Voir la source de Énergie éolienne

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| total_width = 300
| image1 = De Zoeker LCD.jpg
| alt1   = Un moulin au bord d'un point d'eau.
| image2 = Darling_Wind_Farm.jpg
| alt2   = Trois éoliennes au bord d'une route terreuse.
| image3 = 2013 Ahmanson Cup Regatta yacht Zapata II b photo D Ramey Logan - edit.jpg
| alt3   = Un bateau à voile sur de l'eau.
| image4 = Barrow Offshore wind turbines NR.jpg
| alt4   = Plusieurs éoliennes en mer.
| footer = Les [[moulin]]s utilisent l'énergie du vent pour produire de la farine grâce à l'[[énergie mécanique]] tandis que les [[éolienne]]s la transforment en [[énergie électrique]].
}}

L{{'}}'''énergie éolienne''' est l'[[énergie]] du [[vent]], dont la force motrice ([[énergie cinétique]]) est utilisée dans le déplacement de [[voilier]]s et autres véhicules ou transformée au moyen d'un dispositif [[aérogénérateur]], comme une [[éolienne]] ou un [[moulin à vent]], en une énergie diversement utilisable. L'énergie éolienne est une [[énergie renouvelable]].

L'énergie éolienne est une [[source d'énergie intermittente]] qui n'est pas produite à la demande, mais selon les conditions [[Météorologie|météorologiques]] ; elle nécessite donc des installations de production ou de stockage en remplacement pendant ses périodes d'indisponibilité. Celles-ci peuvent être prévues avec une assez bonne précision.

La part de l'éolien dans la [[production d'électricité]] mondiale atteignait 7,2 % en 2022 et est estimée à 7,8 % en 2023. L'énergie éolienne est principalement développée en [[Énergie éolienne en Chine|Chine]] (38,1 % du total mondial en 2023), aux [[Énergie éolienne aux États-Unis|États-Unis]] (18,5 %) et en [[Énergie éolienne en Allemagne|Allemagne]] (6,1 %). Les pays où la part de l'éolien dans la production d'électricité est la plus élevée sont en 2023 le Danemark (57,7 %), le Royaume-Uni (28,7 %), l'Allemagne (27,7 %), le Portugal (26,8 %), les Pays-Bas (23,6 %), l'Espagne (22,8 %) et la Suède (20,6 %).

La part de la Chine dans les nouvelles installations de 2023 s'est élevée à 66 %, portant sa part dans la puissance installée éolienne mondiale à 43,5 %. La part de l'Union européenne est de 21,5 %. Après environ 40 ans de développement, l'éolien a franchi en {{date|juin 2023}} la barre symbolique du térawatt de capacité installée dans le monde.

== Étymologie ==
Le mot « éolien » signifie {{citation|qui fonctionne sous l'action du vent}}. Il est tiré d'[[Éole]], le dieu des vents dans la [[mythologie grecque]]. Le mot apparaît au {{s-|XVIII}} pour désigner la [[harpe éolienne]] et sert pour décrire des [[aérogénérateur]]s dès 1907 en tant que « moteur éolien » ou « machine éolienne »<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Éolien : définition de « éolien » |url=https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/eolien |site=La langue française |consulté le=2021-11-10}}.</ref>.

== Histoire ==
[[Fichier:Campo de Criptana Molinos de Viento 2.jpg|vignette|L'utilisation de l'énergie éolienne par l'homme est ancienne.]]
L'énergie éolienne est utilisée depuis que l'humain met des [[Voile (navire)|voiles]] au vent<ref name="AWP"/> ; la plus ancienne utilisation de l'énergie éolienne est la [[Voilier|marine à voile]] : des indices permettent de penser qu'elle aurait été employée en [[mer Égée]] dès le {{XIe millénaire av. J.-C.}}<ref>{{Article |langue=fr |auteur1=Patrice Pomey |titre=L'art de la navigation dans l'Antiquité |périodique=Académie des Inscriptions et Belles-Lettres |date=1997 |lire en ligne=https://www.persee.fr/docAsPDF/keryl_1275-6229_1997_act_7_1_962.pdf |pages=89-101}}</ref>. Le [[peuplement de l'Océanie]] s'est vraisemblablement fait par des déplacements à la voile<ref name="guiot">{{Article |langue=fr |auteur1=Hélène Guiot |titre=La construction navale polynésienne traditionnelle. Dimension culturelle d'un processus technique |périodique=Techniques & Culture |passage=35-36 |date=2001 |lire en ligne=http://tc.revues.org/306}}.</ref>. Le [[Code de Hammurabi]], daté d'environ 1750 {{av JC}}, mentionne déjà des [[Moulin à vent|moulins à vent]] générant de l'[[énergie mécanique]]<ref name="AWP">{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Lucien |nom1=B. Trueb |titre=Astonishing the Wild Pigs, Highlights of Technology |passage=119 |éditeur=ATHENA-Verlag |année=2015 |isbn=9783898967662}}.</ref>. Ces machines utilisées pour moudre le grain et [[Pompe à vent|pomper l'eau]] sont développées sur le territoire de l'[[Iran]], l'[[Afghanistan]] et le [[Pakistan]] dès le {{s-|9}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |auteur1=Ahmad Y Hassan |auteur2=Donald Routledge Hill |titre=Islamic Technology: An illustrated history |passage=54 |éditeur=[[Cambridge University Press]] |année=1986 |isbn=0-521-42239-6}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |prénom1=Adam |nom1=Lucas |titre=Wind, Water, Work: Ancient and Medieval Milling Technology |passage=65 |éditeur=Brill Publishers |année=2006 |isbn=90-04-14649-0}}.</ref>.

À la fin du {{s-|XVIII}}, à la veille de la [[révolution industrielle]], la quasi-totalité des besoins d'énergie de l'humanité est assurée par des énergies renouvelables. Le nombre grandissant de navires à voile fait que l'énergie éolienne occupe une part importante dans le bilan énergétique mondial {{incise|divisé également entre la traction animale, le bois et les forces hydrauliques|non}}. Les [[Moulin à vent|moulins à vent]] représentent alors une fraction négligeable du bilan, ceux-ci ayant un moins bon rendement que les [[Moteur hydraulique|moulins à eau]]<ref>{{Article |langue=en |auteur1=E. A Wrigley |prénom1=E. A |nom1=Wrigley |titre=Energy and the English Industrial Revolution |périodique=Philosophical Transactions of the Royal Society A: Mathematical, Physical and Engineering Sciences |volume=371 |numéro=1986 |date=2013-03-13 |doi=10.1098/rsta.2011.0568 |lire en ligne=https://royalsocietypublishing.org/doi/10.1098/rsta.2011.0568 |consulté le=2021-11-11 |pages=20110568 | issn = 1364-503X}}.</ref>{{,}}<ref name="F-25">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Fernand|nom1=Braudel|titre=Civilisation matérielle, Economie et Capitalisme : {{sp-|XV|-|XVIII}}|sous-titre=Les Structures du Quotidien|éditeur=[[Armand Colin]]|année=1979|pages totales=554|isbn=|passage=325}}.</ref>.

[[Fichier:Barge eolienne LeBlanc(1798).jpg|vignette|gauche|Barges à propulsion éolienne imaginées par l'ingénieur Le Blanc en 1798 pour permettre à Napoléon {{Ier}} d'envahir l'Angleterre.]]
Le premier moulin à vent utilisé pour la production d'énergie électrique est construit en [[Écosse]] en {{date|juillet 1887}} par le professeur [[James Blyth]] de l'[[université de Strathclyde]], à Glasgow<ref name="Price">{{Article |langue=en |prénom1=Trevor J |nom1=Price |titre=James Blyth – Britain's First Modern Wind Power Engineer |périodique=Wind Engineering |volume=29 |numéro=3 |date=3 May 2005 |doi=10.1260/030952405774354921 |pages=191–200 |s2cid=110409210}}.</ref>. L'[[éolienne]] en forme de voile de Blyth, haute de dix mètres, est installée dans le jardin de son chalet de vacances à [[Marykirk]], dans le [[Kincardineshire]] et est utilisée pour charger des [[batterie d'accumulateurs|accumulateurs]] mis au point par le Français [[Camille Alphonse Faure]], afin d'alimenter l'éclairage du chalet<ref name="Price" />. L'invention n'est jamais vraiment adoptée car la technologie n'est pas considérée comme économiquement viable, mais Blyth parvient tout de même à construire une éolienne pour fournir de l'énergie en cas de panne à l'asile, l'infirmerie et le dispensaire de [[Montrose (Écosse)|Montrose]]<ref name="Price" />.

À [[Cleveland]], dans l'[[Ohio]], une machine plus grande et plus sophistiquée est conçue au cours de l'hiver 1887-1888 par [[Charles Francis Brush]]<ref>{{Article |langue=en |titre=Mr. Brush's Windmill Dynamo |périodique=Scientific American |volume=63 |numéro=25 |date=20 décembre 1890 |lire en ligne=http://www.scientificamerican.com/article/mr-brushs-windmill-dynamo/ |pages=54}}.</ref>. Elle est construite par sa société d'ingénierie à son domicile et fonctionne de 1886 à 1900<ref>{{Lien web |langue=en |titre=A Wind Energy Pioneer: Charles F. Brush |url=https://web.archive.org/web/20080908061207/http://www.windpower.org/en/pictures/brush.htm |éditeur=Danish Wind Industry Association |date=8 septembre 2008}}.</ref>. L'éolienne Brush est alors utilisée soit pour charger un banc de batteries, soit pour faire fonctionner jusqu'à {{nobr|100 ampoules}} à incandescence, trois [[lampe à arc|lampes à arc]] et divers moteurs dans le laboratoire de Brush<ref>{{Chapitre |langue=en |auteur1=Cutler J. Cleveland |titre chapitre=History of Wind Energy |titre ouvrage=Encyclopedia of Energy |volume=6 |éditeur=Elsevier |année=2007 |isbn=978-1-60119-433-6 |passage=421-422}}.</ref>. La fin du {{s-|XIX}} marque également le remplacement des navires à voile par des [[Bateau à moteur|bateaux à moteur]], plus rentables financièrement<ref>{{Lien web |langue=en |titre=End of the sail age |url=http://pamir.perso.infonie.fr/Voiliers/Classe_A/Pamir/Erikson/Finwe.htm |site=pamir.perso.infonie.fr |consulté le=2021-11-11}}</ref>.

Avec le développement de l'[[énergie électrique]], de nouvelles applications sont trouvées aux éoliennes, notamment dans l'éclairage de bâtiments éloignés du [[réseau électrique]]. Des recherches au [[Danemark]] et aux États-Unis, motivées par le [[premier choc pétrolier]], conduisent dans les années 1980 à la mise au point d'[[aérogénérateur]]s de plus grande taille pouvant être connectés aux réseaux électriques pour une utilisation à distance de l'énergie<ref>{{Lien web |langue=en |titre=History of U.S. Wind Energy |url=https://www.energy.gov/eere/wind/history-us-wind-energy |site=[[Département de l'Énergie des États-Unis]] |consulté le=11 novembre 2021}}.</ref>. La barre symbolique du térawatt de capacité installée dans le monde est franchie en {{date|juin 2023}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=L’éolien dans le monde franchit la barre d’un térawatt |url=https://www.rtbf.be/article/leolien-dans-le-monde-franchit-la-barre-dun-terawatt-11213941 |accès url=libre |site=[[Radio-télévision belge de la Communauté française|RTBF]] |consulté le=2023-06-26}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |titre=L'éolien terrestre et maritime franchit la barre du térawatt raccordé dans le monde |url=https://www.batiactu.com/edito/eolien-terrestre-et-maritime-franchit-barre-terawatt-66474.php |site=batiactu.com |date=2023-06-26 |consulté le=2023-06-26}}.</ref>.

== Concepts théoriques ==
=== Potentiel ===
{{Article détaillé|Potentiel éolien}}
[[Fichier:Eolienne et centrale thermique Nuon Sloterdijk.jpg|vignette|upright|Éolienne au premier plan d'une centrale thermique à [[Amsterdam]], [[Pays-Bas]].]]
Comme presque toutes les énergies renouvelables (excepté les énergies [[Géothermie|géothermique]] profonde et [[Énergie marémotrice|marémotrice]]), l'énergie éolienne est une forme indirecte de l'[[énergie solaire]]. Or, la Terre reçoit {{unité|175000 TW}} d'énergie solaire au sommet de l'atmosphère, dont {{unité|900 TW}} sont convertis en énergie éolienne. À partir d'un modèle de circulation générale de l'atmosphère, couplé à l'effet simulé du freinage des éoliennes, on estime que le potentiel maximal de puissance éolienne récupérable est compris entre {{unité|18 et 34 TW}}<ref>{{en}} [https://www.earth-syst-dynam.net/2/1/2011/esd-2-1-2011.html Estimating maximum global land surface wind power extractability and associated climatic consequences] L. M. Miller, F. Gans, and A. Kleidon, Earth system dynamics, 2, 1–12, 2011.</ref>. D'autres études estiment que le potentiel éolien est beaucoup plus élevé<ref>{{en}} [https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0301421519304343 How much wind power potential does Europe have? Examining European wind power potential with an enhanced socio-technical atlas]</ref>, mais elles négligent les modifications qu'un déploiement massif d'éoliennes induirait sur la circulation des vents, donc ne prennent pas en compte toutes les contraintes physiques<ref>[https://lederniercarbone.org/potentiel-eolien/ Le potentiel éolien de la Terre] sur lederniercarbone.org.</ref>. Si l'on considère les nombreuses contraintes liées au déploiement des éoliennes, par exemple, en excluant les villes, les parcs naturels, les zones maritimes très éloignées des côtes{{etc.}}, tout en prenant en compte l'effet des éoliennes sur le vent, on peut montrer que le potentiel maximal ne peut dépasser {{unité|20 TW}}, et largement moins si on se restreint à un [[taux de retour énergétique]] pas trop bas<ref>{{en}} [https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0306261917313673 Global available wind energy with physical and energy return on investment constraints], Elise Dupont, Rembrandt Koppelaar, Hervé Jeanmart, Applied Energy 209, 322-338 (2018).</ref>.

=== Calcul ===
L'énergie éolienne est l'[[énergie cinétique]] du [[vent]]. L'énergie totale du vent ''E'' qui traverse une surface d'aire ''A'' pendant un temps ''t'' est<ref name="physics">{{Lien web |langue=en | url=https://web.archive.org/web/20150824064326/http://www.ewp.rpi.edu/hartford/~ernesto/S2010/EP/Materials4Students/Valentine/Grogg.pdf | titre=Harvesting the Wind: The Physics of Wind Turbines | consulté le=10 May 2017 }}.</ref> :
:<math>E = \frac{1}{2}mv^2 = \frac{1}{2}(Avt\rho)v^2 = \frac{1}{2}At\rho v^3</math>

Où ''ρ'' est la densité de l'air, ''v'' est la vitesse du vent, ''Avt'' est le volume d'air passant par ''A'' (considéré perpendiculaire à la direction du vent), ''Avtρ'' est la masse ''m'' passant par ''A'' et {{nobr|½ ''ρv''<sup>2</sup>}} est l'énergie cinétique de l'air en mouvement par unité de volume<ref name="physics" />.

La puissance éolienne incidente ''P'', qui équivaut à l'énergie par unité de temps, (par exemple égale à la surface du rotor d'une éolienne) est définie par<ref name="physics" /> :
:<math>P = \frac{E}{t} = \frac{1}{2}A\rho v^3</math>

== Utilisation ==
L'énergie éolienne est utilisée de trois manières :
* avec conservation de l'énergie [[mécanique (science)|mécanique]] : le vent est utilisé pour faire avancer un véhicule ([[Voilier|navire à voile]] ou [[char à voile]]) ou pour faire tourner la [[Meule à grains|meule]] d'un [[moulin]] ;
* transformée en force motrice (pompage de liquides, compression de fluides…) : par exemple, dans les moulins de [[Majorque]], pour irriguer les champs, ou pour abreuver le bétail ;
* en [[Production d'électricité|production]] d'[[énergie électrique]] : l'[[éolienne]] est couplée à un [[générateur électrique]] pour fabriquer du [[courant continu]] ou [[courant alternatif|alternatif]]. Le générateur est relié à un réseau électrique ou fonctionne au sein d'un système plus autonome grâce à un générateur d'appoint (par exemple, un [[groupe électrogène]]) et/ou un parc de [[batterie d'accumulateurs|batteries]] ou un autre dispositif de [[stockage de l'énergie]].

== Caractéristiques techniques ==
=== Variabilité ===
[[Fichier:DistributionProbabiliteProductionEolienne.png|vignette|upright|Distribution de probabilité de la production éolienne en Allemagne, 2010.]]
La production éolienne dépendant directement de la force du vent, elle est très fluctuante (on dit aussi intermittente ou volatile) : le graphique ci-contre montre la distribution de probabilité de la production éolienne en Allemagne [en abscisse : production éolienne en % de la charge maximale du réseau ; en ordonnée : fréquence relative (nombre de valeurs au quart d'heure dans l'année)] : on note la concentration des fréquences sur les faibles valeurs de production. RTE publie un graphique similaire dans son rapport sur le Bilan électrique 2012<ref name="R-15">RTE ([[RTE (entreprise)|Réseau de Transport d'Électricité]]), [http://www.rte-france.com/uploads/Mediatheque_docs/vie_systeme/annuelles/Bilan_electrique/RTE_bilan_electrique_2012.pdf ''Bilan électrique 2012''] {{pdf}}, janvier 2013, pages 15-16.</ref>.

Selon l'association VGB, on décompte sur la période 2010-2016 en Allemagne {{nobr|160 épisodes}} de cinq jours consécutifs de production éolienne inférieure à {{unité|5 GW}} (la puissance installée du [[parc éolien]] était de {{unité|26903 MW}} en 2010 et de {{unité|50019 MW}} en 2016), et chaque année a connu des épisodes de vent faible de 10 à {{nobr|14 jours}} consécutifs<ref name="VGB27062017"/>. Une étude de la société Energy Brainpool pour le compte de Greenpeace confirme : sur la période 2006-2016, elle identifie tous les deux ans au moins un épisode de deux semaines de vent faible<ref name="Brainpool2017">{{de}} [https://blog.energybrainpool.com/neue-studie-versorgungssicherheit-in-einer-kalten-dunkelflaute-ist-klimaneutral-und-zu-adaequaten-kosten-moeglich/ Neue Studie: Versorgungssicherheit in einer kalten Dunkelflaute ist klimaneutral und zu adäquaten Kosten möglich], Energy Brainpool, 29 juin 2017.</ref>.
{{clr}}
<gallery caption="Production d'électricité allemande du 15 au 18 juin 2013" mode="packed">
Germany Electricity Generation-2013-06-16.png|Les 15 et 16 juin.
Germany Electricity Generation-2013-06-18.png|Les 17 et 18 juin.
</gallery>
{{center|{{smaller|Les deux graphiques ci-dessus présentent la production d'électricité allemande sur quatre jours de {{date|juin 2013}}<br>(mois où le solaire atteint son rendement maximal) :<br>solaire en jaune, éolien en bleu, le reste en rouge. On note la forte irrégularité de l'éolien, entre autres pendant les journées des 17 et {{date|18 juin}}.}}}}

Il est nécessaire de disposer de [[Production acheminable|moyens de production modulables]]{{Combien|date=mars 2022}} ([[Cycle combiné|cycles combinés gaz]], [[Énergie hydroélectrique#Classement par type de fonctionnement|hydraulique de lac]]{{etc.}}), en plus de ceux destinés à compenser les variations de la demande, pour compenser la baisse de puissance des éoliennes lorsque le vent faiblit.

Les données détaillées de RTE (eCO2mix)<ref name="eCO2mix2012">[http://www.rte-france.com/uploads/media/pdf_zip/eco2mix/eCO2mix_RTE_Annuel-Definitif_2012.zip Fichier des données définitives 2012] {{xls}}, eCO2mix ([[RTE (entreprise)|RTE]]) (consulté le 20 septembre 2013).</ref> permettent de constater qu'en 2012, la puissance produite par le parc éolien français varie de {{unité|50 MW}} (0,7 % de sa puissance installée totale) à {{unité|6198 MW}} (87 %) ; 21,3 % des puissances instantanées observées sont inférieures à 10 % de la puissance installée ; les moyennes journalières varient de {{unité|199 MW}} (15 novembre), soit 2,7 % du total installé, à {{unité|5207 MW}} (27 décembre), soit 69,5 % du total installé ; les moyennes hebdomadaires varient de {{unité|741 MW}} (semaine 9 : 11 %) à {{unité|4341 MW}} (semaine 52 : 58 %).

[[Fichier:Prod éol+nucl FC.jpg|vignette|centre|redresse=1.75|Productions éolienne et nucléaire françaises (facteur de charge), semaine la moins ventée (du {{date|27|2|2012-}} au {{date|4|3|2012}}) et semaine la plus ventée (du {{date-|24|12-|2012-}} au {{date|30|12|2012}})<br>Source : base eCO2mix ([[RTE (entreprise)|RTE]])<ref name="eCO2mix2012"/>.]]
Les graphiques ci-dessus présentent les productions éolienne et nucléaire (en pour cent de leur puissance installée respective, afin de faciliter la comparaison des profils de ces deux énergies) sur ces deux semaines extrêmes :

Graphique de gauche : semaine 9, celle de la plus faible production éolienne en 2012<ref name="eCO2mix2012"/> ; faits marquants :
* faiblesse de la production éolienne (moyenne hebdomadaire : 11 % de la puissance installée ; moyennes journalières entre 4,5 et 6,4 % sur les quatre jours les moins ventés) ;
* dynamique très forte de la remontée du dernier jour : l'éolien passe de {{unité|817 MW}} à {{heure|3}} à {{unité|4050 MW}} à {{heure|21}}, soit {{unité|+3233 MW}} en {{heure|18}}, à peu près l'équivalent de la puissance des trois principales centrales de [[pompage-turbinage]] françaises ;
* constance de la production nucléaire : le taux d'utilisation fluctue très peu, à part un léger fléchissement sur les derniers jours du fait de l'arrêt d'une tranche ({{nobr|Blayais 1}}) et de légères modulations pour suivi de charge en heures creuses de week-end ; le taux d'utilisation global de 82,5 %<ref name="eCO2mix2012"/> s'explique par les arrêts de tranches<ref group=alpha>Pendant cette semaine 9, six réacteurs nucléaires étaient à l'arrêt pour rechargement et maintenance : Chooz 2, Cattenom 1, Dampierre 2, Gravelines 1 et 4, Fessenheim 2, plus Blayais 1 à partir du 2 mars.</ref>{{,}}<ref name="arrtr"/>.

Graphique de droite : semaine 52, celle de la plus forte production éolienne en 2012<ref name="eCO2mix2012"/> ; faits marquants :
* niveau élevé de la production éolienne (moyenne hebdomadaire : 57,9 % de la puissance installée ; la moyenne journalière du jour de Noël atteint même 62,8 %, presque égale à celle du nucléaire : 65,3 % ;
* très forte irrégularité de cette production, qui varie de {{unité|1889 MW}} (28 décembre à {{heure|6|30}}) à {{unité|6198|MW}} (27 décembre à {{heure|15|30}}) ; entre ces deux extrêmes, la production chute de {{unité|4309 MW}} (−70 %) en {{heure|15}} ;
* profil beaucoup plus régulier de la production nucléaire, bien qu'il soit nettement plus fluctuant que dans le graphique de gauche, du fait que, cette semaine de fêtes de fin d'année étant une période de faible demande<ref group=alpha>{{unité|56044 MW}} en moyenne contre {{unité|72775 MW}} en {{nobr|semaine 50}}, soit 23 % de moins.</ref>, le nucléaire et les énergies fatales (hydraulique au fil de l'eau, éolien et solaire) suffisent à couvrir la consommation, si bien que le nucléaire est contraint d'effectuer un suivi de charge (modulation de sa puissance en fonction de la demande, d'où le faible taux d'utilisation moyen hebdomadaire : 74,5 %<ref name="eCO2mix2012"/>{{,}}<ref group=alpha>Pendant la semaine 52, trois |réacteurs nucléaires sont à l'arrêt pour rechargement et maintenance : {{nobr|Gravelines 6}}, {{nobr|Nogent-sur-Seine 2}} et {{nobr|Cattenom 2}}.</ref>{{,}}<ref name="arrtr">[http://www.asn.fr/index.php/content/view/full/1526//%28offset%29/20 Arrêts de réacteurs], [[Autorité de sûreté nucléaire|ASN]] (consulté le 4 septembre 2013).</ref>.

Les variations de puissance dues aux « sautes de vent » ne sont pas seulement caractérisées par leur fréquence et leur amplitude, mais aussi par leur [[Pente (mathématiques)|pente]] souvent abrupte, comme on le voit sur les graphiques ci-dessus ; les [[Stabilité des réseaux électriques|automatismes de régulation du réseau]] doivent faire notamment appel, pour compenser ces variations, à la [[Réserve de puissance|réserve tournante]] et aux moyens de production les plus souples : centrales de [[pompage-turbinage]] et [[Turbine à gaz|turbines à combustion]]. Les échanges internationaux apportent également des opportunités de régulation, à condition que les excédents, ou déficits, ne se produisent pas simultanément dans la plupart des pays voisins. En dernier recours, il arrive que la seule solution en cas de trop forte production éolienne soit d'arrêter une partie des éoliennes : l'ADEME explique que les techniques récentes de contrôle des centrales éoliennes permettent de réguler la puissance injectée sur le réseau afin d'en assurer l'équilibre ; lorsqu'on voit dans un parc éolien un ou plusieurs aérogénérateurs à l'arrêt, il ne s'agit pas toujours d'une panne, ou d'un arrêt pour entretien, mais éventuellement d'un arrêt volontaire pour raison de gestion du réseau<ref name="A-9">[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]], [http://ademe.typepad.fr/files/guide_ademe_energie_eolienne.pdf Dans l'air du temps, l'énergie éolienne] {{pdf}} (consulté le 30 septembre 2013), {{p.}}9.</ref>.

Une étude rédigée en 2013 par deux chercheurs du [[Centre international de recherche sur l'environnement et le développement]] (CIRED) pour le débat sur la [[transition énergétique]] relate que {{Citation|dans les petits systèmes comme le Danemark ou l'Irlande, les chroniques de vent montrent que la variation peut dépasser occasionnellement 15–20 % de la puissance installée en {{heure|1}} et atteindre 90 % de la puissance installée en {{heure|12}}. C'est en particulier le cas lors des épisodes de vent très fort, qui impliquent un arrêt de sécurité des éoliennes, mais dont on sait mal prédire l'heure d'arrivée et l'ampleur sur le territoire.}} Ainsi, le {{date|11 novembre 2010}} la production éolienne danoise s'est arrêtée complètement en moins d'une heure et n'a redémarré que deux heures plus tard<ref name="CIRED">{{Lien web|url= http://www.ceem-dauphine.org/assets/wp/pdf/CEEM_Working_Paper_11-Renaud_CRASSOUS_et_Fabien_ROQUES.pdf |format=pdf |titre= Les coûts associés à l'insertion des ENR intermittentes dans le système électrique – Une revue de la littérature|date= décembre 2013|consulté le= 2016-9-28}} (voir page 7).</ref>.

Selon une étude de l'association internationale de producteurs d’électricité VGB PowerTech, publiée en juin 2017, les centrales de [[pompage-turbinage]] allemandes totalisent une puissance installée de {{unité|7 GW}} et peuvent produire environ {{unité|0.04 TWh}} à chacun de leurs cycles quotidiens ; pour pouvoir compenser une période de deux semaines de vent faible (anticyclone hivernal), il faudrait {{Nombre|17500 centrales}} de pompage-turbinage de {{unité|200 MW}}. Quant à la solution [[Conversion d'électricité en gaz|''power to gas'']] - ''gas to power'', son rendement global n'est que de 20 %, si bien que l'électricité produite coûterait cinq fois plus cher que l'énergie éolienne de départ, déjà quatre fois plus coûteuse que le prix du marché<ref name="VGB27062017">{{de}} [https://www.vgb.org/studie_windenergie_deutschland_europa_teil1.html?dfid=84459 VGB-Studie: Windenergie in Deutschland und Europa - Teil 1: Entwicklungen in Deutschland seit dem Jahr 2010], VGB, 27 juin 2017.</ref>.

La deuxième partie de ladite étude, publiée en novembre 2018, analyse les données de production éolienne des 18 principaux pays européens dotés d'éoliennes et en conclut qu'il n'existe quasiment pas de foisonnement entre pays, le régime des vents étant fortement corrélé sur l'ensemble de l'Europe. La puissance garantie est estimée à seulement 4 à 5 % de la puissance totale du parc éolien européen. En conséquence, ce parc requiert un ''backup'' (moyen de production alternatif pour les périodes où l'éolien n'est pas disponible) de près de 100 %. Ce ''backup'' ne peut actuellement reposer que sur les centrales conventionnelles (à combustibles fossiles ou nucléaires)<ref name="VGB1120218">{{de}} [https://www.vgb.org/studie_windenergie_deutschland_europa_teil2.html?dfid=93715 Windenergie in Deutschland und Europa. Status quo, Potenziale und Herausforderungen in der Grundversorgung mit Elektrizität - Teil 2: Europäische Situation im Jahr 2017], VGB, 13 novembre 2018.</ref>.

==== Facteur de charge ====
{{Article détaillé|Facteur de charge (électricité)}}
La puissance est représentative du maximum de production possible, mais l'énergie produite dépend de nombreux autres paramètres comme la force du vent ou les opérations de maintenance nécessaires. Le facteur de charge, rapport entre la production effective et la production maximale théorique, est couramment utilisé comme indicateur de l'énergie produite par une installation électrique. Le parc éolien a ainsi, en moyenne, un facteur de charge de 24 % en Europe en 2019 (38 % en mer), les nouveaux modèles d'éoliennes atteignant 30-35 % (respectivement 35-55 % en mer)<ref name="Windeurope2019p18">{{en}} [https://windeurope.org/wp-content/uploads/files/about-wind/statistics/WindEurope-Annual-Statistics-2019.pdf ''Wind energy in Europe in 2019''] {{pdf}}, [[WindEurope]], février 2020, p. 18.</ref> ; le solaire photovoltaïque avoisine 10 % en 2008<ref>{{en}} [http://epp.eurostat.ec.europa.eu/cache/ITY_OFFPUB/KS-PC-10-001/EN/KS-PC-10-001-EN.PDF Energy - Yearly statistics 2008] {{pdf}}, [[Eurostat]], p. 12-13 pour l'Europe et 152-153 pour la France.</ref> ; le nucléaire 80 % en moyenne, 73 % en France en 2012<ref name="RTE2012">[http://www.rte-france.com/uploads/Mediatheque_docs/vie_systeme/annuelles/Bilan_electrique/RTE_bilan_electrique_2012.pdf ''Bilan électrique 2012''] {{pdf}}, [[RTE (entreprise)|RTE]], janvier 2013, {{p.}}7, 15-16, 22-23.</ref>.

Plus précisément, le facteur de charge moyen de l'éolien est de :
* 21,6 % à 26,3 % en France métropolitaine selon les années<ref name="RTEFCTCC">[https://opendata.reseaux-energies.fr/explore/dataset/fc-tc-regionaux-annuels-enr/table/?disjunctive.region&sort=annee Facteur de charge et taux de couverture régionaux annuels EnR], RTE, OpenData.</ref> ; ce facteur de charge varie très fortement au cours de l'année : en 2020, la puissance éolienne a atteint son maximum à {{unité|13409 MW}} le {{date|10 février}} à 18 h, avec un facteur de charge de 80,1 % ; son minimum a été observé à {{unité|124 MW}} le {{date|24 avril}} à 11 h. La puissance moyenne mensuelle observée a varié de {{unité|2713 MW}} en août à {{unité|8342 MW}} en février, alors que la puissance installée atteignait {{unité|17616 MW}} fin 2020 ; le taux d'utilisation de cette puissance (puissance moyenne/puissance nominale) a été en moyenne de 26,35 % en 2020, en hausse de 7 % par rapport 2019 ; sa moyenne a varié de 15,8 % en août à 49,8 % en février, et sa valeur maximale mensuelle de 51,2 % en juillet à 80,1 % en février<ref name="RTEBilélec2020">[https://bilan-electrique-2020.rte-france.com/production-eolien/# Bilan électrique 2020 - Production d'électricité d'origine éolienne - La production éolienne en détail], RTE, 3 mars 2021.</ref> ;
* 20,7 % en Allemagne en 2015 pour l'éolien terrestre, mais 36,9 % pour l'éolien en mer du Nord et 50,2 % en mer Baltique<ref>{{Lien web |langue=de |url=https://www.bdew.de/internet.nsf/res/4A5D437AB754A529C125817C00323A64/$file/Awh_20170710_Erneuerbare-Energien-EEG_2017.pdf |format=pdf |titre=Erneuerbare Energien und das EEG: Zahlen, Fakten, Grafiken (2017) |auteur=BDEW|année=2017|mois=juillet|jour=10|éditeur=BDEW|page=24}}.</ref> ;
* au Royaume-Uni en 2020 : 28,1 % pour l'éolien terrestre et 45,7 % pour l'éolien en mer, mais en 2016 : 23,6 % et 36 %<ref>{{en}} [https://assets.publishing.service.gov.uk/government/uploads/system/uploads/attachment_data/file/822656/DUKES_6.5.xls DUKES 6.5 : Load factors for renewable electricity generation], [[Département des Affaires, de l'Énergie et des Stratégies industrielles]], consulté le 12 novembre 2021.</ref> ;
* 36,1 % en 2022 aux États-Unis, 34,4 % en 2021 et 35,3 % en 2020<ref>{{lien web |langue=en |titre=Electric Power Monthly, February 2023|url=https://www.eia.gov/electricity/monthly/archive/february2023.pdf |format=pdf |éditeur=[[Energy Information Administration]], dépendant du [[département de l'Énergie des États-Unis]] |passage=190|date=février 2023 |consulté le=25 mars 2023 }}.</ref>. On remarque que les parcs éoliens en mer ont un facteur de charge beaucoup plus élevé que les parcs terrestres.

Les Anglo-Saxons utilisent parfois un concept légèrement différent du facteur de charge (''{{langue|en|capacity factor}}'') : le ''{{langue|en|load factor}}'', qui est le rapport « puissance moyenne / puissance maximale observée » ; la puissance maximale étant toujours inférieure à la puissance installée, le ''{{langue|en|load factor}}'' est toujours supérieur au facteur de charge. Voici ses valeurs en 2012 pour six pays européens<ref>{{en}} Paul-Frederik Bach, [http://pfbach.dk/firma_pfb/statistical_survey_2012.pdf Wind Power in Denmark, Germany, Ireland, Great Britain, France and Spain - Statistical Survey 2012] {{pdf}}, {{p.}}2 (consulté le 7 octobre 2013).</ref> :
* Espagne : 0,33 ;
* Danemark : 0,31 ;
* Irlande : 0,31 ;
* Royaume-Uni : 0,29 ;
* France : 0,27 ;
* Allemagne : 0,22.

Les facteurs de charge varient fortement d'une année à l'autre : en 2021, dans une bande s'étendant de l'Irlande à la Tchéquie en passant par le Royaume-Uni et l'Allemagne, les vitesses de vent ont été jusqu'à 10 % inférieures à la moyenne enregistrée sur la période de référence 1991-2020. Le facteur de charge annuel a baissé de 12,8 % en Irlande, 11,2 % au Royaume-Uni, 9,2 % en Allemagne, 9,1 % au Danemark, 8,8 % aux Pays-Bas, 7,4 % en Pologne, 5,8 % en Belgique, 2,7 % en France. Par contre, il a augmenté dans quelques pays du sud : +3,3 % en Espagne, +2,2 % en Italie, +8,9 % en Grèce. Le GIEC envisage une baisse de la vitesse moyenne du vent sur l'Europe de 6 à 8 % à l'horizon 2050<ref>[https://www.lesechos.fr/monde/europe/comment-la-baisse-des-vents-contrarie-leolien-1805514 Comment la baisse des vents contrarie l'éolien], ''[[Les Échos]]'', 22 septembre 2022.</ref>.

==== Intermittence du vent ====
Le plus grand problème de l'énergie éolienne est son caractère intermittent et [[aléa]]toire<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Rajesh G. |nom1=Kavasseri |prénom2=Radhakrishnan |nom2=Nagarajan |titre=A Multifractal Description of Wind Speed Records |périodique=Chaos, Solitons & Fractals |volume=24 |numéro=1 |date=2005-4 |doi=10.1016/j.chaos.2004.09.004 |lire en ligne=https://arxiv.org/abs/cond-mat/0411534 |consulté le=2 janvier 2019 |pages=165–173}}.</ref>{{,}}{{Note|texte=L'[[négawatt|association négaWatt]] estime qu'à l'échelle de temps de l'ordonnancement d'un réseau électrique, la météo est suffisamment sûre pour que la ressource soit prévisible<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Les énergies renouvelables sont-elles intermittentes ? |url=https://decrypterlenergie.org/les-energies-renouvelables-sont-elles-intermittentes-2 |auteur institutionnel=[[négawatt|Association négaWatt]] |site=Décrypter l'énergie |consulté le=2 janvier 2019}}.</ref>.|groupe=alpha}} : elle n'est pas produite à la demande, mais selon les conditions [[Météorologie|météorologiques]].

Une éolienne produit en moyenne 25 % de sa puissance nominale, du fait des variations du vent<ref group=alpha name="FacteurCharge">Voir la section [[#Facteur de charge|Facteur de charge]].</ref>, et n'est pas capable d'[[Production acheminable|adapter sa production à la demande]]. La plupart du temps, la nécessité de [[Ajustement offre-demande d'électricité|répondre instantanément à la demande électrique]], du fait de l'absence de [[stockage de l'énergie]] à grande échelle, oblige à coupler un parc éolien avec des sources d'électricité [[Production acheminable|modulables]] fonctionnant avec un [[combustible fossile]] ([[Centrale thermique#Centrales au charbon|centrales au charbon]] ou [[Centrale thermique#Centrales au gaz|au gaz]]) ou à l'[[énergie hydraulique]] ([[Énergie hydroélectrique#Centrales hydroélectriques|barrages]]){{Référence nécessaire|date=avril 2024}}. Les éoliennes sont ainsi parties intégrantes d'un [[réseau électrique]] qui fait généralement appel, pour compenser leurs périodes de production insuffisante, à des [[Centrale électrique|centrales électriques]] émettant du [[dioxyde de carbone]] et des [[Pollution de l'air|polluants atmosphériques]].

Une alternative aux centrales d'appoint, du moins pour pallier les variations de la production éolienne à court terme, peut être le stockage de l'énergie en périodes excédentaires, laquelle est restituée en période de creux. Cette solution est déjà employée au moyen de stations de [[pompage-turbinage]] (STEP), mais les sites d'implantation économiquement viables de tels ouvrages sont rares (la France ne possède ainsi que sept STEP, d'une puissance cumulée de {{unité|7 GW}}, soit environ 5 % de son parc de {{unité|130 GW}}). Les autres techniques de stockage ne sont encore, en 2018, ni suffisamment performantes ni économiques pour résoudre le problème{{Note|texte=[[Steven Chu]], prix Nobel de physique et le député allemand [[Hermann Scheer]], père de l'[[Agence internationale pour les énergies renouvelables]] (IRENA)<ref>{{Ouvrage |langue=en |titre=The long road to IRENA |sous-titre=From the Idea to the Foundation of the International Renewable Energy Agency |année=2009 |pages totales=137 |format=pdf |isbn= |lire en ligne=https://www.eurosolar.de/de/images/TEXTEMEDIEN/Buecher/IRENA_Long_Road_Book.pdf |consulté le=29/09/2019 |éditeur=[[Eurosolar]]}}.</ref>, soutiennent que les progrès du stockage de l'énergie permettront à terme de réduire le problème de l'intermittence de la ressource éolienne, grâce à des techniques comme le pompage-turbinage ou le stockage chimique, à un classique problème de volume de stock{{refnec|date=septembre 2019}}.|groupe=alpha}}.

[[François Lempérière]], expert en [[Énergie renouvelable|énergies renouvelables]], propose une variante des STEP dont les réservoirs amonts seraient construits près des côtes, voire dans des atolls artificiels cernés de digues de {{unité|50 m}} de haut, la mer proche constituant alors le second réservoir<ref>{{Article |langue=fr |auteur=François Lempérière |titre=Cinq fois plus d’énergie et moins d’effet de serre |périodique=[[Association des anciens élèves et diplômés de l'École polytechnique#La Jaune et la Rouge|La Jaune et la Rouge]] |date=mai 2008 |lire en ligne=https://www.lajauneetlarouge.com/article/cinq-fois-plus-d%25E2%2580%2599energie-et-moins-d%25E2%2580%2599effet-de-serre |numéro=635 |consulté le=22 janvier 2019}}, également [http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http%3A%2F%2Fwww.hydrocoop.org%2Fcinq_fois.doc Archive du 8 mars 2013] sur hydrocoop.org{{doc}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |nom1=Claude Birraux |auteur2=Christian Bataille |auteur institutionnel=[[Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques]] |titre=L'évaluation de la stratégie nationale de recherche en matière d'énergie |éditeur= |date=3 mars 2009 |passage=75 |isbn= |lire en ligne=http://www.senat.fr/notice-rapport/2008/r08-238-notice.html |consulté le=22 janvier 2019}}.</ref>.

Dans les années 2000, la société [[Equinor|Statoil]] exploite sur l'île d'[[Utsira]] une centrale éolienne qui fournit une ressource électrique stable pour dix logements, même en cas de calme plat, grâce à un stockage chimique : l'énergie excédentaire sert à produire de l'hydrogène par [[électrolyse]] et, en cas de temps calme, une génératrice à gaz adaptée pour utiliser de l'hydrogène prend le relais. Une [[pile à combustible]] est également utilisée pour reconvertir l'énergie chimique en électricité, mais la technologie n'est pas encore assez mature pour une utilisation non expérimentale dans un site isolé. Un projet de plus grande taille est alors en cours pour les [[îles Féroé]]. D'après [[Equinor|Statoil]] en 2007, le coût du kWh de ce type de centrale en site isolé devait être compétitif par rapport à une centrale Diesel moins de dix ans plus tard<ref>{{Lien archive|horodatage archive= 20091107025407|langue= en|url= http://www.statoil.com/en/NewsAndMedia/Multimedia/features/Pages/HydrogenSociety.aspx|titre= The first hydrogen society|site= statoil.com|date= 2007-11-28}}.</ref>. Pour les tenants de l'[[économie hydrogène]] tels l'économiste [[Jeremy Rifkin]], les énergies renouvelables comme le vent ne doivent d'ailleurs être considérées que comme des sources d'hydrogène, le problème de leur absence de souplesse n'intervenant alors plus sur la consommation finale.

L'Allemagne, qui a significativement investi dans l'énergie éolienne, rencontre des difficultés : son réseau éolien, bien que réparti sur tout son territoire et donc affranchi d'effets purement locaux, peut passer de 0 à 100 % de ses capacités en l'espace de quelques jours (par exemple sur le réseau de la société [[E.ON]]{{référence nécessaire}}). Lors de la [[canicule européenne d'août 2003]], la capacité des éoliennes est tombée à moins du vingtième ({{frac|1|20}}) de sa valeur nominale<ref>[http://www.industrie.gouv.fr/energie/electric/canicule2003.htm « Notre système électrique à l'épreuve de la canicule »], sur industrie.gouv.fr, non trouvé le 20 septembre 2013</ref>. L'Allemagne a alors dû importer une quantité d'électricité équivalente à deux tranches nucléaires de {{unité|1 GW}}<ref>[http://www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/pdf/elec-pol-energetique.pdf France. Direction générale de l'énergie et des matières premières. Observatoire de l'énergie. 2006. ''Électricité et politique énergétique : spécificités françaises et enjeux dans le cadre européen''] {{pdf}} : à la figure 7, le pic de {{nobr|5 [[Kilowatt-heure|TWh]]}} en 2003 est nettement visible, qui correspond à l'énergie fournie par deux tranches de {{Unité|1000|MW}} pendant deux mois.</ref>. Le même phénomène a été observé durant la {{Lien|fr=vague de chaleur nord-américaine de 2006|lang=en|trad=2006 North American heat wave}} ; la production réelle des {{Unité|2500 MW}} de capacités nominales en énergie éolienne de Californie était, elle aussi, inférieure au vingtième ({{frac|1|20}}) de cette valeur lors des pics de demande<ref>{{en}} EnergyPulse, « [http://www.energypulse.net/centers/article/article_display.cfm?a_id=1332 Wind Generation's Performance during the July 2006 California Heat Storm] », sur energypulse.net</ref>.

Si la production des éoliennes baisse considérablement durant les périodes de canicule, le même problème est observé durant les jours les plus froids de l'année dont les conditions météorologiques générales sont caractérisées par la faiblesse des vents. Cette absence de production est d'autant plus préoccupante qu'elle est liée aux pics de consommation énergétique dus aux besoins de chauffage. Selon le cabinet en ingénierie [[Mott MacDonald]] en 2010, {{Citation|les conditions météorologiques britanniques en hiver conduisent souvent à une combinaison de temps froid avec très peu de vent, rendant les parcs éoliens incapables de rivaliser avec d'autres formes d'énergie lorsque la demande est à son plus haut »}}<ref name="CO2 éolien">Audrey Garric, [https://www.lemonde.fr/planete/article/2012/01/10/les-eoliennes-accroissent-elles-les-emissions-de-co2_5982043_3244.html Les éoliennes accroissent-elles les émissions de {{CO2}} ?], blog, ''[[Le Monde]]'', 10 janvier 2012.</ref>.

Les pays les plus dépendants de l'énergie éolienne (Allemagne, Danemark{{etc.}})<ref group=alpha>Voir la section [[#Données de synthèse mondiale|Données de synthèse mondiale]] et l'article [[Énergie éolienne en Europe]].</ref> pallient l'intermittence avec des [[Centrale thermique|centrales thermiques]] et avec l'[[Marché de l'électricité|importation d'électricité]] produite par d'autres pays, notamment l'[[Industrie nucléaire en France|électro-nucléaire français]] et l'[[Énergie en Norvège#Hydroélectricité|hydraulique norvégienne]]<ref>[http://www.actualites-news-environnement.com/20532-energie-eolienne-voie-energetique-avenir.html L'énergie éolienne, une voie énergétique d'avenir ?], sur actualites-news-environnement.com, 18 mai 2009.</ref>. Ainsi, par exemple, bien que le Danemark soit le pays où l'énergie éolienne est la plus développée{{refnec|date=novembre 2021}}, ses émissions de {{CO2}} par kWh et par habitant étaient en 2007 les onzièmes plus élevées d'Europe<ref>[http://www.statistiques-mondiales.com/ue_co2.htm Émissions 2007 de {{CO2}} dans l'Union européenne], sur statistiques-mondiales.com</ref>{{,}}<ref>[https://appsso.eurostat.ec.europa.eu/nui/show.do?dataset=env_ac_ainah_r2&lang=fr « Compte d'émissions atmosphériques par activité de la NACE Rév. 2 »], [[Eurostat]] (consulté le 29 septembre 2019) : sélectionner « Production et distribution d'électricité, de gaz et de vapeur et d'air conditionné » et « kilogrammes par personne ».</ref>. La production d'électricité s'y fait essentiellement par le biais de centrales thermiques au charbon, qui émettent de très gros volumes de {{CO2}}. Des conclusions du même type, pourraient s'appliquer à la [[Énergie en Belgique|Belgique]], troisième pays le plus dépendant de l'énergie nucléaire dans le monde (55 % de la production d'électricité) après la France et à la Lituanie, qui affiche des émissions de gaz à effet de serre ''{{langue|lat|per capita}}'' de 16 % supérieures à celles du Danemark<ref>[https://www.eea.europa.eu/publications/eea_report_2007_5/Greenhouse_gas_emission_trends_and_projections_in_Europe_2007.pdf ''Greenhouse gas emission trends and projections in Europe 2007''] {{pdf}}, sur [[Europa (portail web)|Europa]].</ref>.

Le {{date|12 décembre 2022}}, une vague de froid s'abat sur l'Europe. Or, les faibles vents font chuter la part de la production éolienne à seulement 3,7 % de la production électrique du Royaume-Uni, contre 28 % en moyenne depuis le début de l'année. Les prix de l'électricité au Royaume-Uni atteignent des niveaux records, à {{nobr|675 livres}} le mégawattheure, selon les données d'Epex Spot. À l'heure de pointe, entre {{heure|17}} et {{heure|18}}, le mégawattheure s'échange même à un record historique de {{unité|2586 livres}}. La direction de [[National Grid]] a averti dès octobre du risque de coupures d'électricité entre {{heure|16}} et {{heure|19}} en janvier et {{date|février 2023}} en cas de combinaison entre une vague de froid, de faibles vents et des restrictions d'exportations depuis la France, la Belgique et les Pays-Bas<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/grand-froid-vent-faible-les-prix-de-lenergie-flambent-en-grande-bretagne-1888463 Grand froid, vent faible : les prix de l'énergie flambent en Grande-Bretagne], ''Les Échos'', 12 décembre 2022.</ref>.

==== Prévisibilité ====
La production éolienne peut être prévue avec une assez bonne précision ([[écart-type]] de 3 % à l'échéance d'une heure et de 7 % à l'échéance de {{heure|72}} sur l'ensemble de la France ; à la maille d'un parc éolien, l'écart-type atteint 15 % en moyenne, avec une disparité importante selon la topographie locale) grâce à des modèles informatiques croisant les prévisions météorologiques détaillées par régions avec la localisation des parcs éoliens. En France, le modèle Préole de [[RTE (entreprise)|RTE]] effectue ces calculs à partir des prévisions de [[Météo-France]] à trois jours. Cela permet d'anticiper les mesures d'adaptation à prendre pour compenser les variations de la production éolienne<ref>[http://www.rte-france.com/fr/nous-connaitre/espace-presse/dossiers-de-presse/rte-met-en-service-un-nouveau-dispositif-de-prevision-de-l-energie-eolienne-et-photovoltaique-3 RTE met en service un nouveau dispositif de prévision de l'énergie éolienne et photovoltaïque], [[RTE (entreprise)|RTE]], 30 novembre 2009 (consulté le 6 octobre 2013), {{p.|19}}.</ref>.

=== Intégration au réseau ===
[[Fichier:Foisonnement éolien Europe.png|vignette|Exemple de l'impact du foisonnement éolien en Europe en 2012 : la puissance moyenne minimale disponible en France est plus faible sur chaque intervalle de temps que la puissance moyenne minimale disponible dans six pays européens (Allemagne, Danemark, Espagne, France, Irlande et Royaume-Uni).]]

Selon certains spécialistes, il serait possible d'intégrer jusqu'à 20 % d'énergie éolienne, sans surcoût important, car les réseaux électriques sont par nature voués à gérer la régulation d'une offre et d'une demande fluctuantes. Avec ou sans éolien, des unités de réserves sont de toute façon nécessaires. L'irrégularité de la production éolienne nécessite néanmoins un accroissement de cette réserve, dès lors que l'éolien représente une part significative de la production. Le rapport de 2009 « Le Pari de l'éolien »<ref>{{Lien web |url=https://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/094000581/index.shtml |titre=Le pari de l'éolien |site=[[La Documentation française]] |auteur institutionnel=[[Centre d'analyse stratégique]] |date=décembre 2009 |consulté le=23 janvier 2019}}.</ref> mentionne : {{citation|RTE ne semble pas s'inquiéter de l'intégration de la production éolienne sur le réseau dans un avenir proche : il prévoit des capacités de réserves afin de compenser tout aléa, qu'il soit d'origine climatique (pour l'éolien ou le petit hydraulique) ou dû à une panne de centrales, à hauteur de deux centrales nucléaires}}.

Aussi les coûts liés à l'intermittence doivent-ils prendre en compte la capacité d'intégration à un réseau déjà équipé pour gérer la variabilité de la demande et les risques de pannes ou d'indisponibilité des grosses unités classiques. La multiplicité des sources éoliennes peut sembler éviter l'inconvénient des grosses unités classiques, dont la panne subite peut amener à mobiliser plusieurs unités de réserves ; cependant, les variations des vents peuvent affecter un grand nombre d'éoliennes simultanément, annulant le bénéfice espéré du {{page h'|foisonnement}} : l'indisponibilité simultanée de l'ensemble des éoliennes lors d'une période anticyclonique est bien plus difficile à gérer que la perte d'un réacteur nucléaire. Enfin, l'intégration à un large réseau permettant des équilibrages, jusqu'à un taux d'environ 20 % d'éolien, permet de pallier partiellement l'impossibilité du stockage de masse<ref>Brendam Fox, ''Énergie éolienne et intégration au réseau'', Dunod, ''L'Usine nouvelle'', Paris, 2009.</ref>.

=== Transformation et stockage de l'énergie éolienne ===
{{Article détaillé|Stockage de l'énergie}}
L'énergie éolienne est par essence une énergie intermittente. Elle n'est prévisible que dans la limite des prévisions météorologiques et ne peut être stockée sous sa forme primaire.

Les partisans des énergies renouvelables voient dans le mix énergétique, combinant éolien, solaire et géothermie, dans le stockage de l'énergie et les économies d'énergie, des solutions pour pallier les problèmes d'intermittence de l'éolien.

L'université de Kassel a créé une centrale virtuelle d'électricité 100 % renouvelable. Elle combine les deux énergies intermittentes éolienne et solaire, ainsi que deux énergies non intermittentes, l'[[énergie hydroélectrique]] et le [[biogaz]], permettant de stocker de l'énergie en cas de surplus, de prendre le relais en l'absence de vent ou de soleil et de réaliser l'appoint<ref>{{en}} The Combined Power Plant, « [http://www.kombikraftwerk.de/index.php?id=27 Université de Kassel Combined power plant] »</ref>{{,}}<ref>{{en}} The Combined Power Plant video, « [https://www.youtube.com/watch?v=tR8gEMpzos4 Université de Kassel Combined power plant video] »</ref>.

Combiner plusieurs sources renouvelables d'électricité (éolien, photovoltaïque, marémotrice et hydroélectricité) via un « [[Réseau électrique intelligent|réseau intelligent]] » (''{{langue|en|smart grid}}'') pourrait atténuer les problèmes posés par l'intermittence de chaque source prise individuellement<ref>J. L. Bal et C. Philibert, « Les caractéristiques des énergies intermittentes électriques sont-elles problématiques ? Les particularités techniques du solaire et de l'éolien », ''Responsabilité et environnement'', 1, 2013, p. 8-15 ([http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=RE_069_0008 résumé]).</ref>.

==== Stockage hydraulique ====
Une méthode utilisée pour exploiter et stocker les productions excédentaires des éoliennes consiste à les coupler avec des techniques de [[pompage-turbinage]] au sein de [[centrale hydro-éolienne|centrales hydro-éoliennes]]. Cette technique est à la fois la plus simple et la plus prometteuse après le simple couplage à un potentiel hydraulique supérieur ou égal au potentiel éolien, comme c'est le cas dans le partenariat Danemark-Norvège-Suède<ref>{{en}} [https://ens.dk/sites/ens.dk/files/Globalcooperation/security_of_electricity_supply_in_denmark.pdf Security of electricity supply in Denmark], [[Energinet.dk]], 2015, {{p.|11, 12, 17}}.</ref>.

==== Stockage par transformation ====
Aux États-Unis, une entreprise conçoit de nouvelles éoliennes qui produisent de l'[[air comprimé]] au lieu de l'électricité<ref>[http://www.generalcompression.com/index.html Stockage d'énergie éolienne par compression d'air], sur generalcompression.com</ref>. Dans la nacelle des éoliennes, au lieu d'un alternateur se trouve donc un compresseur d'air. L'air comprimé est stocké et permet de faire tourner un alternateur aux moments où les besoins se font le plus sentir.

Du point de vue du stockage de l'énergie, cette façon de faire impose une conversion d'énergie (de l'air comprimé vers l'électricité, avec un rendement réduit), mais permet de positionner la production électrique lors des [[Pointe de consommation électrique|pics de consommation]] où l'électricité est payée plus cher, avec une conversion de moins que par le processus classique (électricité vers stockage puis stockage vers électricité). Certains pensent même que l'on pourrait utiliser directement l'air comprimé ainsi produit pour alimenter des voitures automobiles propulsées avec ce fluide.

En 2009, les Néerlandais de Dutch Rainmaker ont réalisé une éolienne dont l'énergie est utilisée pour condenser la vapeur d'eau présente dans l'air ambiant. Le premier prototype a ainsi condensé {{unité|500 [[litre|L]]}} d'eau douce en {{heure|24}}.

En 2010, l'institut allemand Fraunhofer annonce avoir réussi à mettre au point un processus de production de [[méthane]] à partir de la production en excès des éoliennes. L'électricité est utilisée pour faire une [[électrolyse de l'eau|électrolyse d'eau]], produisant de l'oxygène (rejeté) et de l'hydrogène. Cet hydrogène est recombiné à du {{CO2}} (sans doute par [[réaction de Sabatier]]) pour produire du méthane, qui est réintroduit dans le circuit de distribution public de gaz naturel. La première partie de cette réaction était déjà utilisée par [[Poul La Cour]] en 1890<ref>{{en}} [http://www.fraunhofer.de/en/press/research-news/2010/04/green-electricity-storage-gas.jsp Storing green electricity as natural gas], [[Institut Fraunhofer]], 5 mai 2010.</ref>.

Une installation industrielle de ce type ({{unité|1 MW}}) est prévue à [[Fos-sur-Mer]]<ref>{{Lien web|titre=GRTgaz va tester à Fos-sur-Mer la production d'hydrogène « renouvelable »|url=https://www.lesechos.fr/24/12/2015/LesEchos/22094-086-ECH_grtgaz-va-tester-a-fos-sur-mer-la-production-d-hydrogene---renouvelable--.htm|site=lesechos.fr|date=2015-12-24|consulté le=2016-05-11}}.</ref>.

Près de Hambourg, [[Siemens Gamesa]] {{langue|en|Renewable Energy}} (SGRE) construit le démonstrateur d'une unité de stockage d'électricité produite par une éolienne ou prise sur le réseau électrique quand la demande est faible : cette électricité, transformée en chaleur, est stockée dans une roche volcanique recouverte de matière isolante ; lorsque le réseau nécessite à nouveau de l'électricité, la chaleur est extraite de la roche et produit de la vapeur qui passe dans une turbine pour produire de l'électricité. Le démonstrateur, d'une capacité de {{unité|30 MWh}}, doit entrer en service en 2019 et est soutenu par le gouvernement allemand<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0600097109953-a-hambourg-de-lenergie-stockee-dans-la-roche-volcanique-2219765.php À Hambourg, de l'énergie stockée dans la roche volcanique], ''[[Les Échos]]'', 7 novembre 2018.</ref>.

=== Répartition géographique et problèmes de réseaux ===
[[Fichier:Windkraftanlagen in Deutschland.png|vignette|droite|Carte des parcs éoliens allemands en 2011 (cercles rouges : > {{unité|30 MW}}, orange : 10 à {{unité|30 MW}} ; jaunes : 3 à {{unité|10 MW}} ; noirs : moins de {{unité|3 MW}}).]]
Les « gisements » éoliens sont des régions plus favorables que d'autres à la production éolienne, parce qu'elles bénéficient de régimes de vent plus constants et plus réguliers. C'est en général le cas des régions côtières et ''a fortiori'' des zones du plateau continental proches des côtes, mais avec de faibles profondeurs d'eau, favorables à la construction de parcs éoliens en mer ; mais les particularités du relief jouent aussi un rôle : ainsi, en France, la vallée du Rhône et le [[Languedoc-Roussillon]] ont des vents très avantageux ([[Mistral (vent)|mistral]] et [[tramontane]]) ; aux États-Unis, le versant est des [[Montagnes Rocheuses]] est très favorable à l'éolien grâce au [[Chinook (vent)|chinook]], et en Chine la province de [[Mongolie-Intérieure]] a des vents très constants.

Les parcs éoliens ont tendance à se concentrer dans ces zones qui permettent d'obtenir des prix de revient plus avantageux ; la contrepartie est une répartition inégale de la production éolienne, qui pose des problèmes de réseaux dès lors que la puissance installée éolienne devient importante ; la construction de nouvelles lignes à très haute tension devient nécessaire pour transporter les excédents de production éolienne (par rapport à la consommation locale) vers les zones de consommation, par exemple en Allemagne des parcs éoliens du nord vers les zones de consommation du sud ([[Bavière]], [[Bade-Wurtemberg]], [[Hesse (Land)|Hesse]]...), ou encore en Chine où le principal obstacle au développement de l'éolien réside dans la difficulté de coordonner la construction des parcs avec celle des lignes THT d'évacuation de leur production ; devant l'ampleur prise par ce problème en 2011, le gouvernement chinois a mis en place en 2012 une nouvelle législation destinée à mieux contrôler le développement de la filière à la suite des excès constatés dans certaines régions riches en vent et désertiques qui avaient multiplié les parcs éoliens sans mettre en place les réseaux de transport nécessaires à l'évacuation de leur production ; la progression de l'éolien en a été nettement ralentie en 2012 ; en 2013, la puissance non raccordée est tombée au-dessous de 20 %, ce qui dénote un net assainissement après le coup de frein donné en 2012<ref name="Baro2013">[http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/stat_baro/observ/baro-jde14_fr.asp Baromètre éolien 2013], [[EurObserv'ER]], février 2014..</ref>.

Le rapport de la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes française]] sur la mise en œuvre par la France du [[Paquet climat-énergie]], publié le {{date|16 janvier 2014}}, fournit un exemple des difficultés posées par l'insuffisance du réseau allemand de très haute tension (THT) pour transporter l'électricité éolienne du nord vers les centres de consommation du sud : cette électricité éolienne en provenance du nord du pays doit emprunter les réseaux polonais et tchèque, exportant ainsi le trop-plein d'énergie intermittente ; en 2011, cette situation a failli entraîner la saturation du réseau électrique tchèque, déclenchant depuis une réelle tension entre les deux pays ; pour éviter le risque d'un « blackout », la République tchèque a averti qu'elle envisageait de pouvoir bloquer tout nouvel afflux d'électricité renouvelable qui ferait courir le risque d'une panne à son réseau ; pour ce faire, l'opérateur du réseau tchèque a décidé la construction d'un transformateur géant près de la frontière, destiné à ne laisser entrer que la quantité de courant que le réseau national peut supporter ; ce transformateur doit entrer en service d'ici 2017 ; la Pologne compte installer des déphaseurs à la frontière avec l'Allemagne, pour ne recevoir que l'électricité qui lui est nécessaire ; le gouvernement allemand a nommé un ambassadeur chargé de ce seul dossier et le parlement allemand a voté en {{date|juillet 2011}} une loi sur l'accélération du développement des réseaux, censée ramener de dix à quatre ans le délai de mise en place des nouvelles lignes THT Nord-Sud<ref>[http://www.ccomptes.fr/Publications/Publications/La-mise-en-aeuvre-par-la-France-du-Paquet-energie-climat La mise en œuvre par la France du Paquet énergie-climat], [[Cour des comptes (France)|Cour des Comptes]] (consulté le 19 mai 2014), p. 184.</ref>.

==== Renforcement du réseau électrique ====
Raccorder les fermes éoliennes au réseau électrique nécessite de nouvelles [[Ligne à haute tension|lignes à haute tension]], du fait de leur production décentralisée, qui ne suit pas le schéma centralisé du réseau existant.

L'interconnexion électrique entre pays doit par ailleurs être renforcée pour accommoder l'irrégularité de la production d'électricité renouvelable. Ainsi, un important renforcement du réseau [[Câble sous-marin|sous-marin]] à haute tension est prévu en 2010 en mer du Nord. La construction du {{lien|North Sea Offshore Grid}} doit durer dix ans{{Passage à actualiser|date=avril 2022}} et coûter 20 à 30 milliards d'euros. Il doit permettre de niveler les variations de production en reliant, par exemple, la production hydroélectrique norvégienne à l'éolien en mer allemand ou britannique, à des installations marémotrices belges et à des parcs solaires à terre<ref>Accord signé par neuf pays de l'Union européenne lors du Conseil de l'énergie a Bruxelles le 7 décembre 2009 ; source : {{Lien archive |horodatage archive= 20121022101438 |url= http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/61859.htm |titre= Un super-réseau électrique vert pour l'Europe en Mer du Nord : vers un marché commun de l'électricité |site= Bulletins électroniques |éditeur=[[Agence pour la diffusion de l'information technologique|ADIT]] |date= 15 janvier 2010}}.</ref>.

Fin 2006, l'ambassade de France en Allemagne indiquait déjà que la production éolienne allemande nécessiterait {{Unité|850 km}} de câbles jusqu'à 2015 et {{Unité|1950 km}} jusqu'à 2020. Leur coût serait quatre à dix fois plus élevé que celui des installations normales, du fait de l'enterrement des lignes électriques côtières requis pour protéger le paysage<ref>{{Lien archive |titre=Bulletin électronique |éditeur=[[Ambassade de France en Allemagne]] |date=2/11/2006 |url=http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/39825.htm |horodatage archive=20150605140530}}.</ref>.

==== Services au réseau ====
Une solution limitant le renforcement nécessaire du réseau électrique est l'écrêtement de la production. Elle consiste à déconnecter les appareils producteurs lorsque leur réseau local est saturé, à la demande du gestionnaire de réseau. Les énergies renouvelables deviennent alors partiellement [[Production acheminable|acheminables]] et rendent des services au réseau. Nouredine Hadjsaid, de l'[[Institut polytechnique de Grenoble]], estime que {{Citation|si on introduit 4 % de flexibilité dans le système, on passe à zéro euro de renforcement}}. Cette technique est déjà opérationnelle en 2018 en Allemagne, où les énergies renouvelables participent à la [[Stabilité des réseaux électriques|réserve secondaire]], mais pas en France, où le mécanisme d'[[Marché de l'électricité en France#Capacités de production et d'effacement|effacement de production]] n'est pas encore en place. À l'échelle européenne, le projet REstable vise à mettre en place un système similaire. Enfin, l'entreprise [[Boralex]] se positionne en 2018 comme opérateur d'effacement sans perte de production, qui propose de vendre au gestionnaire des disponibilités en stockant le surplus d'énergie électrique dans des batteries<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Flexibilité et service réseau : quelle place pour l'éolien ? |url=https://www.actu-environnement.com/ae/dossiers/eolien-fee-territoire/Flexibilite-service-reseau-place-eolien.php |site=Actu-Environnement |date=22/10/2018 |consulté le=2022-04-19}}.</ref>.

==== Exigence du réseau à l'égard des producteurs ====
{{Article détaillé|Stabilité des réseaux électriques}}
La régulation du réseau électrique se traduit par des exigences à l'égard des producteurs, notamment celle de maintenir la [[fréquence]] du courant (à [[Fréquences des courants industriels|{{Unité|50 Hz}}]] dans la plupart des pays). Un appel de puissance de la part du réseau a pour conséquence l'abaissement de la fréquence ; si celle-ci est trop importante, le [[Délestage électrique|délestage]] d'une partie du réseau est automatiquement enclenché. À l'inverse, une fourniture de puissance par le réseau se traduit par une hausse de fréquence. Des automatismes déconnectent les producteurs qui ne respectent pas les normes. Ces automatismes se traduisent, pour les [[Gestionnaire de réseau de transport|régulateurs du réseau]], dont c'est la fonction, par des événements aléatoires.

=== Surface occupée ===
En France, les éoliennes doivent se situer à au moins {{unité|500 m}} des habitations et des zones destinées à l'habitation<ref>[https://www.lemonde.fr/planete/article/2015/04/16/les-deputes-abaissent-a-500-m-la-distance-minimale-autorisee-entre-eoliennes-et-habitations_4617340_3244.html Les députés rabaissent à {{unité|500 m}} la distance minimale autorisée entre éoliennes et habitations], ''[[Le Monde]]'', 16 avril 2015.</ref> ; la distance entre éoliennes doit être de {{unité|400|m}} environ dans une direction perpendiculaire aux vents dominants ; leur emprise au sol (fondations, aire de retournement, postes de transformation, routes) est d'environ 3 % de la superficie du parc ; les 97 % restants sont disponibles pour un usage agricole ; ainsi l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]] considère-t-elle en 2016 que pour une capacité installée prévue de {{unité|19000 MW}} en 2020, ces surfaces représenteront 0,004 % de la surface agricole utile de la France<ref>{{Ouvrage |langue=fr |titre=L'énergie éolienne |éditeur=[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]] |collection=Les Avis de l'ADEME |date=avril 2016 |isbn= |lire en ligne=https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/avis-ademe-eolien-201604.pdf |format=pdf}}.</ref>.

=== Utilisation de l'énergie éolienne en site isolé ===
{{Article détaillé|petit éolien}}
L'énergie éolienne est aussi utilisée pour fournir de l'énergie à des sites isolés, par exemple pour produire de l'électricité dans les îles, pour le pompage de l'eau dans des champs, ou encore pour alimenter en électricité des voiliers, des phares et des balises. Ces éoliennes de petite puissance sont dites appartenir au [[petit éolien]], par opposition au grand éolien ou à l'éolien industriel.

== Économie : valeur, prix, coût, acteurs ==
=== Valeur économique ===
La [[Valeur (économie)|valeur]] économique d'un bien découle de l'[[utilité (économie)|utilité]] que les [[consommateur]]s en retirent ([[valeur d'usage]]).

L'énergie éolienne a historiquement joué un rôle important dans le développement du commerce ([[Voilier|marine à voile]]) et comme substitut de la force musculaire ([[moulin à vent]]). Dans la société moderne, la valeur de cette énergie peut être évaluée en étudiant les coûts qu'elle permet d'éviter.

La valeur d'usage de l'électricité éolienne découle pour l'essentiel de trois contributions :
* satisfaction de la demande d'électricité, valorisée sur la base de l'économie des autres ressources énergétiques ([[combustible fossile]], [[Biomasse (énergie)|biomasse]]) qu'elle permet, qui dépend du coût de ces combustibles et de leur utilisation dans le pays considéré ;
* réduction des émissions de [[gaz à effet de serre]], qui dépend de l'estimation des coûts de réparation des dégâts causés par le changement climatique ; c'est probablement la composante la plus importante de la valeur de l'éolien, mais elle est très mal connue et sujette à controverses ;
* réduction des émissions de polluants : [[particules en suspension]] (centrales à charbon), [[Oxyde d'azote|oxydes d'azote]] et de [[Dioxyde de soufre|soufre]]{{etc.}}

Ces deux dernières composantes de la valeur de l'électricité éolienne dépendent des combustibles auxquels l'énergie éolienne se substitue. Elles constituent des [[externalité]]s (dommages causés à autrui sans compensation) : en effet, ces coûts ne sont que très partiellement intégrés dans la formation des prix de marché : les coûts des polluants sont en partie pris en compte par les normes d'émissions de plus en plus sévères qui obligent les producteurs à dépolluer leurs effluents, mais les émissions de GES ne sont quasiment pas prises en compte ; des tentatives ont été faites pour corriger ce biais du marché, en particulier par le [[marché du carbone]] où s'échangent des [[Crédit-carbone|droits d'émission de GES]], mais les résultats du marché du carbone européen n'ont guère été convaincants jusqu'ici<ref name="boursier1">[http://www.boursier.com/actualites/macroeconomie/energie-la-bourse-du-carbone-torpillee-par-le-parlement-europeen-526674.html Énergie : la 'Bourse du carbone' torpillée par le parlement européen ?], sur le site Boursier.com consulté le 8 septembre 2013.</ref>. La [[taxe carbone]] s'est montrée plus efficace dans les pays où elle a été mise en place (Suède<ref group=alpha>Les émissions de {{CO2}} par habitant de la Suède ont baissé de 17,7 % en {{nombre|20|ans}} et se situaient en 2010 à {{unité|5.07 t{{CO2}}/hab.}} (source : IEA).</ref>{{,}}<ref name="iea">{{Lien web|langue=en|url=http://www.iea.org/publications/freepublications/publication/CO2emissionfromfuelcombustionHIGHLIGHTSMarch2013.pdf |site= [[Agence internationale de l'énergie]]|titre={{CO2}} Emissions from fuel combustion - Highlights|consulté le=22 avril 2013}}.</ref>{{,}}<ref name="figaro3">{{Lien web|url=http://www.lefigaro.fr/environnement/2009/12/31/01029-20091231ARTFIG00020-en-suede-l-impot-dioxyde-preserve-les-entreprises-.php|titre=En Suède, l'« impôt dioxyde » préserve les entreprises|site=www.lefigaro.fr|date=30 décembre 2009|auteur=Fabrice Nodé-Langlois}}.</ref>, Danemark, Finlande).

Par ailleurs, dans le secteur électrique, une part importante de la valeur des sources d'énergie dépend des services rendus au réseau : une source d'énergie [[suivi de charge|modulable]] ([[cycle combiné]], [[turbine à gaz]], [[Énergie hydroélectrique#Classement par type de fonctionnement|hydraulique de lac]]) a beaucoup plus de valeur qu'une source d'énergie à fonctionnement peu modulable ([[centrale nucléaire]] ou [[Centrale électrique thermique#Centrales au charbon|au charbon]]), car la possibilité de moduler la puissance d'une centrale en fonction de la demande est essentielle pour réaliser l'[[Ajustement offre-demande d'électricité|équilibrage offre-demande]]. ''A fortiori'', une énergie fluctuante au gré des aléas climatiques (éolienne, solaire, [[Hydroélectricité au fil de l'eau|hydraulique au fil de l'eau]]) a beaucoup moins de valeur qu'une énergie à fonctionnement constant, car ses fluctuations devront être compensées par des moyens de [[Stockage de l'énergie|stockage]] coûteux ([[Batterie d'accumulateurs|batteries d'accumulateurs]], [[Barrage|réservoirs hydrauliques]]{{etc.}}) ou par des énergies modulables elles aussi coûteuses ; il faudra donc, pour assurer la couverture de la demande, pratiquement doubler l'investissement en éoliennes par un investissement de taille équivalente en centrales modulables — un peu moins, plus exactement, car les fluctuations laissent subsister un minimum de puissance garantie de 5 % dans le cas de l'éolien<ref group=alpha>La « puissance garantie » est celle dont on est assuré de disposer 95 % du temps.</ref>.

Les services rendus au réseau par les éoliennes sont faibles : pas de capacité de [[suivi de charge]] et très peu de contribution à la pointe, leur puissance garantie étant mesurée par [[RTE (entreprise)|RTE]] à 4,7 % de leur puissance installée pour 2012<ref name="eCO2mix2012"/>.

La valeur de l'éolien est bien plus élevée dans les pays dont la production est pour l'essentiel à base de combustibles fossiles que dans des pays où les énergies décarbonées sont largement majoritaires. Dans ces derniers, la production des éoliennes ne peut pas se substituer aux énergies fossiles en dehors des périodes de forte demande ; pendant les heures creuses, elle peut au mieux permettre de stocker de l'eau dans les barrages en réduisant la production des centrales hydroélectriques, sinon elle est vendue à l'étranger, à bas prix puisque la demande est faible (il arrive même que le Danemark et l'Allemagne vendent leurs surplus éoliens à des prix négatifs sur les marchés spot)<ref name="B-7">{{en}} Paul-Frederik Bach, [http://pfbach.dk/firma_pfb/statistical_survey_2012.pdf Wind Power in Denmark, Germany, Ireland, Great Britain, France and Spain - Statistical Survey 2012] {{pdf}} (consulté le 7 octobre 2013).</ref> et à condition que les pays voisins n'aient pas eux aussi des surplus éoliens au même moment.

La valeur économique des éoliennes est fortement conditionnée par la qualité du site, en particulier par la force et par la régularité du vent. Ainsi, la France, qui n'a encore équipé que ses meilleurs sites, obtient de ses éoliennes un [[Facteur de charge (électricité)|facteur de charge]] moyen de 22,6 % en 2021<ref>[https://bilan-electrique-2021.rte-france.com/# Bilan électrique 2021 - chapitre Production - Éolien], RTE, {{date|25 février 2022}}.</ref>{{,}}<ref group=alpha name="FacteurCharge" />, alors que l'Allemagne, qui a déjà équipé de nombreux sites de second choix, n'a qu'un facteur de charge moyen de 20,7 % en 2015 pour ses éoliennes terrestres<ref>{{Lien web |langue=de |url=https://www.bdew.de/media/documents/Awh_20170710_Erneuerbare-Energien-EEG_2017.pdf |format=pdf |titre=Erneuerbare Energien und das EEG: Zahlen, Fakten, Grafiken (2017) |passage=24 |année=2017 |mois=juillet |jour=10 |éditeur=BDEW}} : {{Citation|{{unité|1816 h/a}}}}.</ref> ; les éoliennes en mer atteignent 38 % en Europe en 2019<ref name="Windeurope2019p18"/>.

=== Prix et mécanismes de soutien ===
{{Article détaillé|Énergie renouvelable#Subventions aux énergies renouvelables {{!}} Subventions aux énergies renouvelables}}

=== Coût ===
Le rapport publié par la [[Commission de régulation de l'énergie]] en avril 2014 sur les coûts et la rentabilité des énergies renouvelables<ref>[http://www.cre.fr/documents/publications/rapports-thematiques/couts-et-rentabilite-des-enr-en-france-metropolitaine Coûts et rentabilité des énergies renouvelables en France métropolitaine], site de la [[Commission de régulation de l'énergie]] (consulté le 3 juin 2014) {{p.|20}}.</ref> donne les éléments de coûts suivants :
* le coût d'investissement dans l'éolien terrestre : {{unité|1400 à 1600 k€/MW}} entre 2008 et 2012, sans tendance claire à la baisse ;
* répartition de ces investissements : 72 % pour les éoliennes, 8 % pour les études, 10 % pour le génie civil, 4 % pour le raccordement, 3 % d'autres coûts de construction, 1 % de provisions pour démantèlement, 2 % de coûts financiers ;
* coûts d'exploitation : environ {{unité|45 k€/MW/an}}, dont la moitié pour la maintenance ;
* coût de production : entre {{unité|50 et 110 €/MWh}} (pour un taux d'actualisation de 8 %), en forte corrélation avec la durée annuelle de fonctionnement ({{euro|50}} pour {{nombre|4000 h}}, {{euro|100}} au-dessous de {{nombre|2000 h}}).

La [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]] fournit, dans son rapport de juillet 2013 sur la politique de développement des énergies renouvelables, quelques éléments sur les [[Actualisation|coûts actualisés]] de l'éolien<ref>{{Lien web|site=[[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]]|url=https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-politique-de-developpement-des-energies-renouvelables|titre=La politique de développement des énergies renouvelables|date=2013-7-25}}.</ref> :
* parcs éoliens terrestres à implantations géographiques favorables : {{unité|60 à 68 €/MWh}} ; la Cour note que cet exemple, tiré de données fournies par un exploitant, montre que les estimations de l'État sont souvent surévaluées (l'ADEME chiffre le coût de l'éolien terrestre entre {{unité|62 et 102 €/MWh}}) ;
* parcs éoliens en mer (côtes françaises) : {{unité|1.8 à 2.4 milliards}} d'euros par parc, plus un milliard d'euros de coût de raccordement pour l'ensemble des projets, soit un coût de production de {{unité|105 à 164 €/MWh}}, avec une forte incertitude.

Toute comparaison entre le coût de l'électricité éolienne et celui des autres sources d'électricité devrait prendre en compte les moyens de production nécessaires pour compenser ses lacunes, en particulier ses fluctuations. Ce coût additionnel est peu élevé dans les pays qui disposaient déjà en abondance de barrages hydroélectriques (Suède, Islande, Québec, Brésil{{etc.}}) ; il est déjà plus élevé pour un pays comme le Danemark qui avait la chance d'être voisin de deux pays très bien dotés en barrages hydroélectriques (Suède et Norvège), mais a dû pour en profiter installer plusieurs câbles sous-marins à haute tension sous les détroits qui le sépare desdits pays{{refnec|date=novembre 2021}} ; il est encore plus élevé dans les pays qui sont obligés de construire des installations telles que des centrales de [[pompage-turbinage]] : ainsi, l'Allemagne a mis en service en 2004 la [[centrale de Goldisthal]] ({{unité|1060 MW}}), qui a coûté {{unité|600 millions €}}, et {{nobr|16 projets}} de centrales du même type mais de tailles diverses sont répertoriés par l'article allemand {{Lien|fr=Liste de projets de centrales de pompage-turbinage|lang=de|trad=Liste von Pumpspeicherkraftwerken#Planungen|texte= Liste de centrales de pompage-turbinage}}.

Le danois [[Ørsted (entreprise)|DONG Energy]] a emporté en juillet 2016 l'appel d'offres sur les champs de {{nobr|Borssele 1}} et 2 ({{unité|700 MW}}) aux Pays-Bas en proposant un prix de {{unité|72.70 €/MWh}} produit (hors raccordement) ; compte tenu du coût du raccordement au réseau à terre (câbles et sous-stations électriques), évalué entre {{unité|15 et 20 €/MWh}}, l'appel d'offres néerlandais passe très significativement sous la barre des {{unité|100 €/MWh}}, qui constituait l'objectif que s'était fixé la profession pour 2020. En France, les premiers appels d'offres d'éoliennes en mer (six champs d'environ {{unité|500 MW}} chacun) ont été attribués autour de {{unité|200 €/MWh}}<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211103842670-eolien-en-mer-lobjectif-de-baisse-des-couts-enfonce-aux-pays-bas-2012845.php Éolien en mer : l'objectif de baisse des coûts enfoncé aux Pays-Bas], ''[[Les Échos]]'', 7 juillet 2016.</ref>.

En août 2016 au Chili, lors d'un appel d'offres portant sur 20 % de la consommation d'électricité du pays, le prix de l'éolien est tombé à {{unité|38.1 €/MWh}}, prix inférieur à ceux des centrales à charbon et à gaz. La baisse des coûts de financement a largement contribué à ce record de baisse des prix<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211230296381-energies-vertes-baisse-des-prix-record-au-chili-2022820.php Énergies vertes : baisse des prix record au Chili], ''[[Les Échos]]'', 25 août 2016.</ref>.

Au Maroc, grâce aux conditions exceptionnelles de la côte Atlantique, [[Nareva]] a pu offrir en 2016 un tarif record inférieur à {{unité|30 €/MWh}} pour l'appel d'offres éolien d'une puissance totale de {{unité|850 MW}}, dont il est lauréat aux côtés de Siemens et Enel<ref>{{Lien web|auteur= Dominique Pialot|url= http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/les-pays-arabes-a-l-heure-de-la-revolution-energetique-580057.html|titre= Les pays arabes à l'heure de la révolution énergétique|périodique= [[La Tribune (France, 1985)|La Tribune]]|date= 16 juin 2016}}.</ref>.

En Allemagne, le premier appel d'offres pour les parcs éoliens en mer ({{unité|1550 MW}}) a donné le {{date|13 avril 2017}} un résultat inattendu : trois projets sur les quatre attribués se passeront totalement de subventions, les attributaires Dong et EnBW vendront au prix du marché la production des parcs OWP West, Borkum Riffgrund West 2 et He Dreit. Le quatrième parc, Gode {{nobr|Wind 3}}, a été attribué à Dong avec une prime de {{unité|60 €/MWh}}. Le prix du marché s'est élevé en moyenne à {{unité|29 €/MWh}} en 2016. Ces prix très bas, qui n'incluent pas les coûts de raccordement au réseau, s'expliquent par l'échéance lointaine de la mise en service des parcs : 2024, qui laisse aux fournisseurs le temps de développer la prochaine génération de turbines dont la puissance devrait être de {{unité|13 à 15 MW}} contre {{unité|8 à 9 MW}} pour les turbines actuelles ; de plus, le régime des vents est particulièrement favorable pour ces parcs, qui bénéficieront de surcroît de synergies avec les parcs voisins exploités par Dong ; enfin, l'Allemagne a planifié ses appels d'offres jusqu'à 2030, assurant aux candidats un volume d'affaires qui leur permet de baisser leur prix ; l'État prenant en charge les études de risques techniques<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0211974112436-eolien-en-mer-des-parcs-sans-subventions-une-premiere-mondiale-2080012.php Éolien en mer : des parcs sans subventions, une première mondiale], ''[[Les Échos]]'', 14 avril 2017.</ref>.

Au Royaume-Uni, un appel d'offres pour des centrales en mer, dont les résultats ont été publiés en septembre 2017, a permis d'obtenir pour deux projets un prix de vente garanti de {{unité|57.5 £/MWh}} et pour un troisième projet de {{unité|74.75 £/MWh}} (soit {{unité|82.8 €/MWh}}), bien en dessous du tarif de {{unité|92.5 £/MWh}} promis par le gouvernement pour la nouvelle centrale nucléaire de Hinkley-Point<ref>[https://www.courrierinternational.com/article/energie-leolien-moins-cher-que-le-nucleaire Énergie. L’éolien moins cher que le nucléaire], Courrier International, 13 septembre 2017.</ref>.

En comparaison, les prix garantis aux projets éoliens en mer français paraissent exorbitants : {{unité|180 à 200 €/MWh}}<ref>[https://www.lesechos.fr/idees-debats/cercle/0301220418001-le-cout-exorbitant-de-leolien-offshore-francais-2150486.php Le coût exorbitant de l'éolien offshore français], ''[[Les Échos]]'', 3 février 2018.</ref>{{,}}<ref>[https://www.connaissancedesenergies.org/etat-des-lieux-du-marche-de-leolien-offshore-160316 État des lieux du marché de l'éolien offshore], Connaissance des énergies, 16 mars 2016.</ref>. Le {{date|20 juin 2018}}, un accord est conclu sur la renégociation des contrats des parcs éoliens attribués en 2012 et 2014 à EDF, Engie et Iberdrola : il permet {{citation|une baisse de 40 % de la subvention publique et un ajustement de 30 % des tarifs}} de rachat de l'électricité. En contrepartie, le coût de raccordement des parcs éoliens sera pris en charge par RTE, soit 10 % du coût global de chaque projet ; ceci ramène le gain sur les subventions de 40 % à 33 %<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/0301850346262-eolien-en-mer-macron-annonce-une-economie-de-15-milliards-sur-les-aides-2185767.php Éolien en mer : Macron annonce une économie de 15 milliards sur les aides], ''[[Les Échos]]'', 20 juin 2018.</ref>.

Durant l'été 2020, un consortium Shell-Eneco remporte le troisième appel d'offres d'éolien en mer sans subvention aux Pays-Bas. Les contrats privés de vente à long terme se développent : selon BloombergNEF, {{unité|6,5 GW}} de tels accords ont été signés en 2020{{sfn|GWR|2021|p=6-7}}.

==== Coût au kWh ====
Selon l'association européenne de l'énergie éolienne [[WindEurope]] (anciennement EWEA, {{lang|en|European Wind Energy Association}})<ref>{{Lien web |langue=en |url=http://www.ewea.org/fileadmin/ewea_documents/documents/publications/WETF/Facts_Summary.pdf |format=pdf |titre=Wind Energy. The Facts and analysis of wind energy in the EU-25 |sous-titre=Executive Summary |site=European Wind Energy Association |date=2002}}.</ref>, le coût du kWh produit en zone côtière (donc très ventée) était de {{euro|0.088}} au milieu des années 1980 pour une turbine de {{Unité|95 kW}} ; il est de {{euro|0.041}} pour une turbine de {{Unité|1 MW}} en 2003. Plus récemment, l'EWEA donnait en 2009, pour l'ensemble des éoliennes, une fourchette de {{unité|5 à 11 c€/kWh}} selon les sites et les types d'éoliennes<ref name="EWEAecon">{{en}} [http://www.ewea.org/fileadmin/ewea_documents/documents/00_POLICY_document/Economics_of_Wind_Energy__March_2009_.pdf The Economics of Wind Energy] {{pdf}}, EWEA (consulté le 8 octobre 2013), {{p.|30-71}}.</ref>.

En comparaison, le coût du kWh nucléaire a été évalué fin 2011, par la [[Cour des comptes (France)|Cour des comptes]], à {{euro|0,04951}} ; il devrait passer à {{euro|0,0542}} en prenant en compte le programme d'investissements annoncé par EDF depuis 2010 et renforcé après l'[[accident nucléaire de Fukushima]]<ref>{{Lien web |format=pdf |auteur institutionnel=[[Cour des comptes (France)|Cour des Comptes]] |url=http://www.ccomptes.fr/content/download/1794/17981/version/6/file/Rapport_thematique_filiere_electronucleaire.pdf |titre=Rapport de la Cour des Comptes sur les coûts de la filière électronucléaire |passage=280, 283}}.</ref>. Par ailleurs, le prix spot du kWh en base sur le marché [[EPEX SPOT]] a varié entre {{unité|4 et 6 c€}} en 2011-2012<ref>{{Lien web |url=http://www.cre.fr/media/fichiers/marches/consulter-l-observatoire-du-2e-trimestre-2013 |titre=Observatoire du {{2e}} trimestre 2013 |site=[[Commission de régulation de l'énergie|CRE]] |consulté le=10 octobre 2013 |passage=31}}.</ref>. Mais une comparaison des prix de revient ne peut se faire valablement qu'en prenant en compte les dispositifs de [[stockage de l'énergie]] et les centrales d'appoints liés à la production d'électricité éolienne.

En 2012, la société brésilienne {{langue|es|Casa dos ventos}} signe avec [[Alstom]] une lettre d'intention de commande portant sur {{nombre|68|éoliennes}} « ECO 122 » destinées à des fermes énergétiques. Les {{unité|180 MW}} installés couteront {{unité|230 M€}}<ref>[http://www.zdnet.fr/actualites/energie-eolienne-le-francais-alsthom-signe-au-bresil-39782596.htm Énergie éolienne : le français Alstom signe au Brésil], ZDnet.fr, 17 septembre 2012.</ref>, ce qui ramène le coût du kilowatt installé à {{euro|1270}} départ ferme, soit dans la fourchette de prix, indiquée par le rapport EWEA de 2009, de {{unité|1000 à 1350 €/kW}}<ref name="EWEAecon"/>.

Une étude américaine (NREL) de mars 2013 évalue le coût 2011 du kilowatt-heure d'un projet de parc d'éoliennes terrestres de {{unité|1.5 MW}} unitaires à {{unité|7.2 USc}} ({{euro|0.055}}), et celui d'un projet de parc d'éoliennes en mer de {{unité|3.6 MW}} unitaires à {{unité|22.5 USc}} ({{euro|0.171}})<ref>{{Lien web|langue= en|format= pdf|url= http://www.nrel.gov/docs/fy13osti/56266.pdf|titre=2011 Cost of Wind Energy Review|site= [[National Renewable Energy Laboratory]]|consulté le= 10 septembre 2013}}.</ref> ; mais les hypothèses de vent sont très optimistes : le facteur de charge est estimé à 37 % pour le parc terrestre et 39 % pour le parc en mer ; il cite d'ailleurs en fin de rapport des fourchettes de {{unité|6 à 10 $USc/kWh}} pour les parcs terrestres et {{unité|16.8 à 29.2 $USc/kWh}} pour les parcs en mer.

Les coûts du kWh éolien prévus pour 2040 par le Comité britannique sur le changement climatique sont de {{unité|6 à 6.5 c€/kWh}} pour l'éolien terrestre et {{unité|12 à 15 c€/kWh}} pour l'éolien en mer (avec des éoliennes de {{unité|20 MW}})<ref name="CCC">{{Ouvrage |langue=en |titre=Costs of low-carbon generation technologies |éditeur=[[Committee on Climate Change]], [[Mott MacDonald]] |date=11/2011 |pages totales=43 |format=pdf |isbn= |lire en ligne=http://hmccc.s3.amazonaws.com/Renewables%20Review/MML%20final%20report%20for%20CCC%209%20may%202011.pdf |consulté le=8 septembre 2013}}.</ref>.

Les coûts du kWh éolien en 2018 se rapprochent du prix du réseau avec une fourchette entre {{Unité|29 et 56 $/MWh}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Levelized Cost of Energy and Levelized Cost of Storage 2018 |url=http://www.lazard.com/perspective/levelized-cost-of-energy-and-levelized-cost-of-storage-2018/ |site=Lazard.com |consulté le=2019-7-30}}.</ref>, soit un coût inférieur à la plupart des sources de production conventionnelles. Le dernier appel d'offres éolien en mer remporté à [[Dunkerque]] se situe à {{Unité|44 €/MWh}}{{refsou}}.

Selon un rapport publié par la banque [[Lazard]] en avril 2023, le coût complet de production de l'énergie éolienne (LCOE) en Amérique du Nord augmente pour la première fois depuis la fin des années 2000. Il atteint {{unité|50 $/MWh}} début 2023, en hausse de 32 % par rapport à 2021. Mais l'ensemble des autres modes de production d'électricité ont connu des hausses substantielles : le coût de production des centrales à gaz atteint {{unité|70 $/MWh}} ; le solaire ({{unité|60 $/MWh}}) et l'éolien restent les modes de production les plus compétitifs pour produire de l'électricité, si l'on met de côté les coûts de raccordement ou de stockage<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/solaire-eolien-le-cout-des-projets-senvole-1939806 Solaire, éolien : le coût des projets s'envole], ''[[Les Échos]]'', 3 mai 2023.</ref>.

=== Concurrence ===
Selon le [[Global Wind Energy Council]] (GWEC, Conseil mondial de l'énergie éolienne), le coût du kWh éolien ([[LCOE]]) a chuté de plus de 50 % en moyenne de 2015 à 2019 ; en particulier, le coût de l'éolien en mer a baissé d'un tiers entre 2018 et 2019. Mais cette chute des coûts résulte de la pression exercée sur les fabricants et sous-traitants par les mécanismes d'appels d'offres, qui a causé une rapide consolidation de l'offre : le nombre de fabricants de turbines est tombé de 100 à 37 et les cinq principaux ont une part de marché des deux tiers. Par exemple, une concurrence intense dans les appels d'offres de 2017 au début 2019 a fait chuter les prix à {{dollar|33.55}}/MWh ; ces prix bas ont été utilisés comme plafonds pour les appels d'offres suivants ; le résultat a été une forte baisse des volumes installés : {{unité|2,4 GW}} en 2019 contre {{unité|4,1 GW}} en 2018 ; sur {{unité|17 GW}} mis aux enchères en 3 ans, près d'un tiers n'ont pas trouvé preneur ou a été abandonné après les enchères ; plus de 80 % des projets attribués ont été retardés de 6 à 12 mois. Plus de 100 pays ont organisé des appels d'offres, stimulant la concurrence et conduisant à une nette amélioration de la compétitivité de l'éolien. Cela a conduit des gouvernements à rechercher des schémas sans subvention : la Chine va éliminer les subventions pour l'éolien terrestre dès le {{date|1 janvier 2021}}, et des projets commerciaux sans subvention sont en cours au Danemark et au Royaume-Uni ; des enchères de projets éoliens sans subvention ont été organisés en Allemagne depuis 2017 et aux Pays-Bas depuis 2018{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=21}}.

Le GWEC critique ces schémas, car ils ne procurent pas de visibilité à long terme sur les prix. Ils accroissent les risques, donc le coût du capital. Les marchés de gros de l'électricité existants, conçus pour la production à grande échelle à partir d'énergie fossile ou de nucléaire à coûts marginaux élevés, ne sont pas adaptés pour l'intégration de gros volumes de sources d'énergies non pilotables à coût marginal nul. Des marchés tels que l'Allemagne, la Californie et l'Australie ont expérimenté les distorsions de prix qui surviennent lorsque des périodes de production renouvelable élevée créent des excédents et entrainent les prix de gros vers des niveaux bas ou même négatifs, et des analystes estiment que des périodes fréquentes de prix négatifs deviendront habituelles. Les marchés produiront probablement de plus en plus cet effet de « cannibalisation » de l'énergie renouvelable et leurs producteurs seront exposés à une volatilité croissante des prix. Des mécanismes concurrentiels qui fournissent une visibilité à long terme offrent une meilleure stabilité ; il pourrait s'agir de « [[Contrat de différence|contrats pour différence]] » qui prennent en compte la référence au prix du marché tout en assurant des revenus garantis sur une longue période. D'autres mécanismes de marché tels que les contrats de [[vente directe d'électricité]] avec des entreprises ou autres gros consommateurs ont permis d'assurer aux producteurs une stabilité de revenus : plus de {{unité|50 GW}} d'énergie renouvelable ont été commercialisés de cette façon entre 2008 et 2019, dont {{unité|19,5 GW}} sur l'année 2019{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=22}}.

Une réforme des marchés est indispensable, pour prendre en compte dans les prix l'ensemble des impacts positifs et négatifs des sources d'énergie : coûts de réseaux, coûts d'équilibrage, émissions polluantes, besoins de flexibilité des systèmes énergétiques, effets sociaux et environnementaux. En particulier, les émissions de gaz à effet de serre doivent être prises en compte au moyen d'une taxe carbone ou d'autres mécanismes{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=20}}.

Alors que les mises en service de parcs éoliens ont atteint un record de {{unité|17,3 GW}} et que neuf pays riverains de la mer du Nord ont annoncé le {{date|24 avril 2023}} viser {{unité|300 GW}} de puissance installée dans cette mer d'ici à 2050, soit plus dix fois la capacité installée en 2022, les commandes de turbines auprès de Vestas, General Electric, Siemens Gamesa et autres constructeurs européens ont chuté de 47 % en 2022 et aucune décision finale d'investissement pour les projets en mer n'a été prise par les énergéticiens dans l'année. Selon leur syndicat [[WindEurope]], la mise en place par les gouvernements européens de plafonds sur les prix de vente de l'électricité a créé de l'incertitude dans le marché, alors qu'en Chine les prises de commandes de turbines éoliennes ont augmenté de 70 % en 2022 et que le leader chinois Goldwind a presque rattrapé le leader mondial du secteur, le danois Vestas, qui a installé {{unité|13,1 GW}} d'éoliennes en 2022 contre {{unité|12,5 GW}} par Goldwind. Les industriels de l'éolien demandent des garanties sur deux sujets : les délais d'obtention des permis de construire dans les États membres et les modalités de concurrence avec les géants chinois du secteur<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/eoliennes-les-industriels-europeens-tirent-la-sonnette-dalarme-face-a-la-chine-1940010 Éoliennes : les industriels européens tirent la sonnette d'alarme face à la Chine], ''[[Les Échos]]'', 3 mai 2023.</ref>.

Le 20 juillet 2023, l'énergéticien suédois [[Vattenfall]] annonce la suspension du développement de son projet éolien en mer de Norfolk Boreas au Royaume-Uni. Ce projet, remporté par Vattenfall à l'été 2020, devait fournir {{unité|1,4 GW}} contre une rémunération fixe sur {{nobr|15 ans}}, dans le cadre d'un contrat d'achat d'électricité dit « [[contrat de différence|contrat pour différence]] » auprès du gouvernement britannique. Mais les coûts du projet ont augmenté de 40 % depuis la signature de ce contrat. Mi-juillet, le danois [[Ørsted (entreprise)|Ørsted]] a renoncé à concourir pour les concessions mises sur le marché en Allemagne, remportées par les pétroliers [[BP (entreprise)|BP]] et [[TotalEnergies]]<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/nouvelle-alerte-sur-leolien-en-mer-un-projet-phare-de-vattenfall-gele-1963831 Nouvelle alerte sur l'éolien en mer : un projet phare de Vattenfall gelé], ''[[Les Échos]]'', 20 juillet 2023.</ref>.

En septembre 2023, le cours boursier d'[[Ørsted (entreprise)|Ørsted]], le leader mondial de l'éolien en mer, a reculé de 36 % depuis le début de l'année et celui de l'allemand RWE, au second rang, de 11 %. L'indice [[Standard & Poor's|S&P]] {{lang|en|Global Clean Energy Index}}, qui regroupe des valeurs comme Vestas, EDPR ou Iberdrola, recule de 22 %. Ørsted annonce fin août un risque de dépréciation de ses actifs éoliens maritimes américains de {{nobr|2,35 milliards}} de dollars et l'appel d'offres lancé par l'État britannique début septembre dans l'éolien en mer n'a suscité aucune candidature. La poussée de l'[[Inflation en 2021-2023|inflation]], la montée des taux d'intérêt et la croissance des coûts de construction amènent les développeurs à se résigner à payer des pénalités pour se retirer d'appels d'offres remportés car ils estiment ne plus être en mesure de fournir l'électricité au prix contractualisé avant le retournement du marché. Les objectifs ambitieux fixés par l'Union européenne et le Royaume-Uni sont compromis, à moins d'augmenter le niveau de subventions du secteur<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/reveil-douloureux-pour-les-geants-de-leolien-en-mer-1980181 Réveil douloureux pour les géants de l'éolien en mer], ''[[Les Échos]]'', 21 septembre 2023.</ref>.

Les grands industriels européens de la filière ont tous affiché des pertes en 2022. Durant la décennie 2010, le coût de production de l'éolien en mer est passé d'une fourchette de {{unité|120 à 150 $/MWh}} à moins de 100, voire 70 dollars. Mais après la [[pandémie de Covid-19]] et subséquemment à la violente [[Hausse du prix des matières premières des années 2020-2022|hausse de prix des matériaux]] intervenant dans la fabrication des éoliennes, le coût d'une turbine a augmenté d'environ 30 % en deux ans (de 2021 à 2023). De plus, la forte concurrence oblige les entreprises à mettre au point des turbines toujours plus performantes, qu'elles n'ont pas le temps de rentabiliser, car elles sont rapidement surpassées par la concurrence. Il s'est tout de même installé {{unité|4,2 GW}} de champs éoliens en mer en Europe, un niveau en hausse de 40 % par rapport à 2022. La Chine représente déjà 60 % de la capacité mondiale de fabrication d'éoliennes, contre 19 % pour l'Europe et 9 % pour les États-Unis. Confrontée à des surcapacités de production, elle propose des turbines qui coûtent environ 30 % moins cher que celles des européens. La [[Commission européenne]] propose une stratégie pour soutenir le secteur, comprenant d'abord une incitation à inclure dans les appels d'offres des paramètres non financiers (cybersécurité, durabilité écologique, conditions de fabrication), une accélération des procédures, des standards communs et si nécessaire des enquêtes sur tout éventuel [[dumping]] étranger<ref>« [https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/leolien-en-mer-nouveau-dilemme-chinois-de-leurope-2071021 L'éolien en mer, nouveau dilemme chinois de l'Europe] », ''[[Les Échos]]'', 24 janvier 2024.</ref>.

Le 9 avril 2024, l'Union européenne lance une enquête sur d'éventuelles [[Dumping|subventions faussant la concurrence]] sur le marché européen dans le cas de parcs éoliens en Espagne, en Grèce, en France, en Roumanie et en Bulgarie. Selon [[WindEurope]], les éoliennes chinoises sont vendues à des prix jusqu'à 50 % inférieurs à ceux des concurrents européens. Des enquêtes ont été ouvertes précédemment dans l'automobile (voitures électriques), le ferroviaire et les panneaux solaires<ref>Tifenn Clinkemaillié, « [https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/eoliennes-lunion-europeenne-lance-une-enquete-antisubventions-visant-la-chine-2087856 Eoliennes : l'Union européenne lance une enquête antisubventions visant la Chine] », ''[[Les Échos]]'', 9 avril 2024.</ref>.

=== Fabricants d'éoliennes ===
{{Article détaillé|Éolienne#Fabricants d'éoliennes{{!}}Fabricants d'éoliennes}}

== Production et puissance installée ==
[[Fichier:Wind-share-energy.svg|vignette|droite|Part de l'éolien dans la production d'énergie primaire en 2018 (source : BP).]]

=== Données de synthèse mondiale ===
==== Production éolienne ====
{{Graph:Chart/Cadre
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|légende ='''Production d'électricité éolienne des cinq pays leaders'''<br>Source : [[Agence internationale de l'énergie]]<ref name="AIEélec">{{en}} [https://www.iea.org/data-and-statistics/data-tools/energy-statistics-data-browser?country=WORLD&energy=Electricity&year=2021 Energy Statistics Data Browser : World : Electricity 2021], [[Agence internationale de l'énergie]], 23 décembre 2023.</ref>, [[Energy Institute]]<ref name="EI2024"/>
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}}

L'[[Energy Institute]] estime la production éolienne mondiale à {{unité|2325,3 TWh}} en 2023 (+10,3 %), soit 7,8 % de la production totale d'électricité : {{unité|29925 TWh}}. La Chine est largement en tête avec 38,1 % de la production éolienne mondiale devant les États-Unis (18,5 %) et l'Allemagne (6,1 %)<ref name="EI2024">{{Ouvrage |langue=en |titre=2024 Statistical Review of World Energy |url=https://www.energyinst.org/__data/assets/pdf_file/0006/1542714/EI_Stats_Review_2024.pdf |format=pdf |éditeur=[[Energy Institute]] |passage=55, 62, 63 |date=20 juin 2024}}.</ref>.

En 2022, la production mondiale d'électricité éolienne s'élevait à {{unité|2120 TWh}}, en hausse de 13,7 % ; elle représentait 7,2 % de la production totale d'électricité<ref name="AIEProdélec">{{en}} [https://www.iea.org/data-and-statistics/data-tools/energy-statistics-data-browser?country=WORLD&fuel=Electricity%20and%20heat&indicator=ElecGenByFuel Energy Statistics Data Browser : Electricity generation by source, World, 1990-2022], [[Agence internationale de l'énergie]], 21 décembre 2023.</ref>.

{| class="wikitable sortable"
 |+ Évolution de la production d'électricité éolienne (TWh)
 |- align="center" bgcolor="#90ff80"
 ! Pays
 ! 2000
 ! 2010
 ! 2015
 ! 2020
 ! 2021
 ! 2022
 ! 2023
 ! % 2023
 ! Variation<br>2023/<br>2010
 ! Part mix<br>2023
 |- align="right"
 |align="left" | {{Chine}} || 0,6 || 44,6 || 185,8 || 466,5 || 656,1 || 762,7 || 885,9* || 38,1 %* || ×19,9* || 9,3 %*
 |- align="right"
 |align="left" | {{États-Unis}} || 5,6 || 95,1 || 193,0 || 341,8 || 382,8 || 439,3 || 430,1 || 18,5 % || +352 % || 9,7 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Allemagne}} || 9,4 || 38,5 || 80,6 || 132,1 || 114,2 || 124,8 || 140,5 || 6,0 % || +265 % || 27,0 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Brésil}} || 0,002 || 2,2 || 21,6 || 57,1 || 72,3 || 81,6 || 95,8 || 4,1 % || ×43,5 || 13,5 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Inde}} || 1,7 || 19,7 || 35,1 || 67,3 || 75,5 || 80,7 || 82,1* || 3,5 %* || +317 %* || 4,2 %*
 |- align="right"
 |align="left" | {{Royaume-Uni}} || 0,9 || 10,3 || 40,3 || 75,4 || 64,7 || 80,3 || 82,0 || 3,5 % || +696 % || 28,7 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Espagne}} ||4,7 || 44,3 || 49,3 || 56,4 || 62,1 || 62,8 || 64,2 || 2,8 % || +45 % || 22,5 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{France}} || 0,05 || 9,9 || 21,4 || 40,0 || 37,1 || 38,0 || 52,4 || 2,3 % || +429 % || 9,9 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Canada}} || 0,3 || 8,7 || 27,0 || 35,8 || 36,0 || 36,9 || 37,4 || 1,6 % || +330 % || 6,0 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Suède}} || 0,5 || 3,5 || 16,3 || 27,5 || 27,2 || 33,3 || 34,1 || 1,5 % || +874 % || 20,5 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Turquie}} || 0,03 || 2,9 || 11,7 || 24,8 || 31,4 || 34,9 || 34,0 || 1,5 % || ×11,7 || 10,4 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Australie}} || 0,06 || 5,1 || 11,5 || 20,4 || 24,5 || 29,1 || 31,4 || 1,4 % || +516 % || 11,4 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Pays-Bas}} || 0,8 || 4,0 || 7,5 || 15,3 || 18,0 || 21,4 || 29,2 || 1,3 % || +630 % || 24,0 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Italie}} || 0,6 || 9,1 || 14,8 || 18,8 || 20,9 || 20,5 || 23,3 || 1,0 % || +156 % || 8,8 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Pologne}} || 0,005 || 1,7 || 10,9 || 15,8 || 16,2 || 19,8 || 23,2 || 1,0 % || x13,6 || 14,0 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Mexique}} ||0,02 || 1,2 || 8,7 || 19,7 || 20,9 || 20,5 || 20,7 || 0,9 % || ×17,2 || 5,8 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Danemark}} || 4,2 || 7,8 || 14,1 || 16,3 || 16,1 || 19,0 || 19,5 || 0,8 % || +150 % || 57,6 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Belgique}} || 0,02 || 1,3 || 5,6 || 12,8 || 12,0 || 12,4 || 15,6 || 0,7 % || x12 || 19,0 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Finlande}} || 0,08 || 0,3 || 2,3 || 8,3 || 8,5 || 12,0 || 14,7 || 0,6 % || x50 || 18,1 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Argentine}} || 0,03 || 0,02 || 0,6 || 9,4 || 12,9 || 14,2 || 14,5* || 0,6 %* || x518* || 9,9 %*
 |- align="right"
 |align="left" | {{Norvège}} || 0,03 || 0,9 || 2,5 || 9,9 || 11,8 || 14,8 || 14,0 || 0,6 % || x16 || 9,0 %
 |- align="right"
 |align="left" | {{Portugal}} || 0,17 || 9,2 || 11,6 || 12,3 || 13,2 || 13,2 || 13,2 || 0,6 % || +44 % || 26,9 %
 |-class="sortbottom" align="right"
 |align="left" |'''Total mondial''' || '''31,4''' || '''342,2''' || '''834,0''' || '''{{formatnum:1600.6}}''' || '''{{formatnum:1864.2}}'''|| '''{{formatnum:2119.8}}''' || '''{{formatnum:2325.3}}'''* || '''100 %''' || '''+580 %'''* || '''7,8 %'''*
 |-class="sortbottom" align="right"
 |align="left" |'''% prod.élec.''' || '''0,2''' || '''1,6''' || '''3,4''' || '''5,9''' || '''6,5'''|| '''7,2''' || '''7,8'''* ||  ||  || 
 |-class="sortbottom"
 |colspan="11" | Source : [[Agence internationale de l'énergie]]<ref name="AIEProdélec"/>, *= [[Energy Institute]]<ref name="EI2024"/>.<br>Part mix = part de l'éolien dans la production d'électricité du pays. 
|}

==== Puissance installée totale ====
[[Fichier:Global Wind Power Cumulative Capacity.svg|vignette|upright=1.3|Capacité (puissance installée en gigawatts-heure) éolienne cumulée, de 1995 à 2019 dans le monde.<br>Source : GWEC.]]
L'[[Agence internationale pour les énergies renouvelables]] (IRENA) estime la puissance installée éolienne mondiale à la fin de 2023 à environ {{unité|1017 GW}} contre {{unité|901 GW}} fin 2022, dont {{unité|508,5 GW}} en Asie (50 %), {{unité|257 GW}} en Europe (25,3 %), {{unité|172,3 GW}} en Amérique du Nord (17 %), {{unité|39,8 GW}} en Amérique du sud (3,9 %), {{unité|14,3 GW}} en Eurasie (Russie, Turquie, Caucase : 1,4 %),{{unité|12,5 GW}} en Océanie (1,2 %), {{unité|8,7 GW}} en Afrique (0,9 %) et {{unité|1,9 GW}} au Moyen-Orient (0,2 %). La progression de la puissance installée en 2023 est estimée à {{unité|116 GW}} (soit +13 %) contre {{unité|76,6 GW}} en 2022 (+9,3 %). La Chine à elle seule dispose de {{unité|442 GW}}, soit 43,5 % du total mondial, et sa progression de {{unité|76 GW}} représente 66 % du marché mondial de 2023. L'Union européenne a {{unité|218,8 GW}}, soit 21,5 % du total mondial, puissance qui s'est accrue de {{unité|15,1 GW}} en 2023, soit 13 % du total mondial<ref name="IRENA2024">[https://www.irena.org/Publications/2024/Mar/Renewable-capacity-statistics-2024 Renewable capacity statistics 2024], [[Agence internationale pour les énergies renouvelables]], 27 mars 2024.</ref>.

{{Graph:Chart/Cadre |width=400 |height=200 |type=rect |xAxisTitle=année |yAxisTitle=GW |yAxisMin=0 |yAxisMax=120 |description=Historique des installations annuelles{{sfn|GWR|2024|p=147}} |x=1996,1997,1998,1999,2000,2001,2002,2003,2004,2005,2006,2007,2008,2009,2010,2011,2012,2013,2014,2015,2016,2017,2018,2019,2020,2021,2022,2023 |y=1.3,1.5,2.5,3.4,3.8,6.5,7.3,8.1,8.2,11.5,14.7,20.3,26.9,38.5,39.1,40.6,45,36,51.7,63.8,54.9,53.5,50.7,60.8,95.3,93.6,77.6,116.6}}

Selon le [[Global Wind Energy Council]] (GWEC, Conseil mondial de l'énergie éolienne), {{unité|116,6 GW}} d'éoliennes ont été installées en 2023, en hausse de 50 % par rapport à 2022, dont {{unité|105,8 GW}} à terre et {{unité|10,8 GW}} en mer. La puissance installée mondiale atteint {{unité|1021 GW}} fin 2023, en progression de 13 %. La part de marché de la région Asie-Pacifique atteint 71 %, celle de l'Europe 16 % ({{unité|18,3 GW}}, dont {{unité|16,2 GW}} dans l'Union européenne), celle des Amériques 12 % (7 % au Nord, 5 % en Amérique latine). Les cinq marchés nationaux principaux réunissent 80 % du total : Chine (65 %), États-Unis (5 %), Brésil (4 %), Allemagne (3 %) et Inde (2 %){{sfn|GWR|2024|p=138}}.

{| class="sortable wikitable"
|+ '''Puissance éolienne installée'''
! Pays
! 1997
! 2000<ref name= product1997>{{lien web|url=https://www.lesechos.fr/info/energie/020518015031-reperes-eolien-les-10-premiers-pays-producteurs.htm|titre=Éolien : les 10 premiers pays producteurs|jour=7|mois=mai|année=2010|site=Les Échos}}</ref>
! 2010
! 2015<ref>{{lien web|langue=en |titre=Global Wind Statistics 2016|url=http://www.gwec.net/wp-content/uploads/vip/GWEC_PRstats2016_EN_WEB.pdf |éditeur=Global Wind Energy Council (GWEC)|date=10 février 2017|format= pdf}}.</ref>
! 2018{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=44}}
! 2019{{sfn|GWR|2021|p=53}}
! 2020{{sfn|GWR|2022|p=112}}
! 2021{{sfn|GWR|2023|p=102}}
! 2022{{sfn|GWR|2024|p=149}}
! 2023{{sfn|GWR|2024|p=149}}
|- align="right"
|align="left" | {{Chine}} ||146||352||{{formatnum:41800}}|| {{formatnum:145362}}|| {{formatnum:210247}} || {{formatnum:236320}} || {{formatnum:290739}} || {{formatnum:327809}} || {{formatnum:365440}} || {{formatnum:441100}}
|- align="right"
|align="left" | {{États-Unis}} ||{{formatnum:1673}}||{{formatnum:2564}}|| {{formatnum:40200}}|| {{formatnum:73991}}|| {{formatnum:96518}} || {{formatnum:105466}} || {{formatnum:122317}} || {{formatnum:135890}} || {{formatnum:144398}} || {{formatnum:150475}}
|- align="right"
|align="left" | {{Allemagne}} ||{{formatnum:2081}} ||{{formatnum:6095}}|| {{formatnum:27191}}|| {{formatnum:44941}}|| {{formatnum:59314}} || {{formatnum:61404}} || {{formatnum:62850}} || {{formatnum:63745}} || {{formatnum:66188}} || {{formatnum:69474}}
|- align="right"
|align="left" | {{Inde}} ||940||{{formatnum:1267}}|| {{formatnum:13065}} || {{formatnum:25088}}|| {{formatnum:35129}} || {{formatnum:37506}} || {{formatnum:38625}} || {{formatnum:40083}} || {{formatnum:41930}} || {{formatnum:44736}}
|- align="right"
|align="left" | {{Espagne}} ||427||{{formatnum:2535}}|| {{formatnum:20623}}|| {{formatnum:23025}}|| {{formatnum:23594}} || {{formatnum:25742}} || {{formatnum:26819}} || {{formatnum:27910}} || {{formatnum:30114}} || {{formatnum:30775}}
|- align="right"
|align="left" | {{Brésil}} ||3||22|| 931|| {{formatnum:8726}}|| {{formatnum:14707}} || {{formatnum:15452}} || {{formatnum:17750}} || {{formatnum:21567}} || {{formatnum:25632}} || {{formatnum:30449}}
|- align="right"
|align="left" | {{Royaume-Uni}} ||319||409|| {{formatnum:5204}} || {{formatnum:13809}}|| {{formatnum:20964}} || {{formatnum:23340}} || {{formatnum:23945}} || {{formatnum:26813}} || {{formatnum:28493}} || {{formatnum:29617}}
|- align="right"
|align="left" | {{France}} ||10||68|| {{formatnum:5970}}|| {{formatnum:10505}}|| {{formatnum:15307}} || {{formatnum:16643}} || {{formatnum:17946}} || {{formatnum:18740}} || {{formatnum:20811}} || {{formatnum:22845}}
|- align="right"
|align="left" | {{Canada}} ||25||137|| {{formatnum:4008}}|| {{formatnum:11219}}|| {{formatnum:12816}} || {{formatnum:13413}} || {{formatnum:13578}} || {{formatnum:14255}} || {{formatnum:15267}} || {{formatnum:16986}}
|- align="right"
|align="left" | {{Suède}} ||127||241|| {{formatnum:2163}}|| {{formatnum:6029}}|| {{formatnum:7300}} || {{formatnum:8984}} || {{formatnum:9976}} || {{formatnum:12116}} || {{formatnum:14278}} || {{formatnum:16134}}
|- align="right"
|align="left" | {{Turquie}} || ||19|| {{formatnum:1329}}|| {{formatnum:4694}}|| {{formatnum:7370}} || {{formatnum:8056}} || {{formatnum:9281}} || {{formatnum:11102}} || {{formatnum:11945}} || {{formatnum:12342}}
|- align="right"
|align="left" | {{Italie}} ||103||427|| {{formatnum:5797}}|| {{formatnum:8975}}||{ {{formatnum:10230}} || {{formatnum:10512}} || {{formatnum:10871}} || {{formatnum:11254}} || {{formatnum:11850}} || {{formatnum:12336}}
|- align="right"
|align="left" | {{Australie}} ||4||30|| {{formatnum:2020}}|| {{formatnum:4187}}|| {{formatnum:5362}} || {{formatnum:6199}} || {{formatnum:7296}} || {{formatnum:9125}} || {{formatnum:10537}} || {{formatnum:11479}}
|- align="right"
|align="left" | {{Pays-Bas}} ||319||440|| {{formatnum:2269}}|| {{formatnum:3443}}|| {{formatnum:4393}} || {{formatnum:4463}} || {{formatnum:6619}} || {{formatnum:7770}} || {{formatnum:8755}} || {{formatnum:10749}}
|- align="right"
|align="left" | {{Pologne}} ||2||5|| {{formatnum:1180}}|| {{formatnum:5100}}|| {{formatnum:6116}} || {{formatnum:6112}} || {{formatnum:6298}} || {{formatnum:6967}} || {{formatnum:8150}} || {{formatnum:9428}}
|- align="right"
|align="left" | {{Mexique}} || || || ||{{formatnum:3073}}||  {{formatnum:4935}} || {{formatnum:6215}} || {{formatnum:6789}} || {{formatnum:7159}} || {{formatnum:7317}} || {{formatnum:7413}}
|- align="right"
|align="left" | {{Danemark}} ||{{formatnum:1066}}||{{formatnum:2417}}|| {{formatnum:3749}}|| {{formatnum:5064}}|| {{formatnum:5766}} || {{formatnum:5917}} || {{formatnum:6259}} || {{formatnum:7021}} || {{formatnum:7104}} || {{formatnum:7281}}
|- align="right"
|align="left" | {{Finlande}} || || || || ||  ||  || {{formatnum:2586}} || {{formatnum:3257}} || {{formatnum:5677}} || {{formatnum:6946}}
|- align="right"
|align="left" | {{Portugal}} ||38||83|| {{formatnum:3706}}|| {{formatnum:5050}}|| {{formatnum:5172}} || {{formatnum:5242}} || {{formatnum:5122}} || {{formatnum:5427}} || {{formatnum:5538}} || {{formatnum:5809}}
|- align="right"
|align="left" | {{Belgique}} || || || || {{formatnum:2229}}|| {{formatnum:3133}} || {{formatnum:3159}} || {{formatnum:4681}} || {{formatnum:4948}} || {{formatnum:5303}} || {{formatnum:5502}}
|- align="right"
|align="left" | {{Grèce}} || || || || ||  ||  || {{formatnum:4119}} || {{formatnum:4649}} || {{formatnum:4702}} || {{formatnum:5232}}
|- align="right"
|align="left" | {{Japon}} ||18||142|| {{formatnum:2304}}|| {{formatnum:3038}}|| {{formatnum:3661}} || {{formatnum:3921}} || {{formatnum:4373}} || {{formatnum:4575}} || {{formatnum:4664}} || {{formatnum:5214}}
|- align="right"
|align="left" | {{Viêt Nam}} || || || || ||  || 388 || 513 || {{formatnum:3976}} || {{formatnum:3976}} || {{formatnum:4798}}
|- align="right"
|align="left" | {{Irlande}} ||53||119|| {{formatnum:1428}}|| {{formatnum:2446}}|| {{formatnum:3676}} || {{formatnum:4127}} || {{formatnum:4307}} || {{formatnum:4339}} || {{formatnum:4536}} || {{formatnum:4730}}
|- align="right"
|align="left" | {{Chili}} || || || || || {{formatnum:1619}} || {{formatnum:2145}} || {{formatnum:2829}} || {{formatnum:3444}} || {{formatnum:3889}} || {{formatnum:4577}}
|- align="right"
|align="left" | {{Autriche}} || || || ||{{formatnum:2404}}|| {{formatnum:2878}} || {{formatnum:3607}} || {{formatnum:3226}} || {{formatnum:3422}} || {{formatnum:3633}} || {{formatnum:3945}}
|- align="right"
|align="left" | {{Argentine}} || || || || ||  || {{formatnum:1604}} || {{formatnum:2618}} || {{formatnum:3291}} || {{formatnum:3309}} || {{formatnum:3704}}
|- align="right"
|align="left" | {{Afrique du Sud}} || || || ||{{formatnum:1053}}|| {{formatnum:2085}} || {{formatnum:2085}} || {{formatnum:2495}} || {{formatnum:3442}} || {{formatnum:3442}} || {{formatnum:3442}}
|- align="right"
|align="left" | {{Roumanie}} || ||0|| 462|| {{formatnum:2976}}||{{formatnum:3024}}|| {{formatnum:3026}} || {{formatnum:3012}} || {{formatnum:3015}} || {{formatnum:3015}} || {{formatnum:3100}}
|-class="sortbottom" align="right"
|align="left" | '''Total mondial''' ||'''{{formatnum:7482}}'''||'''{{formatnum:18040}}''' ||'''{{formatnum:194680}}''' ||'''{{formatnum:432680}}'''|| '''{{formatnum:590589}}''' || '''{{formatnum:650199}}''' || '''{{formatnum:744978}}''' || '''{{formatnum:829367}}''' || '''{{formatnum:905193}}''' || '''{{formatnum:1020639}}'''
|-class="sortbottom" align="center"
|colspan=11 | Sources : GWEC et Eurobserv'ER pour l'Union européenne en 2022-2023{{sfn|EurObserv'ER|2024|p=4}}
|}

En 2022, {{unité|77,6 GW}} d'éoliennes ont été installées, en baisse de 17 % par rapport à 2021, dont {{unité|68,8 GW}} à terre et {{unité|8,8 GW}} en mer. La puissance installée mondiale atteint {{unité|906,2 GW}} fin 2022, en progression de 9,3 %. La part de marché de la Chine s'est élevée à 48,5 % en 2022, suivie par celles des États-Unis : 11,1 %, du Brésil (5,2 %), de l'Allemagne (3,5 %), de la Suède (3,1 %), de la France (2,7 %), du Royaume-Uni (2,2 %). La part de l'Europe (Royaume-Uni et Turquie inclus) est de 24,7 %. Dans l'éolien terrestre, la puissance installée atteint {{unité|842 GW}} fin 2022. Les nouvelles installations ont reculé de 5 %, surtout aux États-Unis (-32 %) ; elles ont par contre progressé de 6 % en Chine et de 18 % en Europe. La Chine reste en tête : {{unité|32,6 GW}} y ont été installés et {{unité|8,6 GW}} aux États-Unis, {{unité|4,1 GW}} au Brésil et {{unité|16,7 GW}} en Europe. Le marché en mer a reculé de 58 %, passant de {{unité|21106 MW}} en 2021 à {{unité|8771 MW}} en 2022, dont {{unité|5052 MW}} en Chine, {{unité|1175 MW}} à Taïwan et {{unité|2460 MW}} en Europe (dont {{unité|1179 MW}} au Royaume-Uni, {{unité|480 MW}} en France, {{unité|369 MW}} aux Pays-Bas et {{unité|342 MW}} en Allemagne){{sfn|GWR|2023|p=102}}.
 
En 2021, {{unité|93,6 GW}} d'éoliennes ont été installées, en baisse de 1,8 % par rapport à 2020, dont {{unité|72,5 GW}} à terre et {{unité|21,1 GW}} en mer. La puissance installée mondiale atteint {{unité|837 GW}} fin 2021, en progression de 12,4 %. La part de marché de la Chine s'est élevée à 51 % en 2021, suivie par celle des États-Unis : 14 % ; ensuite viennent le Brésil (4 %), le Vietnam (4 %), le Royaume-Uni (3 %). La part de l'Europe est de 19 %{{sfn|GWR|2022|p=102}}. Dans l'éolien terrestre, les nouvelles installations ont reculé de 18 %, surtout en Chine (-39 %) et aux États-Unis (-25 %), du fait de l'arrêt de programmes de subventions. Ces deux pays restent cependant en tête : {{unité|30,7 GW}} ont été installés en Chine et {{unité|12,7 GW}} aux États-Unis, {{unité|3,8 GW}} au Brésil, {{unité|2,7 GW}} au Vietnam et {{unité|2,1 GW}} en Suède{{sfn|GWR|2022|p=103}}. Le marché en mer a plus que triplé, passant de {{unité|6852 MW}} en 2020 à {{unité|21106 MW}} en 2021, dont {{unité|16,9 GW}} en Chine, {{unité|3,3 GW}} en Europe (dont {{unité|2,3 GW}} au Royaume-Uni) et {{unité|779 MW}} au Vietnam{{sfn|GWR|2022|p=105}}.

En 2020, les installations ont atteint {{unité|95,3 GW}}, en progression de 57 % par rapport à 2019, dont {{unité|88,4 GW}} à terre et {{unité|6,9 GW}} en mer{{sfn|GWR|2022|p=102}}. La part de marché de la Chine s'est élevée à 56 % en 2020, suivie par celle des États-Unis (18 %) ; ensuite viennent le Brésil (3 %), les Pays-Bas (2 %), l'Allemagne (2 %). La part de l'Europe est de 16 %{{sfn|GWR|2021|p=44}}. Dans l'éolien terrestre, les nouvelles installations ont progressé de 59 %, surtout dans les deux principaux marchés : la Chine {{unité|68,6 GW}} et les États-Unis {{unité|17 GW}}. En Chine, les installations ont été accélérées par l'annonce de la fin des subventions au {{date|1 janvier 2021}} ; au-delà, les projets devront atteindre la [[parité réseau]] basée sur le prix réglementé de l'électricité des centrales à charbon dans chaque province. Aux États-Unis, la fin annoncée du Production Tax Credit (PTC) a aiguillonné les mises en service, mais en décembre 2020, le Sénat a prolongé le PTC avec un taux réduit à 60 % de son niveau antérieur. Le Brésil se classe au troisième rang avec {{unité|2,3 GW}}, suivi par la Norvège ({{unité|1,53 GW}}) et l'Allemagne ({{unité|1,43 GW}}){{sfn|GWR|2021|p=45-46}}.

Les nouvelles installations de 2019 sont estimées par le GWEC à {{unité|60,4 GW}}, en hausse de 19 % par rapport à 2018 ; celles de l'éolien terrestre ont progressé de 17 % à {{unité|54.2 GW}}, alors que l'éolien en mer a bondi à {{unité|6.1 GW}}, portant sa part à 10 %. Dans l'éolien terrestre, la région Asie-Pacifique a pris la tête du marché avec {{unité|27,3 GW}} ; le marché européen a progressé de 30 % malgré un recul de 55 % en Allemagne, grâce à la forte croissance des installations en Espagne, Suède et Grèce. Dans l'éolien en mer, le marché chinois a bondi de 45 %. Les mécanismes de marché ont continué à dominer : à l'échelle mondiale, les appels d'offres ont atteint {{unité|25 GW}} pour l'éolien terrestre et {{unité|15.8 GW}} pour les projets en mer, plus du double des volumes de 2018. Les contrats de vente à long terme aux entreprises ont progressé de 30 %, atteignant {{unité|9 GW}}{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=13}}. Dans l'éolien terrestre, la Chine, marché leader depuis 2008, a installé {{unité|23,76 GW}}, loin devant les États-Unis ({{unité|9,14 GW}}), l'Inde ({{unité|2,38 GW}}), la Suède ({{unité|1,59 GW}}), la France ({{unité|1,34 GW}}), le Mexique ({{unité|1,28 GW}}) et l'Allemagne ({{unité|1,08 GW}}). La Chine est, pour la deuxième année, en tête des installations en mer avec {{unité|2,39 GW}}, devant le Royaume-Uni ({{unité|1,76 GW}}){{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=44}}.

Les cinq principaux marchés de 2018 ont été la Chine (43,3 % du total mondial), les États-Unis (15,1 %), le Royaume-Uni (4 %), l'Inde (3,9 %) et l'Espagne (3,8 %). La région Asie-Pacifique a totalisé 50,7 %, l'Europe 25,5 %, l'Amérique du nord 16,1 %, l'Amérique latine 6,1 % et l'Afrique (+Moyen-Orient) 1,6 %{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=36}}. Sur le marché de l'éolien terrestre ({{unité|54,2 GW}}), la Chine a continué à dominer avec {{unité|23,8 GW}}, suivie des États-Unis ({{unité|9,1 GW}}), de l'Inde ({{unité|2,4 GW}}), de l'Espagne ({{unité|2,3 GW}}) et de la Suède ({{unité|1,6 GW}}). Le marché chinois a connu en 2018 l'introduction du système des appels d'offres, puis en 2019 une nouvelle réforme présentant une feuille de route en direction d'un système « sans subvention » à partir du {{date|1 janvier 2021}}. En 2019, 35 % des nouvelles installations ont été issues de mécanismes basés sur le marché, comme en 2018 ; malgré le manque de succès des appels d'offres de 2019 en Allemagne et en Inde, {{unité|14,5 GW}} ont été attribués aux enchères hors Chine, niveau identique à celui de 2018{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=44}}.

En 2016, le marché éolien mondial a ralenti sa croissance, {{unité|54 GW}} étant installés dans l'année ; la Chine est restée en tête avec {{unité|23.3 GW}} contre {{unité|30 GW}} en 2015, année marquée par une ruée avant la mise en place de réductions des tarifs garantis. Aux États-Unis, les {{unité|8.2 GW}} mis en service portent le parc à {{unité|82|GW}}. L'Union européenne a installé {{unité|12.5 GW}}, dont {{unité|5.4 GW}} en Allemagne et {{unité|1.5 GW}} en France<ref>{{en}} [https://www.windtech-international.com/industry-news/industry-installed-more-than-54gw-of-wind-energy-in-2016 Industry installed more than 54GW of wind energy in 2016], Windtech, 10 février 2017.</ref>.

En 2014 : ({{unité|52.13 GW}} de mises en service moins {{unité|0.56 GW}} de mises hors service ; en 2013, les mises en service avaient été de près de {{unité|37|GW}} ; le marché a donc fait un bond de 41 % ; la puissance installée dans l'[[Union européenne]] durant l'année 2014 a été de {{unité|12.44 GW}}. L'Asie a représenté 50,2 % du marché, l'Europe 25,8 % et l'Amérique du Nord 13,9 % ; les autres régions montent en puissance avec 10,1 % au total. La puissance cumulée de l'Asie dépasse pour la première fois celle de l'Europe avec {{unité|142.1 GW}} (38,3 %) contre {{unité|135.6 GW}} (36,5 %), l'Amérique du Nord totalisant {{unité|77.95 GW}} (21 %). La Chine à elle seule a installé {{unité|23.35 GW}}, soit 45 % du marché mondial, suivie de très loin par l'Allemagne : {{unité|6.2 GW}} et les États-Unis : {{unité|4.85 GW}}<ref>[http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/stat_baro/observ/barojde16_Eolien_FR.pdf Baromètre éolien 2014] {{pdf}}, [[EurObserv'ER]], février 2015.</ref>.

À la fin de 2013, la puissance installée éolienne mondiale atteignait {{unité|318.6 GW}}, en augmentation de {{unité|35.6|GW}} en un an (+12,4 %), dont {{unité|11.3|GW}} pour l'[[Union européenne]] ; le marché a connu un net ralentissement, pour la première fois dans l'histoire de l'ère industrielle de l'éolien : les installations en 2012 avaient totalisé {{unité|44.2|GW}}, dont {{unité|11.8|GW}} pour l'UE ; cette baisse du marché est due surtout à l'écroulement du marché des États-Unis ({{unité|1084|MW}} contre {{unité|13078|MW}} en 2012), à cause de la reconduction très tardive du système d'incitation fédéral ; le marché européen a légèrement fléchi en raison de l'adoption par plusieurs gouvernements de nouvelles politiques moins favorables ; par contre, la Chine a représenté à elle seule près de la moitié du marché mondial : {{unité|16.1|GW}}. L'Europe a eu en 2013 une part de marché de 34,1 %, derrière le marché asiatique (51,2 % contre 35,6 % en 2012), et loin devant le marché nord-américain qui a chuté à 9,3 % contre 31,4 % en 2012. L'Europe reste cependant en tête pour la puissance totale en fonctionnement : 38,3 % contre 36,4 % pour l'Asie et 22,3 % pour l'Amérique du Nord<ref>{{pdf}} [http://www.energies-renouvelables.org/observ-er/stat_baro/observ/baro-jde14_fr.asp Baromètre éolien 2013], [[EurObserv'ER]], février 2014.</ref>.

En 2008, les États-Unis deviennent le premier pays pour la capacité d'énergie éolienne, {{unité|25170|MW}} étant installés, devant l'Allemagne ({{unité|23902|MW}}<ref name="GWEC1">{{Lien web |langue=en |url=http://www.gwec.net/index.php?id=30&no_cache=1&tx_ttnews=177&tx_ttnews=4&cHash=04fdc8c00a |site=gwec.net |titre= US and China in race to the top of global wind industry |éditeur=Global Wind Energy Council |en ligne le=2 février 2009 |consulté le=8 février 2009}}</ref>). Ce secteur emploie alors environ {{nombre|85000|Américains}}<ref name="GWEC1"/>.

==== Éolien en mer ====
{{Article détaillé|Éolienne en mer}}
La puissance installée de l'éolien en mer atteint {{unité|75162 MW}} en 2023, en progression de 16,9 %. Les mises en service de 2023 atteignent {{unité|10852 MW}}, dont {{unité|7091 MW}} en Asie (Chine : {{unité|6333 MW}}) et {{unité|3761 MW}} en Europe. En 2022, {{unité|8771 MW}} ont été installées, dont {{unité|6311 MW}} en Asie (Chine : {{unité|5052 MW}}) et {{unité|2460 MW}} en Europe{{sfn|GWR|2024|p=149}}.

GWEC prévoit que {{unité|138 GW}} d'éolien en mer seront installés de 2024 à 2028{{sfn|GWR|2024|p=16}}.

=== Union européenne (UE) ===
{{Article détaillé|Énergie éolienne en Europe}}
En 2023, selon [[EurObserv'ER]], la production éolienne atteint {{unité|476,6 TWh}}, dont {{unité|54,8 TWh}} en mer. Elle progresse de 13 % par rapport à 2022, où elle s'élevait à {{unité|421,9 TWh}}, dont {{unité|50,1 TWh}} en mer{{sfn|EurObserv'ER|2024|p=6}}. Des conditions de vent bien meilleures que les deux années précédentes, combinées à l’ajout des nouvelles mises en service, expliquent cette progression ; plus de la moitié des pays de l’Union européenne ont connu des taux de croissance à deux chiffres{{sfn|EurObserv'ER|2024|p=8}}. La puissance installée atteint {{unité|218,5 GW}}, dont {{unité|18,4 GW}} en mer. Elle progresse de {{unité|15,65 GW}} par rapport à 2022 (+7,7 %), où elle s'élevait à {{unité|203,7 GW}}, dont {{unité|16,2 GW}} en mer{{sfn|EurObserv'ER|2024|p=4}}. La puissance mise hors service durant l’année 2023 est d'environ {{unité|850 MW}}. La progression nette de la puissance installée est donc de {{unité|14,8 GW}}, soit +7,3 %{{sfn|EurObserv'ER|2024|p=6}}.

=== Amérique ===
En 2023, la puissance éolienne installée de l'Amérique s'élève à {{unité|218048 MW}}, soit 21,4 % du total mondial, au {{3e|rang}} des continents, derrière l'Asie (50,9 %) et l'Europe (26,7 %), dont {{unité|150475 MW}} aux États-Unis, {{unité|30449 MW}} au Brésil et {{unité|16986 MW}} au Canada. Les nouvelles installations de 2023 s'élèvent à {{unité|14417 MW}}, soit 12,4 % du marché mondial, dont {{unité|6402 MW}} aux États-Unis, {{unité|4817 MW}} au Brésil, {{unité|1720 MW}} au Canada et {{unité|688 MW}} au Chili{{sfn|GWR|2024|p=149}}.

En 2022, l'Amérique représente 22,5 % du total mondial. Les nouvelles installations de 2022 s'élèvent à {{unité|14829 MW}}, soit 19,1 % du marché mondial, dont {{unité|8612 MW}} aux États-Unis, {{unité|4065 MW}} au Brésil, {{unité|1006 MW}} au Canada et {{unité|824 MW}} au Chili{{sfn|GWR|2023|p=102}}.

En 2021, l'Amérique représente 22,5 % du total mondial. Les nouvelles installations de 2021 s'élèvent à {{unité|19243 MW}}, soit 20,6 % du marché mondial, dont {{unité|12747 MW}} aux États-Unis, {{unité|3830 MW}} au Brésil et {{unité|677 MW}} au Canada{{sfn|GWR|2022|p=105}}.

En 2020, l'Amérique représente 22,9 % du total mondial. Les nouvelles installations de 2020 s'élèvent à {{unité|21762|MW}}, soit 23,4 % du marché mondial, dont {{unité|16205|MW}} aux États-Unis, {{unité|2297|MW}} au Brésil, {{unité|1014|MW}} en Argentine, {{unité|684|MW}} au Chili, {{unité|574|MW}} au Mexique et {{unité|165|MW}} au Canada{{sfn|GWR|2021|p=53}}.

Les nouvelles installations de 2019 s'élèvent à {{unité|13437|MW}}, soit 22,1 % du marché mondial, dont {{unité|9143|MW}} aux États-Unis, {{unité|1281|MW}} au Mexique, {{unité|931|MW}} en Argentine, {{unité|745|MW}} au Brésil, {{unité|597|MW}} au Canada et {{unité|526|MW}} au Chili{{sfn|GWR|2021|p=53}}.

Les nouvelles installations de 2018 s'élèvent à {{unité|11891|MW}}, soit 23,5 % du marché mondial, dont {{unité|7588|MW}} aux États-Unis, {{unité|1939|MW}} au Brésil, {{unité|929|MW}} au Mexique, {{unité|566|MW}} au Canada et {{unité|445|MW}} en Argentine{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=44}}.

Au cours de l'année 2017, cette puissance installée s'est accrue de {{unité|10414|MW}} (Amérique du Nord : {{unité|7836|MW}}, Amérique Latine : {{unité|2578|MW}}), soit +9,2 % et 19,8 % du total mondial des mises en service de l'année. Les États-Unis restent largement en tête avec {{unité|89077|MW}}, soit 72,3 % du total du continent américain ; les {{unité|7017|MW}} qu'ils ont mis en service en 2017 représentent 67 % du total américain<ref name="GWEC2017"/>.

=== Asie-Pacifique ===
En 2023, la région Asie-Pacifique conforte son rang en tête du classement des continents par puissance éolienne installée avec {{unité|519560 MW}}, soit 50,9 % du total mondial, situés surtout pour {{unité|441100 MW}} en Chine, {{unité|44736 MW}} en Inde et {{unité|11479 MW}} en Australie. Les nouvelles installations se sont élevées à {{unité|82927 MW}}, soit 71,1 % du marché mondial, dont {{unité|75660 MW}} en Chine, {{unité|2806 MW}} en Inde et {{unité|942 MW}} en Australie. La région détient {{unité|41088 MW}} de parcs éoliens en mer, soit 54,7 % du total mondial, dont {{unité|37775 MW}} en Chine, {{unité|2104 MW}} à Taïwan et {{unité|874 MW}} au Vietnam ; {{unité|7091 MW}} ont été installés en 2022, soit 65,3 % du marché mondial, dont {{unité|6333 MW}} en Chine et {{unité|692 MW}} à Taïwan{{sfn|GWR|2024|p=149}}.

En 2022, la région Asie-Pacifique conforte son rang en tête du classement des continents par puissance éolienne installée avec {{unité|436858 MW}}, soit 48,2 % du total mondial, dont {{unité|365440 MW}} en Chine, {{unité|41930 MW}} en Inde et {{unité|10537 MW}} en Australie. Les nouvelles installations se sont élevées à {{unité|43281 MW}}, soit 55,8 % du marché mondial, dont {{unité|37631 MW}} en Chine, {{unité|1847 MW}} en Inde et {{unité|1412 MW}} en Australie. La région détient {{unité|34006 MW}} de parcs éoliens en mer, soit 52,9 % du total mondial, dont {{unité|31442 MW}} en Chine ; {{unité|6311 MW}} ont été installés en 2022, soit 72 % du marché mondial, dont {{unité|5052 MW}} en Chine et {{unité|1175 MW}} à Taïwan{{sfn|GWR|2023|p=102}}.

En 2021, la puissance éolienne installée de la région représente 48,3 % du total mondial. Les nouvelles installations se sont élevées à {{unité|55140 MW}}, soit 58,9 % du marché mondial, dont {{unité|47570 MW}} en Chine, {{unité|2717 MW}} au Vietnam, {{unité|1459 MW}} en Inde et {{unité|1746 MW}} en Australie. La région détient {{unité|28980 MW}} de parcs éoliens en mer, soit 50,7 % du total mondial, dont {{unité|27680 MW}} en Chine ; {{unité|17788 MW}} ont été installés en 2021, soit 84 % du marché mondial, dont {{unité|16900 MW}} en Chine{{sfn|GWR|2022|p=112}}.

En 2020, sa puissance éolienne installée représente 46,7 % du total mondial. Les nouvelles installations se sont élevées à {{unité|55666|MW}}, soit 59,9 % du marché mondial, dont {{unité|52000|MW}} en Chine, {{unité|1119|MW}} en Inde et {{unité|1097|MW}} en Australie. La région détient {{unité|10414|MW}} de parcs éoliens en mer, soit 29,5 % du total mondial, dont {{unité|9996|MW}} en Chine ; {{unité|3120|MW}} ont été installés en 2020, dont {{unité|3060|MW}} en Chine{{sfn|GWR|2021|p=53}}.

En 2019, les nouvelles installations se sont élevées à {{unité|30612|MW}}, soit 51 % du marché mondial, dont {{unité|26155|MW}} en Chine, {{unité|2377|MW}} en Inde et {{unité|837|MW}} en Australie{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=44}}.

En 2018, cette puissance installée s'est accrue de {{unité|26158|MW}}, soit 51,6 % du marché mondial, dont {{unité|21855|MW}} en Chine, {{unité|2191|MW}} en Inde et {{unité|549|MW}} en Australie{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=44}}.

Au cours de l'année 2017, cette puissance installée s'est accrue de {{unité|24447|MW}}, soit +12 % et 46,5 % du total mondial des mises en service de l'année. La Chine à elle seule, avec ses {{unité|188232|MW}}, représente 82,4 % du total installé en Asie fin 2017 et 79,8 % des installations de l'année. L'Inde suit loin derrière avec {{unité|32848|MW}} (14,4 % du cumul et 17 % de l'accroissement)<ref name="GWEC2017" />.

=== Afrique et Moyen Orient ===
[[Fichier:Amogdoul Wind Farm Essaouira 2007.jpg|vignette|Parc éolien d'Amogdoul près d'[[Essaouira]], au Maroc.]]
La puissance éolienne installée en Afrique et au Moyen Orient a progressé de 10,2 % en 2023, passant de {{unité|9698 MW}} fin 2022 à {{unité|10684 MW}} fin 2023, dont {{unité|3442 MW}} en Afrique du Sud, {{unité|2062 MW}} en Égypte, {{unité|1926 MW}} au Maroc, {{unité|435 MW}} au Kenya et {{unité|422 MW}} en Arabie saoudite. Les nouvelles installations de 2023 ont été de {{unité|987 MW}}, dont {{unité|360 MW}} en Égypte et {{unité|138 MW}} au Maroc{{sfn|GWR|2024|p=149}}.

En 2022, elle a progressé de 3,7 %. Les nouvelles installations de 2022 ont été de {{unité|349 MW}}, dont {{unité|276 MW}} au Maroc{{sfn|GWR|2023|p=102}}.

Elle a progressé de 24,8 % en 2021. Les nouvelles installations de 2021 ont été de {{unité|1809 MW}}, dont {{unité|668 MW}} en Afrique du Sud, {{unité|237 MW}} en Égypte et {{unité|102 MW}} au Kenya{{sfn|GWR|2022|p=112}}.

Elle a progressé de 12,8 % en 2020, passant de {{unité|6454|MW}} fin 2019 à {{unité|7277|MW}} fin 2020, dont {{unité|2465|MW}} en Afrique du Sud et {{unité|1465|MW}} en Égypte. Les nouvelles installations de 2020 ont été de {{unité|823|MW}}, dont {{unité|515|MW}} en Afrique du Sud{{sfn|GWR|2021|p=53}}.

Cette puissance éolienne a progressé de 16,5 % en 2019. Les ajouts de 2019 ont été de {{unité|944|MW}}, dont {{unité|262|MW}} en Égypte{{sfn|GWEC|2019|id=GWEC2019|p=44}}.

La progression a été de 20 % en 2018. Les ajouts de 2018 ont été de {{unité|962|MW}}, dont {{unité|380|MW}} en Égypte et {{unité|310|MW}} au Kenya<ref name="GWEC2018">{{lien web |langue=en |titre=Global Wind Report 2018|url=https://gwec.net/wp-content/uploads/2019/04/GWEC-Global-Wind-Report-2018.pdf |format=pdf |éditeur=Global Wind Energy Council (GWEC)|date=avril 2019}}.</ref>.

La puissance éolienne a progressé de 16 % en 2017 (12 % en 2016, 30 % en 2015, 58 % en 2014) ; plus de la moitié du bond en avant de {{unité|934|MW}} en 2014 s'est produit en Afrique du Sud : {{unité|+560|MW}} et près d'un tiers au Maroc : {{unité|+300|MW}} ; en 2015, l'Afrique du Sud a contribué pour 64 % à la progression du parc africain avec {{unité|+483|MW}}, suivie par l'Éthiopie : {{unité|+153|MW}} ; en 2016, la totalité des mises en service ont été effectuées en Afrique du Sud : {{unité|+418|MW}} ; de même en 2017 : {{unité|+621|MW}}<ref name="GWEC2017">{{lien web |langue=en |titre=Global Wind Statistics 2017|url=http://gwec.net/wp-content/uploads/vip/GWEC_PRstats2017_EN-003_FINAL.pdf |format=pdf |éditeur=Global Wind Energy Council (GWEC) |date=14 février 2018}}.</ref>.

== Avenir : projets et perspectives ==
=== La technologie ===
La montée du prix des [[Combustible fossile|énergies fossiles]] a rendu les recherches dans le domaine de l'éolien plus attirantes pour les investisseurs.

La technologie actuellement la plus utilisée pour capter l'énergie éolienne utilise une [[hélice]] sur un axe horizontal. Certains prototypes utilisent un axe de rotation vertical : une nouvelle technologie à axe vertical est celle du ''Kite wind generator'' (inspirée du [[kitesurf]]) qui, pour capter un vent le plus fort possible, utilise des câbles et des ailes qui peuvent arriver à 800/{{Unité|1000|m}} de hauteur<ref>[http://www.kitegen.com/ Site du Kite Wind Generator].</ref>.

[[Fichier:WindCompilationW1.jpg|vignette|Schéma des [[pale]]s d'une petite éolienne.]]
La technologie à axe horizontal présente certains inconvénients :
* l'encombrement spatial est important, il correspond à une sphère d'un diamètre égal à celui de l'hélice, reposant sur un cylindre de même diamètre. Un mât de hauteur importante est nécessaire pour capter un vent le plus fort possible ;
* le vent doit être le plus régulier possible et donc interdit des implantations en milieu urbain ou dans un relief très accidenté ;
* la vitesse de l'extrémité d'une pale croît rapidement avec sa taille, au risque de causer défauts de fonctionnement et bruits pour le voisinage. Dans la pratique, les pales des grandes éoliennes ne dépassent jamais une vitesse de l'ordre de {{Unité|100|m/s}} à leur extrémité. En fait, plus l'éolienne est grande, moins le rotor tourne vite (moins de dix tours par minute pour les grandes éoliennes en mer).

Les nouvelles éoliennes en cours de développement visent à aboutir à une technologie qui s'affranchit du bruit, de l'encombrement et de la fragilité des éoliennes à pales, tout en étant capables d'utiliser le vent quelle que soit sa direction et sa force. De nombreuses variantes sont étudiées par des essais réels en grandeur nature. Certaines éoliennes sont de petite taille ({{Unité|3 à 8|m}} de large, {{Unité|1 à 2|m}} de haut), avec pour objectif de pouvoir les installer sur les toitures terrasses des immeubles d'habitation dans les villes, ou sur les toitures des immeubles industriels et commerciaux, dans des gammes de puissances allant de quelques kilowatts à quelques dizaines de kilowatts de puissance moyenne. Leur vitesse de rotation est faible et indépendante de la vitesse du vent. Leur puissance varie avec le cube de la vitesse du vent (la vitesse du vent élevée à la puissance 3) : quand la vitesse du vent double, la puissance est multipliée par 8. {{référence nécessaire|La vitesse du vent peut varier de {{Unité|5|km/h}} à plus de {{Unité|200|km/h}} sans nécessiter la « mise en drapeau » des pales}}.

==== Rendement des éoliennes ====

Les éoliennes sont caractérisées par leur rendement en fonction de la vitesse du vent. Les éoliennes actuelles présentent une courbe plafonnée et limitée à des vents de moins de {{Unité|90|km/h}}.

L'Ademe a commandé un rapport à la société Climpact. Les résultats de ce rapport indiquent que sous l'effet du réchauffement climatique, les vents servant à la production éolienne d'énergie devraient diminuer de près de 10 % d'ici à 2100.

=== Éolien en mer ===
{{Article détaillé|Éolienne en mer}}
L'installation de fermes éoliennes en mer est l'une des voies de développement de cette filière : elle minimise les nuisances visuelles et de voisinage et le facteur de charge est meilleur grâce à un vent plus fort et plus constant qu'à terre. Un site en Mer du Nord<ref>[http://www.c-power.be/applet_mernu_fr/eoliennes/fonctionnement.htm : {{nombre|8440|heures}} de fonctionnement/an dont {{nombre|3300|heures}} équivalentes de fonctionnement à puissance nominale/an pour le parc éolien Thorntonbank en mer du Nord ; chiffres basé sur près de {{nombre|20|ans}} de relevés éoliens à partir de 1986] c-power.be</ref> a montré par exemple un fonctionnement sur 96 % du temps, permettant un [[Aéronautique|facteur de charge]] moyen de 0,37. Cette solution permet le développement technique progressif d'éoliennes de très grande puissance.

Ainsi, la production d'électricité éolienne en mer est plus importante qu'à terre à puissance nominale équivalente. On donne couramment comme moyenne {{Unité|2500|MWh}} par mégawatt installé en mer au lieu de {{Unité|2000|MWh}} par mégawatt installé à terre. Dans les zones maritimes géographiquement très favorables à l'éolien, les estimations des études indiquent le potentiel de cas extrêmes de {{Unité|3800|MWh}} par MW installé. Mais le coût d'investissement demeure en moyenne 20 % plus élevé que pour les éoliennes dites « classiques ».

Diverses solutions sont envisagées pour diminuer le coût du kilowatt-heure produit. Parmi les solutions étudiées, on peut noter :
* la construction d'éoliennes de plus grande puissance, produisant de {{Unité|5 à 10|MW}} par unité ;
* la mise au point de systèmes flottants, ancrés, permettant de s'affranchir des coûts des pylônes de fondation à grande profondeur.

{{Section à actualiser|date=février 2018}}
Les projets des futures éoliennes en mer, à l'horizon 2010, visent une puissance de {{Unité|10|MW}} unitaire, avec un diamètre de pales de {{Unité|160|mètres}}.

Les premiers parcs éoliens en mer ont été construits à moins de {{unité|35|m}} de profondeur et de {{unité|40|km}} des côtes ; les nouveaux projets s'éloignent de plus en plus (jusqu'à {{unité|100|km}}) et s'aventurent en eau profonde (jusqu'à {{unité|50|m}}) ; les projets en eau profonde sont surtout nombreux au Japon (neuf projets), en France (cinq projets), en Espagne (cinq), en Norvège (quatre) et aux États-Unis (quatre)<ref>{{en}} [http://www.ewea.org/fileadmin/files/library/publications/reports/Deep_Water.pdf Deep water], [[WindEurope]] (consulté le 9 septembre 2013).</ref>.

Une option permettant de réduire le coût d'investissement au kilowatt installé pourrait être à terme de coupler sur le même pylône une éolienne en mer et une ou plusieurs [[hydrolienne]]s.

En France, la Compagnie du vent a annoncé en novembre 2006 son projet de [[Parc éolien en mer des Deux-Côtes|parc des Deux Côtes]], un ensemble de {{nombre|141|éoliennes}} totalisant {{Unité|705|MW}}, à {{Unité|14|km}} au large de la Seine-Maritime et de la Somme. En Angleterre, le consortium {{langue|en|London Array}} a un projet à {{Unité|20|km}} de l'embouchure de la Tamise, qui représenterait {{nombre|271|turbines}} pour une puissance allant jusqu'à {{Unité|1000|MW}}<ref>{{Lien web|auteur= Therry Noisette|url= https://www.zdnet.fr/actualites/du-vent-pour-des-watts-propres-39366687.htm|titre= Du vent pour des watts propres|date= 2007-2-1}}.</ref>. Avec le projet additionnel de Thanet, c'est maintenant {{Unité|1800|MW}} qui devraient être installés dans l'estuaire de la Tamise. Le projet britannique de Triston Knol fera quant à lui {{Unité|1200|MW}}.

La compagnie norvégienne Norsk Hydro, spécialisée dans l'exploitation pétrolière et gazière en mer, développe un concept issu des plateformes pétrolières flottantes. Le principe est de monter l'éolienne sur un caisson flottant en béton (ancré au moyen de câbles, par {{Unité|200 à 700 m}} de fond). Ce projet rendrait caduques les limites de profondeur et permettrait d'installer des champs géants (jusqu'à {{Unité|1|GW}} de puissance installée) loin des côtes. Il permettrait par ailleurs de réduire le prix des champs éoliens en mer, en évitant la construction de coûteuses fondations sous-marines et de réduire les émissions de gaz à effet de serre dues à la mise en place des fondations<ref>{{Lien archive |langue=en |titre=Floating windmills |éditeur=[[Norsk Hydro]] |url=http://www.hydro.com/library/attachments/en/press_room/floating_windmills_en.pdf |format=pdf |horodatage archive=20120708143445 |pages=4 }}.</ref>.

=== Éolien urbain ===
[[Fichier:Windgen59.JPG|vignette|redresse|Éolienne urbaine de deux mètres de diamètre, puissance {{unité|1.75|kW}} à {{unité|14|m/s}}, à [[Saint-Sébastien (Espagne)|Saint-Sébastien]] ([[Espagne]]), 2010.]]
L'éolien urbain est un concept consistant à installer et exploiter des éoliennes en milieu urbain. L'éolien urbain recherche des turbines éoliennes compactes capables de proposer une [[production décentralisée (énergie)|production d'électricité décentralisée]], qui s'affranchirait du transport et des pertes générées.

De nombreux progrès ont été effectués dans la conception des éoliennes urbaines, de nombreuses innovations ont vu le jour, et le nombre d'installations d'éoliennes en ville est en très forte hausse. La caractéristique la plus importante pour une éolienne urbaine, est l'absence d'obligation de son orientation par rapport à la direction du vent. En effet, en ville les vents sont très perturbés par l'environnement (bâtiments…), il est donc nécessaire que l'éolienne n'ait pas constamment à chercher la direction du vent, sans quoi sa production est grandement diminuée. L'installation d'éoliennes à axe vertical semble pour le moment être la solution la plus adaptée au milieu urbain.

Les concepteurs ont également mis au point des prototypes sur lesquels il n'y a plus de pales comme celles d'une hélice d'avion, mais un rotor fixé à ses deux extrémités, équipé de lames pour procurer un couple constant quelle que soit leur position par rapport à l'axe du vent. Dans certains projets un stator extérieur est ajouté au rotor, élément fixe destiné à dévier la course du vent afin d'optimiser le rendement de l'ensemble. La conception mécanique des turbines éoliennes les rend résistantes aux vents violents et les affranchit de l'arrêt nécessaire quand le vent dépasse la vitesse de {{Unité|90|km/h}}. Leur production est quasiment proportionnelle à la vitesse du vent jusqu'à plus de {{Unité|200|km/h}}, sans palier limitant comme sur les éoliennes classiques. Certaines éoliennes intègrent enfin la sustentation magnétique afin de réduire les frottements et ainsi d'augmenter le rendement de l'aérogénératrice.

=== Projection des productions électriques mondiales éoliennes ===
La directive européenne 2009/28/CE sur l'énergie renouvelable de 2009, composante du [[Paquet climat-énergie]], demande aux 27 États membres de lui présenter leur Plan d'Action National Énergie Renouvelable (NREAP) ; les {{nombre|27 plans}} ont été soumis à la [[Commission européenne]] le {{date|4 janvier 2011}}. L'addition des objectifs de ces plans pour l'éolien donne un total de {{Unité|213|GW}} de puissance installée en 2020, produisant {{Unité|495|TWh}}, soit 14 % de la demande d'électricité totale<ref name="EWEAPP"/>.

La [[Commission européenne]] a également établi son propre scénario de référence, qui prévoit {{Unité|222|GW}} de puissance installée en 2020, produisant {{Unité|525|TWh}}, soit 14,2 % de la demande d'électricité totale<ref name="EWEAPP"/>.

Les projections de l'EWEA<ref name="EWEAPP">{{en}} [http://www.ewea.org/fileadmin/files/library/publications/reports/Pure_Power_III.pdf Pure Power III (2011)] {{pdf}}, EWEA (consulté le 9 septembre 2013).</ref> annoncent pour 2020 dans l'[[Union européenne]] :
* scénario de base : puissance installée de {{Unité|230|GW}}, production de {{Unité|581|TWh}}, soit 15,7 % de la demande d'électricité totale, dont 4 % en mer ;
* scénario haut : puissance installée de {{Unité|265|GW}}, production de {{Unité|682|TWh}}, soit 18,4 % de la demande d'électricité totale (en mer : 4,2 %).

Pour 2030, l'EWEA prévoit {{Unité|400|GW}} d'éoliennes ({{Unité|250|GW}} à terre et {{Unité|150|GW}} en mer) produisant {{Unité|1154|TWh}}, dont {{Unité|591.3|TWh}} à terre et {{Unité|562.4|TWh}} en mer ; la part de l'éolien dans la production d'électricité atteindrait alors 28,5 %<ref name="EWEAPP"/>.

Le {{langue|en|Global Wind Energy Council}} (GWEC), dans une étude de 2012, prévoyait trois scénarios, « référence (IEA new policies) », « modéré » et « avancé », prévoyant une production mondiale en 2020 respectivement de {{Unité|1439|TWh}}, {{Unité|1863|TWh}} et {{unité|2821|TWh}}, et en 2030 de {{Unité|2412|TWh}}, {{Unité|4251|TWh}} et {{unité|6678|TWh}} ; pour l'Europe (OCDE), il prévoit {{Unité|211 à 263|GW}} en 2020 et {{Unité|288 à 397|GW}} en 2030<ref>{{en}} [http://www.gwec.net/wp-content/uploads/2012/11/GWEO_2012_lowRes.pdf Global Wind Energy Outlook 2012] {{pdf}}, GWEC (consulté le 9 septembre 2013).</ref>.

=== Formation et emploi ===
L'offre de [[formation professionnelle|formation technique]], souvent anglophone, s'étend avec le développement de la filière ({{nombre|10000|emplois}} attendus, environ, en France si l'éolien continue à se développer, notamment en mer)<ref>[http://www.cleantechrepublic.com/2012/06/20/metiers-eolien-offshore-filiere/ Métiers de l'éolien offshore : la filière s'organise], cleantechrepublic, 2012.</ref>. L'éolien en mer nécessite des compétences particulières, dont en matière de sécurité, gestion du risque de corrosion, anticipation des contraintes de météo, travail en immersion, risques liés aux [[Munition immergée|munitions immergées]]{{etc.}}

== Effets sur l'environnement ==
[[Fichier:Greenhouse gas emissions per energy source.png|vignette|Émissions de gaz à effet de serre par source d'énergie. L'énergie éolienne est l'une des sources d'énergie les moins émissives. Source : [[Our World in Data]]<ref>{{en}} [https://ourworldindata.org/cheap-renewables-growth Why did renewables become so cheap so fast?], {{lang|en|[[Our World in Data]]}}, {{date|1 décembre 2020}}.</ref>]]

=== Bilan environnemental global ===
Une étude multicritère publiée en 2008 dans la revue ''[[Energy & Environmental Science]]'' considère l'éolien comme la filière ayant le meilleur bilan environnemental global pour alimenter un parc de [[Véhicule électrique|véhicules électriques]] ou [[Véhicule à hydrogène|à hydrogène]]<ref>{{Article |langue=en |auteur={{Lien|Mark Z. Jacobson}} |titre=Review of solutions to global warming, air pollution, and energy security |périodique=[[Energy & Environmental Science]] |volume=2 |numéro=2 |jour=1 |mois=décembre |année=2008 |issn=1754-5706 |doi=10.1039/B809990C |lire en ligne=https://web.stanford.edu/group/efmh/jacobson/Articles/I/ReviewSolGW09.pdf |format=pdf |consulté le=22 janvier 2019 |pages=148–173}}.</ref>. Une éolienne ne consomme pas d'eau douce (l'accès à l'eau douce est un problème de premier plan à l'échelle mondiale), ne nécessite pas de pesticides, n'induit pas de [[pollution thermique]]. Elle a une empreinte surfacique très faible (la présence d'une éolienne est compatible avec les activités agricoles) et un impact sur la biodiversité réduit. Elle est, de plus, disponible presque partout, de manière décentralisée. C'est une [[énergie propre]] qui ne produit directement ni [[dioxyde de carbone]], ni [[dioxyde de soufre]], ni [[Particules en suspension|fines particules]], ni déchets radioactifs à vie longue, ou n'importe quel autre type de [[pollution de l'air]] ou de l'eau sur son site de fonctionnement.

En raison de l'[[Source d'énergie intermittente|intermittence]] de sa production, l'éolien entraînerait davantage de rejets de gaz à effet de serre que le nucléaire et le gaz car elle nécessite de faire appel à d'autres sources d'énergie comme le charbon et le gaz quand le vent est trop faible ou trop violent<ref name="CO2 éolien" />{{,}}<ref group=alpha>Voir aussi « [[Énergie renouvelable#Contraintes et limites|Énergie renouvelable : Contraintes et limites]] ».</ref>.

=== Éléments polluants contenus dans l'alternateur ===
La production d'électricité par conversion de l'énergie éolienne, hydraulique, nucléaire ou thermique nécessite des [[Machine synchrone|alternateurs]] renfermant des aimants de forte puissance. En 2010, 5 % de ceux-ci sont de type [[Machine synchrone à aimant permanent|aimant permanent]] et contiennent jusqu'à {{unité|2700 kg}} de [[néodyme]] par éolienne<ref>{{Lien web|url= http://decrypterlenergie.org/la-rarete-de-certains-metaux-peut-elle-freiner-le-developpement-des-energies-renouvelables |titre=La rareté de certains métaux peut-elle freiner le développement des énergies renouvelables ? |site=Décrypter l'énergie |éditeur=[[Association négaWatt]] |date=19 novembre 2015 |consulté le=8 août 2017}}.</ref>, une proportion appelée à atteindre 15 à 25 % du parc éolien en 2015<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=[[Ambassade de France au Royaume-Uni]] |titre=Terres rares et enjeux Economiques mondiaux |url=https://uk.ambafrance.org/Terres-rares-et-enjeux-economiques |site=La France au Royaume-Uni |consulté le=22 janvier 2019}}.</ref>. Cette proportion pourrait encore augmenter avec le développement des [[Éolienne en mer|éoliennes en mer]], qui ne peuvent actuellement pas se passer d'aimants permanents{{Note|texte=Le même problème se pose avec les moteurs de [[véhicule électrique|véhicules électriques]] : tous contiennent du néodyme, excepté les [[Tesla Model 3]] standard, [[Tesla Model X]], [[Tesla Roadster]], [[General Motors EV1]] et les moteurs construits par [[AC Propulsion]]<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Induction Versus DC Brushless Motors |url=https://www.tesla.com/blog/induction-versus-dc-brushless-motors |site=www.tesla.com |date=9 janvier 2007 |consulté le=22 janvier 2019}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Tesla's electric motor shift to spur demand for rare earth neodymium |url=https://www.reuters.com/article/us-metals-autos-neodymium-analysis-idUSKCN1GO28I |site=Reuters |date=13 mars 2018 |consulté le=22 janvier 2019}}.</ref>.|groupe=alpha}}.

Or, le néodyme, métal appartenant au groupe des [[Terre rare|terres rares]], implique des procédés d'extraction et surtout de raffinage très polluants<ref>{{Lien web |url=https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2012/07/19/en-chine-les-terres-rares-tuent-des-villages_1735857_3216.html |titre=En Chine, les terres rares tuent des villages |périodique=[[Le Monde]] |date=19 juillet 2012 |consulté le=22 janvier 2019}}.</ref>. Des fabricants, comme [[Enercon]], ont renoncé au néodyme au profit des [[électroaimant]]s<ref>{{Lien web |titre=Les terres rares sont-elles indispensables pour les moteurs électriques, les éoliennes et les panneaux solaires ?|url=http://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/les-terres-rares-sont-elles-indispensables-pour-les-moteurs-electriques-les-eoliennes-et-les-panneaux-solaires-1300/ |site=[[Éditions techniques de l'ingénieur|Techniques de l'Ingénieur]]|consulté le = 2017-8-8}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |nom1=Courtice |prénom1=Ben |titre=Rare earth magnets: not all new turbines are using them |url=https://yes2renewables.org/2012/03/06/rare-earth-magnets-not-all-new-turbines-are-using-them/ |site=Yes 2 Renewables |date=5 mars 2012 |consulté le=22 janvier 2019}}.</ref> et des recherches sont en cours pour fabriquer des aimants sans néodyme ni autres terres rares<ref>{{Lien web |langue=en |nom1=Andy Extance |titre=New magnets for wind power plants |traduction titre=De nouveaux aimants pour les éoliennes |url=https://tangofscience.blog/2017/06/21/new-magnets-for-wind-power-plants/ |site=A tang of science |date=1 juin 2017 |consulté le=22 janvier 2019}}.</ref>.

=== Impact sonore ===
En 2006, puis 2017, un groupe de travail de l'[[Académie nationale de médecine]] sur les éoliennes concluait qu'en matière de [[pollution sonore]]<ref>Rapport de l'[[Académie nationale de médecine]] :<br>* présenté sur {{Lien web |titre=Le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l’homme |description=communiqué |url=http://www.academie-medecine.fr/le-retentissement-du-fonctionnement-des-eoliennes-sur-la-sante-de-lhomme/ |site=[[Académie nationale de médecine]] |date=2006-03-13 |consulté le=2019-11-29}} ; <br>* résumé sur {{Lien web |titre=Rapport de la Faculté de Médecine [sic] sur les éoliennes |url=http://coopeoliennes.free.fr/fichiers/2015_03_faculte_medecine.pdf |format=pdf |site=CoopEoliennes |date=14 mars 2006}} ; <br>* cité dans {{Ouvrage |titre=Evaluation des effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens |éditeur=[[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail|ANSES]] |date=03/2017 |pages totales=304 |isbn= |lire en ligne=https://www.anses.fr/fr/system/files/AP2013SA0115Ra.pdf |format électronique=pdf |consulté le=29/11/2109}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |auteur1=[[Patrice Tran Ba Huy]] |responsabilité1=rapporteur |auteur2=CH. Chouard |auteur3=E. Cabanis |auteur4=A. Chays |auteur5=MT. Hermange |auteur6=Y. Touitou |titre=Nuisances sanitaires des éoliennes terrestres |éditeur=[[Académie nationale de médecine]] |date=09/05/2017 |pages totales=38 |format=pdf |isbn= |présentation en ligne=http://www.academie-medecine.fr/nuisances-sanitaires-des-eoliennes-terrestres/ |lire en ligne=http://www.academie-medecine.fr/wp-content/uploads/2017/05/Rapport-sur-les-%C3%A9oliennes-M-Tran-ba-huy-version-3-mai-2017.pdf |consulté le=29/11/2019}}.</ref> :
* la production d'[[infrason]]s par les éoliennes est, à leur voisinage immédiat, sans danger pour l'homme ;
* il n'y a pas de risques avérés de stimulation visuelle stroboscopique par la rotation des pales des éoliennes ;
* la réglementation relative à l'impact sur la santé du bruit induit était, à cette date, insuffisante, ce qui a été corrigé depuis, l'étude d'impact prévoyant maintenant une cartographie des nuisances sonores et des mesures individuelles chez les habitants les plus proches, la distance minimale des habitations étant maintenant de {{unité|500|m}}.

Concernant la distance de {{unité|1500|m}}, le groupe de travail demandait, à titre conservatoire et en attendant la conclusion des études demandées, que soit suspendue la construction des éoliennes d'une puissance supérieure à {{unité|2,5|MW}} alors qu'il n'existait, à cette date, aucune éolienne terrestre d'une telle puissance en France. Ce rapport applique plus un principe de précaution sans fondement scientifique, car le bruit d'une éolienne n'est pas lié à sa puissance nominale. C'est pourquoi des expertises acoustiques sont systématiquement réalisées dans le cadre d'une étude d'impact environnementale.

Les machines de dernière génération ont fait des progrès importants sur le plan des nuisances sonores et elles peuvent être programmées, dans des circonstances particulières de force et orientation du vent, pour réduire l'impact sur une zone d'habitation proche<ref>[http://www.academie-medecine.fr/upload/base//rapports_267_fichier_lie.rtf Rapport de l'Académie de Médecine] {{rtf}}.</ref>.

En [[Australie]], en mars 2005, le pédiatre David Iser a relevé trois cas de « problèmes significatifs » sur une étude concernant {{Unité|25|personnes}} habitant dans un rayon de {{unité|2|km}} d'une ferme éolienne<ref>[http://ventdubocage.net/sante3.htm Article sur le site VentduBocage]</ref>.

Une éolienne produit un bruit de {{Unité|55|dBA}} au pied de sa tour, ce qui correspond à l'ambiance sonore d'un bureau. Ce niveau sonore est en général considéré comme acceptable. La réglementation française ne se base pas sur le bruit intrinsèque mais sur la notion d'émergence sonore, c'est-à-dire la différence entre le niveau sonore ambiant et celui-ci plus celui des éoliennes. Il s'agit de rester en deçà de {{Unité|5|dBA}} le jour et {{Unité|3|dBA}} la nuit, ce quelle que soit la vitesse du vent. Une nouvelle réglementation vient renforcer ce critère, en introduisant la notion d'émergence spectrale, avec des niveaux d'émergence à respecter par fréquence ({{unité|7|dB}} entre {{Unité|125 et 250 Hz}}, {{unité|5|dB}} entre {{Unité|500 et 4000 Hz}}). Cela en fait une des réglementations les plus strictes en Europe.

Le {{date|28 novembre 2009}}, ''[[Le Monde]]'' consacre un dossier aux « maudits du vent », qui vivent à proximité des éoliennes et souffrent de {{Citation|stress, nausées, insomnies, vertiges, irascibilité, dépression…}}. Le journal indique que {{Citation|les témoignages s'accumulent de façon troublante}}<ref>{{Article |auteur=Laurent Carpentier |photographe=Bastien Defives |titre=Éoliennes |sous-titre=Le vent de la polémique |périodique=[[M, le magazine du Monde|Le Monde magazine]] |numéro=11 |date=28/11/2009 |pages=22-30 |url=http://vent.du.haut.forez.free.fr/lectures/dossier%20le%20monde%20magazine.pdf |format=pdf }}.</ref>.

=== Impact des infrasons ===
Plusieurs publications rapportent les effets néfastes sur la santé des basses fréquences et [[infrason]]s générés par les parcs éoliens<ref>{{Lien web|langue=de|auteur=Paul D. Schomer |et al.=oui |titre=A proposed theory to explain some adverse physiological effects of the infrasonic emissions at some wind farm sites |périodique=Wind Turbine Noise Conference |lieu=Denver |url=https://waubrafoundation.org.au/resources/schomer-et-al-wind-turbine-noise-conference-denver-august-2013/ |site=waubrafoundation.org.au |date=août 2013 |consulté le=27 mars 2017 |page=353}}.</ref>. Les symptômes le plus souvent évoqués sont nausées, tachycardie, acouphènes, difficultés d'endormissement et de concentration. Les très basses fréquences et les infrasons ne sont actuellement pas pris en compte en France dans les études d'impact préliminaires à l'installation d'un parc éolien. L'ANSES a ainsi été saisie afin d'en étudier les effets<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Appel à candidatures d’experts scientifiques groupe de travail (GT) « Effets sanitaires des basses fréquences sonores et infrasons dus aux parcs éoliens » |url=https://www.anses.fr/fr/content/appel-%C3%A0-candidatures-d%E2%80%99experts-scientifiques-groupe-de-travail-gt-%C2%ABeffets-sanitaires-des |site= [[Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail]] |consulté le=27 mars 2017}}.</ref>.

=== Impact visuel ===
[[Fichier:11 turbines E-126 7,5MW wind farm Estinnes Belgium.jpg|vignette|Impact visuel. Pour réduire l'impact et augmenter la production, le choix s'est ici porté sur {{nobr|11 turbines}} E-126 de {{unité|7.5|MW}} à rotation très lente au lieu de {{nobr|23 turbines}} de {{unité|2|MW}} à rotation plus rapide sur la même surface de {{unité|4,5|km|2}} ([[Estinnes]], Belgique).]]

Les [[Étude d'impact|études d'impact]] des projets éoliens contiennent une étude paysagère et patrimoniale. En effet, les aéroturbines de dernière génération sont des structures de grande dimension et pour partie mobiles, qui modifient le paysage<ref group=alpha>La prégnance visuelle est la perception d'une éolienne ou d'un parc éolien qui s'impose au sein d’un ensemble paysager. Dans les études paysagères et patrimoniales, cette prégnance prend en compte des critères quantitatifs (distance des éoliennes, leurs nombres et leur position, champs de visibilité, position de l'observateur…) et des critères qualitatifs (ambiance paysagère, reconnaissance des paysages ou du patrimoine{{etc.}}){{refnec|date=novembre 2024}}. L'accumulation de petits parcs peut produire un effet de [[mitage]] éolien et de saturation visuelle. Comparativement aux premiers parcs éoliens, très denses, les nouveaux parcs voient leurs éoliennes plus espacées (notion d'[https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRE67F9Pps2-xIU_0wyGv_OPj5_qXTjOfPK4A&s espace de respiration]), celles-ci étant de plus grandes taille et puissance, mais elles peuvent générer un risque accru de [[covisibilité]] et de concurrence visuelle. Cf. {{Lien web |url=https://www.ouest-france.fr/normandie/tremont-61390/orne-pour-eviter-une-concurrence-visuelle-avec-la-cathedrale-le-projet-eolien-est-retoque-4f4d7178-cfc9-11ed-9307-cfa6dc735f60 |titre=Un projet éolien retoqué dans l’Orne « pour éviter une concurrence visuelle avec la cathédrale » |auteur=Bertrand Merloz |date=31 mars 2023 |périodique=[[Ouest-France]] }}.</ref>, d'où l'intérêt d'identifier leurs impacts engendrés sur le paysage aux différentes échelles de perception. Les études d'impact paysager appréhendent de nombreux éléments d'analyse paysagère : rapports d'échelle entre les éoliennes et le relief, motifs paysagers ou proximité de constructions (effets négatifs provoqués par les ruptures d'échelle des éoliennes : effet de dominance<ref group=alpha>[https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSH_VFjzEMCvVS15-n9_BIK6gmwv026gdISfV-G3kQ5XJDv0hsl_9QwEQK3bIUJcG2dRhA&usqp=CAU Illustration d'un effet de dominance].</ref>, effet de surplomb<ref group=alpha>[https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcSds4yLdJ5SBmh9thIwJ8HvjKkdusr0KN9NSW79Yy3BpDFj5pGlF9X5WfDbO1eOYS-_QF8&usqp=CAU Illustration d'un effet de surplomb].</ref> et effet d'écrasement<ref group=alpha>[https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcTh6s0CzSX0hwBVG8NnCL5Ou-NtD5KQ2BqGqA&s Illustration d'un effet d'écrasement].</ref> ; effet positif d'élévation lorsque les rapports d'échelle sont équilibrés), présence ou non de filtres, écrans ou masques visuels (relief, couvert végétal, boisements, bâti…)<ref group=alpha>[https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcQ7B0Xa6CUcO3gFMtDSUhQxr-SuKx9SfqTctw&s Illustration d'une vue franche/dégagée, masquée, tronquée, cadrée, filtrée et intermittente des pâles].</ref>, couleur des éoliennes définie en termes de quantités colorimétriques et de facteur de luminance, types d'implantation<ref group=alpha>[https://encrypted-tbn0.gstatic.com/images?q=tbn:ANd9GcRgrPxaPspZ_9lTQQY-_PJC-iS2rnjv9MnKEA&s Illustration d'implantations en ligne (le long d'un axe structurant, d'une ligne de crête) et en « bouquets » (selon les courbes de niveau, le long d'une lisière diffuse)], ces derniers pouvant générer un effet de décrochement ou de superposition de pales qui affectent la lisibilité du parc éolien.</ref>, [[Covisibilité|inter-visibilité  ou co-visibilité]] (vision simultanée de deux parcs éoliens ou vision simultanée d'un élément d'intérêt patrimonial ou paysager et d'un parc éolien) pouvant occasionner un effet de concurrence ou de télescopage visuel<ref>ENCIS, [https://www.aveyron.gouv.fr/index.php/contenu/telechargement/12471/113785/file/87_piece7-annexe3_etudepaysagere_12arnacsurdourdou_compressed2.pdfpiece7-annexe3_etudepaysagere_12arnacsurdourdou-compressed.pdf Volet paysager et patrimonial de l’étude d’impact sur l’environnement du projet éolien d’Arnac-sur-Dourdou (12)] {{pdf}}, 2014</ref>{{,}}<ref>ENCIS, [https://www.deux-sevres.gouv.fr/contenu/telechargement/50008/410001/file/6.3.1%20-%2079%20-%20VALECO%20-%20PE%20DES%20PAQUERIES%20-%20Etude%20paysage_Partie19.pdf L’objet « éolienne » et le paysage] {{pdf}}, Volet paysage et patrimoine de l’étude d’impact sur l’environnement du projet éolien des Paqueries (79), 2021.</ref>{{,}}<ref>Ministère de la Transition écologique, [https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/documents/Guide_EIE_MAJ%20Paysage_20201029-2.pdf Guide relatif à l'élaboration des études d'impacts des projets de parcs éoliens terrestres] {{pdf}}, octobre 2020.</ref>…

Les [[Représentation sociale|représentations sociales]] du paysage sont l'objet central des [[controverse]]s chez les riverains confrontés à l'installation d'infrastructures éoliennes dans leur environnement proche. Ces controverses soulignent deux lignes de front en Europe de l'Ouest. Une première ligne de front est économique, {{Citation|qui met en compétition les emplois créés par l'industrie éolienne avec les emplois des industries touristiques qu'elle menace – qu'il s'agisse de tourisme de mémoire dans le cas des sites historiques à protéger ou de tourisme vert dans le cas des sites naturels à protéger. D'autre part, la protection des paysages naturels donne lieu à une ligne de front écologique, qui met en compétition les services écologiques que rendent les éoliennes avec ceux que rendent les écosystèmes matérialisés par les paysages naturels qu'elles menacent<ref>{{Article |auteur1=Bastien Fond |auteur2=Reiner Keller |titre=Le paysage médiatique des controverses éoliennes Une analyse comparative des représentations sociales de l’énergie éolienne en France, en Allemagne et au Royaume-Uni |périodique=Quaderni |année=2023 |volume=109 |numéro=2 |pages=66-67 |doi=10.4000/quaderni.2740}}.</ref>}}.

=== Impact sur les oiseaux ===
[[Fichier:Causes of bird deaths.png|vignette|Les collisions avec les éoliennes sont une source mineure de mortalité des oiseaux par rapport à d'autres causes humaines.<br>Traduction : causes de morts d'oiseaux annuelles estimées aux États-Unis ; chats, collisions avec des vitres, collisions avec des véhicules, poison, collisions avec des lignes électriques, électrocutions, collisions avec des éoliennes.]]
[[Fichier:Szélerőművek hatása a madárvilágra.jpg|vignette|Découverte au sol du cadavre d'un aigle au pied d'une éolienne.]]
{{Article connexe|Protection des oiseaux}}

Plusieurs études sur les éoliennes montrent que le nombre d'[[oiseau]]x qu'elles tuent est globalement négligeable par rapport au nombre qui meurt en raison d'autres activités humaines ([[chasse]], lignes électriques, automobiles{{etc.}})<ref>{{Article|langue=en|auteurs=Stuart Parsons et Phil Battley|titre=Impacts of wind energy developments on wildlife: a southern hemisphere perspective|périodique=New Zealand Journal of Zoology|année=2013|volume=40|numéro=1|pages=1-4|doi=10.1080/03014223.2012.758156}}.</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=en |url=https://archives.bape.gouv.qc.ca/sections/mandats/eole_carleton/documents/PR3-3_ann2-1.pdf |format=pdf |auteur institutionnel=PESCA Environnement |éditeur=Cartier Énergie Éolienne (CAR) inc |titre=Suivi des migrations des oiseaux sur le site d’implantation du parc éolien de Carleton |date=19 décembre 2005 |pages=67}}, qui cite ''{{lang|en|Wind Power and Bird Studies}}'', Curry & Kerlinger, 2000-2002.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur=Meera Subramanian|titre=The trouble with turbines: An ill wind|périodique=Nature|date=2012|volume=486|numéro=7403|pages=310-311|doi=10.1038/486310a}}.</ref> ou du fait d'autres menaces, comme les chats<ref name="Figaro2020" />. Selon le chercheur Kévin Barré, {{citation|elles sont juste plus récentes dans le paysage. Nous y sommes moins habitués. C'est plus facile de les critiquer.}}<ref name="Figaro2020" />. Les études de suivi annuel de la mortalité aviaire sur un parc éolien, dans une zone définie autour des éoliennes, dans le cadre des [[Étude d'impact|études d'impact]] pré- et post-implantation, permettent d'approfondir les connaissances sur les facteurs d'impact et de mettre en évidence, grâce à des travaux de compilation, les espèces les plus sensibles au risque de collisions éoliennes. Soumises à de multiples biais d'estimation (détection et persistance des carcasses)<ref>Sont notés des biais de détection (cadavre tombé dans une zone non prospectée (en dehors de la surface théorique de prospection ou dans une zone non prospectable du fait de son accès difficile), tombé dans une zone prospectée mais non découvert par l'observateur du fait d'une visibilité faible, d'une végétation haute ou d'une fatigue du prospecteur…) et de persistance des carcasses (cadavre prédaté par un charognard, dégradé, ou animal blessé qui s'est déplacé en dehors de la zone de prospection avant de mourir…).</ref>, ces suivis de mortalité de la faune volante sont susceptibles de provoquer une sous-évaluation<ref>{{Article |langue=en |auteurs=Andreas Ravache, Kévin Barré, Brice Normand, Corentin Goislot, Aurélien Besnard, Christian Kerbiriou |titre=Monitoring carcass persistence in windfarms: Recommendations for estimating mortality|périodique=Biological Conservation|année=2024|volume=292|numéro=1|pages=|doi=10.1016/j.biocon.2024.110509}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur=K.S. Smallwood|titre=Estimating wind turbine–caused bird mortality|périodique=J. Wildl. Manag.|date=2007|volume=71|numéro=8|pages=2781-2791|doi=10.2193/2007-006}}.</ref>.

Selon la [[Ligue pour la protection des oiseaux]] (LPO), aux exceptions documentées du [[vanneau huppé]], du [[chevalier gambette]] et de la [[barge à queue noire]], de nombreuses espèces semblent pouvoir utiliser l'espace proche des parcs éoliens pour nicher<ref>[http://www.lpo.fr/etudes/eolien/index.shtml « L'énergie éolienne et la conservation de la nature : Étude de l'impact de l'éolien sur les oiseaux »], [[Ligue pour la protection des oiseaux]].</ref>. Une étude de la LPO évalue en 2015 la mortalité moyenne des parcs éoliens français à environ {{nobr|7 oiseaux}} par éoliennes et par an ; elle compare cette estimation à celles d'études sur les éoliennes canadiennes (environ 6 par an), américaines (3 à 7 par an) et espagnoles (56 par an) ; elle souligne que {{citation|81 % des cadavres retrouvés appartiennent à des espèces protégées ou présentant une préoccupation majeure quant à leur état de conservation}}<ref>[https://eolien-biodiversite.com/IMG/pdf/eolien_lpo_2017.pdf Le parc éolien français et ses impacts sur l’avifaune] {{pdf}}, septembre 2017, pages 59 à 61 et 75.</ref>.

D'autres études sur les éoliennes montrent qu'elles peuvent avoir un impact significatif sur l'avifaune<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur institutionnel=LPO |titre=Impacts des éoliennes sur les oiseaux |url=http://www.eolien-biodiversite.com/impacts-connus/article/eoliennes-et-oiseaux |site=Éolien Biodiversité |consulté le=27 mars 2017}}.</ref> : perte d'habitat, dérangement en phase de travaux, effet barrière.

Si elle n'est pas, ''a priori'', opposée à l'énergie éolienne, l'association [[France Nature Environnement]] demande une meilleure prise en compte des risques auxquels les oiseaux sont exposés<ref>{{Lien web |url=http://www.fne.asso.fr/actualites/mise-en-p%C3%A9ril-d%E2%80%99esp%C3%A8ces-prot%C3%A9g%C3%A9es-fne-assigne-edf-energies-nouvelles |titre=Mise en péril d’espèces protégées : FNE assigne EDF Énergies Nouvelles |site=[[France Nature Environnement]] |date=4 août 2017 |consulté le=25 août 2017}}.</ref>.

Les éoliennes font fuir les oiseaux prédateurs (aigles, faucons, martins-chasseurs…). Elles bouleversent en conséquence la [[Réseau trophique|chaîne alimentaire]]. Par exemple, les lézards sont en [[surpopulation]] dans ces zones<ref>{{Article |langue=en |prénom1=Maria |nom1=Thaker |prénom2=Amod |nom2=Zambre |prénom3=Harshal |nom3=Bhosale |titre=Wind farms have cascading impacts on ecosystems across trophic levels |périodique=Nature Ecology & Evolution |volume=2 |numéro=12 |date=2018-12 |issn=2397-334X |doi=10.1038/s41559-018-0707-z |consulté le=2023-06-12 |pages=1854–1858}}.</ref>. Selon Maria Thaker, chercheuse en biologie, plusieurs études montrent que les parcs éoliens modifient les [[écosystème]]s<ref>[https://www.science-et-vie.com/nature-et-enviro/ecologie-les-eoliennes-font-fuir-les-predateurs-et-bouleversent-la-chaine-alimen-47215 « Écologie : les éoliennes font fuir les prédateurs et bouleversent la chaîne alimentaire »], ''[[Science et Vie]]'', {{n°|1216}}, janvier 2019.</ref>.

Des chercheurs norvégiens proposent en 2020 une solution pour limiter les impacts directs des éoliennes sur les oiseaux. En peignant une des trois pales en noir, ils auraient fait chuter de 70 % la mortalité des [[Pygargue à queue blanche|pygargues à queue blanche]]. Selon les auteurs, l'alternance de blanc et de noir dans la rotation rend les éoliennes plus visibles pour les rapaces. Cependant, le dispositif serait beaucoup moins efficace pour lutter contre la mort des petits [[passereau]]x. De plus, le fait de peindre les éoliennes est inefficace la nuit et ne résouts pas les problèmes indirects qui pèsent sur les espèces, tels que la perte d'[[Habitat (écologie)|habitat]], le stress et la diminution du succès reproducteur<ref name="Figaro2020">{{Article |auteur= Vincent Bordenane |périodique=[[Le Figaro]] |titre=Peintes en noir, les éoliennes tuent moins |date=28 août 2020}}.</ref>.

En 2021, la {{lang|en|Bird Conservancy}}, une association d’ornithologie américaine parmi les plus grandes au monde, estime qu'un million d'oiseaux, a minima, sont tués par des éoliennes aux États-Unis chaque année, les chiffres les plus précis datant de 2012. En France, {{unité|60000 oiseaux}} seraient tués annuellement à cause des éoliennes<ref>Anne-Laure Barral, [https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-billet-vert/etats-unis-un-million-d-oiseaux-tues-par-des-eoliennes-chaque-annee_4264739.html#xtor=CS2-765 Etats-Unis : un million d'oiseaux tués par des éoliennes chaque année], [[France Info (offre globale)]], 3 février 2021.</ref>.

En Jordanie, des observateurs sont chargés de mettre à l'arrêt des éoliennes en cas de passage d'oiseaux<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=Lyse Mauvais|titre=En Jordanie, les éoliennes stoppent pour laisser passer les oiseaux |url=https://reporterre.net/En-Jordanie-les-eoliennes-stoppent-pour-laisser-passer-les-oiseaux |site=[[Reporterre]] |date=2021-10-18|consulté le=2021-10-20}}.</ref>.

En 2022, l'entreprise américaine [[NextEra Energy Resources|ESI Energy]] a plaidé coupable pour la mort de {{nobr|150 aigles}} royaux et de [[Pygargue à tête blanche|pygargues à tête blanche]] percutés par les pales de ses éoliennes. Elle est condamnée à payer huit millions de dollars pour ces morts documentées dans des installations particulières du [[Wyoming]] et du [[Nouveau-Mexique]], où elle n’a pas demandé les permis nécessaires. Elle est également soumise à cinq ans de probation, période au cours de laquelle elle doit mettre en place un plan de gestion des aigles<ref>[https://www.courrierinternational.com/article/le-chiffre-du-jour-des-parcs-eoliens-condamnes-pour-la-mort-de-plus-de-150-aigles-aux-etats-unis Des parcs éoliens condamnés pour la mort de plus de {{nobr|150 aigles}} aux États-Unis], ''[[Courrier international]]'', 11 avril 2022.</ref>.

=== Impact sur les chauves-souris ===
[[Fichier:Hypsugo savii Trtar.jpg|vignette|[[Vespère de Savi]] trouvée morte au pied d'un mât, fauchée par la pale d'une éolienne (effet hachoir)<ref>{{ouvrage|auteur=Laurent Tillon|titre=Les Fantômes de la nuit. Des chauves-souris et des hommes|éditeur=Éditions Actes Sud|date=2023|passage=119}}.</ref>.]]
Plusieurs risques éoliens sur les chauves-souris<ref group=alpha>[https://www.researchgate.net/figure/Schema-des-principaux-types-de-risques-eoliens-sur-les-chauves-souris-BEUCHER-et-al_fig3_340234208 Schéma des principaux types de risques éoliens sur les chauves-souris (Beucher, 2020)]</ref> sont identifiés en fonction du type d'occupation et d'utilisation du sol, des comportements de vol, des différentes espèces de chiroptères<ref>{{Article|langue=de|auteur=Von Tobias Dürr|titre=Die bundesweite Kartei zur Dokumentation von Fledermausverlusten an Windenergieanlagen - ein Rückblick auf 5 Jahre Datenerfassung|périodique=Nyctalus|date=2007|volume=12|numéro=2-3|pages=108-114|url texte=https://www.zobodat.at/pdf/Nyctalus_NF_12_0108-0114.pdf |format=pdf}}.</ref>, mais aussi selon les caractéristiques des éoliennes (garde au sol, distances aux lisières/haies)<ref>{{Article|auteur=Yannick Beucher|titre=Maîtrise des impacts éoliens sur les chauves-souris: actions et stratégie du groupe technique éolien de la [[Société française pour l'étude et la protection des mammifères|SFEPM]]|périodique=Symbioses|date=2020|volume=n.s.|numéro=38|pages=3-8|url texte=https://www.researchgate.net/publication/340234208_Maitrise_des_impacts_eoliens_sur_les_chauves-souris_actions_et_strategie_du_GT_eolien_SFEPM}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=Yannick Beucher, Christophe Richou, Frédéric Albespy|titre=Maîtrise de la mortalité des chiroptères - Analyse comparée de la mise en place de mesures de régulation de trois parcs éoliens|périodique=Actes du Séminaire Eolien et Biodiversité – Artigues-près-Bordeaux – 21 et 22 novembre 2017|date=2018|pages= 81-87|url texte=https://eolien-biodiversite.com/IMG/pdf/beucher-y_seb2017_.pdf |format=pdf}}.</ref>.

Le risque est particulièrement élevé pour les plus grandes installations : la mortalité des chauves-souris augmente de façon exponentielle en fonction de la hauteur de la tour, selon une étude de 2007, alors que les mortalités d'oiseaux restent stables<ref>{{en}} [http://cat.inist.fr/?aModele=afficheN&cpsidt=18733061 Variation in bat and bird fatalities at wind energy facilities: assessing the effects of rotor size and tower height], sur cat.inist.fr</ref>. En effet, outre le risque de collision directe, les chauve-souris sont sensibles aux barotraumatismes provoqués par la rotation des pales<ref>{{Article|langue=en|auteur=K.E. Rollins, D.K. Meyerholz, G.D .Johnson, A.P. Capparella, S.S .Loew|titre=A Forensic Investigation Into the Etiology of Bat Mortality at a Wind Farm: Barotrauma or Traumatic Injury?|périodique=Veterinary Pathology|date=2012|volume=49|numéro=2|pages=362-371|doi=10.1177/0300985812436745.}}</ref>{{,}}<ref>{{Article|langue=en|auteur=Erin F. Baerwald, Genevieve H. D'Amours, Brandon J. Klug, Robert M.R. Barclay|titre=Barotrauma is a significant cause of bat fatalities at wind turbines|périodique=Current Biology|date=2008|volume=18|numéro=16|pages=695-696|doi=10.1016/j.cub.2008.06.029}}.</ref>. Le taux de mortalité des chauve-souris par barotraumatisme ou collision est évalué entre 0 et 69 individus par éolienne et par an<ref>{{Lien web|langue=fr|nom1=LPO|titre=Impacts des éoliennes sur les chauves-souris |url=http://www.eolien-biodiversite.com/impacts-connus/article/eoliennes-et-chauves-souris |site=Éolien Biodiversité |consulté le=27 mars 2017}}.</ref>.

Les espèces de haut-vol, qui se déplacent au niveau des pales des aérogénérateurs vers {{unité|100|m}} de haut, sont menacées de disparition. La quasi-totalité des espèces de chauves-souris risquent d'être concernées par les collisions, à la suite de la construction d'éoliennes plus basses (30, voire {{unité|10|m}} de hauteur). Au-delà d'un seuil de mortalité des chauve-souris, le phénomène serait quasi irréversible<ref>{{Lien web|site=[[Société française pour l'étude et la protection des mammifères]]|titre=Le déploiement des éoliennes, un problème majeur pour la biodiversité|sous-titre=assisterons-nous silencieusement à la disparition des chauves-souris ?|date=25 mai 2021|url=https://www.sfepm.org/sites/default/files/inline-files/Manifeste_Eolien-25mai2021-SFEPM_0.pdf|format=pdf|consulté le=2022-02-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article|auteur=[[Société française pour l'étude et la protection des mammifères]]|titre=Éolien|sous-titre=la fin des chauve-souris ?|périodique=[[The Ecologist]]|numéro=59|volume=23|date=février-avril 2022}}.</ref>. Ainsi, le développement de l’éolien pourrait conduire à l’extinction de la [[Chauve-souris cendrée]], une espèce migratrice nord-américaine<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Où et comment implanter les éoliennes pour épargner les chauves-souris ? |url=https://www.mnhn.fr/fr/actualites/ou-et-comment-implanter-les-eoliennes-pour-epargner-les-chauves-souris |site=[[Muséum national d'histoire naturelle]] |consulté le=2022-02-25}}.</ref>.

L'impact des parcs éoliens sur les chiroptères conduit à l'élaboration de guides de lignes directrices pour de meilleures pratiques et la prise en compte des chauves-souris dans les projets éoliens<ref>{{Article |auteur=L. Rodrigues et al.|auteur institutionnel=Eurobats/[[Programme des Nations unies pour l'environnement|PNUE]] |titre=Lignes directrices pour la prise en compte des chauves-souris dans les projets éoliens|périodique=EUROBATS Publication Series|année=2014|numéro=6|pages=1-71|url texte=https://www.eurobats.org/sites/default/files/documents/publications/publication_series/EUROBATS_No6_Frz_2014_WEB_A4.pdf |format=pdf}}.</ref>. Il pousse aussi à tester de nouvelles mesures de réduction de mortalité des chauves-souris. Plusieurs réponses sont proposées : mise en place d'effaroucheurs à chauves-souris dans l'entourage des éoliennes (brouilleurs ou répulsifs à ultrasons<ref>{{Article|langue=en|auteur=d Arnett, Cris Hein, Michael Schirmacher, Manuela Huso|titre=Evaluating the Effectiveness of an Ultrasonic Acoustic Deterrent for Reducing Bat Fatalities at Wind Turbines|périodique=PLOS ONE|date=2013|numéro=8|pages=6|doi=10.1371/journal.pone.0065794}}.</ref>, infrasons, sons audibles, signaux radars<ref>{{Article|langue=en|auteur=Lia R. V. Gilmour, Marc W. Holderied, Simon P. C. Pickering, Gareth Jones|titre=Comparing acoustic and radar deterrence methods as mitigation measures to reduce human-bat impacts and conservation conflicts|périodique=2020|date=PLoS One|volume=15|numéro=2|pages=|doi=10.1371/journal.pone.0228668}}.</ref>), dispositifs dont l'intérêt reste à démontrer<ref>Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer, ''[https://www.natura2000.fr/sites/default/files/references_bibliographiques/08_guide_ein2000_eolien.pdf Guide de l’étude d’impact sur l’environnement des parcs éoliens]'' {{pdf}}, 2010, p.76.</ref> (efficacité relative selon la distance, les conditions météorologiques, les espèces…) ; mise en place de zones d'exclusions imposées à l'éolien (massifs forestiers, couloirs migratoires, zones de présence importantes de colonies…) ; interdiction des modèles d’éoliennes à faible garde au sol (inférieure à {{Unité|30 m}})<ref>{{Lien web|url=https://www.sfepm.org/sites/default/files/inline-files/Note_technique_GT_eolien_SFEPM_2-12-2020-leger.pdf|format=pdf|titre=Impacts éoliens sur les chauves-souris. Alerte sur les éoliennes à très faible garde au sol et sur les grands rotors. Note technique du Groupe de Travail Éolien de la Coordination Nationale de la SFEPM|date=2020|site=[[sfepm.org]]}}</ref> ; définition de plans de [[bridage]] spécifiques à chaque site (dans des plages horaires nocturnes, sur les périodes migratoires), consistant à stopper les éoliennes lors des faibles vents (bridage statique avec arrêt prédéfini, ou bridage dynamique par détection-réaction grâce à des caméras ou radars qui décèlent l'activité des chauves-souris de haut vol)<ref group=alpha>{{Citation|En effet, les chauves-souris ne volent pas lorsque le vent dépasse {{unité|6 m/s}}. Or, normalement, les éoliennes commencent à tourner autour de {{unité|3 ou 4 m/s}}. L'idée (le « bridage ») est donc de ne les faire démarrer qu'au-delà de {{unité|6 m/s}}, notamment dans les périodes les plus sensibles (août-septembre et début de nuit). Des études attestent en effet que plus de 90 % des mortalités se situent dans cette zone de 4 à {{unité|6 m/s}}. L'expérience a en outre montré que la perte de production occasionnée par ce bridage pouvait ne pas excéder 1 %. En France, l’arrêté précité du {{date|26 août 2011}} prescrit un suivi de la mortalité des oiseaux et de chauves-souris dans l’année qui suit la mise en service, puis périodiquement}}. Cf {{ouvrage|auteur=[[Jacques Vernier]]|titre=Les énergies renouvelables|éditeur=Presses Universitaires de France|date=2023|passage=46}}.</ref>.

=== Impact sur le réchauffement des sols ===
Les éoliennes contribueraient localement au réchauffement de la surface de la Terre. Alimenter l'ensemble des États-Unis en énergie au moyen d'éoliennes élèverait la température au sol de {{tmp|0.24|°C}}. L'augmentation de température serait plus sensible pendant la nuit<ref>{{Article|langue=fr|périodique=[[Sciences et Avenir]]|titre=Les éoliennes aussi contribuent au réchauffement à la surface de la Terre|date=2018-10-06|lire en ligne=https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/les-eoliennes-aussi-contribuent-au-rechauffement-de-surface_128271|consulté le=2018-11-03}}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |prénom1=Lee M. |nom1=Miller |prénom2=David W. |nom2=Keith |titre=Climatic Impacts of Wind Power |périodique=Joule |volume=2 |numéro=12 |date=19 décembre 2018 |issn=2542-4351 |doi=10.1016/j.joule.2018.09.009 |lire en ligne=http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S254243511830446X |consulté le=22 janvier 2019 |pages=2618–2632}}.</ref>.

=== Impact sur la propagation des ondes ===
Les éoliennes ont été accusées d'interférence potentielle avec les [[radar]]s militaires dans le cadre de la détection d'un [[Réseau très basse altitude|aéronef volant à basse altitude]] ou pour les [[radar météorologique|radars météorologiques]] pour la détection des [[précipitations]]. En effet, les éoliennes constituent un obstacle à la propagation de l'onde. Selon la proximité et la densité du parc d'éoliennes, ceci peut constituer un blocage majeur à basse altitude donnant une zone d'ombre dans les données. De plus, comme les pales sont en rotation, le radar note leur vitesse de déplacement et le traitement des données par filtrage [[Effet Doppler|Doppler]] ne peut les différencier d'une cible en mouvement<ref>{{Lien web |langue=en |url= http://www.erh.noaa.gov/buf/windfarm.htm |site=[[National Oceanic and Atmospheric Administration]] |titre= Wind Farm Interference Showing Up on Doppler Radar |auteur= Bureau du [[National Weather Service|NWS]] à Buffalo, NY |éditeur= [[National Oceanic and Atmospheric Administration|NOAA]] |date= 8 juin 2009 |consulté le=01/09/2009}}.</ref>.

=== Encombrement au sol ===
Afin de satisfaire la consommation électrique française de 2011, une superficie d'environ {{unité|28500 km2}} serait nécessaire pour un parc composé d'éoliennes de {{unité|2|MW}}<ref>{{Lien web |titre=Combien faudrait-il d’éoliennes pour satisfaire la consommation électrique française ? |site=Connaissance des énergies |date=2012-06-11 |lire en ligne=http://www.connaissancedesenergies.org/combien-faudrait-il-d-eoliennes-pour-satisfaire-la-consommation-electrique-francaise-120611 |consulté le=2018-4-7}}.</ref>.

=== Artificialisation des sols ===
Selon le site ''decrypterlenergie.org'' de l'association [[Négawatt]], le socle en béton d'une éolienne de {{unité|2 MW}} nécessite une excavation de près d’une vingtaine de mètres de diamètre et d’une profondeur de 3 mètres ; le socle représente une masse de béton d’environ {{unité|600 tonnes}} armée de {{unité|25 tonnes}} d’acier. Pour les éoliennes plus récentes de {{unité|3 MW}}, la masse de béton atteint {{unité|800 tonnes}}, armée de {{unité|40 tonnes}} d’acier. Le dimensionnement des fondations dépend surtout de la prise au vent et du diamètre du rotor. La filière éolienne devrait, selon le rythme prévu par la [[Programmation pluriannuelle de l'énergie]] (PPE), consommer environ {{unité|250000 m3}} de béton par an, soit 0,7 % de la production nationale de béton. Négawatt estime à 1,5 % la part des éoliennes dans l'[[artificialisation]] des terres ({{unité|310 ha}} par an sur {{unité|14500 ha}} par an). Les fondations des éoliennes de première génération ne sont pas réutilisables pour de nouvelles machines, car elles n’ont pas été conçues pour de tels réemplois et il est très délicat d’évaluer leur fatigue après une vingtaine d’années d’exploitation ; d’autre part, le gabarit des machines a significativement augmenté en une quinzaine d’années et les anciennes fondations seraient insuffisantes pour résister aux charges mécaniques d’éoliennes deux à trois fois plus puissantes ; enfin, les espaces entre les machines augmentant avec les nouvelles éoliennes, les emplacements des anciennes fondations ne concordent pas avec les besoins des nouvelles<ref>[https://decrypterlenergie.org/betonisation-et-artificialisation-des-terres-quelle-contribution-de-leolien Bétonisation et artificialisation des terres : quelle contribution de l’éolien ?], decrypterlenergie.org, site animé par l'Association négaWatt, 26 mars 2020.</ref>.

=== Démantèlement ===
La durée de vie d'un parc éolien est estimée à vingt ans<ref name="A-16">[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]], [http://ademe.typepad.fr/files/guide_ademe_energie_eolienne.pdf Dans l'air du temps, l'énergie éolienne] {{pdf}} (consulté le 30 septembre 2013), {{p.}}16.</ref> {{Douteux|cependant les pales d'éoliennes sont remplacées tous les 8 à 12 ans|date=15 octobre 2022}}{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en-US |auteur1=Amelia Kosciulek|auteur2= Katie Nixdorf |titre=How one company keeps wind turbine blades out of landfills |url=https://www.businessinsider.com/wind-tubine-blades-landfill-recycle-world-wide-waste-2021-12 |site=[[Business Insider]] |date=2021-12-10|consulté le=2022-01-06}}.</ref>. La réglementation française précise, à l'article L515-46 du [[Code de l'environnement (France)|Code de l'environnement]], que l'exploitant d'une éolienne est responsable de son démantèlement et de la remise en état du site à la fin de l'exploitation<ref>{{Légifrance|base=CE|numéro=L515-46|texte= Article L515-46 - Code de l'environnement}}.</ref>.

Le démantèlement d'une installation doit comprendre :
* le démontage de l'éolienne ;
* le démontage des équipements annexes ;
* l'arasement des fondations ;
* le démontage ou la réutilisation du réseau local ou réseau inter-éoliennes (le réseau reliant le poste de livraison au poste de raccordement restant la propriété du [[RTE (entreprise)|Réseau de transport d'électricité]]).

==== Éolienne ====
Constituée de béton, d'acier et de [[matériau composite]] (à base de fibres [[Fibre de verre|de verre]] et [[Fibre de carbone|de carbone]] mélangées à de la [[Résine (constituant)|résine]]), une éolienne est démontable en fin de vie et recyclable à environ 90 % de son poids<ref name=Ademe2015>{{Ouvrage |langue=fr |auteur institutionnel=[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie|ADEME]] |titre=Opportunité de l’économie circulaire dans le secteur de l’éolien |sous-titre=Rapport final |éditeur= |date=mai 2015 |pages totales=61 |passage=34 |lire en ligne=https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/opportunite-economie-circulaire-eolien-2015.pdf |consulté le=30 janvier 2019}}.</ref>. Les 10 % restants concernent principalement les pales, dont les matériaux composites posent problème. En effet, ceux-ci peuvent être soit recyclés en matériaux de remblais, soit difficilement incinérés, car ils dégagent de fines particules<ref name=Figaro290119>{{Lien web |titre=Le (polluant) recyclage des vieilles éoliennes allemandes |auteur=Luc Lenoir |url=http://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2019/01/29/29002-20190129ARTFIG00141-le-polluant-recyclage-des-vieilles-eoliennes-allemandes.php |site=[[Le Figaro]] |date=29 janvier 2019 |consulté le=30 janvier 2019}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=de |titre=Kein Recycling-Konzept: Alte Windräder werden zum Problem |url=https://www.handelsblatt.com/technik/energie-umwelt/kein-recycling-konzept-alte-windraeder-werden-zum-problem/19868056.html |site=[[Handelsblatt]] |date=30 mai 2017 |consulté le=30 janvier 2019}}.</ref>, soit enfouis en décharge. Certaines entreprises se spécialisent dans ce recyclage et dans le traitement complexe des pales (dont le [[matériau composite]] est proche de celui des [[coque (bateau)|coques]] de [[Bateau de plaisance|bateaux de plaisance]]).

La filiale Remondis Olpe du groupe allemand {{Lien|langue=de|Remondis}} découpe ainsi les grandes pales ''in situ'' en fragments, puis les emporte vers une usine de traitement (trois sont construites en [[Rhénanie-du-Nord-Westphalie]])<ref name =EnvMag2015 />. Les métaux qui peuvent l'être sont recyclés et les composites sont broyés et revendus comme combustible de cimenterie, la [[Dioxyde de silicium|silice]] de la fibre de verre apportant en outre un ingrédient utile au ciment. Les composants électriques et électroniques sont recyclés par une filière spécialisée. Ainsi, au premier semestre 2015, {{nobr|158 turbines}} d'éoliennes ont été démantelées en Allemagne et le marché de moyen terme est saturé ({{unité|24800|éoliennes}} sont actives en Allemagne)<ref name=EnvMag2015>{{Lien web |titre=Remondis recycle les turbines éoliennes |url=https://www.environnement-magazine.fr/recyclage/article/2015/12/04/45541/remondis-recycle-les-turbines-eoliennes |site=environnement-magazine.fr |date=4 décembre 2015 |consulté le=8 février 2019}}.</ref>.

Une solution de recyclage, développée en 2020 par la start-up Reciclalia, consiste à broyer les pales sur site, puis à en séparer les composants dans un réacteur. Les fibres de verre, celles de carbone et la résine recyclées sont alors revendues aux filières de l’énergie, des transports, de la construction<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Céline |nom=Deluzarche |titre=Prix start-up EDF Pulse 2020 : votez pour votre start-up préférée ! |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/actualites/energie-prix-start-up-edf-pulse-2020-votez-votre-start-up-preferee-83427/ |site=[[Futura (portail web)|Futura]] |date=30/11/2020 |consulté le=2021-11-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=en |titre=Reciclalia Composite |url=https://reciclaliacomposite.com/ |consulté le=2021-11-25}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Reciclalia, le recyclage viable des pales d’éoliennes |url=https://www.edf.fr/reciclalia-recyclage-pales-eoliennes |série=Finaliste des Prix start-up EDF Pulse 2020 |site=EDF |date=2020}}.</ref>.

Un autre procédé consiste à séparer les constituants du matériau composite de certaines pales d'éoliennes dans un bain d'acide. [[Siemens Gamesa]] installe les premières éoliennes ainsi recyclables, en Allemagne en 2022<ref>{{Lien web |url=https://www.revolution-energetique.com/des-pales-deoliennes-recyclables-utilisees-pour-la-premiere-fois-au-monde/ |titre=Des pales d’éoliennes recyclables utilisées pour la première fois au monde |auteur=Lorraine Veron |date=2022-8-3 |site=revolution-energetique.com}}.</ref>. L'entreprise annonce que cette innovation permettrait à terme de recycler {{nombre|200000 pales}}, soit dix millions de tonnes de matériaux recyclables. RWE et EDF Renouvelables ont conclu des accords pour installer ces pales sur des projets de parcs en cours<ref>[https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/eolien-en-mer-les-premieres-pales-entierement-recyclables-arrivent-1344066 Eolien en mer : les premières pales entièrement recyclables arrivent], ''[[Les Échos]]'', 7 septembre 2021.</ref>.

Le parc éolien français étant encore jeune dans les années 2010, le marché du démantèlement devrait croître progressivement jusqu'en 2035, pour s'établir à {{unité|15000 t/an}}<ref name=Ademe2015/>{{,}}<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur institutionnel=ADEME |titre=Étude sur la filière éoliennefrançaise |sous-titre=Bilan, prospective, stratégie |éditeur= |date=septembre 2017 |passage=49 |isbn= |lire en ligne=https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/filiere_eolienne_francaise_partie1a_etat_lieux_filiere.pdf |format=pdf |consulté le=30 janvier 2019}}.</ref>. L'Allemagne, en revanche, est déjà confrontée en 2019 au démantèlement d'un quart de son parc et doit traiter {{unité|50000 t}} de pales<ref name=Figaro290119/>{{,}}<ref name=LivingCircular>{{Lien web |langue=fr |titre=Comment recycler les pales des éoliennes ? |url=https://www.livingcircular.veolia.com/fr/industrie/comment-recycler-les-pales-des-eoliennes |site=Living Circular |éditeur=Veolia |date=7 juin 2018 |consulté le=30 janvier 2019}}.</ref>.

==== Fondations ====
Sur son site d'implantation, chaque éolienne laisse une partie de ses fondations en béton (entre 250 et {{Unité|400 m3}}<ref name=Figaro290119/>). En France, depuis 2020, la loi rend obligatoire le retrait intégral du socle des éoliennes, à l'exception des éventuels pieux et sauf dérogation préfectorale pouvant autoriser de limiter l'excavation à deux mètres en zone forestière ou un mètre en autres zones<ref name="2 juin">{{Légifrance|base=JORF |numéro=TREP2003952A |texte=Arrêté du 22 juin 2020 portant modification des prescriptions relatives aux installations de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent au sein d'une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l'environnement}}, sur [[Légifrance]].</ref>. Selon la [[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE), près de {{unité|400 MW}} de capacités de production atteindront 15 ans d'exploitation en 2020 et sortiront des tarifs de rachat garantis par l'État, et à partir de 2023, en moyenne, un gigawatt de capacité éolienne en sortira chaque année, soit environ deux tiers des capacités nouvelles mises sur le marché chaque année. Les développeurs espèrent obtenir des augmentations importantes de rendement grâce à la mise en place de machines plus puissantes ; les meilleurs projets peuvent aller jusqu'à doubler, voire parfois tripler la capacité de production<ref>{{Lien web |auteur= Sharon Wajsbrot |url= https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/comment-les-eoliennes-francaises-se-preparent-deja-a-leur-seconde-vie-1225573 |titre= Comment les éoliennes françaises se préparent déjà à leur seconde vie |date= 22 juillet 2020|périodique= [[Les Échos]]}}.</ref>.

=== Sécurité physique autour des éoliennes ===
Une des éoliennes de 62 m du parc de [[Bouin (Vendée)|Bouin]] en [[Vendée (département)|Vendée]] s'est écrasée au sol lors du passage de la [[Saison des tempêtes hivernales en Europe de 2017-2018#29/12/2017 Tempête Carmen|tempête Carmen]] le {{date|1 janvier 2018}}<ref>{{lien web|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/challans-85300/tempete-carmen-eolienne-de-bouin-au-sol-ce-serait-une-mini-tornade-5480134|titre=Tempête Carmen : une éolienne de Bouin s’est écrasée au sol|périodique= [[Ouest-France]]|date=2 janvier 2018}}.</ref>.

=== Impact sur la dynamique terrestre naturelle ===
Les éoliennes exploitent une énergie cinétique produite par des différences de pression dans l'atmosphère sous l'influence du soleil. Ces flux gazeux participent à la dynamique climatique globale. Une étude publiée par des chercheurs de la [[Société Max-Planck]] dans la revue ''Earth System Dynamics'' montre que l'énergie potentiellement extractible (18 à 68 [[Térawatt]]s (TW) selon la méthode d'évaluation) est {{pas clair|du même ordre de grandeur ou supérieure d'un ordre de grandeur}} à celui de la demande mondiale en énergie (17 TW), mais que certaines des conséquences climatiques d'une extraction à ce niveau maximal seraient comparables à celles d'un doublement du taux de {{CO2}}. L'étude ne prend en compte que l'éolien terrestre ; si l'on y ajoute l'éolien en mer, le potentiel est presque doublé. Elle précise qu'en 2008, seulement {{unité|0,03 TW}} ont été produits par les éoliennes, ce qui laisse la possibilité d'un large développement de l'éolien avec des impacts climatiques mineurs<ref name="Earth System Dynamics">{{en}} {{pdf}} L. M. Miller, F. Gans, A. Kleidon [http://www.earth-syst-dynam.net/2/1/2011/esd-2-1-2011.pdf Estimating maximum global land surface wind power extractability and associated climatic consequences], Earth System Dynamics, 11 février 2011.</ref>.

Le rapport affirme que l'utilisation généralisée de l'énergie éolienne provoquerait un changement dans les précipitations, dans la dissipation de chaleur par convection, ainsi qu'une augmentation des radiations solaires à la surface de la Terre. En conclusion, il préconise de lancer des études complexes de modélisation pour accompagner et limiter le développement de l'utilisation de l'énergie éolienne, tout en confirmant d'ores et déjà qu'il existe un niveau maximal pour la récupération d'énergie éolienne, entraînant des conséquences sur le climat de la planète<ref name="Earth System Dynamics"/>.

=== Impact sur la forêt et les communautés indigènes de l'Amazonie équatorienne ===
Rigide et léger, le bois de [[balsa]] entre dans la composition des pales d'éoliennes : le cœur en bois est placé entre deux « peaux » de fibre de verre qui renforcent sa résistance. Plus les pales sont longues, plus elles intègrent de balsa. Selon ''[[The Economist]]'', le boom de l'énergie éolienne fragilise l'Amazonie équatorienne, qui assure 75 % de la production mondiale de ce bois. Les premières personnes concernées seraient les communautés indigènes<ref>{{Lien web|url= https://www.courrierinternational.com/article/climat-en-equateur-le-balsa-emporte-par-la-fievre-eolienne|titre= En Équateur, le balsa emporté par la fièvre éolienne|périodique=[[Courrier international]]|date=9 mars 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|langue=en|url=https://www.economist.com/the-americas/2021/01/30/the-wind-power-boom-set-off-a-scramble-for-balsa-wood-in-ecuador|titre=The wind-power boom set off a scramble for balsa wood in Ecuador|périodique= [[The Economist]]|date= 30 janvier 2021}}.</ref>. {{référence nécessaire|Afin de diminuer la consommation de balsa en Amazonie, les constructeurs de pales comme LM Wind substituent désormais ce matériau par du PET recyclé.}}

== Débat sur l'énergie éolienne ==
L'énergie éolienne est exploitée à plusieurs échelles. On peut distinguer le « grand éolien » ou « éolien industriel », qui est financé par des collectivités et des grandes entreprises et est raccordé à un réseau électrique dans la quasi-totalité des cas, du [[petit éolien]], qui est mis en œuvre par un individu ou une ferme agricole, en site isolé ou raccordé au réseau.

Parmi les acteurs du débat sur l'énergie éolienne, on peut distinguer les organismes publics traitant des énergies renouvelables, les industriels de l'éolien, les laboratoires de recherche et de développement et les associations militant pour ou contre les éoliennes.

=== Organismes publics traitant des énergies renouvelables ===
Parmi les organismes publics français concernés par l'énergie éolienne, on peut citer, par exemple, l'[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie]] (ADEME), qui joue un rôle d'animation dans la recherche des énergies renouvelables), la DGEMP, la [[Commission de régulation de l'énergie]] (CRE), le gestionnaire du Réseau de Transport de Électricité ([[RTE (entreprise)|RTE]]){{etc.}}

=== Associations professionnelles traitant des énergies renouvelables ===
Parmi les associations françaises œuvrant dans les énergies renouvelables, on trouve des professionnels de l'énergie éolienne :
* France énergie éolienne (FEE), fondée en 1996, qui regroupe 160 professionnels de l'éolien<ref name="FEE">{{Lien web|url= http://fee.asso.fr/|titre= France énergie éolienne}}.</ref> ;
* le [[Syndicat des énergies renouvelables]] (SER) ;
* le [[CLER - Réseau pour la transition énergétique]].

Au niveau européen, [[WindEurope]]<ref>{{Lien web|langue= en|url= https://windeurope.org/about-us/new-identity/ |titre= WindEurope}}.</ref>, initialement {{langue|en|European Wind Energy Association}}, EWEA, créée en 1982, regroupe 700 entreprises, associations et institutions de recherche ou académiques de plus de 50 pays, actives dans l'ensemble de la chaine de valeur du secteur. Elle représente le secteur auprès des Communautés européennes.

Au niveau mondial :
* le {{lang|en|Global Wind Energy Council}} (GWEC)<ref>{{Lien web|langue= en|url= http://www.gwec.net|titre= Global Wind Energy Council}}.</ref>, association professionnelle sise à [[Bruxelles]] en Belgique, regroupe plus de {{nombre|1500 compagnies}}, organisations et institutions de plus de 70 pays : fabricants, développeurs, fournisseurs de composants, instituts de recherche, associations nationales pour l'éolien et les renouvelables, fournisseurs d'électricité, compagnies financières et d'assurance. Elle représente le secteur auprès des organismes mondiaux : la [[Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques]] (CCNUCC, l'[[Agence internationale de l'énergie]] (AIE), l'[[Agence internationale pour les énergies renouvelables]] (IRENA), le [[Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat]] (GIEC){{etc.}} ;
* la {{lang|en|[[World Wind Energy Association]]}} (WWEA)<ref>{{Lien web|langue= en|url= http://www.wwindea.org|titre= World Wind Energy Association}}.</ref>, association à but non lucratif sise à [[Bonn]] en Allemagne, regroupe 600 membres de près de 100 pays.

=== Associations spécialisées ===
==== Pro-éoliennes ====
Plusieurs associations soutiennent le développement de l'énergie éolienne : Suisse-Éole en Suisse, Planète éolienne, qui regroupe des associations locales de promotion de l'éolien<ref>[http://www.planete-eolienne.fr/ Planète éolienne - Fédération des énergies du vent], site de Planète éolienne (consulté le 12 octobre 2013).</ref> et [[France Énergie éolienne]], qui regroupe {{nobr|160 professionnels}} de l'éolien<ref name="FEE"/> en France.

==== Anti-éoliennes ====
[[Fichier:No WKA in Taunus.JPG|vignette|Particuliers, associations nationales et locales de sauvegarde du patrimoine bâti et paysager refusent de nouvelles implantations d'éoliennes.]]
* En France, des opposants se sont organisés sous forme d'associations,
* En Europe, la Plateforme européenne contre l'éolien industriel ({{langue|en|European Platform Against Windfarms}}, EPAW) créée en octobre 2008 regroupe (en octobre 2013) {{nobr|623 associations}} de {{nobr|24 pays}} européens, dont {{nobr|206 associations}} françaises<ref>[http://www.epaw.org/index.php?lang=fr Plateforme européenne contre l'éolien industriel], EPAW (consulté le 12 octobre 2013).</ref>.

=== Opinion publique ===
Selon un sondage Louis Harris publié le {{date|28 avril 2005}}, 91 % des Français se déclarent favorables à l'énergie éolienne<ref>{{pdf}} [http://www.planete-eolienne.fr/documents/rae_sondage.pdf Sondage Louis Harris - 28 avril 2005].</ref>.

En 2008, 62 % des Français interrogés déclaraient accepter l'installation d'une éolienne à moins d'un kilomètre de leur domicile<ref>{{Lien archive|horodatage archive= 20110213054135|url= http://www2.ademe.fr/servlet/getDoc?cid=96&m=3&id=56903&ref=21479&p1=B|titre=Les Français favorables aux énergies renouvelables|date= 2008-10-1 |site=[[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie]]}}.</ref>.

En 2018, un sondage [[Harris Interactive]] conclut que 73 % du grand public et 80 % des riverains ont une bonne image de l'éolien (sondage réalisé auprès d'un échantillon de {{Nombre|1001|riverains}} et de {{Nombre|1091|Français}})<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=L'énergie éolienne. Comment les Français et les riverains de parcs éoliens la perçoivent-ils ?|url=https://harris-interactive.fr/opinion_polls/lenergie-eolienne-comment-les-francais-et-les-riverains-de-parcs-eoliens-la-percoivent-ils/|site= [[Harris Interactive]] |consulté le=2019-05-27}}.</ref>.

== Notes et références ==
=== Notes ===
{{Références|groupe=alpha}}

=== Références ===
{{Références}}

== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:Wind power}}

=== Filmographie ===
* {{YouTube|id=oSXdL9pbGS4|titre=Une éolienne, comment ça marche ?|chaîne= L'Esprit Sorcier Officiel|date=2020-10-13}}.
* ''[[Éoliennes : Du rêve aux réalités]]'', film documentaire anti-éolien.

=== Ouvrages - publications ===
{{Légende plume}}
* {{Ouvrage|format=pdf|langue=en |titre=Global Wind Report 2024|url=https://gwec.net/global-wind-report-2024/#download |éditeur=Global Wind Energy Council (GWEC)|date=16 avril 2024 |id=GWR2024 |plume=oui}}
* {{Ouvrage|format=pdf|langue=en |titre=Global Wind Report 2023|url=https://gwec.net/globalwindreport2023/#download |éditeur=Global Wind Energy Council (GWEC)|date=avril 2023 |id=GWR2023 |plume=oui}}
* {{Ouvrage|format=pdf|langue=en |titre=Global Wind Report 2022|url=https://gwec.net/global-wind-report-2022/#download |éditeur=Global Wind Energy Council (GWEC)|date=avril 2022 |id=GWR2022 |plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en |titre=Global Wind Report 2021|url=https://gwec.net/wp-content/uploads/2021/03/GWEC-Global-Wind-Report-2021.pdf |format=pdf |éditeur=Global Wind Energy Council (GWEC) |date=12 avril 2021 |id=GWR2021 |plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr |titre=Baromètre éolien 2024|url=https://www.eurobserv-er.org/pdf/eurobserv-er-barometre-eolien-2024/ |format=pdf |éditeur=[[EurObserv'ER]]|date=28 mars 2024|id=EurObserv'ER2024 |plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr |titre=Baromètre éolien 2023|url=https://www.eurobserv-er.org/pdf/eurobserv-er-barometre-eolien-2023/ |format=pdf |éditeur=[[EurObserv'ER]]|date=28 mars 2023|id=EurObserv'ER2023 |plume=oui}}
* {{Ouvrage |langue=en |titre=Global Wind Report 2019 |url=https://gwec.net/wp-content/uploads/2020/08/Annual-Wind-Report_2019_digital_final_2r.pdf |format=pdf |éditeur={{langue|en|Global Wind Energy Council}} (GWEC) |pages totales=78 |date=25 mars 2020 |libellé=GWEC 2019 |id=GWEC2019 |plume=oui}}
* ''[https://ser-evenements.com/IMG/pdf/questions_r_e9ponses__e9olien_ser_planches.pd Questions et réponses sur l’énergie éolienne]'' {{pdf}}, [[Syndicat des énergies renouvelables]], 39 p.
* ''[https://www.connaissancedesenergies.org/sites/connaissancedesenergies.org/files/pdf-actualites/guide-pratique-eolien-en-10-questions.pdf L’éolien en 10 questions]'' {{pdf}}, guide pratique, [[Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie]], 13 p.
* [https://www.capgemini.com/fr-fr/wp-content/uploads/sites/2/2020/09/Observatoire-eolien-en-france-edition-2020.pdf L’observatoire de l’éolien 2020] {{pdf}}, [[Capgemini]], [[France Énergie Éolienne|France énergie éolienne]], 188 p.
* [https://assets.rte-france.com/prod/public/2021-01/RTE-AIE_synthese%20ENR%20horizon%202050_FR.pdf Conditions et prérequis en matière de faisabilité technique pour un système électrique avec une forte proportion d’énergies renouvelables à l’horizon 2050] {{pdf}}, synthèse, [[RTE (entreprise)|RTE]] et [[Agence internationale de l'énergie]], janvier 2021, 24 p.

=== Liens externes ===
* {{en}} [https://wwindea.org/GlobalStatistics Global Statistics], Association mondiale de l'énergie éolienne ([[World Wind Energy Association]])

=== Articles connexes ===
{{colonnes|taille=15|1=
* [[Aérogénérateur]]
* [[Centrale hydro-éolienne]]
* [[Densité surfacique de puissance]]
* [[Énergie éolienne aérienne]]
* [[Énergie éolienne au Québec]]
* [[Énergie éolienne en France]]
* [[Énergie renouvelable]]
* [[Éolienne]]
* [[Éolienne en mer]]
* [[LCOE|Levelized Cost of Energy]]
* [[Petit éolien]]
* [[Potentiel éolien]]
* [[Réseau électrique intelligent]]
* [[Sècheresse énergétique]]
* [[Vent]]
* [[World Wind Energy Association]]
}}

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