Le Yajña (devanāgarī : यज्ञ)[1] ou Yagya est un terme sanskrit qui désigne le rituel védique majeur destiné à honorer les deva par des louanges et des oblations[2]. Il est commandité par un Yajamana généralement de caste kshatriya mais parfois de caste brahmane. Par le Yajña, l'homme cherche à prendre une place parmi les forces de la nature, et le « sacrifice du feu » est le rituel qui devint le plus important à cet égard[3].

Un Yajña accompli par un prêtre dans le Kérala sur un autel de briques édifié selon des proportions très précises.

Le passage du védisme à l'hindouisme se marque par l'abandon progressif du yajña, remplacé par la pūjā.

Étymologie

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En sanskrit, la racine YAJ signifie sacrifier.

La caste (varna) du Yajamana, commanditaire du Yajña, est souvent celle des kshatriya, parfois celle des brahmanes.

Fonctions sacerdotales

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Les trois fonctions principales du sacrifice védique sont celles de récitant (hotṛ), de chanteur (udgātṛ) et d'officiant (adhvaryu).

Le Feu Sacré

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Dans le védisme, l'univers est conçu comme un festin perpétuel où tout peut être considéré comme « nourriture » pour tout autre chose le dévoré (Anna) et le dévorant (Annada). L'offrande au feu symbolise ce brasier universel dans lequel Brahman est le « grand dévoreur »[4]. Le feu étant associé au « feu de la digestion ». Agni est le pouvoir du deva manifesté dans le Feu Sacré[5].

Le déroulement du Yajña

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Ces rituels pouvaient avoir des proportions gigantesques, certains durèrent pendant des années sans discontinuité, avec des milliers de prêtres et engloutissant parfois toutes les richesses d'un royaume local l'ayant commandité. Un yajña incomplet était en effet considéré comme une catastrophe.

« L'offrande du sacrifice varie selon la nature et le but du rituel, la divinité à laquelle le sacrifice est adressé et sa place dans le sacrifice universel. On emploie pour les oblations le blé et le riz, l'huile et le beurre, les boucs, les buffles, les hommes, le soma et le vin[6]. »

Le grand prêtre récite des mantras spécifiques alors qu'il dépose les offrandes dans le feu.

Divers Yajña

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Agnishtoma

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Agnishtoma signifie littéralement « louange d'Agni »[7]. Ce rituel védique qui se déroule pendant cinq jours au cours desquels on sacrifie du soma à Indra mais aussi à d'autres dieux.

Jyotishtoma

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Le jyotishtoma est un rituel où la boisson soma est utilisée[8].

Pitrloka Yajña

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Panchagni Yajña

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Dravyamayar Yajña

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Sacrifice du cheval

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Le Yajamana commanditaire du sacrifice du cheval (rituel appelé ashvamedha) est souvent un roi, un râja très puissant.

Du védisme à l'hindouisme

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L'abandon progressif du Yajña accompagne la naissance du culte hindouiste nommé puja.

Notes et références

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  1. The Sanskrit Heritage Dictionary de Gérard Huet.
  2. Jan Gonda, Le religioni dell'India, Veda e antico induismo, pages 254 et 424.
  3. Mythes et dieux de l'Inde, Alain Daniélou p.115.
  4. Alain Daniélou, Mythes et dieux de l'Inde, p. 107.
  5. « Agni est la bouche des dieux, c'est par cette bouche qu'ils respirent. », Kapisthala-Katha-samhita 31 - 20.
  6. Mythes et dieux de l'Inde, Alain Daniélou p.118.
  7. The A to Z of Hinduism, par B.M. Sullivan publié par Vision Books, page 22 (ISBN 8170945216).
  8. « Sanskrit Heritage Dictionary », sur inria.fr (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Gerhard J. Bellinger, Knaurs Grosser Religions Führer, 1986, traduction française préfacée par Pierre Chaunu sous le titre Encyclopédie des religions, 804 pages, Librairie Générale Française, Paris 2000, Le Livre de Poche, (ISBN 2-253-13111-3)
  • Kreith Crim, General Editor, The Perennial Dictionary of World Religions, originally published as Abingdon Dictionary of Living Religions, 830 pages, Harpers and Row, Publishers, San Francisco, 1981, (ISBN 978-0-06-061613-7)
  • Jan Gonda, Die Religionen Indiens, Band 1: Veda und älterer Hinduismus, 1960, traduction italienne de Carlo Danna sous le titre Le religioni dell'India: Veda e antico induismo, 514 pages, Jaca Book, Milano, 1980 ISBN
  • Jan Gonda, Védisme et hindouisme ancien. Traduit de l'allemand par L. Jospin, 432 pages, Payot, Paris 1962, ISBN
  • Alexandre Langlois, Rig-Véda ou Livre des hymnes, 646 pages, Maisonneuve et Cie, 1872, réédité par la Librairie d'Amérique et d'Orient Jean Maisonneuve, Paris 1984, (ISBN 2-7200-1029-4)
  • Madeleine Biardeau et Charles Malamoud, Le sacrifice dans l’Inde ancienne. Paris : PUF 1976.
  • Sylvain Lévi, La doctrine du sacrifice dans les Brāhmanas. Turnhout : Brepols. 2003 (réédition de l'édition de 1898)
  • Charles Malamoud, Cuire le monde : rite et pensée dans l’Inde ancienne. Paris : Éditions La Découverte.

Lien externe

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  • Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste  :

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