Pierre Rayer

dermatologue et pathologiste français

Pierre François Olive Rayer, né le à Saint-Sylvain (Calvados)[1] et mort le à Paris, est un médecin et dermatologue français, connu surtout pour ses travaux d’anatomo-pathologie et de physiologie. Il est professeur de médecine comparée, doyen de la Faculté de Paris de 1862 à 1864, membre de l’Académie de médecine et de l’Académie des Sciences et fondateur de la Société de biologie.

Pierre Rayer
Pierre Rayer.
Fonction
Président
Académie des sciences
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 74 ans)
ParisVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Conjoint
Aline Verdier de Lacoste (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
signature de Pierre Rayer
Signature de Rayer dans son dossier de Légion d’honneur.

Biographie

modifier

Il commence ses études de médecine à l’université de Caen et les achève à Paris, à l’École pratique des hautes études, à l’Hôtel-Dieu et à la Maison royale de santé. Il est interne en 1813 et obtient son doctorat en médecine en 1818, avec une thèse intitulée Sommaire d’une histoire abrégée de l’anatomie pathologique. En 1822, il est l’auteur d’un important travail consacré à une épidémie de suette en Seine-et-Oise[2].

Désireux de suivre la carrière de l’enseignement, il souhaite se présenter, sous la Restauration, au concours d’agrégation, mais, s’étant allié à une famille protestante, il ne peut se faire inscrire. Le banquier Alexandre Aguado le prend comme médecin et, dès lors, sa clientèle devient nombreuse et lucrative. Nommé médecin de l’hôpital Saint-Antoine en 1825, de la Charité en 1832, il devient ensuite médecin consultant du roi Louis-Philippe.

En 1835, il décrit les manifestations dermatologiques de la sclérose tubéreuse dans un atlas dermatologique[3].

En 1837, il décrit le farcin, ou morve cutanée, une maladie mortelle des chevaux transmissible à d’autres espèces, notamment à l’homme. En 1841, il publie un traité en trois volumes sur les maladies des reins. En 1843, il succède à Morel de Vindé comme membre de l’Académie des sciences, puis il fonde la Société de biologie et devient, sous l’Empire, président du Comité central d’hygiène publique et de l’Association générale des médecins de France.

En 1850, Rayer publie un mémoire[4] où, relatant des travaux faits en collaboration avec Casimir Davaine (1812-1882), il donne la première description clinique détaillée du charbon.

Le , le docteur Rayer, qui était, depuis 1852, médecin ordinaire de Napoléon III, est nommé par décret à une chaire de médecine comparée, créée exprès pour lui à la Faculté de médecine de Paris. Cet acte arbitraire choque vivement les professeurs et les élèves de l’école. Surpris de voir un étranger imposé par le chef de l’État, ils montrent leur mécontentement. Loin de tenir compte de leur opinion, Napoléon III renchérit en nommant Rayer doyen de l’école. Les élèves protestent en sifflant le professeur qui, dans l’incapacité de poursuivre ses cours, finit par donner sa démission le . Rayer est promu, le même mois, grand officier de la Légion d'honneur.

Politiquement, Rayer était un libéral, plutôt libre penseur, bien que marié et inhumé religieusement. Il entretint des relations amicales avec plusieurs disciples de Saint-Simon, tels les banquiers Adolphe et Gustave d'Eichthal, le naturaliste Isidore Geoffroy Saint-Hilaire et la femme de lettres George Sand. Son amitié avec Littré dura jusqu’à sa mort.

C’est dans le service de Rayer à l’Hôpital de la Charité que Jean-Martin Charcot et Guillaume Duchenne de Boulogne effectuèrent leur formation d’internes. Casimir Davaine fut également externe de Pierre Rayer à l’Hôpital de la Charité.

Rayer encouragea la vocation scientifique de Claude Bernard, de Casimir Davaine et de nombreux chercheurs qui allaient s’illustrer par leurs travaux biologiques et pathologiques dans la seconde moitié du XIXe siècle[5].

Distinctions

modifier

Ouvrages

modifier
  • Sommaire d’une histoire abrégée de l’anatomie pathologique, 1818 (thèse de doctorat)[6]
  • Mémoire sur le Delirium tremens, 1819.
  • Mémoire sur les inflammations non virulentes de la membrane muqueuse des organes de la génération chez les enfans; Paris, Baillière, 1821.
  • Histoire de l’épidémie de suette miliaire qui a régné en 1821 dans les départements de l’Oise et de Seine-et-Oise, Paris, Baillière, 1822.
  • Traité théorique et pratique des maladies de la peau, 3 vol., 1832[7].
  • Traité des maladies de la peau [8]
  • De la morve et du farcin chez l’homme, Paris, Baillière, 1837.
  • Traité des maladies des reins, 3 vol., 1839.
  • Atlas du traité des maladies des reins comprenant l’anatomie pathologique des reins, de la vessie, de la prostate, des uretères, de l’urètre, etc, 1841.
  • Archives de médecine comparée, 1842.
  • Cours de médecine comparée, 1863.

Bibliographie

modifier
Livres où Pierre Rayer est cité
  • Antonio Cadeddu, Les Vérités de la science. Pratique, récit, histoire : le cas Pasteur, éd. Leo S. Olschki, 2005 (ISBN 88-222-5464-3)
  • Pierre Larousse, Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, 15 volumes, (1863-1890).
  • Jean Théodoridès, Un grand médecin et biologiste Casimir-Joseph Davaine (1812-1882), éd. Pergamon Press, 1968.
Biographie de Pierre Rayer
  • R. Caveribert, La Vie et l’œuvre de Rayer, Th. méd., Paris, 1931.
  • M. Molinéry, La Vie et l’œuvre de Rayer, éd. Paris-médical, 1932, 84. p. 439-440.
  • J.H. Talbott, A biographical history of medicine : excerpts and essays on the men and their work, 1970, p. 521-523.
  • Jean Théodoridès, Pierre Rayer - Un demi-siècle de médecine française, éd. Pariente Louis, 2000.
  • Biographies médicales, 1re s., 1932-34, p. 33-48, portr.
  • Progrès médical. 1927. 25. p. 989-997
L’hôpital de la Charité et Pierre Rayer
  • « Actes de la séance de la Société française d’histoire de la médecine » consacrée à Rayer, in Histoire des Sciences Médicales, XXV, 4, p. 261-305.
  • A. Laboulbene, L’Hôpital de la Charité de Paris, 1606-1878, Paris, Baillière, 1878.
  • F. Gillet, L’Hôpital de la Charité, Montévrain, 1900.
  • « Démolition de l’hôpital de la Charité », Gaz. Med. Paris, 1862, p. 578.

Notes et références

modifier
  1. « Acte de naissance », sur Archives du Calvados
  2. Pierre Rayer, Histoire de l’épidémie de suette miliaire qui a régné en 1821 dans les départements de l’Oise et de Seine-et-Oise, éd. Baillière, Paris, 1822.
  3. (en) Francesco Brigo, Simona Lattanzi, Eugen Trinka et Raffaele Nardone, « First descriptions of tuberous sclerosis by Désiré-Magloire Bourneville (1840–1909) », Neuropathology, vol. 38, no 6,‎ , p. 577–582 (ISSN 1440-1789, DOI 10.1111/neup.12515, lire en ligne, consulté le )
  4. Rayer, « Inoculation du sang de rate », Comptes rendus des séances et Mémoires de la Société de biologie, II, 1850 [1851], p. 141-144.
  5. Jean Théodoridès, Un grand médecin et biologiste, Casimir-Joseph Davaine (1812-1882), éd. Pergamon Press, 1968, p. 28.
  6. Téléchargeable sur le site de la BIUM Pierre Rayer, Sommaire d’une histoire abrégée de l’anatomie pathologique
  7. Téléchargeable sur le site de la BIUM.
  8. Téléchargeable sur le site de la BIUM Traité des maladies de la peau

Annexes

modifier

Éponymies

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier