Étymologie

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(XIVe siècle) Du latin circus (« cercle, cirque »), probablement emprunté au grec ancien κίρκος, kirkos (« anneau »)[1], issu de la racine indo-européenne *(s)ker-, *ker-[2] (« tourner, incurver »).

Nom commun

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Singulier Pluriel
cirque cirques
\siʁk\
 
Les vestiges d’un cirque romain. (1)
 
Un numéro de cirque. (2)
 
Le cirque de Gavarnie. (3)

cirque \siʁk\ masculin

  1. (Antiquité) Lieu destiné, chez les Romains, à accueillir les jeux publics, et particulièrement les diverses formes de lutte et les courses de chevaux et de chars.
    • Comment concilier la passion immodérée des Romains pour les combats du cirque, et l'infamie dont ils couvraient les instrumens de ces cruels spectacles, les arénaires, bestiaires, gladiateurs ? — (« Arène », dans le Dictionnaire universel de droit français par Jean-Baptiste-Joseph Pailliet, volume 5, Paris : chez Tournachon-Molin, 1827, page 516)
    • Je ne suis pas seule en face du cirque abandonné, ils sont là, les spectateurs cruels et splendides, ils font passer en moi leur frénésie. — (Marguerite Burnat-Provins, Le Livre pour toi dans la bibliothèque Wikisource  , LXXXII. « Les arènes sont vides et blanches au soleil », E. Sansot et Cie, 1907, page 170)
    • Les cirques étaient ordinairement de forme ovale.
  2. (Cirque) Entreprise de spectacle qui organise des jeux et exercices de ce genre.
    • Le maître du cirque de la barrière du Combat profitait des vacances de Pâques pour envoyer ses ours et ses dogues donner quelques représentations à Meaux. Toute cette ménagerie voyageait à pied. — (Victor Hugo, Lettre Vingtième : De Lorch à Binden, dans Œuvres complètes : Le Rhin, tome II, Henri-Louis Delloye éditeur, Paris, 1842, page 70)
    • Peu d’années après sa création, le cirque fermé et couvert trouva le moyen de devenir nomade. La tente de toile ou « chapiteau » soutenue par un mât central, les gradins démontables, une enceinte formée de matériaux légers, ont permis au cirque de transporter son spectacle de ville en ville. — (Gustave Fréjaville, « Cirques fixes et cirques voyageurs », dans Encyclopédie française, Tome XVI : Arts et littératures dans la société contemporaine, Paris, 1935, pages 16.76-16)
    • Il avait appartenu, en qualité de porteur, à une troupe d’acrobates de cirque, puis s’était entraîné au tapis, en vue d’un numéro de « flic-flac » avec rattrape sur les épaules. — (Francis Carco, L’Homme de minuit, Éditions Albin Michel, Paris, 1938)
    • À Rochechouard, « Médrano », a rajeuni le cirque Fernando, et dans le souvenir du clown Boum-Boum, a trouvé un heureux déroulement de spectacle. — (Jean Valmy-Baysse, La curieuse aventure des boulevards extérieurs, Éditions Albin-Michel, 1950, page 239)
    • […] les trompettes et les tambours du cirque couvraient les valses des chevaux de bois, et le crépitement des tirs scandait d’un pointillé sonore ce vacarme étourdissant et faux. — (Pierre-Henri Simon, Celle qui est née un dimanche, 1952)
  3. (Géographie) Bassin de montagnes disposé circulairement.
    • A nos pieds, dans un vaste cirque encadré de crêtes noires et déjà tout envahi par les ombres crépusculaires, apparaît une énorme agglomération de tentes grises, […]: la m’halla! — (Frédéric Weisgerber, Trois mois de campagne au Maroc : étude géographique de la région parcourue, Paris : Ernest Leroux, 1904, page 55)
    • Les vallées sans rivières qui alvéolent le calcaire des Grands Fonds prenaient des aspects de cirques sélénites. — (Jypé Carraud, Tim-Tim-Bois-Sec, éditions Payot et Rivages, 1996, collection Rivages/Mystère, page 133)
    • Elles sont dans un cirque, Olfrig, un volcan avec une seule issue appellée « le bûcher des géants »... — (Jean-Louis Janssens, Zarla #3 - L'enfant piège, éditions Dupuis, 2011, page 33)
    • D'un rivage, contempler la mer à l'horizon; d'un village, regarder le cirque des sommets. — (Pascal Bruckner, Dans l'amitié d'une montagne, Grasset, 2022, page 173)
  4. (Sens figuré) (Familier) Situation chaotique ; désordre.
      • D’autres expressions sont moins flatteuses et l’on n'hésite pas, face à un désordre, à s’exclamer "Quel cirque !" alors que les dictionnaires les moins laxistes mettent à notre disposition des mots comme bazar, bordel ou merdier. — (Hugues Hotier, Le cirque, impératifs de sécurité et imaginaire du risque, Quaderni, no 44 : Les industries de l’évasion, Paris, printemps 2001, page 102)
    • Quelques alcoolos faisaient un cirque vaseux. Les alcoolos m’emmerdent, ils ne sont jamais drôles. — (Claude Courchay, Les Américains sont de grands enfants, Flammarion, 1979, page 136)
    • Les événements du 6 janvier et leurs suites ont révélé une fracture dans le Parti républicain et des divisions dans la droite qui devraient réconforter les démocrates et réjouir ceux et celles qui se désolent du cirque qu’est devenue la politique américaine. — (Marc-André Leclerc, Des élections en ce moment, sérieusement?, Le Journal de Québec, 18 février 2021)
  5. Comportement outrancier ; exagération.
    • […] D’ailleurs, il arrive aujourd’hui que le mot « cirque » soit remplacé par « psychodrame ». Autrement dit : arrête de faire des histoires, cesse d’amplifier les choses ! Qui fait un « cirque » ou un « psychodrame » est … un emmerdeur. — (Corinne Gal, Le Psychodrame, une expérience aussi forte que la vie, Éditions Odile Jacob, Paris, 2016)

Synonymes

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Désordre :

Exagération :

Dérivés

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Vocabulaire apparenté par le sens

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  cirque figure dans les recueils de vocabulaire en français ayant pour thème : cirque (spectacle), cirque (naturel), lion, montagne, éléphant.

Traductions

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Traductions à trier
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Prononciation

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Anagrammes

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Voir aussi

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  • cirque sur l’encyclopédie Wikipédia  
  • cirque sur le Dico des Ados  

Références

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  1. Michiel De Vaan, Etymological Dictionary of Latin and the other Italic Languages, Brill, 2008.
  2. Julius PokornyIndogermanisches etymologisches Wörterbuch, 1959 → consulter cet ouvrage