Hyracotherium est un genre éteint de mammifère qui vivait dans les forêts de l'hémisphère nord (Asie, Europe et Amérique du Nord) pendant l'Éocène, il y a entre 60 et 45 millions d'années. Approximativement de la taille d'un chien, il pourrait être le premier membre de la lignée évolutive du cheval.

Description

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: Allure générale, patte avant, molaire (gris : Émail dentaire, pointillé : Dentine, blanc : Cementum)

En longueur, Hyracotherium ne mesurait environ que soixante centimètres et sa hauteur au garrot était approximativement de vingt centimètres. Le crâne était allongé, il était muni de 44 dents présentant des couronnes basses. Il avait quatre doigts aux membres antérieurs et trois aux membres postérieurs. Hyracotherium ne possédait pas de sabots, mais s'appuyait sur des coussinets plantaires semblables à ceux des chiens. D'après sa denture, il était herbivore : il se nourrissait ainsi donc de feuilles tendres et de jeunes pousses végétales.

Systématique

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Le genre est quelquefois classé dans les Palaeotheriidae mais aussi parfois dans les Equidae. Les genres Eohippus et Orientolophus sont considérés comme synonymes par certains auteurs.

Liste d'espèces

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Selon Paleobiology Database (20 février 2014)[1] :

Selon Mikko's Phylogeny Archive[2] :

Découverte

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Crâne et pied d'un Hyracotherium

Le premier fossile a été trouvé en Angleterre par le célèbre paléontologue Richard Owen en 1841. L'exemplaire n'était pas complet et il l'a appelé « hyracotherium » du grec ὓραξ, ὓρακος = hyrax, hyrako : « souris » ; et θηρίον = thérion : « bête sauvage ». Ce choix fait référence au daman (en anglais hyrax)[3]. Quand un exemplaire complet a été découvert plus tard, un nom plus adapté lui fut attribué : Eohippus, c'est-à-dire le « cheval de l'aube ». On ne s'est rendu compte que plus tard que les deux appartenaient au même genre et le premier nom publié a toujours la priorité comme nom officiel[4]. On doit signaler que certains scientifiques ne sont toujours pas convaincus qu'Hyracotherium puisse être rattaché aux chevaux.

Des milliers de ces fossiles ont été trouvés, tant en Amérique qu'en Europe, les espèces américaines étant considérées plus proches des équidés modernes[5].

Dans de nombreux ouvrages de vulgarisation, Hyracotherium est décrit comme étant de la taille d'un « petit fox-terrier ». Cette analogie est si curieuse que Stephen Jay Gould lui consacre un essai dans La Foire aux dinosaures (Seuil, 1991) : « L'insidieuse expansion du clone du fox-terrier »[3]. Il démontre que cette comparaison, apparue au début du xxe siècle, a été abondamment reprise dans la littérature scientifique sans être questionnée, alors même que l'Hyracotherium pesait en réalité plus d'une vingtaine de kilos, contre moins d'une dizaine pour le fox-terrier[6].

Notes et références

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  1. Fossilworks Paleobiology Database, consulté le 20 février 2014
  2. Mikko's Phylogeny Archive
  3. a et b Gould, Stephen Jay (1991). "The Case of the Creeping Fox Terrier Clone." Bully for Brontosaurus: Reflections in Natural History (pp. 155–167). New York: W.W. Norton & Co.
  4. Fossil Horses In Cyberspace. Florida Museum of Natural History and the National Science Foundation.
  5. MacFadden, B. J. (1976). « Cladistic analysis of primitive equids with notes on other perissodactyls. » Syst. Zool. 25(1):1-14.
  6. (en) Stephen Jay Gould, Bully for Brontosaurus [résumé], , « BFB 10. The Case of the Creeping Fox Terrier Clone », p. 14-15

Sources

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Liens externes

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