Étymologie

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Du latin populaire suctiare dérivé de suctum, supin de sugere (« sucer »). Le verbe latin est issu de la racine indo-européenne *seu (« prendre un liquide » source) dont sont issus — avec suffixation en « k » — le latin succus (« suc »), to suck ou soak en anglais, via une origine germanique ou — avec suffixation en « b/p » — soupe en français ou sip en anglais ou sát en tchèque.
 
Une enfant en train de sucer son pouce.

sucer \sy.se\ transitif 1er groupe (voir la conjugaison)

  1. Aspirer avec la bouche un liquide, une substance, le suc d’une chose.
    • Sucer la moelle d’un os, le lait au sein etc.
    • ...Mérignac allait manquer d’essence et les équipages ne quittaient plus leur machines; par crainte soit de manquer leur tour au ravitaillement, soit de se faire sucer l’essence, ou tout simplement de se faire voler leur avion... — (Romain Gary, La promesse de l’aube, Folio)
  2. (Sens figuré) Sucer avec le lait une doctrine, une opinion, un sentiment, etc. : Être de bonne heure imprégné d’une doctrine, d’une opinion bonne ou mauvaise, d’un sentiment.
    • Ce sont des principes qu’il a sucés avec le lait.
    • Il a sucé le lait des saines doctrines au berceau.
    • — L’enfant a besoin de poésie, comme le paysan, et on ne peut guère l’instruire qu’à l’aide des symboles. Quant à moi, j’ai été nourri de ces contes que vous méprisez tant, et je serais bien fâché d’avoir sucé l’esprit de Voltaire avec le lait. — (George Sand, Jeanne, 1844)
  3. Exercer un mouvement de succion sur une chose.
    • Il commençait à se sentir piégé, entraîné sur un terrain marécageux où ses pieds s’enfonçaient de plus en plus, sucés par la vase. — (Yves Beauchemin, La serveuse du café Cherrier, Éditions Michel Brûlé, 2011, page 185)
    • Sucer un os, une morsure de serpent, un morceau de sucre d’orge, une orange.
  4. (Populaire) Embrasser longuement, intensément. Emploi pronominal réciproque fréquent
    • Ils se sont sucé la pomme toute la soirée !
    • […], l’Amiral avec son boubou tenait à étreindre le grand chef, ils mélangèrent leurs sueurs et se sucèrent la pomme. — (Jean-Patrick Manchette, L'Affaire N'Gustro, 1971, Réédition Quarto Gallimard, Chapitre 25, page 199)
  5. (Familier) Tirer peu à peu le bien, l’argent d’une personne.
    • Il a des gens d’affaires, des solliciteurs qui le sucent.
    • C’est une vraie sangsue qui le suce jusqu’aux os, jusqu’à la moelle des os.
    • Il vous sucera jusqu’au dernier sou.
  6. (Sens figuré) (Populaire) (Vulgaire) Pratiquer une fellation.
    • Avais-je couché avec le travesti latino ? M’avait-il/elle sucé la queue pendant que j’étais dans le coaltar ? En étais-je réellement arrivé là : capable de n’importe quoi, totalement irrécupérable ? — (Dan Fante, Régime sec, 13e Note Editions, 2009)
    • Je t’avertis, je ne suce pas ; ça me dégoûte.
    • [...] elle s’affichait pas dans la putasserie, elle vous suçait pas d’avance. Plutôt le contraire, elle se voulait respectable, promue bourgeoise, sans maquillage, la peau bien blanche, bien nette. — (Alphonse Boudard, L’Hôpital : Une hostobiographie, Éditions de la Table Ronde, 1972, page 172)
  7. (Sexualité) (Intransitif) Pratiquer une fellation. Il n’est pas précisé ce qui doit être sucé, le verbe s’utilise seul sans complément.
    • Je sortis ma bite et je dis à Nancy allez suce salope je vais m'occuper de toi, elle semblait vouloir refuser, je l’attrapai par les cheveux et lui rentrai en un coup sec ma bite dans sa bouche et lui limai la bouche. — (Paty Robins, Deux jolis jouets)

Dérivés

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Apparentés étymologiques

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Références

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