Rayon de la mort

en science-fiction, arme projetant de l'énergie de façon dirigée

Le rayon de la mort est un thème récurrent en science-fiction : il s'agit d'une arme projetant de l'énergie de façon dirigée, permettant de détruire un être humain ou un objet. Dans la science-fiction, il apparaît le plus souvent sous la forme d'un pistolet laser.

Photographie du soi-disant rayon de la mort « inventé » par Harry Grindell Matthews (en), 1925.

Historique

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Ce concept de destruction à distance par rayonnement semble remonter à Archimède ; une légende contestée prétend qu'il se serait servi de miroirs pour concentrer la lumière du soleil et ainsi mettre le feu à des navires ennemis qui attaquaient la ville de Syracuse.

Au XXIe siècle, malgré les progrès scientifiques et techniques, il est toujours difficile de créer un rayon de la mort, étant donné que chaque arme de ce genre serait bien trop gourmande en énergie pour reproduire ne serait-ce que le même potentiel destructeur qu'un pistolet normal. Cependant, les recherches se poursuivent, principalement autour du laser.

Des armes aveuglantes au laser ont pu être mises au point ces dernières années, mais elles ont été interdites avant même que leur production ne passe à une échelle industrielle (une première dans l'histoire de l'armement si l'on excepte l'interdiction de l'arquebuse par la papauté, qui ne fut alors pas observée)[1],[2].

Actuellement la seule arme, encore au stade expérimental, se rapportant à ce type est le système ABL qui consiste en un laser monté dans le nez d'un Boeing 747 destiné à détruire les missiles balistiques lors de leur phase d'accélération uniquement, soit dans les minutes qui suivent le lancement[3].

Dans la culture

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Cinéma

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Dans Le Rayon de la mort de Lev Koulechov et Vsevolod Poudovkine (1925), l'ingénieur soviétique Podobed met au point un appareil produisant un rayon énergétique puissant, de type laser.

Dans Fantômas de Jean Sacha (1947), Fantômas veut utiliser cette arme pour tuer un million de parisiens.

Docteur Mabuse et le Rayon de la mort de Hugo Fregonese et Victor De Santis (1964) met en scène le Dr Mabuse, criminel convoitant un rayon de la mort.

Littérature

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Illustration d'un tripode dans La Guerre des mondes, l'édition belge de 1906 signée Henrique Alvim Corrêa.

Parmi les armes, techniquement plus avancées que celles des humains, que possèdent les envahisseurs venus de Mars dans le roman de science fiction La Guerre des Mondes de Herbert George Wells figure en bonne place un « rayon ardent » dévastateur capable de détruire un navire de guerre cuirassé (l'arme la plus puissante connue du genre humain à la date de parution du roman en 1898)[4]

Dans le roman Ombre sur le Thibet de Paul Alpérine (1945)[5], l'ingénieur Siegfried Rüdiger met au point un rayon de la mort. C'est une arme produisant un rayon de radium, qui frappe « non pas à la manière de la foudre, mais comme la flamme persistante d'un immense chalumeau oxhydrique ».

Bande dessinée

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Dans Le Rayon super-gamma, histoire de la série Jean Valhardi d'Eddy Paape et Jean-Michel Charlier (1954), il est question d'un émetteur de radioactivité.

La Jonque céleste, histoire de la série Yoko Tsuno de Roger Leloup (1998), met en scène un appareil complexe composé de lentilles utilisé dans la Chine du XIe siècle pour brûler les voiles des bateaux qui ne payaient pas le passage.

Le héros de Le Rayon de la mort (en) de Daniel Clowes (2004), Andy, utilise cette arme désintégratrice contre ses ennemis.

Notes et références

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  1. Steve Wright, « Hypocrisie des armes non létales », Le Monde diplomatique, (consulté le )
  2. « Ces armes qui ne tueront plus mais continueront à faire peur », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Stephen Trimble, « Airborne Laser shoots down 1st ballistic target », sur Flight Global, (consulté le )
  4. « Herbert George Wells - La Guerre des Mondes - Chapitre 5. LE RAYON ARDENT - WebLitera - library of translations », sur weblitera.com (consulté le )
  5. « BnF Catalogue Général : Paul Alpérine », sur Bibliothèque nationale de France

Bibliographie

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  • (en) Stephen Dedman, « Murder in the Air : The Quest for the Death Ray », Extrapolation, vol. 51, no 1,‎ , p. 113-133 (DOI 10.3828/extr.2010.51.1.8)
    article repris dans : (en) Stephen Dedman, May the Armed Forces Be with You : The Relationship Between Science Fiction and the United States Military, Jefferson (Caroline du Nord), McFarland & Company, , 252 p. (ISBN 978-0-7864-9742-3, lire en ligne), chap. 7 (« Murder in the Air : The Quest for the Death Ray »), p. 123-146.
  • (en) William J. Fanning, Jr., « The Historical Death Ray and Science Fiction in the 1920s and 1930s », Science Fiction Studies, Greencastle (Indiana), SF-TH Inc., vol. 37, no 2,‎ , p. 253-274 (JSTOR 25746409)
    article repris dans : (en) William J. Fanning, Jr., chap. 14 « The Historical Death Ray and Science Fiction in the 1920s and 1930s », dans Arthur B. Evans (dir.), Vintage Visions : Essays on Early Science Fiction, Middletown (Connecticut), Wesleyan University Press, (ISBN 978-0-81957-438-1), p. 298-324.
  • (en) William J. Fanning, Jr., Death Rays and the Popular Media, 1876-1939 : A Study of Directed Energy Weapons in Fact, Fiction and Film, Jefferson (Caroline du Nord), McFarland & Company, , 280 p. (ISBN 978-0-7864-9922-9, lire en ligne).
  • (en) Christopher Haley, « Science fiction and the making of the laser », dans Matthew Higgins, Geoff Lightfoot, Martin Parker, Warren Smith (dir.), Science Fiction and Organization, Londres / New York, Routledge, (ISBN 0-415-21588-9), p. 31-40.
  • (en) Jeff Hecht, « Half a Century of Laser Weapons », Optics and Photonics News, OSA Publishing, vol. 20, no 2,‎ , p. 14-21 (DOI 10.1364/OPN.20.2.000014).
  • (en) Cyndy Hendershot, « Paranoia and the Delusion of the Total System », American Imago, Johns Hopkins University Press, vol. 54, no 1,‎ , p. 15-37 (DOI 10.1353/aim.1997.0001).
  • (en) Mark H. Maier et Thomas J. Venanzi, « Return of the Death Ray : The Star Wars Defense Plan is a Costly Remake of an Old Fantasy », The Sciences, The New York Academy of Sciences, vol. 25, no 2,‎ , p. 30-33 (DOI 10.1002/j.2326-1951.1985.tb02778.x).
  • (en) David Seed, « The Strategic Defence Initiative : A Utopian Fantasy », dans David Seed (dir.), Future Wars : The Anticipations and the Fears, Liverpool University Press, (ISBN 978-1-84631-755-2), p. 180-200.
  • (en) Angela M. Smith, Hideous Progeny : Disability, Eugenics, and Classic Horror Cinema, Columbia University Press, coll. « Film and Culture Series », , 368 p. (ISBN 978-0-231-15717-9 et 978-0-2311-5716-2, lire en ligne), « Shock Horror and Death Rays Disabling Spectatorship », p. 195-232.
  • (en) Frank Thone, « Death Rays ? No ! », The Science News-Letter, Society for Science & the Public, vol. 27, no 728,‎ , p. 186-188 (DOI 10.2307/3911621, JSTOR 3911621).
  • (en) Stephen Vaughn, « Cinema and National Defense : Another Look at Ronald Reagan and Hollywood », dans J. Gary Clifford et Theodore A. Wilson (dir.), Presidents, Diplomats, and Other Mortals : Essays Honoring Robert H. Ferrell, Columbia / Londres, University of Missouri Press, (ISBN 978-0-8262-1747-9), p. 208-230.