Radio-Quinquin
Radio-Quinquin est une radio libre disparue. Des membres des Unions départementales CGT du Nord et du Pas-de calais ont été à l'initiative en 1979 de la création de Radio-Quinquin en collaboration avec Radio Campus.
Pays | France |
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Siège social | Auby |
Slogan | « Écoutez-vous vivre et lutter avec la CGT » |
Langue | Français |
Statut | Radio Libre |
Site web | http://radioquinquin.free.fr/Radio_Quinquin1.html |
Création | |
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Dates clés |
1980 : matériel saisi par la police 1983 : autorisation d'émettre 1993 : autorisation prorogée 1996 : autorisation abrogée 1997 : Radio Contact s'approprie les fréquences 2013 : démolition de Radio-Quinquin |
Sanction | 1997 : mise en demeure par le CSA |
Disparition |
AM | Non |
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FM | Non |
DAB+ | Non |
Streaming | Non |
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Dénomination
modifierSon nom est un rappel à la chanson du poète lillois Alexandre Desrousseaux (1820-1892), le P’tit Quinquin écrite en 1853 en ch'ti.
Histoire
modifierL'opposition à la fermeture des usines
modifierLe , la suppression de 6 000 emplois est annoncée à Usinor-Denain, marquant la fin de la sidérurgie dans la région[1] Daniel Pollet, alors secrétaire de l'Union Départementale de la CGT du nord, lance les premières émissions de la radio le depuis l'appartement d'un syndicaliste à Thiant[2]. Le but de la radio est de communiquer sur la grande manifestation organisée à Paris le pour la défense de la sidérurgie[3]. Puis elle se base à Auby avec le soutien de son maire Aldebert Valette[4].
Le même combat est lancé simultanément avec six radios pirates et militantes[5].
Premières répressions en application de la loi de 1978
modifierLa radio émet ensuite tous les jours à compter de la date le à partir d'un studio installé à la mairie d'Auby, dans le Douaisis[6].
Dès le jeudi , quatre responsables de la CGT du Nord, dont François Dumez, secrétaire général, sont entendus dans le cadre d'une enquête sur Radio-Quinquin, dont les émissions sont brouillées dans certains secteurs[6]. Ils sont poursuivis en application de la décision constitutionnelle du 27 juillet 1978[7], renforçant le monopole de l'État sur la radiotélévision[8], après une saisine du Conseil constitutionnel par Georges Fillioud.
La police saisit le matériel à plusieurs reprises
modifierLe succès de Radio-Quinquin va grandissant, Le Monde observe que c'est une radio très écoutée, mais son matériel est saisi le par la police[9].
Les portes, fermées à clé, sont fracturées, les émetteurs, puis l'antenne, enlevés, au cours d'une opération qui a duré sept heures[10].
En , la radio est de nouveau saisie par la police[8]. Le Monde observe alors « une irritation bien perceptible, sur fond de sagesse et responsabilité populaires »[8] tandis que l'édition magazine dominicale du quotidien communiste Liberté publie des photographies de l'intervention policière[8] et relate que les militants ouvriers ont « dressé le barrage de la vérité devant plusieurs cordons de gendarmes mobiles »[8], en précisant que « l'un des adjoints au maire », ancien mineur victime de la silicose, « devait être gravement intoxiqué par les gaz lacrymogènes »[8]. Le maire d'Auby, Aldebert Valette, décide alors de poursuivre en justice les responsables de l'opération policière, qui a entrainé des déprédations dans sa mairie[8].
Course poursuite au Pays des Mines
modifierLes militants CGT vont plusieurs fois reconstruire un émetteur et la cacher en différents endroits du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, qu'ils connaissent comme leur poche, dans« l'imbroglio urbain formé par les communes du bassin »[8]. Le gouvernement maintient alors la pression et « ce sont des dizaines de cars de police qui ont tourné autour des terrils », observe Le Monde [8], qui reconnaît que "Radio-Quinquin" « a mené la vie dure à ses poursuivants (...) au gré d'un jeu de piste improvisé », obligeant les cars de police à « franchir en tous sens les innombrables passages à niveau et couper au plus court dans les corons qui marquent ce pays »[8] mais finalement « en pure perte »[8].
Le succès de Radio-Quinquin va grandissant mais son matériel est saisi le par la police[9]. Après cet épisode, Radio-Quinquin est déplacée à Avion. Les CRS se déploient à nouveau dans le quartier de la République pour démanteler et saisir les antennes et les émetteurs installés illégalement le mois précédent par Radio-Quinquin[2].
Après 1981
modifierAprès le changement de majorité en mai-, le nouveau pouvoir socialiste considère pourtant avec une certaine méfiance l’essor anarchique des radios libres. Il supprime l'interdiction d'émettre, mais des difficultés demeurent. Par ailleurs, la presse quotidienne régionale défend avec vigueur son monopole des ressources publicitaires locales auprès du premier ministre Pierre Mauroy.
Les premières propositions de libéralisation imposent aux stations indépendantes des puissances d’émission limitées à quelques dizaines de watts et l’interdiction de toute ressource publicitaire.
En , Ipsos classe 3e Radio-Quinquin en taux d'audience. Radio-Quinquin est autorisée à émettre le . En 1993, cette autorisation est prorogée[11].
En 1983, le brouillage est imposé à quelques stations qui ne respectent pas ces règles, notamment la populaire et puissante RFM, également sur Radio K émettant en français depuis San Remo sur le sud de la France). Le brouillage est parfois imposé sur d'autres secteurs, ainsi le , Radio-Quinquin réémet mais subit un brouillage sur Lille selon l'interview de François DUMEZ secrétaire de la CGT [12].
En , Ipsos classe 3e Radio-Quinquin en taux d'audience. Radio-Quinquin est autorisée à émettre le .
Les années 1990
modifierEn 1993, cette autorisation est prorogée[11].
Le , Radio-Quiquin faisant l'objet d'un plan de continuation, son autorisation d'émettre à Saint-Omer est abrogée par le CSA[13]. En , le CSA met en demeure Radio Quinquin de diffuser au moins 4 heures de ses programmes propres par jour, la radio ne faisant que relayer les programmes de Radio Contact[14]
Détenue à 100 % par Groupe Contact, Contact FM s'approprie les fréquences de Radio-Quinquin (à Douai) en 1997.
La décision du CSA en 2002
modifierLe CSA, par sa décision n° 2002-1125 du portant reconduction de l'autorisation délivrée à l'Association des amis de Radio Quinquin pour l'exploitation d'un service de radiodiffusion sonore par voie hertzienne terrestre en modulation de fréquence dénommé Radio Quinquin programme Contact FM[15].
Le , dans le cadre de la rénovation urbaine le local contenant la salle Jules Valin et Radio-Quinquin est démoli[16].
Filmographie
modifier- Les Ondes du souvenir, téléfilm de Sylvie Ayme, 2020[17],[18] raconte répression par Valéry Giscard d'Estaing des radios libres "Lorraine cœur d'acier" et "Radio-Quinquin'", sur fond de désindustrialisation forcée est la trame de ce téléfilm policier, succès populaire avec une audience leader de 5,4 millions de téléspectateurs[19],[20].
Disques
modifier- Un disque 45 tours a été produit par la radio : face A Pourquoi on a fait Radio-Quinqin face B Écoute Radio-Quinquin sur l'air du P'tit Quinquin.
Voir aussi
modifierNotes et références
modifier- « Les évènements d'Usinor-Denain racontés », Voix du Nord, (lire en ligne).
- Catherine Jakubowski, « Radio Quinquin ou la liberté avant l’heure », sur Archivespasdecalais.fr (consulté le )
- « Radio Quinquin (59) », sur Schoop.fr (consulté le )
- Daniel Lesueur, RADIOS PIRATES De Radio Caroline à la bande FM, Camion Blanc (ISBN 978-2-35779-546-4, lire en ligne)
- « Vie nouvelle n°143 mars 2008 »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Cgt.fr (consulté le )
- "Enquête sur Radio-Quinquin", dans Le Monde du 1er mars 1980 [1]
- "Le contrôle des lois promulguées dans la jurisprudence du Conseil constitutionnel, un mystère en voie de dissipation ?" par Wanda Yeng Seng dans la Revue française de droit constitutionnel en 2005 [2]
- "Auby, après le passage des casqués", par Laurent Greilsamer, dans Le Monde du 29 octobre 1980 [3]
- [vidéo] télé 2 midi, « Intervention de la police contre Radio Quinquin en 1980 », sur YouTube, .
- "Nombreuses protestations après la saisie de Radio-Quinquin", dans Le Monde du 7 juin 1980 [4]
- « Décision n° 93-409 du 15 juin 1993 autorisant l'Association des amis de Radio Quinquin à exploiter un service de radiodiffusion sonore par voie hertzienne terrestre en modulation de fréquence intitulé Radio Quinquin », sur Legifrance.gouv.fr, (consulté le ).
- Marc Drouet, « JT de FR3 », sur Ina.fr, (consulté le )
- « Radio Quinquin cesse d’émettre à Saint-Omer », sur Csa.fr, (consulté le )
- « Absence de programme propre : Radio Quinquin mise en demeure », sur Csa.fr, (consulté le )
- « http://www.radioactu.com/actualites-radio/19253/csa-reconduction-de-radio-quinquin-programme-contact-fm-59/ »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), sur Radioactu.com (consulté le )
- « Auby : on a démoli l'ancien local de Radio Quinquin », sur Lobservateur.fr, (consulté le )
- Tourné dans le bassin de Longwy, le téléfilm Les Ondes du souvenir diffusé ce samedi soir sur France 3, Le Républicain lorrain, 12 décembre 2020
- Lionnel Astier : « Longwy m’a évoqué ma propre histoire », Le Républicain lorrain, 11 décembre 2020
- Record d’audience pour Les Ondes du souvenir, Le Républicain lorrain, 13 décembre 2020
- Ozap Actu audiences [5]