Yolande Zauberman

réalisatrice française

Yolande Zauberman, née le à Paris, est une scénariste, réalisatrice et écrivain française.

Yolande Zauberman
Naissance (69 ans)
Paris
Nationalité française
Profession réalisatrice, scénariste, auteure
Films notables

Biographie

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Yolande Zauberman naît à Paris au sein d’une famille ashkénaze et parle couramment le français, l’anglais et le yiddish, qu’elle parle avec sa grand-mère, encore vivante dans son enfance. Elle aborde le cinéma en commençant à travailler aux côtés d'Amos Gitaï.

En 1987, elle réalise un premier documentaire sur les contradictions du régime politique de l’apartheid en Afrique du Sud, Classified People[1],[2]. Le documentaire est d'abord réalisé avec Nurith Aviv, puis filmé dans la clandestinité avec une équipe locale sud-africaine, en raison du harcèlement du régime afrikaner alors en voie d'effondrement. Il s'ouvre sur une scène filmant le délire de persécution d'un blanc sud-africain. Ce dernier refuse d'admettre que les classifications raciales et catégorisations sociales élaborées par l'État sud-africain, en plus d'être iniques et arbitraires, sont largement artificielles. Le documentaire est interdit de diffusion en Afrique du Sud, mais remporte un certain succès critique ailleurs dans le monde, obtenant le grand prix du festival de Paris et le Bronze Rosa au festival de Bergame (Italie).

Le second documentaire, Caste criminelle (1989), est tourné en Inde[3], et est sélectionné au festival de Cannes.

Trois ans plus tard, elle signe son premier long métrage de fiction, Moi Ivan, toi Abraham[4],[5], qui obtient le prix de la Jeunesse au festival de Cannes en 1993, ainsi que le grand prix du festival de Moscou.

S'ensuivent les deux films, Clubbed to Death (Lola) (1996) et La Guerre à Paris (2001) avec Élodie Bouchez, tournés en France et sont distribués à travers le monde.

Elle signe également l’idée originale de plusieurs films humoristiques, dont le succès critique et commercial Tanguy (2001), inspiré d'un fait divers[6], et Agathe Cléry (2008) pour le réalisateur Étienne Chatiliez et réalise des séries de photos pour le magazine Spoon et le mensuel Le Monde diplomatique.

Elle réalise en 2004 la comédie expérimentale Paradise now : journal d'une femme en crise et retourne au documentaire avec Un juif à la mer tout en poursuivant ses recherches sur l’image avec la création de CATMASK, une caméra sur un masque de chat, qui la conduit à travailler avec des artistes et des danseurs. Depuis quelques années, elle filme avec Stephen Torton, Too Soft For Anybody I Know sur Jean-Michel Basquiat.

En 2012, Yolande Zauberman poursuit la réalisation de l’œuvre Oh, Je vous veux !, film-installation à la croisée du cinéma et de l’art contemporain et se consacre à la réalisation de son prochain film, L'Amant palestinien.

En 2018, son documentaire M présenté au festival de Locarno, et tourné en yiddish à Bnei Brak, banlieue conservatrice et religieuse de Tel Aviv, lève le voile sur la pédophilie dans les milieux juifs orthodoxes en Israël[7],[8].

En 2023, le film documentaire Classified People est restauré. Il est diffusé en salles en France, notamment dans les cinémas MK2[1],[2].

En 2024, son film documentaire La Belle de Gaza sur l’émancipation sociale de jeunes personnes transgenres à Tel-Aviv, est présenté en sélection officielle à Cannes[9].

Filmographie

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Distinctions

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Récompenses

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Nominations

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Notes et références

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  1. a et b Sandra Onana, « Classified People de Yolande Zauberman : sous l'apartheid, la chanson douce des vieux amants », Libération,‎ (lire en ligne).
  2. a et b Murielle Joudet, « Reprise : Classified People, la ségrégation raciale au sein des familles », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  3. Samuel Douhaire, « Caste criminelle », Libération,‎ (lire en ligne)
  4. « Moi Ivan, toi Abraham », sur Quinzaine des réalisateurs.
  5. « Le 46e festival de Cannes : Moi Ivan, toi Abraham, de Yolande Zauberman. Mémoire d'un monde imaginaire », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. « Tanguy : le film est-il inspiré d’une histoire vraie ? », sur Serieously, .
  7. Stéphane Gobbo, « M, violence des échanges en milieu hassidique », Le Temps,‎ (lire en ligne).
  8. Mathieu Macheret, « Yolande Zauberman : Le viol est le lot de tout monde clos, religieux ou non », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  9. « La Belle de Gaza », sur Festival de Cannes, (consulté le ).
  10. Grassin Sophie, Cinéma - Clubbed to Death de Yolande Zauberman, L'Express, 26 juin 1997
  11. « La Guerre à Paris » (2002) de Yolande Zauberman, L'Œil sur l'Écran, 21 mars 2006
  12. « En Israël, Talleen Abu Hanna, la jeune espoir des femmes transgenres », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Festival de Locarno : le Léopard d'or décerné à un film de Singapour », sur Télérama, (consulté le ).
  14. « Namur : le palmarès du FIFF est connu », sur RTBF, (consulté le ).

Liens externes

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