De manière surprenante, la pression atmosphérique a été estimée à {{unité|0,30 Pa}}, bien que Pluton soit plus éloignée du Soleil qu'en 1988, et donc plus froide. L'hypothèse privilégiée à l'heure actuelle est que le pôle Sud de Pluton serait sorti de l'ombre en [[1987]] pour la première fois depuis 120 ans, et qu'un surplus d'azote aurait alors sublimé une partie de la calotte polaire sud. Cet excès d'azote devrait mettre vraisemblablement des décennies avant de se condenser à l'autre pôle, selon un phénomène cyclique<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=41-42}}.</ref>.

Le survol de Pluton par ''New Horizons'' permet une mesure directe de la pression au sol : {{unité|11 µbar}}<ref name=Stern2017>{{article| titre=Les faces cachées de Pluton| auteur=Alan Stern| pages=43-51| périodique=[[Pour la science]]| mois=janvier| année=2018| numéro=483}}.</ref> ({{unité|1,1 Pa}}), {{formatnum:100000}} fois moins que sur Terre mais trois fois plus que l'estimation précédente la plus élevée. Cette atmosphère s'échappe 500 à {{formatnum:1000}} fois moins vite qu'il n'était prévu, et elle a une présence significative jusqu'à plusieurs centaines de kilomètres d'altitude, avec des dizaines de couches de brume mais pas de nuages. Le 8 octobre 2015, la NASA annonce que, vu depuis Pluton, le ciel paraît bleu du fait de la diffusion de la lumière par des particules (qui seraient pour leur part plutôt grises ou rouges), ressemblant à de la suie, appelées [[tholin]]es<ref name=BlueSkyWaterIce/>.

=== Albédo et surface ===
{{Article détaillé|Géographie de Pluton|Géologie de Pluton}}
[[Fichier:NH-Pluto-MethaneIce-20150715.png|vignette|Distribution de la glace de méthane à la surface de Pluton, le 12 juillet 2015 (reçue le 15 juillet 2015). En rouge, en bleu et en vert des zones de compositions différentes : la glace de méthane est diluée avec de la glace d'azote au pôle nord.]]
[[Fichier:Pluto's Surface.png|vignette|Un petit morceau de la surface de Pluton vue par ''New Horizons'' le 14 juillet 2015. La barre jaune qui sert d'échelle représente {{nobr|80,5 kilomètres}} (ou {{nobr|50 miles}}). Des montagnes d'environ {{unité|3500 m}} sont visibles et la surface semble récente à la vue de l'absence de cratères<ref>{{Lien web|url=http://www.leparisien.fr/sciences/mission-space-horizons-les-premieres-images-en-gros-plan-de-pluton-15-07-2015-4947221.php#xtref=http%3A%2F%2Fm.leparisien.fr%2Fsciences%2Fmission-space-horizons-les-premieres-images-en-gros-plan-de-pluton-15-07-2015-4947221.php|site=Le parisien|titre=New Horizons : Pluton s'est enfin fait tirer le portrait !}}.</ref>.]]

Les variations de luminosité de Pluton témoignent d'une inégale brillance entre les différentes régions à sa surface. Pluton réfléchit la lumière solaire avec un [[albédo]] de 58 % en moyenne, ce qui est une valeur élevée (elle est de 31 % pour la Terre, et monte à 72 % pour Vénus grâce à sa couche nuageuse). Le pôle Nord est particulièrement brillant, avec un albédo estimé à 80 %, le pôle Sud est un peu moins lumineux, tandis que l'équateur présente une bande sombre 5 fois moins réfléchissante, et les zones intermédiaires des contrastes marqués. Les zones d'albédo élevé sont interprétées comme des parties couvertes de neige ou de glace de formation récente, non encore obscurcie par des dépôts d'impuretés, tandis que les parties sombres pourraient être des composés carbonés. La cartographie de ces zones a été affinée par l'analyse des variations lumineuses lors des passages de Charon devant Pluton, et confirmée en 1994 par les observations directes de [[Hubble (télescope spatial)|''Hubble'']]<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=35-36}}.</ref>. L'image d'ensemble, prise grâce à la caméra pour objets à luminosité réduite (''Faint Object Camera''), demeure toutefois très floue, car elle n'est constituée que d'une centaine de pixels, mesurant chacun {{Unité|200 km}} de côté<ref>{{Harvsp|Frankel|2009|p=270}}.</ref>. Un nouvel équipement de ''Hubble'', l'''{{Langue|en|Advanced Camera for Surveys}}'', fournit en 2002-2003 des vues complètes de Pluton, encore floues mais montrant des modifications de coloration par rapport aux précédentes images<ref name="Nasamaps"/>.

[[Fichier:Troughs in Sputnik Planum by LORRI - crop of PIA19936.jpg|vignette|gauche|Image de la [[Spoutnik (plaine)|plaine Spoutnik]], vaste étendue de glace située dans le centre gauche de la [[Tombaugh (région)|région Tombaugh]] ([[c:File:PIA19936 crop - context for Troughs in Sputnik Planum by LORRI.jpg|le contexte]])<ref>{{Lien web|url=http://www.universetoday.com/121436/youthful-frozen-plains-cover-plutos-big-heart-spectacular-new-images-from-new-horizons/|site=Universe today|langue=en|titre=Youthful Frozen Plains Cover Pluto's Big ‘Heart’ – Spectacular New Images from New Horizons}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/cosmos/article/2015/07/18/apres-ses-montagnes-pluton-devoile-des-plaines-glacees-a-la-sonde-new-horizons_4687932_1650695.html|site=Le Monde|titre=Après ses montagnes, Pluton dévoile des plaines glacées à la sonde New Horizons}}.</ref>.|300px]]
Les analyses par [[spectroscopie infrarouge]] ont identifié plusieurs types de glace à la surface de Pluton : glace de [[méthane]] en 1976, puis à partir de 1992, glace d'[[azote]], la plus abondante avec une proportion de l'ordre de 98 %, glace de [[monoxyde de carbone]], glace d'eau et glace d'[[éthane]]. La température moyenne au sol est évaluée à {{Tmp|-223|°C}}, avec des variations selon les zones, {{Tmp|-213|°C}} pour les zones sombres et entre {{Tmp|-238|°C}} et {{Tmp|-233|°C}} pour les parties les plus réfléchissantes<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=36-37}}.</ref>.

Sur sa surface, de la glace de [[méthane]] ({{Fchim|CH|4}}) et d'azote ({{Fchim|N|2}}) a été détectée aux pôles par une observation dans l'[[infrarouge]]<ref>Éric Quirico, ''Études spectroscopiques infrarouges de solides moléculaires. Application à l'étude des surfaces glacées de Triton et Pluton'', thèse 1995GRE10237, 1995.</ref>, en calottes dont la taille varie selon l'éloignement de la planète par rapport au [[Soleil]]. À la date du 5 février 2010, certains spécialistes ont remarqué que la glace au pôle Nord est devenue plus brillante, alors que celle du pôle Sud s'est assombrie. Sous la croûte plutonienne se trouve vraisemblablement un manteau glacé<ref name="Dores37">{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=37}}.</ref>.

Au cours des dernières années, la couleur de Pluton a pris une teinte rouge de 20 à 30 % plus élevée qu'en 2000, alors qu'elle n'avait pas changé de toute la période allant de 1954 à 2000. Ce changement de teinte serait dû au méthane, composé présent sur la [[planète naine]]. L'hydrogène contenu dans le méthane, frappé par des [[Vent solaire|vents solaires]], libérerait le carbone constituant l'autre partie du méthane, produisant des teintes de rouge et de noir à la surface de Pluton<ref>{{Lien web |url=http://www.cyberpresse.ca/sciences/astronomie-et-espace/201002/05/01-946626-pluton-a-rougi-selon-les-astronomes-americains.php |titre=Pluton a rougi, selon les astronomes américains |auteur =Seth Borenstein |éditeur=[[Associated Press]], [[Washington (district de Columbia)|Washington]] |site=cyberpresse.ca |date = 5 février 2010}}.</ref>.

Les photographies du 26 et 27 juin 2015 prises par ''[[New Horizons]]'' montrent « une série de taches intrigantes au niveau de l'équateur, régulièrement espacées. Chacune de ces taches fait environ {{unité|480 km}} de diamètre »<ref>[http://www.liberation.fr/sciences/2015/07/02/pluton-se-devoile-en-couleurs_1341875 « Pluton se dévoile en couleurs »], ''Libération'', 2 juillet 2015.</ref>. Le 8 octobre 2015, la NASA annonce la détection de glace d'eau à la surface de Pluton par ''New Horizons''<ref name=BlueSkyWaterIce>{{lien web |langue=en |titre=New Horizons Finds Blue Skies and Water Ice on Pluto |url=http://www.nasa.gov/nh/nh-finds-blue-skies-and-water-ice-on-pluto |site=NASA |consulté le=10-04-2023|brisé le = 2023-11-28}}.</ref>.
[[Fichier:PIA19702 – Pluto on 2015-07-07.jpg|vignette|[[Cthulhu (macule)|Cthulhu]], ''alias'' la « baleine » (zone sombre en bas à gauche de l'image) et la [[Tombaugh (région)|région Tombaugh]], ''alias'' le « cœur », à sa droite.]]
[[Fichier:Water Ice on Pluto.jpg|vignette|Image montrant des affleurements de glace d'eau (en bleu), en bordure du lobe gauche de la région Tombaugh.]]
[[Fichier:Pluto's Widespread Water Ice.jpg|vignette|Concentration en eau à la surface de Pluton : la [[Lowell (région)|région Lowell]] et la [[Spoutnik (plaine)|plaine Spoutnik]] contiennent peu ou pas d'eau en surface et ne sont donc pas colorés.|alt=Concentration en eau à la surface de Pluton.]]

=== Géographie ===
{{Article détaillé|Géographie de Pluton}}

Le survol de Pluton par la sonde ''New Horizons'' a révélé une géographie et une géologie bien plus diversifiées qu'on ne s'y attendait<ref name=Stern2017/> : vastes glaciers d'azote ({{unité|800000 km2}} pour [[Spoutnik (plaine)|Sputnik Planitia]], le plus grand d'entre eux), terrains chaotiques et montagneux provenant du démantèlement d'anciens glaciers, blocs de méthane gelé et calottes de neige de méthane, un ensemble de tours de glace de méthane (de plus de {{unité|300 m}} de hauteur) long de centaines de kilomètres, et des systèmes de failles s'étendant également sur des centaines de kilomètres.
* La densité surfacique des [[cratère d'impact|cratères d'impact]] à la surface de Pluton est extrêmement variable d'une région à l'autre, ce qui traduit des âges très variés : depuis moins de {{nobr|30 millions}} d'années pour la [[Spoutnik (plaine)|plaine Spoutnik]] jusqu'à plus de {{nobr|4 milliards}}, en passant par des zones d'âge moyen (entre {{nobr|100 millions}} et un milliard).
* De nombreux volcans de glace sont également présents, d'âge relativement faible ({{unité|100 à 300 millions}} d'années).
* En plus des cratères d'impact et des cratères volcaniques, on dénombre des milliers de cratères (jusqu'à {{unité|10 km}} de diamètre) d'origine incertaine mais plausiblement liée à la sublimation de la glace d'azote.

Plusieurs grandes régions ou caractéristiques géologiques sont connues à ce jour :
* la [[Tombaugh (région)|région Tombaugh]], surnommée le « Cœur », grande zone claire<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/cosmos/article/2015/07/16/pluton-et-la-surprise-des-montagnes-de-glace_4684896_1650695.html|site=lemonde.fr Le Monde|titre=Pluton et la surprise des montagnes de glace}}.</ref> de plus de {{unité|2000 km}} de large. Le lobe ouest du cœur est recouvert de glace de [[monoxyde de carbone]]<ref>{{Lien web |url=http://www.nasa.gov/image-feature/frozen-carbon-monoxide-in-pluto-s-heart |titre=Frozen Carbon Monoxide in Pluto's 'Heart' |site=nasa.gov NASA |date = 17 juillet 2015}}.</ref>. Ce lobe comprend la [[Spoutnik (plaine)|plaine Spoutnik]] au nord-est, les [[monts Hillary]] à l'ouest, et les [[monts Tenzing]] au sud ;
* la [[Cthulhu (macule)|macule Cthulhu]], surnommée « la Baleine », grande zone sombre de plus de {{unité|3000 km}} de long au niveau de l'équateur, donc plus de 40 % de la circonférence de Pluton, possiblement recouverte de glaces moins volatiles que celle d'azote, comme celle de [[méthane]] ;
* [[Krun (macula)|Krun]], [[Ala (macula)|Ala]], [[Balrog (macula)|Balrog]], autres régions sombres ;
* la région polaire, de luminosité intermédiaire ;
* une structure polygonale mesurant environ {{unité|200 km}} dans sa plus grande dimension ;
* une bande de terrain relativement complexe parcourant diagonalement la planète naine.

[[Fichier:Pluto color mapmosaic.jpg|vignette|centré|300px|Carte de la planète naine, centrée sur le {{citation|cœur}}.|alt=Carte en couleur de Pluton.]]

=== Cryovolcanisme ===
[[Fichier:Pluto possible cryovolcano - Wright Mons.jpg|vignette|gauche|Le mont Wright (au centre).]]
L'existence de [[cryovolcan]]isme sur Pluton est envisagée. Ainsi, deux structures géologiques à sa surface, le mont Piccard et le mont Wright, sont approximativement circulaires avec une dépression en leur centre<ref>{{lien web|url=http://www.nature.com/news/icy-volcanoes-may-dot-pluto-s-surface-1.18756|site=[[Nature (revue)|Nature]]|titre=Icy volcanoes may dot Pluto's surface|langue=en}}.</ref> et pourraient être deux [[cryovolcan]]s<ref>{{lien web|url=https://www.nasa.gov/feature/possible-ice-volcano-on-pluto-has-the-wright-stuff|site=[[NASA|nasa.gov]]|titre=Possible Ice Volcano on Pluto Has the ‘Wright Stuff’|langue=en|brisé le = 2023-11-28}}.</ref>{{,}}<ref>{{lien web|url=http://www.space.com/31073-pluto-ice-volcano-mountains-photos.html|site=Space|titre=Icy Volcanoes May Erupt on Pluto|langue=en}}.</ref>. Le 29 mars 2022, les scientifiques confirment que des volcans de glace ont bien été reconnus grâce à des images captées par la sonde New Horizons de la NASA. D’après les scientifiques, il est très probable que ces volcans de glace soient encore actifs (Kelsi Singer - Southwest Research Institute - Boulder, Colorado)[https://www.reuters.com/lifestyle/science/towering-ice-volcanoes-identified-surprisingly-vibrant-pluto-2022-03-29/][https://www.geo.fr/environnement/des-volcans-de-glace-de-forme-inconnue-decouverts-sur-pluton-209024?amp]

=== Composition interne ===
[[Fichier:Internal Structure of Pluto.jpg|vignette|droite|redresse=1.2|Structure interne hypothétique de Pluton :<br>1 - Azote gelé.<br>2 - Glace d'eau.<br>3 - Noyau rocheux.]]
La composition interne de Pluton est pour l'instant inconnue. S'il y a eu [[différenciation planétaire]], il pourrait y avoir un [[noyau planétaire|noyau]] rocheux. Si l'on accorde à Pluton une [[densité]] de 2, valeur approximative, la densité voisine de 1 des glaces détectées en surface doit être compensée par une masse rocheuse, de densité de l'ordre de 4 ou 5, en proportion égale aux glaces d'eau et d'éléments volatils (azote, méthane, oxyde de carbone). Ces roches pourraient affleurer à la surface sans être visibles car dépourvues de signatures spectrales caractéristiques, ou bien être recouvertes d'un manteau de glaces<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008}}.</ref>.

Avec une teneur en glace d'eau de l'ordre de 50 % ou plus pour la masse de Pluton, la présence en profondeur d'eau liquide sous l'effet de la haute pression est envisageable dans les couches profondes, coexistant avec de la glace sous haute pression<ref>{{Harvsp|texte=|Christophe Sotin|Olivier Grasset,|Gabriel Tobie|2009|id=2100065068|p=22 et 24}}.</ref>. Des simulations basées sur les données de la sonde ''New Horizons'' concernant la plaine Spoutnik ont renforcé la présomption de l'existence d'un océan interne d'une profondeur d'une centaine de kilomètres<ref>{{Article|langue=anglais|auteur1=Brandon Johnson|titre=Formation of the Sputnik Planum basin and the thickness of Pluto's subsurface ocean.|périodique=Geophysical Research Letters|date=19 septembre 2016|lire en ligne=http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/2016GL070694/abstract;jsessionid=408BEACA1D694E8AB541C5EF1BC20A6B.f01t03}}.</ref>. Pour expliquer que Pluton puisse maintenir un océan sous-marin tout en possédant une couche externe de glace très froide, il a été avancé qu'il y a probablement une [[Isolant thermique|couche isolante]] de [[clathrate]]s au-dessus de l'océan interne, qui est supposé être constitué d'eau et de méthane<ref>{{Article|langue =anglais|périodique =[[Nature Geoscience]]|titre =Pluto's Ocean is capped and insulated by gas hydrates|date=20 mai 2019|lire en ligne=https://www.nature.com/articles/s41561-019-0369-8 | et al.=oui|volume =12|auteur1 =Shunichi Kamata}}.</ref>.

== Système plutonien ==
{{Infobox Planète mineure
 | nom=Pluton
 | image=Pluto moon P5 discovery with moons' orbits.jpg
 | légende=Le système plutonien, le 9 juillet 2012.
 | découvreur=[[Clyde William Tombaugh|Clyde W. Tombaugh]]
 | date_découverte={{date|18|février|1930}}
 | désignations=
 | type=Objet principal du [[système plutonien]]
 | catégorie=non
 | époque=24?????.5
 | demi-grand axe=2 390
 | demi-grand axe notes=<br> <small>par rapport au barycentre du système</small>
 | excentricité=0.00000 ± 0.00007
 | excentricité notes=<ref name="Buie06">{{Article astronomique
| auteur=Marc W. Buie, William M. Grundy, ; Eliot F. Young, Leslie A. Young, S. Alan Stern,
| titre=Orbits and Photometry of Pluto's Satellites: Charon, S/2005 P1, and S/2005 P2
| revue=aj
| vol=132
| no=1
| pages=290-298
| année=07/2006
| doi=10.1086/504422
| bibcode=2006AJ....132..290B
}}.</ref>
 | période de révolution=(6.3872304 ± 0.0000011)
 | période de révolution notes=<ref name="Buie06" />
 | période de révolution alt=6 j 9 h 17 min 36,7 s ± 0,1 s
 | inclinaison=0
 | inclinaison notes=<small>(par rapport à l'équateur de Pluton)</small>
 | dimensions=({{Formatnum:2.370}} ± 20) km (diamètre)
 | dimensions notes=
 | masse=
 | masse notes=
 | densité=
 | densité notes=
 | gravité=
 | période de rotation=6.3872304
 | période de rotation notes=<br>[[Rotation synchrone|Synchrone]]
 | albédo=
 | température=
 | atmosphère=
 | sommaire = oui
}}

=== Description ===
{{Article détaillé|Système plutonien}}
Les recherches d'un satellite de Pluton partaient du postulat qu'un éventuel satellite devait être beaucoup plus petit que sa planète, comme c'est le cas dans le reste du Système solaire, et donc moins lumineux que Pluton. Des clichés réalisés dans les années 1950 et 1960 très surexposés par des temps de pose longs ne donnèrent aucun résultat. La théorie de [[Gerard Kuiper]] qui proposait de voir en Pluton un ancien satellite de Neptune éjecté de son orbite, impliquait que Pluton ne pouvait probablement pas avoir de lune, ce qui n'incitait pas à sa recherche. La découverte d'un satellite près de {{nobr|50 ans}} après celle de Pluton fut donc fortuite<ref name="Dores30">{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=30-32}}.</ref>.

Pluton possède cinq [[Satellite naturel|satellites naturels]] connus, le plus grand étant [[Charon (lune)|Charon]] qui fut identifié dès [[1978]]. Deux satellites plus petits ont été découverts en [[2005]] et nommés [[Hydre (lune)|Hydre]] et [[Nix (lune)|Nix]] (connus jusqu'en {{date| juin 2006}} par leurs désignations provisoires S/2005 P 1 et S/2005 P 2)<ref name="Dores42">{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=42-43}}.</ref>. Le cinquième membre du système, nommé provisoirement [[Kerbéros (lune)|S/2011 (134340) 1]] et informellement P4, fut découvert en 2011. La découverte d'un dernier satellite, provisoirement connu comme [[Styx (lune)|S/2012 (134340) 1]] et informellement surnommé P5, est annoncée le {{date|11 juillet 2012}}<ref name="hubblesite">{{Lien web |langue=en |url=http://hubblesite.org/newscenter/archive/releases/2012/32/ |site=hubblesite.org |titre= « Hubble Discovers a Fifth Moon Orbiting Pluto » |éditeur= Hubble |date=11 juillet 2012}}.</ref>. La sonde ''New Horizons'' ne détecte aucun autre satellite de plus d'{{nobr|1,7 kilomètre}} de diamètre pour un [[albédo]] de 0,5 lors de son passage dans le système plutonien<ref name=McKinnona/>.

Le {{date|11 février 2013}}, l'[[Institut SETI]] lance la [[Procédure de nommage de S/2011 (134340) 1 et S/2012 (134340) 1|campagne ''Pluto Rocks!'']] qui permet aux internautes de voter pour les noms qu'ils préféreraient voir attribués à P4 et P5. Le site permettait aussi de proposer des noms tant qu'ils respectent les règles de l'Union astronomique internationale<ref name="Campagne Pluto Rocks!">{{lien brisé|url=http://www.plutorocks.com/home/francais| Aidez-nous à nommer les lunes de Pluton!}}.</ref>. La campagne se termine après avoir recueilli près de {{nombre|450000 votes}}. Le nom le plus populaire est ''Vulcain'', proposé par l'ancien acteur de [[Star Trek]], [[William Shatner]], suivi de ''Cerberus''. Cependant, d'autres objets portant déjà ces noms et pour éviter toute confusion, l'orthographe grecque ''Kerberos'' est préférée à sa version latine ''Cerberus'', et ''Styx'', troisième du classement, est préféré à ''Vulcain''. Le {{date|2 juillet 2013}}, l'Union astronomique internationale confirme les noms de [[Kerbéros (lune)|Kerbéros]] pour P4 et [[Styx (lune)|Styx]] pour P5<ref>{{lien web|url=https://www.wired.com/wiredscience/2013/07/plutos-tiny-moons-are-named/|titre=The People Have Spoken, and Pluto's Tiny Moons Have Names}}.</ref>.

Une particularité du système plutonien est que le [[barycentre (physique)|barycentre]] du couple Pluton/[[Charon (lune)|Charon]] n'est pas situé à l'intérieur du premier mais dans le vide entre les deux corps<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=32}}.</ref>.

La distribution des satellites de Pluton est concentrée au centre du système. Potentiellement, un satellite pourrait orbiter autour de Pluton jusqu'à 53 % du rayon de sa [[sphère de Hill]] (soit environ {{Unité|6 e6 km}}) dans le sens direct et 69 % dans le [[mouvement prograde ou rétrograde|sens rétrograde]], mais le système plutonien est resserré dans les 3 % internes de cette zone. À titre de comparaison, [[Psamathée (lune)|Psamathée]] orbite [[Neptune (planète)|Neptune]] à 40 % du rayon de sa sphère de Hill. Selon les termes des découvreurs de Nix et Hydre, le système plutonien est « hautement compact et largement vide »<ref name="Sternetal 2006">{{Article |langue=en |titre=Characteristics and Origin of the Quadruple System at Pluto |prénom1=S.A. |nom1=Stern |prénom2=H.A. |nom2=Weaver |prénom3=A.J. |nom3=Steffl |prénom4=M.J. |nom4=Mutchler |prénom5=W.J. |nom5=Merline |prénom6=M.W. |nom6=Buie |prénom7=E.F. |nom7=Young |prénom8=L.A. |nom8=Young |prénom9=J.R. |nom9=Spencer |périodique=Nature |lien périodique=Nature (revue) |date=23 février 2006 |volume=439 |passage=946–948. |url=http://www.arxiv.org/abs/astro-ph/0512599}}.</ref>.
{{Clr}}

=== Charon ===
[[Fichier:Pluto-Charon_System.gif|vignette|gauche|Modélisation de la révolution de Pluton et de Charon autour d'un barycentre commun, à l'extérieur des deux corps. On y peut observer la synchronicité des rotations.]]

{{Article détaillé|Charon (lune){{!}}Charon}}

[[Charon (lune)|Charon]] fut découvert en [[1978]]<ref name="charon_decouverte">{{Lien web |langue=en |url=http://www.cbat.eps.harvard.edu/iauc/03200/03241.html |titre=IAUC 3241: 1978 P 1; 1978 (532) 1; 1977n |auteur=Union astronomique internationale |date=7 juillet 1978 |consulté le=16 juin 2007 }}.</ref>, lors d'une campagne d'[[astrométrie]] destinée à affiner la mesure de position de Pluton. James Christy remarqua sur la tache lumineuse des clichés de Pluton une excroissance placée différemment selon les clichés, dont l'examen révéla une périodicité d'une semaine. Christy annonça sa découverte le 7 juillet 1978 et proposa de la nommer Charon<ref name="Dores30" />.

Comparativement à Pluton, Charon est un très gros satellite (son rayon de {{Unité|600 km}} environ est la moitié de celui de Pluton, estimé à {{Unité|1170 km}}), et le [[barycentre (physique)|barycentre]] des deux corps se trouve au-delà de la surface de Pluton (à un peu plus de deux rayons plutoniens). Il s'agit du plus grand système de ce genre dans le Système solaire (certains astéroïdes binaires possèdent également ce trait, comme [[(617) Patrocle]] ; le barycentre du [[Soleil]] et de [[Jupiter (planète)|Jupiter]] est également situé à l'extérieur du premier) et il y est parfois fait référence comme un [[système binaire (astronomie)|système binaire]] d'astéroïdes<ref name="Dores30" />.

Sous l'[[Force de marée|effet de marée gravitationnelle]], Pluton et Charon sont tous les deux en [[rotation synchrone]], avec une période de 6,387 jours : Charon présente toujours la même face à Pluton et Pluton la même face à Charon, un fait inhabituel dans le Système solaire pour deux objets de cette taille (mais non exceptionnel, certains astéroïdes binaires possèdent cette propriété)<ref name="Dores30" />.

La découverte de Charon a permis en exploitant de 1985 à 1990 les [[occultation]]s de Charon par Pluton et les [[transit astronomique|transits]] de Charon devant Pluton de préciser la masse totale du système double et de déterminer que celle-ci était inférieure aux estimations précédentes. En fait, elle a amené les astronomes à revoir totalement leur estimation de la taille de Pluton. À l'origine, on pensait que Pluton était plus grande que [[Mercure (planète)|Mercure]] (on lui donnait environ {{Unité|6800 km}} de diamètre) et plus petite que [[Mars (planète)|Mars]], mais les calculs étaient fondés sur le fait qu'un seul objet était observé (on ne distinguait pas Charon de Pluton). Une fois le système double découvert, l'estimation de la taille de Pluton a été revue à la baisse. Il est possible aujourd'hui, avec des instruments modernes, de distinguer le disque de Pluton séparément de celui de Charon (voir l'image établie par ''Hubble'' en 2006)<ref name="Dores30" />.

En conséquence, l'[[albédo]] de Pluton a dû aussi être recalculé et revu à la hausse : la planète étant bien plus petite que les premières estimations, sa capacité à réfléchir la lumière devait être plus importante que ce que l'on pensait. Les estimations actuelles lui donnent une valeur moyenne de 58 %, tandis que Charon avec 36 % apparaît beaucoup plus sombre. Charon n'a pas retenu le méthane, seule de la glace d'eau et d'ammoniac y a été détectée<ref name="Dores37"/>.

Les observations faites par la sonde ''New Horizons'' en juillet 2015 ont permis de découvrir une zone sombre au nord de ce satellite, surnommée « [[Mordor (macula)|Mordor]] » par l'équipe de la NASA<ref>{{Lien web| titre=NASA on Twitter| url=https://twitter.com/NASA/status/621405254744207360| consulté le=15 juillet 2015}}.</ref>.

=== Hydre et Nix ===
[[Fichier:Pluto and its satellites (2005).jpg|vignette|Pluton et trois de ses cinq satellites connus, vus par ''Hubble'' le 15 février 2006.]]

{{Article détaillé|Hydre (lune){{!}}Hydre|Nix (lune){{!}}Nix}}

Pluton possède deux autres satellites, qui furent photographiés le {{date|15 mai 2005}} lors d'une campagne d'observation du télescope spatial ''[[Hubble (télescope spatial)|Hubble]]'', temporairement nommés S/2005 P 1 et S/2005 P 2 puis dénommés [[Hydre (lune)|Hydre]] (du nom du monstre l'[[Hydre de Lerne|Hydre]]) et [[Nix (lune)|Nix]] (de [[Nyx]], mère de Charon)<ref>{{Lien web|format=pdf| langue = en
| url = https://www.minorplanetcenter.net/iau/special/08625.pdf
| titre = IUAC 8625, S/2005 P 1 and S/2005 P 2
| auteur = Union astronomique internationale
| consulté le = 16 juin 2007
| brisé le = oui
| archiveurl = https://web.archive.org/web/20090327050704/https://www.minorplanetcenter.net/iau/special/08625.pdf
| archivedate = 27 mars 2009
}}.</ref>. Ils ont été repérés par une équipe du [[Southwest Research Institute]] sur des clichés pris pour préparer la nouvelle mission d'exploration lointaine du Système solaire, ''[[New Horizons]]''. Leur existence fut confirmée par l'examen de photographies prises par Hubble et datant du {{date|14 juin 2002}}<ref name="Dores42" />.
[[Fichier:Hydra imaged by LORRI from 231 000 kilometres.jpg|Photographie du satellite Hydre.|vignette|gauche]]
D'après les premières observations, le [[grand axe|demi-grand axe]] de l'orbite de Nix mesure {{Unité|49000 km}} avec une période de {{nobr|24,9 jours}} et celui de l'orbite d'Hydre {{Unité|65000 km}} avec une période de {{nobr|38,2 jours}}. Les deux satellites semblent orbiter dans le sens rétrograde dans le même plan que Charon et sont deux et trois fois plus éloignés que celui-ci, avec une [[résonance orbitale]] proche de (mais pas égale à) 4:1 et 6:1<ref name="Dores42" />.

Les observations se poursuivent pour déterminer les caractéristiques des deux astres. Hydre est parfois plus brillant que Nix, soit parce qu'il est plus grand, soit parce que la luminosité de sa surface varie suivant les zones. Le [[Spectroscopie|spectre]] des satellites est similaire à celui de Charon, ce qui suggère un [[albédo]] similaire d'environ 0,35 ; dans ce cas, le diamètre de Nix est estimé à {{Unité|46 km}} et celui de Hydre à {{Unité|61 km}}. Une limite supérieure peut être déterminée en supposant un albédo de 0,04 similaire aux objets les plus sombres de la [[ceinture de Kuiper]] : {{Unité|137 ± 11 km}} pour Nix et {{Unité|167 ± 10 km}} pour Hydre. Dans ce cas, la masse des satellites serait 0,3 % de celle de Charon (0,03 % de la masse de Pluton)<ref name="Weaver 2006">{{Article |langue=en |titre=Discovery of two new satellites of Pluto |prénom1=H. A. |nom1=Weaver |prénom2=S. A. |nom2=Stern |prénom3=M. J. |nom3=Mutchler |prénom4=A. J. |nom4=Steffl |prénom5=M. W. |nom5=Buie |prénom6=W. J. |nom6=Merline |prénom7=J. R. |nom7=Spencer |prénom8=E. F. |nom8=Young |prénom9=L. A. |nom9=Young |périodique=Nature |lien périodique=Nature (revue) |jour=23 |mois=février |année=2006 |no=439 |passage=943-945. |format=pdf |url=https://arxiv.org/pdf/astro-ph/0601018}}.</ref>.

=== Autres objets orbitant autour de Pluton ===
[[Fichier:Orbit of Pluto's moon P4.jpg|vignette|Schéma des orbites du [[système plutonien]]. {{nobr|S/2011 (134340) 1}} (indiqué par P4) orbite entre les lunes [[Nix (lune)|Nix]] et [[Hydre (lune)|Hydre]].|alt=Diagramme des orbites des satellites de Pluton.]]

Pluton possède un [[quasi-satellite]] nommée [[(15810) Arawn]].

Les observations effectuées par le télescope spatial [[Hubble (télescope spatial)|Hubble]] ont placé des limites quant à l'existence de satellites additionnels dans le système plutonien. Avec une probabilité de 90 %, aucune lune de plus de {{Unité|12 km}} et d'un [[albédo]] similaire à celui de Charon (soit 0,38) n'existe dans une zone de 5[[sous-unités du degré|"]] autour de Pluton. Pour un albédo plus sombre de 0,041, cette limite est portée à {{Unité|37 km}}. Avec une probabilité de 50 %, cette limite descend à {{Unité|8 km}}<ref name="Steffl2005">{{Article |langue=en |titre=New Constraints on Additional Satellites of the Pluto System |prénom1=A.J. |nom1=Steffl |prénom2=M.J. |nom2=Mutchler |prénom3=H.A. |nom3=Weaver |prénom4=S.A. |nom4=Stern |prénom5=D.D. |nom5=Durda |prénom6=D. |nom6=Terrell |prénom7=W.J. |nom7=Merline |prénom8=L.A. |nom8=Young |prénom9=E.F. |nom9=Young |prénom10=M.W. |nom10=Buie |prénom11=J.R. |nom11=Spencer |périodique=The Astronomical Journal |lien périodique = The Astronomical Journal |année=2006 |vol=132 |passage=614-619. |url=https://arxiv.org/abs/astro-ph/0511837}}.</ref>.

Dans un article publié dans la revue ''[[Nature (revue)|Nature]]''<ref name="Sternetal 2006"/>, une équipe de scientifiques américains conduite par [[Alan Stern|S. A. Stern]] (du {{Langue|en|Southwest Research Institute}}) a annoncé que Nix et Hydre se sont très probablement formées lors du même impact géant qui a donné naissance à Charon. L'équipe a émis l'hypothèse que d'autres grands objets binaires de la [[ceinture de Kuiper]] pourraient également abriter de petites lunes et que celles qui gravitent autour de Pluton pourraient générer des [[Anneau planétaire|anneaux]] de débris autour de la planète naine. À l'heure actuelle, les données provenant de la caméra de prospection avancée d'''Hubble'' suggèrent qu'aucun anneau n'existe. Dans le cas contraire, il s'agit d'un anneau ténu comme [[Anneaux de Jupiter|ceux de Jupiter]] ou de moins de {{Unité|1000 km}} de large<ref name="Steffl 2006">{{Article |langue=en |titre=First Constraints on Rings in the Pluto System |prénom1=A.J. |nom1=Steffl |prénom2=S.A. |nom2=Stern |périodique=[[Union américaine d'astronomie|American Astronomical Society]], DPS meeting #38, #40.09 |mois=septembre |année=2006 |url=https://arxiv.org/abs/astro-ph/0608036}}.</ref>.

Lors d'une nouvelle campagne d'observation réalisée à l'aide du télescope spatial ''Hubble'', une nouvelle lune fut observée, le {{date|28 juin 2011}}. Cette observation a été confirmée par d'autres le 3 et le 18 juillet. La petite lune nommée [[Kerbéros (lune)|Kerberos]] (quelquefois francisé en Cerbère ; provisoirement S/2011 (134340) 1 ou P4) et dont la taille doit être comprise entre {{unité|13 et 34 km}}, a une orbite inscrite entre celles de Nix et d'Hydre<ref>{{Lien web |url=http://hubblesite.org/newscenter/archive/releases/2011/23/full/ |site=hubblesite.org |titre=NASA's Hubble Discovers Another Moon Around Pluto| nom1=Villard |prénom1=Ray |prénom2=Karen| nom2=Randall}}.</ref>.

Une nouvelle lune appelée [[Styx (lune)|Styx]] (provisoirement S/2012 (134340) 1 ou P5), a été découverte entre le 26 juin et le {{date|9 juillet 2012}}<ref>{{lien web|url=http://www.spacetelescope.org/news/heic1212/|titre=Hubble discovers new Pluto moon|nom=[[Observatoire européen austral]]|site=spacetelescope.org}}.</ref>, elle fut baptisée par l'Union astronomique internationale, le {{date|2 juillet 2013}}<ref>{{lien web|url=http://www.space.com/21814-pluto-moons-named-kerberos-styx.html?cmpid=514630/|titre=2 Pluto Moons Get New Names (Sorry 'Star Trek' Fans)}}.</ref>.

Après une première inspection des environs de Pluton les 11 et {{date|12 mai 2015}}, lors de laquelle l'instrument LORRI de la sonde ''New Horizons'' a pris {{nobr|144 photos}} de {{nobr|10 minutes}} chacune afin de repérer tout objet qui pourrait être dangereux pour la sonde lors de sa traversée du système plutonien, aucun nouveau satellite n'a été repéré. S'ils existent, les satellites supplémentaires de Pluton ont donc une taille maximale de 5-{{nobr|15 kilomètres}} (intervalle correspondant à différents albédos). De même, aucun anneau de matière n'a été repéré, ce qui signifie que, s'ils existent au-delà de l'orbite de Charon, ils sont soit extrêmement fins {{incise|moins de {{unité|1000 km}} de large}} soit extrêmement peu réflectifs (ils réfléchiraient moins d'un cinq-millionième de la lumière solaire incidente).

== Théories sur l'origine du système plutonien ==
[[Fichier:Creation of the moons of Pluto.jpg|vignette|Scénario possible de la formation de Charon par collision.]]

Différentes théories ont été formulées pour expliquer l'origine du système plutonien, et notamment la petite taille de Pluton, comparable à celle de satellites de la géante voisine [[Neptune (planète)|Neptune]].
* Le mathématicien britannique [[Raymond Lyttleton]] a envisagé en 1936 que Pluton et [[Triton (lune)|Triton]] tournaient ensemble autour de Neptune, et qu'une perturbation gravitationnelle avait éjecté Pluton hors de l'orbite planétaire, tandis qu'elle replaçait Triton sur une orbite [[Mouvement prograde ou rétrograde|rétrograde]]<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=45}}.</ref>. Cette idée eut cours assez longtemps, et [[Gerard Kuiper]] l'a reprise en voyant dans Pluton un ancien satellite de Neptune ; Triton semble en outre partager certaines caractéristiques atmosphériques et géologiques avec Pluton. Même si ces points ont été évoqués pour soutenir une origine neptunienne de Pluton, le consensus actuel est que ce dernier n'a jamais fait partie des satellites de Neptune.
* L'orbite rétrograde de Triton laisse penser que celui-ci était à l'origine un objet de la [[ceinture de Kuiper]] sur une orbite solaire et qu'il fut capturé par Neptune<ref>{{Harvsp|Doressoundiram|Lellouch|2008|p=31}}.</ref>. Selon le scénario de [[Formation et évolution du Système solaire|formation du Système solaire]] le plus communément admis ([[modèle de Nice]]), Pluton et Charon se sont formés par [[accrétion]] en même temps que d'autres corps, et ont ensuite été chassés au-delà de l'orbite de Neptune par l'influence gravitationnelle des planètes géantes. Alors qu'une partie de ces corps étaient éjectés aux confins du Système solaire, ceux qui subsistaient forment la [[ceinture de Kuiper]]. Les corps qui orbitaient en [[résonance orbitale|résonance]] 2:3 avec Neptune gardaient une orbite stable, parmi ceux-ci Pluton<ref>[[Steven Soter]], « Les systèmes solaires sont-ils plein à craquer », ''[[Dossier Pour la Science]]'' {{n°|64}}, juillet-septembre 2009, {{p.|114-115}}.</ref>. Le couple Pluton-Charon se serait formé par capture mutuelle lors d'un frôlement ou d'une collision entre ces deux objets, et Nix et Hydre seraient peut-être des vestiges de cette rencontre<ref>{{Harvsp|Frankel|2009|p=268, 273}}.</ref>.
* La détermination de la taille et de la densité de Pluton et Charon par la sonde ''New Horizons'' permet aujourd'hui de préciser leur composition. En admettant qu'il s'agit d'un mélange de roches (formées par condensation de la [[nébuleuse solaire]]) et de glaces, Pluton comporterait environ {{sfrac|2|3}} de roches (en masse) et Charon {{sfrac|3|5}} : ces deux corps ont des densités plus proches l'une de l'autre<ref group=alpha>Au vu des incertitudes, et même en tenant compte de l'existence possible d'un océan sous la croûte de glace de Pluton (mais pas dans Charon) ainsi que de la plus grande porosité de la croûte de Charon, les deux compositions globales sont proches mais significativement distinctes.</ref> que des autres objets de Kuiper de grande taille (≳ {{unité|1000 km}} de diamètre), tandis que les quatre petits satellites (Hydra, Nix, Kerbéros et Styx) sont beaucoup plus riches en glaces<ref name=McKinnona>{{article| langue=en| titre=Origin of the Pluto–Charon system: Constraints from the New Horizons flyby| auteur1=William B. McKinnona| auteur2=S. A. Sternb| auteur3=H. A. Weaverc| auteur4=F. Nimmod| auteur5=C. J. Biersond| auteur6=W. M. Grundye| auteur7=J. C. Cookb| auteur8=D. P. Cruikshankf| auteur9=A. H. Parkerb| auteur10=J. M. Mooref| auteur11=J. R. Spencerb| auteur12=L. A. Youngb| auteur13=C. B. Olkinb| auteur14=K. Ennico Smithf| périodique=Icarus| lien périodique=Icarus (journal)| volume=287| jour=1| mois=mai| année=2017| pages=2-11| doi=10.1016/j.icarus.2016.11.019}}.</ref>. Ces résultats tendent à privilégier la formation de Pluton et Charon par l'impact, à vitesse modérée, de deux corps précurseurs partiellement [[différenciation planétaire|différenciés]]<ref>{{article| langue=en| titre=On a giant impact origin of Charon, Nix, and Hydra| auteur=Robin M. Canup| périodique=[[The Astronomical Journal]]| volume=141| numéro=2| jour=29| mois=décembre| année=2010| numéro article=35| pages=1-9| doi=10.1088/0004-6256/141/2/35}}.</ref>. Cette théorie est compatible avec ce qu'on sait des conditions dynamiques anciennes dans la ceinture de Kuiper, mais implique que les deux corps précurseurs se soient accrétés tardivement<ref name=McKinnona/>. La richesse en glaces des petits satellites n'est pas compatible avec une formation directe du système plutonien par déstabilisation gravitationnelle de la nébuleuse solaire, un mécanisme qui a été proposé pour la formation des objets de Kuiper binaires<ref>{{article| langue=en| titre=Formation of Kuiper belt binaries by gravitational collapse| auteur1= David Nesvorný| auteur2=Andrew N. Youdin| auteur3=Derek C. Richardson| périodique=[[The Astronomical Journal]]| volume=140| numéro=3| jour=9| mois=août| année=2010| pages=785-793| doi=10.1088/0004-6256/140/3/785}}.</ref>.

== Superstitions ==
Le nom-même attribué à Pluton en tant que maître des Enfers a excité outre mesure l'imagination des [[astrologie|astrologues]]{{sfn|Halbronn|1995|p=63}} à une époque de temps troublés où l'astrologie a - comme d'habitude pour les périodes de crises{{sfn|Halbronn|1995|p=85}}- connu une effervescence (à cette époque, elle est sortie de sa clandestinité, faisant irruption dans les médias de masse<ref>{{lien web|url=https://www.20minutes.fr/medias/1253077-20131121-20131121-ecrit-vraiment-horoscopes-et-pourquoi-cest-nimporte-quoi|site=[[20minutes.fr]]|titre=Qui écrit vraiment les horoscopes ? Et pourquoi c’est n’importe quoi...|date=21 novembre 2013}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=Yves Haumont|titre=L'astrologie|éditeur=Cerf/Fides|année=1992|pages totales=132|passage=13|isbn=978-2204-04456-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=y6E0L2hEYI8C&printsec=frontcover}}.</ref>). Le spécialiste de l'histoire de l'astrologie [[Jacques Halbronn]]<ref group=alpha>Il a rédigé l'article ''Astrologie'' de l'''[[Encyclopædia Universalis]]''.</ref> trouve curieux que le nom choisi par les astronomes ait déterminé le symbolisme adopté par les astrologues{{sfn|Halbronn|1995|p=63}}. En effet, il y avait dans le nom « Pluton » l'idée du juge des âmes, et dès lors d'une sorte de Jugement Dernier{{sfn|Halbronn|1995|p=60}}. Quatre ans seulement après la découverte de l'astre, l'astrologue allemand Fritz Brunhübner, voyant en Pluton un astre super-maléfique, a affirmé que {{Citation|Pluton peut être appelé l'aspect cosmique à l'origine du [[Troisième Reich]]}}{{sfn|Halbronn|1995|p=64}}{{,}}<ref>Ellic Howe, ''Le monde étrange des astrologues'', Éd. Robert Laffont, 1968, p. 34.</ref>. Avec une absence de recul remarquable pour un astre dont la période de révolution est de 249 ans, Brunhübner est alors allé jusqu'à attribuer à Pluton la [[dignités planétaires|maîtrise astrologique]] sur le signe du [[Scorpion (astrologie)|Scorpion]]<ref>[[Alexandre Volguine]], article ''Enquête sur Pluton'' dans les ''Cahiers astrologiques'' {{n°|166}} (septembre-octobre 1973), p. 193.</ref>. Il n'a cependant pas fait consensus : [[Alexandre Volguine]] estimait que Pluton [[maîtrise (astrologie)|gouvernait]] le signe du [[Sagittaire (astrologie)|Sagittaire]]<ref>Alexandre Volguine, ''Vade-mecum des [[aspect (astrologie)|aspects astrologiques]]'', Éd. des Cahiers Astrologiques, 1974, p. 88.</ref> alors que [[Dane Rudhyar]] voyait l'astre en [[analogie]] avec le signe du [[Bélier (astrologie)|Bélier]]<ref>Dane Rudhyar, ''Astrologie de la personnalité'', Éd. Médicis Entrelacs, 2002, {{ISBN|978-2853271646}}, page 374.</ref>. D'autres ont fait l'hypothèse d'une maîtrise astrologique sur le signe des [[Poissons (astrologie)|Poissons]]<ref>Charles E. Vouga, ''Une astrologie pour l'[[ère du Verseau]]'', Éditions du Rocher, 1996, {{ISBN|9-782268-024424}}, page 171.</ref>!

== Pluton dans les œuvres de fiction ==
* En 1922, dans le roman-feuilleton d'anticipation ''[[L'Anneau de lumière : grand roman scientifique d'aventures]]'', de L. Miral et A. Viger (pseudonymes du romancier Ernest Jacob 1858-1942 et du vulgarisateur scientifique [[Alphonse Berget]], 1860-1934), épisode {{n°|57}} paru dans ''[[Le Petit Parisien]]'' du 3 janvier 1922 (roman publié en volume sous le titre ''L'Anneau de feu'', Hachette, 1922, p.&nbsp;275), on nomme Pluton la planète transneptunienne à découvrir (découverte dans le récit par les astronomes de la planète Mars, qui la nomment "Zooh" dans leur langue) : "Cette planète inconnue, soupçonnée, pressentie par Le Verrier qui sans l'apercevoir lui avait donné le nom de Pluton, cette planète était là, sous leurs yeux. Son image, faible mais nette, se projetait sur un écran" [Le Verrier ne semble pas avoir nommé cette planète encore inconnue Pluton ; ce nom semble avoir été donné pour la première fois à cet astre en 1897, par un astrologue, Fomalhaut (pseudonyme de [[Charles Nicoullaud]], 1854-1923), dans son ''Manuel d'astrologie sphérique et judiciaire'' (Vigot, 1897)]. Plus étonnant, le récit de Miral et Viger affirme que Pluton possède un gros satellite : "Et autour de sa masse, on voyait graviter un satellite unique mais énorme, un satellite gros comme le quart de la planète elle-même", curieuse prescience de Charon. Voir https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6048876/f2.item.zoom
* En 1930, dans la nouvelle ''[[Celui qui chuchotait dans les ténèbres]]'', [[H. P. Lovecraft]] met en scène des créatures venant d'une planète nommée [[Yuggoth]] et récemment découverte par les humains, c'est-à-dire Pluton.
* En 1931, dans le film ''[[La Chasse à l'élan]]'', [[Walt Disney]] baptise un de ses personnages de films d'animation en l'honneur de la planète récemment découverte. C'est le chien [[Pluto (Disney)|Pluto]].
* En 1962, dans la bande dessinée ''[[Le Piège diabolique]]'', [[Edgar P. Jacobs]] situe sur la planète Pluton la base de la résistance armée contre la dictature terrienne du LI{{e}} siècle.
* Dans les années 1970, une série d'histoires courtes en BD publiées dans le journal ''[[Spirou]]'' sous la signature de Gelem (Gérard Lemaire), met en scène un personnage et son voisin nommé Harry Kô aux prises avec des extra-terrestres venus notamment de Mercure, de Saturne et de Pluton.
* En 1974, dans le roman ''[[La Guerre éternelle]]'' de [[Joe Haldeman]], l'entraînement initial des soldats se situe sur Charon, satellite principal de Pluton.
* Dans les années 2010, dans la série ''[[Rick et Morty]]'', le peuple de Pluton est terrifié à l'idée de perdre son statut de planète. La diminution du diamètre de Pluton est expliquée par l'exploitation minière du cœur de la planète.
* En novembre 2014, dans la vidéo WHAT THE CUT #35 [[Antoine Daniel]], des [[Camelus|chameaux]] venant de Pluton attaquent la Terre et sont vaincus par une alliance de Terriens et des Pirates de l'espace (sauf le [[Pérou]])<ref>{{Lien vidéo|titre=WHAT THE CUT #35 - ENFANCE, MASQUE ET CUISINE|url=https://www.youtube.com/watch?v=IB7Cg6BAdo0|langue=fr-FR|consulté le=2024-04-28}}</ref>.
* En 2017, dans le roman court ''[[Les Agents de Dreamland]]'', [[Caitlín R. Kiernan]] utilise l'approche de Pluton par la sonde ''[[New Horizons]]'' comme un des deux éléments centraux de son intrigue faisant en quelque sorte suite à ''[[Celui qui chuchotait dans les ténèbres]]''.
<gallery>
Fichier:Pluto Rotation Movie.gif
Fichier:Pluto Moons Orbit Distance.jpg | Le système plutonien à l'échelle, tant pour les tailles que pour les distances.
</gallery>

== Pluton dans la musique ==

* [[The Creatures]], le second groupe de [[Siouxsie Sioux]], sort en 1989 l'album ''Boomerang''. La {{7e}} chanson intitulée ''Pluto Drive'' invite l'auditeur à venir faire un tour sur Pluton, vantant à la fois son atmosphère claire, sa température froide et ses océans de méthane. Le rythme binaire et lancinant peut éventuellement évoquer le couple Pluton-Charon dans son mouvement continuel.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références| taille=30| groupe=alpha}}

=== Références ===
{{références nombreuses|taille=24}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets| commons=Category:Pluto| wiktionary=Pluton| wikinews=Catégorie:Pluton}}

=== Bibliographie ===
{{Légende plume}}
* {{article|langue=en|id=Stern2018|nom1=Stern|prénom1=S. Alan|nom2= Grundy|prénom2=William|nom3= McKinnon|prénom3=William B.|nom4=Weaver |prénom4=Harold A.|nom5=Young |prénom5= Leslie A. |titre= The Pluto System After New Horizons |année=2018| périodique = Annual Review of Astronomy and Astrophysics | volume = 56 | url texte =https://arxiv.org/ftp/arxiv/papers/1712/1712.05669.pdf | et al. = non   | pages =357-392    | arxiv=  1712.05669v1}}{{commentaire biblio|Synthèse des résultats du survol de Pluton et ses satellites par New Horizons.}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Thérèse Encrenaz]]|auteur2=[[Jean-Pierre Bibring]]|auteur3=Michel Blanc|auteur4=Maria Antonietta Barucci|auteur5=Françoise Roque|auteur6=Philippe Zarka|titre=Le système solaire|éditeur=CNRS Éditions - EDP Sciences|année=2003|pages totales=529|passage=455|isbn=978-2-86883-643-4|id=Le système solaire|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Vladimir Kourganoff|titre=Les mystères de Pluton|sous-titre=Histoire d'une découverte|lieu=Vannes|éditeur=Burillier|année=2004|pages totales=135|isbn=978-2-912616-19-7}}.
* {{Ouvrage|auteur1=Fabrice Thomas|titre=La dynamique résonnante dans le système solaire, application au mouvement des objets transneptuniens|éditeur=|année=1998|isbn=|lire en ligne=http://www.sudoc.abes.fr/DB=2.1/SET=3/TTL=11/SHW?FRST=12}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=[[Alan Stern]]|auteur2=[[Jacqueline Mitton]]|titre=Pluto and Charon, ice worlds on the ragged edge of the solar system|lieu=Weinheim|éditeur=Wienheim|année=2005|pages totales=244|isbn=978-3-527-40556-5}}.
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=David Weintraub|titre=Is Pluto a planet?|sous-titre=A Historical Journey through the Solar System|lieu=Princeton USA, Oxford (GB)|éditeur=|année=2007|pages totales=226|isbn=978-0-691-13846-6|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=7WWYDwAAQBAJ&printsec=frontcover}} réédition en 2009.
* {{Ouvrage|
langue=fr|
auteur1=[[Alain Doressoundiram]] et [[Emmanuel Lellouch]]|
prénom1=Alain|
nom1=Doressoundiram|
prénom2=Emmanuel|
nom2=Lellouch|
titre=Aux Confins du système solaire|
lieu=Paris|
éditeur=[[Belin éditeur|Éditions Belin]]|
année=2008|
pages totales=160|
isbn=978-2-7011-4607-2|
référence=Référence:Aux Confins du système solaire (Alain Doressoundiram et Emmanuel Lellouch)|
plume=oui
}}.
* {{Ouvrage
|langue=fr
|prénom1=Charles
|nom1=Frankel
|titre=Dernières nouvelles des planètes
|lieu=Paris
|éditeur=[[Éditions du Seuil|Seuil]]
|année=2009
|pages totales=300
|isbn=978-2-02-096549-1
|plume=oui
}}.
*{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Mike|nom1=Goldsmith|titre=New Horizons to Pluto|éditeur=Grammaticus Books|année=2015|pages totales=327|isbn=978-1-515-20061-1|id=Goldsmith2015}}.
* {{article| langue=en| titre=Special Issue| sous-titre=The Pluto System| périodique=Icarus| lien périodique=Icarus (journal)| volume=287| jour=1| mois=mai| année=2017| pages=1-334}} (numéro spécial d'[[Icarus (journal)|''Icarus'']] sur le système plutonien, 27 articles).
* {{Ouvrage |auteur1=[[Jacques Halbronn]] |titre=La vie astrologique Années trente-cinquante
|éditeur=Guy Trédaniel |année=1995 |pages totales=192 |isbn=978-2-85-707740-4 |plume=oui
}}.
* {{Ouvrage|titre= Pluton : la quête, l'exploration, la polémique |auteur=[[Olivier de Goursac]]|éditeur= [[Delachaux et Niestlé]] |lieu=Paris|année=2023 |pages totales=290 |isbn=978-2603029756}}.

=== Articles connexes ===
{{colonnes|taille=35|1=
* [[(136199) Éris]]
* [[Atmosphère de Pluton]]
* [[Ceinture de Kuiper]]
* [[Colonisation de Pluton]]
* [[Éclipse solaire sur Pluton]]
* [[Géographie de Pluton]]
* [[Géologie de Pluton]]
* [[Liste des planètes mineures (134001-135000)]]
* [[Objet transneptunien]]
* [[Planète]]
* [[Plutino]]
* [[Plutoïde]]
}}

=== Liens externes ===
{{Liens}}
* ''Bases de données astronomiques'' : {{AstDyS|134340}} • {{Small-Body DB|134340}}
* {{Lien web|url=http://www.imcce.fr/fr/grandpublic/systeme/promenade/pages1/111.html|titre=Caractéristiques de Pluton sur le site de l'IMCCE}}.
* {{en}} [http://hubblesite.org/newscenter/archive/releases/2010/06/video/b/ Les dernières photos de Hubble publiées en février 2010].
* {{Lien web|url=http://www.astrofiles.net/astronomie-pluton-12.html|titre=Pluton}} par Astrofiles.
* {{Lien web|url=https://www.franceculture.fr/emissions/la-methode-scientifique/la-methode-scientifique-emission-du-mardi-11-juin-2019 |titre="La revanche de Pluton", La Méthode Scientifique, France Culture, 11 juin 2019}}
* [https://www.franceinter.fr/emissions/le-temps-d-un-bivouac/le-temps-d-un-bivouac-08-aout-2019 "Pluton, vers de nouveaux horizons ", Le Temps d'un Bivouac, France Inter, 8 aout 2019]
* {{Lien web |langue=en |titre=Pluto in True Color|url=https://apod.nasa.gov/apod/ap240128.html | site= [[Astronomy Picture of the Day]] |éditeur=NASA |date=28/01/2024|consulté le=28-01-2024}} ([https://astrovalleyfield.com/AstronomieCompl/APOD/APOD%20NGC%20IC%20et%20M/28_01_24_Pluton.html traduction/adaptation française]).

* {{Lien web |langue=en |titre=Pluto at Night |url=https://apod.nasa.gov/apod/ap220326.html | site= [[Astronomy Picture of the Day]] |éditeur=NASA |date=26/03/2022 |consulté le=20-03-2023}} ([https://astrovalleyfield.com/AstronomieCompl/APOD/APOD%20NGC%20IC%20et%20M/26_03_22_Pluton_Nuit.html traduction/adaptation française]).

* {{Lien web |langue=en |titre= Pluto in Enhanced Color |url=https://apod.nasa.gov/apod/ap210801.html |site=[[Astronomy Picture of the Day]] |éditeur=NASA |date=01/08/2021 |consulté le=08-08-2022}} ([https://astrovalleyfield.com/AstronomieCompl/APOD/APOD%20NGC%20IC%20et%20M/01_08_21_Pluton.html traduction/adaptation française])

* {{Lien web |langue=en |titre= A Plutonian Landscape |url=https://apod.nasa.gov/apod/ap210115.html |site=[[Astronomy Picture of the Day]] |éditeur=NASA |date=15/01/2021 |consulté le=08-08-2022}} ([https://astrovalleyfield.com/AstronomieCompl/APOD/APOD%20NGC%20IC%20et%20M/15_01_21_Pluton.html traduction/adaptation française])

{{Carte cliquable de Pluton}}
{{Palette Succession/Astéroïdes|avant=[[(134329) Cycnos]]|nom=(134340) Pluton|après=[[(134346) Pinatubo]]}}
{{Palette|Pluton|Système solaire|Planètes naines}}
{{Portail|astronomie|planétoïde|système solaire}}
{{Article de qualité|oldid=1244256|date=23 décembre 2004|tri=Pluton}}
{{Wikipédia:Thèmes de qualité/Propositions/Planète naine}}

[[Catégorie:Pluton|*]]
[[Catégorie:Planète naine]]
[[Catégorie:Plutoïde]]
<!--[[Catégorie:Objet de la ceinture de Kuiper]]-->
[[Catégorie:Plutino]] <!-- en termes d'orbite-->
[[Catégorie:Objet transneptunien quadruple ou supérieur]]
[[Catégorie:Objet transneptunien exploré par une sonde]]
[[Catégorie:Planète mineure prédécouverte en 1914]]
[[Catégorie:Planète mineure découverte en 1930]]
[[Catégorie:Objet céleste découvert par Clyde Tombaugh]]
[[Catégorie:Objet céleste découvert à l'observatoire Lowell]]
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