Étymologie

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De l’adjectif « laïc » (ou « laïque ») avec le suffixe -ité.
  • Le mot « laïcité » apparaît, en 1871, dans le journal La Patrie, à propos d'une polémique sur l'instruction religieuse dans l'enseignement. Il est utilisé dans des expressions comme « laïcité de l'État », « laïcité de l'École », « laïcité de l'Administration ». Émile Littré l'introduit dans le Supplément de son Dictionnaire, en 1877 : il correspond à un « principe de séparation de la société civile et de la société religieuse, l'État n'exerçant aucun pouvoir religieux et les Églises aucun pouvoir politique » [...]. — (Mireille Estivalèzes, La fin de la culture religieuse, Les Presses de l'Université de Montréal, 2023, page 47)

→ voir laïc

Nom commun

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Singulier Pluriel
laïcité laïcités
\la.i.si.te\

laïcité \la.i.si.te\ féminin

  1. Principe de séparation entre l'État et les institutions religieuses, l’État n’exerçant aucun pouvoir religieux et les Églises aucun pouvoir politique.
    • La laïcité est engagée dans une lutte âpre et décisive contre le cléricalisme. L'État se bat contre l'Église. — (Jean Rogissart, Passantes d’Octobre, Librairie Arthème Fayard, Paris, 1958)
    • Le terme d’islamophobie remplit plusieurs fonctions: nier pour mieux la légitimer la réalité d’une offensive intégriste en Europe, attaquer la laïcité en l’assimilant à un nouveau fondamentalisme. — (Pascal Bruckner, L’invention de l’« islamophobie », Libération, 23 novembre 2010)
    • Nous sommes en chemin vers une affirmation paradoxale : plus je suis croyant, moins je devrais le montrer. La laïcité est anticléricale et non antireligieuse, comme l’actera la loi de décembre 1905. — (Charles Coutel, Les philosophes des Lumières, nos contemporains, Marianne, no 878, 8 janvier 2016, page 58)
    • Jésus avait pourtant créé la laïcité en déclarant « Rendez à César ce qui revient à César, à Dieu ce qui revient à Dieu » ou « Qui m'a établi pour vous juger ou régler vos partages? », or le contraire se développait : le religieux, loin de s’affranchir du politique, du militaire, de l’économique et du civil, s’y infiltrait, voire les préemptait. — (Éric-Emmanuel Schmitt, L'Homme qui voyait à travers les visages, 2016, chaapitre 16)
  2. Caractère de neutralité religieuse, d’indépendance à l’égard de toutes Églises et confessions.
    • À coup sûr, l’essence de la laïcité, mis à part la séparation de la religion et de l’État, est l’acceptation de la proposition selon laquelle il n’y a pas de finalité des formes, pas de possession exclusive de la vérité absolue et indivisible. — (Panayiotis Jerasimof Vatikiotis, L’Islam et l’État, 1987, traduction d’Odette Guitard, 1992, page 159)
  3. Absence d’emprise de la religion sur la société.
    • D’un point de vue philosophique, la laïcité est une construction intellectuelle tendant à empêcher l’emprise de toute confession sur la société, ce qui a pour conséquence de proscrire l’imposition d’une religion civile par le politique tout en renvoyant les affaires spirituelles à la sphère privée. — (Mathilde Philip-Gay, Droit de la laïcité, 2016, éditions Ellipses, page 13)
  4. Vision de la société préconisant l'exclusion de toute référence à la religion dans la sphère publique.
    • Leur conception de la laïcité tend à exclure les religions de la sphère publique et, en particulier, de l'espace scolaire, y compris par la suppression de la culture religieuse, en affirmant que l'approche culturelle du religieux, proposant des connaissances sur les religions, relève essentiellement d'une démarche confessionnelle. — (Mireille Estivalèezs, La fin de la culture religieuse, Les Presses de l'Université de Montréal, 2023, page 23)

Dérivés

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Vocabulaire apparenté par le sens

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Traductions

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Prononciation

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Anagrammes

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Voir aussi

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  • laïcité dans le recueil de citations Wikiquote  
  • laïcité sur l’encyclopédie Wikipédia  

Références

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