Lech II le Noir

princeps de Pologne (1279-1282)

Lech II le Noir (en polonais Leszek II Czarny), de la dynastie des Piasts, est né vers 1241 et mort le à Cracovie. Il est le fils aîné de Casimir Ier de Cujavie et de Constance de Wrocław (en), fille d'Henri II le Pieux.

Lech II le Noir
Illustration.
Titre
Duc de Sieradz

(27 ans)
Prédécesseur Casimir Ier de Cujavie
Successeur Ladislas Ier le Bref
Duc de Łęczyca

(21 ans)
Prédécesseur Casimir Ier de Cujavie
Successeur Casimir II de Łęczyca
Duc d’Inowrocław

(5 ans)
Prédécesseur Boleslas le Pieux
Successeur Siemomysl d’Inowrocław
Duc de Petite-Pologne (Cracovie)
Princeps de Pologne

(3 ans)
Prédécesseur Boleslas V le Pudique
Successeur Henri IV le Juste
Duc de Sandomierz

(9 ans)
Prédécesseur Boleslas V le Pudique
Successeur Boleslas II de Mazovie
Biographie
Dynastie Piast
Date de naissance v. 1241
Date de décès
Lieu de décès Cracovie
Père Casimir Ier de Cujavie
Mère Constance de Wrocław (en)
Conjoint Agrippine de Slavonie

Il a été duc de Sieradz (à partir de 1261), duc de Łęczyca (à partir de 1267), duc d'Inowrocław (de 1273 à 1278), duc de Cracovie et de duc de Sandomierz (à partir de 1279).

Lorsque sa mère est décédée en 1257, son père s'est remarié avec Euphrosyne d'Opole avec qui il a eu trois fils et une fille. La belle-mère de Lech a essayé d'écarter de la succession les enfants du mariage précédent de Casimir. Certains chroniqueurs la soupçonnent d'avoir tenté de les empoisonner.

Révolte contre son père

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Lech et son frère Siemomysl se sont révoltés en 1261 contre la politique menée par leur père[1]. Ils étaient soutenus par de nombreux nobles lassés des aventures politiques de Casimir, ainsi que par la coalition mise sur pied contre la Cujavie par Boleslas V le Pudique, Boleslas le Pieux, Siemovit Ier de Mazovie et Daniel de Galicie. Sous la contrainte, Casimir a donné le duché de Sieradz à Lech[2].

Duc de Sieradz

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Lorsque Lech a pris la tête du duché de Sieradz, il s'agissait d'une des terres polonaises les moins peuplées. Sa politique a visé à développer son duché. Il a fondé toute une série de villes (Nowa Brzeźnica, Lutomiersk, Wolbórz et Radomsko). Il a aussi encouragé des colons à venir s'installer dans son duché. Pour réussir à changer l'image de son duché, il a collaboré étroitement avec l'Église.

 

Lorsque Casimir Ier de Cujavie est décédé en 1267, ses possessions ont été partagées entre les cinq fils issus de ses mariages. Lech, l'aîné, a reçu le duché de Łęczyca qu'il a annexé au duché de Sieradz.

Un an plus tard, les nobles du duché d'Inowrocław se sont révoltés contre son frère Siemomysl et ont appelé Boleslas le Pieux sur le trône. N'ayant aucune légitimité à gouverner le duché d'Inowrocław, Boleslas a remis le pouvoir à Lech le Noir en 1273. Celui-ci a conservé le trône d'Inowrocław pendant 5 ans. Ce n'est qu'en 1278 que Siemomysl a pu récupérer son trône à la suite d'un accord conclu à Ląd grâce à la médiation de Przemysl II de Grande-Pologne.

Collaboration avec Boleslas V le Pudique et tentative de coup d'État

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Dès 1261, Lech le Noir avait noué de bonnes relations avec son voisin Boleslas V le Pudique, le duc de Cracovie[3]. Déjà en 1260, les deux hommes, alliés à la Hongrie, avaient participé ensemble à une expédition militaire contre la Bohême. Par la suite, Lech a continué à combattre la Bohême et ses alliés (Henri IV le Juste et Ladislas d'Opole).

Les relations entre Lech le Noir et Boleslas le Pudique étaient tellement cordiales que ce dernier, sans enfant, a très vite considéré Lech comme son fils adoptif et l'a désigné comme héritier. Une partie de la noblesse de Petite Pologne s'est révoltée et a proposé à Ladislas d'Opole de remplacer Boleslas V le Pudique. Les rebelles et l'armée de Ladislas ont été écrasés par le duc de Cracovie.

Mariage avec Agrippine

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Agrippine et Lech II le Noir, toile de Jan Matejko, 1879

En 1265, Lech le Noir a épousé Agrippine, petite-fille de Béla IV de Hongrie et fille du ban de Croatie et de Serbie Rostislav IV de Kiev[4]. Ce mariage n'a pas été une réussite. En 1271, Agrippine a provoqué un scandale en déclarant publiquement que son mari était impuissant. Un divorce s'est ensuivi.

Duc de Cracovie et de Sandomierz

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À la mort de Boleslas V le Pudique le , Lech II le Noir est monté sur le trône de Cracovie et de Sandomierz, sans doute avec l'accord tacite de la majorité des nobles de Petite Pologne et faute de meilleurs candidats[5]. Germanisé, il avait le soutien de la population de souche allemande.

Peu après, un candidat inattendu a revendiqué le trône de Lech le Noir. Il s'agissait de Léon (Lev) de Galicie, fils de Daniel de Galicie. Léon de Galicie et ses alliés (Lituaniens, Tatars et quelques ducs russes) ont fait irruption en Petite Pologne en , traversé la Vistule et assiégé Sandomierz. La ville a résisté, laissant le temps à Lech le Noir de réunir une armée pour repousser les envahisseurs. Le , Léon de Galicie a été vaincu et a été obligé de se replier. En représailles, Lech le Noir a dévasté les régions frontalières jusqu'aux portes de Łwów.

L'année suivante, Lech le Noir s'est attaqué sans beaucoup de succès aux possessions d'Henri IV le Juste, le duc de Wrocław, qui s'était allié avec la Bohême.

En 1282, Lech le Noir a dû faire face à une attaque sur sa frontière orientale menée par les Sudoviens. Il les a poursuivis et écrasés sur le Narew. Mais dès l'année suivante, les Lituaniens ont pris le relais et ont commencé à lancer des raids. Les agresseurs ont été défaits par Lech le Noir dans la région de Łuków.

Conflit avec l'évêque de Cracovie

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Malgré toutes ses victoires militaires, la position de Lech le Noir sur le trône de Cracovie est restée fragile pendant tout son règne. Il a dû faire face à une virulente opposition intérieure. Refusant d'accorder d'importants privilèges à l'Église, son adversaire le plus coriace était l'évêque de Cracovie. À tout cela s'ajoutait une querelle avec Cunégonde de Hongrie, la veuve de Boleslas V le Pudique.

Le conflit a tellement dégénéré qu'en 1282/1283 Lech le Noir a fait arrêter et emprisonner l'évêque de Cracovie. Celui-ci n'a été libéré qu'à la suite de l'intervention des hauts dignitaires de l'Église polonaise. Finalement, le , un accord définitif a été signé entre les deux hommes. Lech a accordé le privilège d'immunité à son évêché, rendu les biens de l'évêque qu'il avait confisqué et lui a versé une somme d'argent pour le dédommager des préjudices subis.

Révoltes de la noblesse en 1282 et 1285

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La noblesse n'était pas du tout satisfaite de la manière dont Lech le Noir gouvernait son duché, en s'appuyant sur la bourgeoisie germanophone. Cela peut paraître étonnant au vu de tous ses succès militaires.

La première révolte a eu lieu en 1282. Profitant de l'absence de Lech qui était sur le front, le voïvode de Sandomierz a offert Sandomierz et Radom à Conrad II de Czersk. Cette rébellion a été étouffée dans l'œuf.

Une révolte plus importante s'est produite en 1285. Elle a surpris totalement Lech qui a sans doute du se réfugier en Hongrie. Heureusement pour lui, le candidat qui avait été désigné par l'opposition pour lui succéder, Conrad II de Czersk, n'a pas réussi à s'emparer du Wawel, défendu par des fidèles. La bataille décisive a eu lieu le . Avec l'aide des Hongrois, Lech a écrasé les opposants qui ont été obligés de s'enfuir du duché. Ayant annihilé toute opposition, la fin de son règne s'est déroulé dans la stabilité intérieure. En 1286, il a accordé à la bourgeoisie allemande le privilège de construire de puissants remparts autour de Cracovie.

Troisième invasion de la Pologne par les Tatars

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L'hiver 1287-1288 a vu une nouvelle déferlante tatare s'abattre sur la Petite Pologne. Les Tatars, renforcés par l'armée de la Rus' de Kiev, étaient numériquement trop importants pour les affronter à terrain découvert. Les habitants se sont réfugiés dans les places fortes alors que Lech le Noir a fait appel à l'aide hongroise. Cette fois, la Pologne était mieux préparée que précédemment pour affronter l'envahisseur. La plupart des places fortes, dont Sandomierz et Cracovie, ont résisté mais le duché a subi d'importantes dévastations.

Tentative de réunification de la Pologne

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Lech le Noir a voulu amorcer le processus de réunification des territoires polonais. C'est sans doute dans ce but que le culte de saint Stanislas a été encouragé à la cour de Cracovie. En 1287, Lech le Noir, Henri IV le Juste, Przemysl II et Henri III de Głogów ont essayé de se mettre d'accord sur la succession au trône de Cracovie. Ce fut un échec, sans doute à cause des mauvaises relations qui existaient entre certains ducs. Finalement, Lech le Noir a conclu un accord de succession avec Henri IV le Juste, accord non accepté par les autres ducs.

Décès et succession

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Lech le Noir est décédé le [6]. Il a été inhumé à Cracovie, dans l'église dominicaine de la Sainte Trinité. La bourgeoisie germanophone de Cracovie, malgré l'opposition de la noblesse, a appuyé la montée sur le trône d'Henri IV le Juste de Silésie, duc et poète de langue allemande, qui a pris rapidement le contrôle de tout le duché de Cracovie.

Ascendance

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Notes et références

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  1. (pl) « Leszek II Czarny » [html], sur poczet.com (consulté le )
  2. (pl) « Leszek II Czarny », sur szlakpiastowski.pl (consulté le )
  3. (pl) « Leszek II Czarny » [html], sur polskatradycja.pl (consulté le )
  4. (pl) « Leszek II Czarny » [html], sur wladcy.myslenice.net.pl (consulté le )
  5. (pl) « Leszek Czarny », sur zamki.name (consulté le )
  6. (pl) « Leszek Czarny i najgłośniejszy skandal obyczajowy piastowskiej Polski », sur polskieradio.pl (consulté le )

Liens externes

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