Henri Falcón
Henri Falcón, né le , est un homme politique vénézuélien. Il est candidat à l'élection présidentielle vénézuélienne de 2018.
Henri Falcón | |
Fonctions | |
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Gouverneur de l'État de Lara | |
– (8 ans, 10 mois et 19 jours) |
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Élection | |
Réélection | 16 décembre 2012 |
Prédécesseur | Luis Reyes Reyes |
Successeur | Carmen Teresa Meléndez Rivas |
Maire de Barquisimeto | |
– (8 ans, 4 mois et 13 jours) |
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Prédécesseur | Macario González |
Successeur | Amalia Sáez |
Membre de l'Assemblée nationale constituante | |
– (1 an et 5 jours) |
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Élection | |
Président | Luis Miquilena |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Yaracuy |
Parti politique | MVR (1997-2007) PSUV (2007-2010) PPT (en) (2010-2012) AP (en) (depuis 2012) |
Profession | militaire avocat |
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Biographie
modifierNé le à Yaracuy, il est successivement militaire puis avocat[1].
Il fait connaissance avec Hugo Chávez au moment où il fait partie de l'armée[1].
Deux ans après l'élection de celui-ci à la présidence de la République, Falcón, devient député de l'Assemblée nationale constituante en 1999[1].
En 2000, il devient maire de Barquisimeto[1]. Il y reste jusqu'en 2008, date à laquelle il est élu gouverneur de l'État de Lara[1]. Il est cependant battu lors des élections régionales vénézuéliennes de 2017[2].
Il quitte le PSUV en 2010[1]. Il a dirigé la campagne d'Henrique Capriles lors de l'élection présidentielle vénézuélienne de 2013[3].
Fondateur du petit parti d'opposition Avant-garde progressiste, il prend part aux élections législatives de 2020 (boycottées par la frange majoritaire de l'opposition), au sein de la coalition Alliance démocratique (droite)[4]. Il se montre à nouveau très critique envers la stratégie de boycott défendue par d'autres chefs de l’opposition, déclarant : « Ce sont les mêmes qui ont prôné l’abstention en 2005, en 2018, les mêmes qui ont donné la présidence à Nicolas Maduro. L’abstention est une voie qui ne mène nulle part[4]. »
Élection présidentielle de 2018
modifierIl est candidat à l'élection présidentielle vénézuélienne de 2018[5]. Il est enregistré en tant que candidat COPEI. Pour Jean-Jacques Kourliandsky, chercheur à l'IRIS et spécialiste du sous-continent sud-américain, « La coalition de l’opposition est très composite et Henri Falcon a toujours manifesté une certaine indépendance. Il a un profil relativement médiatique. Les différentes familles du centre gauche pourraient se retrouver en lui. C’est possible qu’il fasse un résultat honorable »[5]. Pour la politologue Francine Jacome, Falcón « pourra attirer quelques [suffrages] d'opposants, mais son impact sera minime »[6]. Pour Andrés Cañizalez, expert en communication politique, « Sa manœuvre est risquée, il va essayer de former un centre politique distinct du chavisme et de l'opposition radicale en cherchant aussi le soutien des ni-ni. Cela peut échouer. Le gouvernement a certainement besoin d'Henri Falcon. »[7]. Pour l'analyste Luis Salamanca, celui-ci « est sur le déclin. Il pourra obtenir un certain nombre de voix, mais il va perdre tout prestige : on va le voir comme un figurant permettant à Maduro de dire que c'est une élection avec des concurrents »[7].
Les membres de l'équipe de campagne d'Henri Falcón sont agressés par deux fois lors de la campagne électorale par des partisans des milices progouvernementales : le , des membres de l'équipe de campagne du candidat sont agressés lors d'un meeting et le , le député de l'opposition Teodoro Campos, chargé de la sécurité du candidat, est également agressé[8].
Dans son programme, il promet d'adopter le dollar américain[9]. Pour le politologue Thomas Posado, ceci « pourrait avoir des conséquences lourdes à long terme, en termes de souveraineté nationale et en termes de pouvoir mener des politiques économiques propres s’il n’a plus le contrôle de sa monnaie »[10].
Sa campagne électorale, axée sur les difficultés économiques, n'a pas rassemblé beaucoup d'électeurs potentiels[11]. Il est par ailleurs accusé d'être un candidat dont le but est de légitimer la réélection du président sortant[12]. María Corina Machado, l'une des dirigeantes de la tendance radicale de l'opposition, qualifie sa candidature de « répugnante et indigne »[13].
Nicolás Maduro remporte 67,8 % des voix contre 21,0 % à son principal adversaire, Henri Falcón, qui rejette le processus électoral, dénonce des irrégularités[14] et réclame l'organisation d'un nouveau scrutin[15]. Le taux de participation est de 46,1 % selon les résultats officiels[16]. Une source du CNE a pour sa part affirmé qu'à la clôture des bureaux de vote, le taux de participation était de 32,3 %[17]. Dans les deux cas, il s'agit du plus faible taux de participation de l'histoire du pays pour une élection présidentielle[18].
Selon Alain Musset, directeur de recherches à l'École des hautes études en sciences sociales, Falcón, « qui n'a pas fait si mauvaise figure à la présidentielle est perçu doublement comme un traître. Par les chavistes, dont il fut jusqu'en 2008. Et par la Mud, car en se présentant, il a donné un vernis de légitimité à cette élection »[19].
Le , le Tribunal suprême de justice rejette son recours contre les résultats de l'élection[20].
Notes et références
modifier- « Présidentielle au Venezuela: Henri Falcón, le candidat trublion - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
- « Opponents of Venezuelan Government Splinter in Wake of Regional Elections », TeleSUR, (lire en ligne, consulté le )
- « Venezuela : Henri Falcon, candidat isolé d'une opposition divisée - France 24 », sur France 24 (consulté le )
- « Amérique latine. La droite vénézuélienne entame sa traversée du désert », sur L'Humanité,
- La-Croix.com, « Venezuela, la candidature à la présidentielle d’Henri Falcon perturbe l’opposition », sur La Croix (consulté le )
- Le Point, magazine, « Venezuela: Maduro officiellement candidat, sans adversaire de poids », sur Le Point (consulté le )
- Le Point, magazine, « Venezuela: Henri Falcon, le candidat qui sème le flou », sur Le Point (consulté le )
- VOA Afrique, « L'opposant Falcon dénonce une agression contre un député au Venezuela », sur VOA (consulté le )
- Le Point, magazine, « Au Venezuela, l'indifférence, principal ennemi de l'adversaire de Maduro », sur Le Point (consulté le )
- « Présidentielle au Venezuela: Falcón veut «capitaliser sur le mécontentement» - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
- « AVANT-PAPIER-Venezuela: L'opposant Falcon dénonce Maduro, "le candidat de la faim" - Boursorama » (consulté le )
- François-Xavier Gomez, « Venezuela : Henri Falcón, seul candidat crédible face à Maduro » , sur Libération, (consulté le )
- Julia Buxton, « La droite dure à la manœuvre au Venezuela », sur Le Monde diplomatique,
- « Venezuela: Nicolas Maduro réélu, Henri Falcón réclame un nouveau scrutin - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
- « Venezuela: Nicolas Maduro réélu, Henri Falcón réclame un nouveau scrutin - Amériques - RFI », sur RFI (consulté le )
- « Venezuela's Maduro on course for re-election amid low turnout », sur The Independent (consulté le )
- Thomson Reuters Foundation, « Venezuela vote turnout was 32 pct by 6 pm - election board source », sur news.trust.org (consulté le )
- « Venezuela : Nicolas Maduro largement réélu président après un scrutin boycotté par l'opposition », sur Franceinfo (consulté le )
- https://www.ouest-france.fr/monde/venezuela/venezuela-le-regime-de-nicolas-maduro-condamne-s-effondrer-5774701
- « Venezuela: la Cour suprême rejette un recours contre la réélection de Maduro », sur Le Figaro (consulté le )