Nocturne (Boulanger)

œuvre de Lili Boulanger

Nocturne, ou Pièce courte, est une œuvre de Lili Boulanger pour violon ou flûte et piano composée en 1911.

Nocturne
LB 14
Pièce courte
Image illustrative de l’article Nocturne (Boulanger)
Première page du manuscrit autographe.

Genre duo
Musique Lili Boulanger
Effectif violon ou flûte et piano
Durée approximative min 50 s
Dates de composition 1911
Dédicataire Marie-Danielle Parenteau
Publication 1918
Ricordi
Création
Interprètes
  • version pour violon et piano : Émile Mendels (violon) et Lili Boulanger (piano)
  • version pour flûte et piano : Philippe Gaubert (flûte) et Nadia Boulanger (piano)
  • version pour flûte et orchestre : Gaston Blanquart (flûte), Georges Nazy (dir.)

Composition

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Nocturne, ou Pièce courte (titre indiqué sur le manuscrit autographe pour flûte et piano), est composé du 23 au (mais Nadia Boulanger évoque des esquisses vers 1908)[1].

L'œuvre, écrite pour flûte ou violon et piano, est dédiée à Marie-Danielle Parenteau, amie de Lili Boulanger, fille du médecin ophtalmologiste de la famille Boulanger[2].

La pièce existe également dans une transcription pour violon ou flûte solo et petit orchestre, réalisée par la compositrice, et une autre pour quatuor à cordes, harpe et orgue, d'Arthur Honegger[3].

Création

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Nocturne est créé à Paris le au Petit Palais, avec Cortège, par Émile Mendels (violon) et la compositrice au piano, lors d'une séance de musique dédiée aux Poilus, autour de l'exposition des « Cocardes de Mimi-Pinson » organisée par Gustave Charpentier[4]. La pièce est reprise le , salle Gaveau, par Yvonne Astruc (violon) et Nadia Boulanger (piano)[4].

La version pour flûte et piano est donnée en première audition le salle Pleyel, lors d'une « Audition d'œuvres de Lili Boulanger précédée d'une causerie de Camille Mauclair », par Philippe Gaubert (flûte) et Nadia Boulanger (piano)[4].

La version pour flûte et orchestre est créée au Casino de Dieppe le par Gaston Blanquart (flûte), sous la direction de Georges Nazy. Nadia Boulanger dirige la version pour flûte solo et petit orchestre à Radio Lausanne le [4].

Édition

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La partition pour violon ou flûte et piano, sous le titre de Nocturne, est publiée par Ricordi en 1918 (cotage R. 532). Le contrat d'édition a été signé par Lili Boulanger le [4].

L'œuvre est par la suite éditée en recueil par Schirmer (New York, 1981, cotage 48156c), avec Cortège, sous le titre de Deux Morceaux pour violon et piano[4].

Transcription

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Première page du manuscrit autographe de la version avec orchestre.

Lili Boulanger a réalisé une orchestration de l'accompagnement de l'instrument soliste (violon ou flûte). L'instrumentation de cette version orchestrale requiert[3] :

Instrumentation de Nocturne
Bois
2 flûtes, 2 clarinettes
Claviers / cordes pincées
harpe
Cordes
premiers violons, seconds violons, altos, violoncelles, contrebasses

L'œuvre existe également dans une transcription pour quatuor à cordes, harpe et orgue d'Arthur Honegger, datée du , soit la veille de l'enterrement de Lili Boulanger. Cette transcription, qui reprend l'instrumentation du Pie Jesu de la compositrice, a probablement été jouée durant la cérémonie[3].

Commentaires

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Nocturne, « au profond lyrisme[5] », est d'une durée moyenne d'exécution de deux minutes cinquante environ[4].

Pour Émile Naoumoff, le morceau « est tout entier en lignes simples et poétiques[6] ».

Pour Jacques Bonnaure, « c'est une pièce rêveuse que l'on a pu associer à un courant musical impressionniste, en raison de son harmonie subtile, mais la jeune compositrice y fait preuve d'un beau sens mélodique[7] ».

Discographie

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Références

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  1. Laederich 2007, p. 360.
  2. Laederich 2007, p. 360-361.
  3. a b et c Laederich 2007, p. 362.
  4. a b c d e f et g Laederich 2007, p. 361.
  5. Launay 2020, p. 9.
  6. Naoumoff 1993, p. 6.
  7. Bonnaure 2023, p. 6.
  8. Patrice Imbaud, « Compositrices à l’aube du XXe siècle : pour le pire et le meilleur », sur ResMusica,
  9. Patrice Imbaud, « Visions poétiques par l’Ensemble Reflets », sur ResMusica,
  10. Jean-Luc Clairet, « Les Mélodies de Nadia et Lili Boulanger : deux compositrices, une époque », sur ResMusica,

Bibliographie

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  • (fr + en) Jacques Bonnaure, « Fauré et les siens », p. 5-7, EnPhases, 2023 .
  • Walter Willson Cobbett (complété sous la direction de Colin Mason, traduit de l'anglais par Marie-Stella Pâris, édition française revue et augmentée par Alain Pâris), Dictionnaire encyclopédique de la musique de chambre : A-J [« Cobbett's Cyclopedic Survey of Chamber Music »], t. 1, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 803 p. (ISBN 2-221-07847-0), p. 188.
  • (fr + en) Anne de Fornel, « Les sœurs Boulanger », p. 5-6, Harmonia Mundi (HMM 90235658), 2023 .
  • Alexandra Laederich, « Catalogues de l'œuvre de Nadia Boulanger et de l'œuvre de Lili Boulanger », dans Alexandra Laederich (dir.), Nadia Boulanger et Lili Boulanger : témoignages et études, Symétrie, coll. « Perpetuum mobile », , 533 p. (ISBN 978-2-914373-29-6), p. 309-402.
  • (fr + en + de) Florence Launay, « Compositrices », p. 7-9, Alpha (573), 2020 .
  • (en + fr) Émile Naoumoff, « In Memoriam Lili Boulanger », p. 5-8, Marco Polo (8.223636), 1993 (Lire en ligne) .

Liens externes

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