Trois petites pièces montées

œuvre d'Erik Satie

Trois petites pièces montées est une suite de trois pièces pour orchestre ou piano à quatre mains d'Erik Satie, composée en 1919.

Trois petites pièces montées
Manuscrit de Satie pour deux trompettes
Manuscrit de la Marche de Cocagne dans
L'Almanach de Cocagne pour l'An 1920,
Éditions de La Sirène.

Genre Suite pour orchestre ou
piano à quatre mains
Nb. de mouvements 3
Musique Erik Satie
Durée approximative min
Dates de composition 1919

Présentation

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Les Trois petites pièces montées sont trois courtes pièces, composées en 1919, qui mettent en scène des personnages créés par Rabelais[1].

La version pour piano à quatre mains est écrite en novembre-décembre 1919, et la version pour orchestre achevée le 3 janvier 1920[2]. La partition, dédiée à Mme Julien Henriquet, est publiée en 1920 par les éditions de la Sirène[3].

La version orchestrale est créée lors d'un concert de musique moderne organisé par Jean Cocteau, à la Comédie des Champs Élysées, avec Vladimir Golschmann à la direction, le . Au programme figuraient aussi les créations de Cocardes de Poulenc, Adieu, New York ! d'Auric, ainsi que Le Bœuf sur le toit de Milhaud[4].

Structure

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Le cahier, d'une durée moyenne d'exécution de quatre minutes environ[5], comprend trois mouvements[6] :

  1. De l'enfance de Pantagruel (Rêverie) — Modéré
  2. Marche de Cocagne (Démarche) — Temps de Marche
  3. Jeux de Gargantua (Coin de polka) — Mouvement de Polka

Analyse

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La première pièce, De l'enfance de Pantagruel, est la plus tributaire du passé, avec ses « pages les plus expressives » du recueil[7]. Vincent Lajoinie note les échos du thème, « dolent et alangui, plein de mystère », rappelant La mort de Socrate, en particulier les « motifs chevilles en gammes parallèles »[7] :

 
Motif « cheville » pour la Rêverie de l'enfance de Pantagruel.


L'atmosphère rêveuse de ce premier mouvement est d'emblée dissipée par les sonneries matinales qui ouvrent le deuxième mouvement, Marche de Cocagne, « dans la bonne humeur terre à terre du légendaire pays rabelaisien, comme pour nier pudiquement cet instant de délicieux abandon »[8].

Le troisième et dernier mouvement, Jeux de Gargantua, évoque de son côté une ambiance proche du music-hall[8].

Version orchestrale

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Michel Parouty note que l'orchestration de Satie, à l'instar d'En habit de cheval, est « riche », et souligne que « l'ensemble s'écoute avec agrément, sans atteindre toutefois la truculence de Rabelais »[1].

Instrumentation[1]
Bois
1 flûte, 1 hautbois, 1 clarinette, 1 basson
Cuivres
1 cor, 2 trompettes, 1 trombone
Percussions
tarole, grosse caisse, cymbales
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses

Dans le premier mouvement, cordes et vents dialoguent « avec tendresse ». Le deuxième s'ouvre « sur un savoureux duo de trompettes, et la marche a des échos volontairement caricaturaux ». Enfin, le troisième mouvement oppose avec esprit la clarinette et le basson, et offre plus loin au trombone « une belle occasion de montrer sa drôlerie »[1].

Autres versions

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Une première version de la Marche de Cocagne, pour deux trompettes, est publiée par La Sirène dans l'Almanach de Cocagne en 1920[9].

Le premier mouvement connaît aussi une version de Satie pour piano seul, Rêverie de l'enfance de Pantagruel[6].

Discographie

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Version pour piano à quatre mains

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Version pour orchestre

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Bibliographie

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Ouvrages généraux

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Monographies

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Notes et références

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  1. a b c et d Tranchefort 1986, p. 676.
  2. (en) Deborah Mawer, Historical Interplay in French Music and Culture, 1860–1960, Routledge, (ISBN 978-1-317-12180-0, lire en ligne)
  3. Marc Bredel, Érik Satie, (Mazarine) réédition numérique FeniXX, (ISBN 978-2-7062-1834-7, lire en ligne)
  4. Université de Montréal / Observatoire international de la création musicale, Musique et modernité en France (1900-1945), PUM, (ISBN 978-2-7606-1989-0, lire en ligne)
  5. (en) John Keillor, « Petites pièces (3) montées (3… | Details », sur AllMusic (consulté le )
  6. a et b « 3 Petites pièces montées (Satie, Erik) », sur IMSLP (consulté le )
  7. a et b Vincent Lajoinie 1985, p. 343.
  8. a et b Vincent Lajoinie 1985, p. 344.
  9. (en) Deborah Mawer, Historical Interplay in French Music and Culture, 1860–1960, Routledge, (ISBN 978-1-317-12180-0, lire en ligne)
  10. Camille De Joyeuse, « Tout Satie !… en 10 cd », sur classiquenews.com, (consulté le )

Liens externes

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