Eudes Ier de Blois
Eudes Ier de Blois, dit le Rousselet[1] (né vers 950[2], mort le [1],[2] à Tours, abbaye de Marmoutier[3]), succède à son père Thibaud le Tricheur comme comte de Blois de Tours, de Châteaudun et de Chartres, comte de Beauvais, seigneur de Provins et de Saumur. Il acquiert aussi le comté de Dreux, et devient un des plus puissants seigneurs du temps d'Hugues Capet.
Eudes Ier de Blois | |
Fonctions | |
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Comte de Tours | |
– (19 ans) |
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Prédécesseur | Thibaud Ier de Blois |
Successeur | Thibaud II de Blois |
Seigneur de Provins | |
– (19 ans) |
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Prédécesseur | Thibaud Ier de Blois |
Successeur | Thibaud II de Blois |
Comte de Blois | |
– (19 ans) |
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Prédécesseur | Thibaud Ier de Blois |
Successeur | Thibaud II de Blois |
Comte de Chartres et de Châteaudun | |
– (19 ans) |
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Prédécesseur | Thibaud Ier de Blois |
Successeur | Thibaud II de Blois |
Comte de Reims et d'Omois | |
– (14 ans) |
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Prédécesseur | Herbert III d'Omois |
Successeur | Thibaud II de Blois |
Comte de Dreux | |
– (5 ans) |
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Prédécesseur | Eve de Dreux |
Successeur | Eudes II de Blois |
Biographie | |
Dynastie | Maison de Blois |
Surnom | le Rousselet |
Date de naissance | vers 950 |
Date de décès | 995 ou 12 mars 996 |
Sépulture | Abbaye de Marmoutier |
Père | Thibaud Ier de Blois |
Mère | Liutgarde de Vermandois |
Fratrie | Emma de Blois Hugues de Blois |
Conjoint | Berthe de Bourgogne |
Enfants | Thibaud II de Blois Eudes II de Blois Agnès de Blois |
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Armoiries du comte Eudes Ier | |
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Biographie
modifierEudes Ier de Blois est l'un des fils de Thibaud Ier dit le Tricheur et de Liutgarde de Vermandois, fille de Herbert II de Vermandois.
Son frère aîné, désigné héritier de la famille, meurt prématurément lors d'une bataille contre les Normands en 962[4],[5]. Son frère Hugues se destinant à la religion, Eudes se dédie naturellement à succéder à son père.
À la suite du conflit qui opposait son père à l'archevêque de Reims sur le château de Coucy, il reçoit en 965 ce château mais « en précaire » de l'archevêque. Dans les années 970, dans les conflits pour le duché de Bretagne, il soutient le comte de Rennes, Conan, affermissant l'influence de sa famille dans ce territoire.
C'est vers 977 qu'il succède à son père en tant que 2e comte de Blois. Il épouse ensuite Berthe de Bourgogne, fille de Conrad III dit le Pacifique, roi de Bourgogne.
Il reçoit du roi carolingien Lothaire le titre de comte palatin qui provient de son oncle maternel Herbert III le Vieux et qui restera dans sa famille. Il ne tarde pas, avec ses cousins Herbertiens, à devenir fidèle des Carolingiens contre les Robertiens. En 988, il assiste Charles de Lorraine dans sa prise de Laon, qui avait appartenu à son père Thibaud le Tricheur.
Les rivalités entre la maisons de Blois et la maison d'Anjou qui reste fidèle aux capétiens commencent dès la fin du Xe siècle, En 981, les comtes Eudes II et Geoffroy Ier se livrent bataille à Conquereuil pour déterminer qui de Conan Ier, soutenu par le blésois, ou Hoël Ier, allié d'Anjou, remporterait la Bretagne[6]. Hoël finit assassiné[7] ; alors que Geoffroy est issu du premier lit de Foulques II et non de celui avec la mère de Drogon, c'est le début de la guerre entre Anjou et Blois.
En 991, Eudes abandonne le parti du Lorrain contre la ville de Dreux. Mais à la mi-991, en tentant de s'emparer de Melun qui appartient à Bouchard Ier de Vendôme, dit le Vénérable, le fidèle parmi les fidèles d’Hugues Capet[8], il voit alors s’élever contre lui une alliance comprenant le roi des Francs, Richard Ier de Normandie et le nouveau comte d’Anjou, Foulques III Nerra, gendre de Bouchard.
En 992, Foulques III parvient à tuer le roi Conan lors de la seconde bataille de Conquereuil[9].
Eudes reçoit d’Hugues Capet le titre d’abbé laïc de Marmoutier qui devient la nécropole dynastique des comtes de Blois. Cependant, au printemps 993, le comte Eudes Ier de Blois, déçu qu'Hugues Capet et son fils aient refusé de lui conférer le titre de duc des Francs, imagina, en liaison avec Adalbéron de Laon de les faire capturer lors d'une rencontre projetée à Metz avec l'empereur Otton III et de placer Louis, fils du duc Charles de Basse-Lotharingie, sur le trône[10]. Eudes Ier de Blois serait devenu duc des Francs et Adalbéron évêque de Reims. Hugues Capet et son fils prévenus firent échouer cette tentative.
Eudes Ier parvient à créer une alliance qui réunit son beau-frère, le duc d'Aquitaine, Guillaume IV Fièrebrace, le comte de Flandre Baudouin IV le Barbu, et même son ancien ennemi, le duc de Normandie, Richard Ier. Au cours de l'hiver 995–996, ils mettent le siège devant le château de Langeais où s'est réfugié Foulque III, mais l'arrivée du roi Hugues Capet au secours de l'Angevin, met fin à leur entreprise.
Malade peu après, Eudes Ier de Blois rentre à l’abbaye de Marmoutier de Tours[3] où il meurt le jeudi [2]. Sa veuve, Berthe de Bourgogne, se remarie avec le roi de France, Robert II, le fils d'Hugues Capet dont la mort le a permis ce mariage auquel il était farouchement opposé. En fin de compte, le roi finira par la répudier pour cause de parenté[11].
Famille et descendance
modifierEn 978–980, il épouse Berthe de Bourgogne qui lui donne[Note 1] :
- Thibaut II de Blois († 1004) ;
- Eudes II de Blois, comte de Blois-Champagne († 1037) ;
- Agnès qui épousa un certain Gui, comte (sic) de Thouars, fils d'Ebles, vicomte de Thouars[12],[13],[Note 2] ?
En revanche, il est désormais caduc de dire qu'Eudes Ier de Blois était le père de Roger Ier de Blois, évêque de Beauvais[14],[15] et d'Héloïse de Pithiviers. Le premier auteur à en montrer les incohérences fut Charles Delettre[16], confirmées par diverses autres publications[17],[18]. Il est est de même pour Robert Ier de Blois, élevé vicomte de Blois vers l'an 980[Note 3].
Généalogie simplifiée
modifier : Impératrice du Saint-Empire Germanique
: Roi de France
: Duc de Bretagne
: Comte de Blois
: Comte de Troyes ou de Meaux
: Comte de Tours
Notes et références
modifierNotes
modifier- Sur le site Medieval Lands, lequel cite et s'appuie sur des sources primaires, Roger de Blois ne figure pas comme enfant d'Eudes de Blois et Berthe de Bourgogne.
- Puisque le document Fragmentis, marqué col. 1148, le nomme comte (sic) « Wido », Léonce Lex le traduit par « Guy ».
- L'existence du vicomte Robert en tant que fils du comte Eudes Ier est jugée « invraisemblable » par Léonce Lex (1892, pp. 60–62).
Références
modifier- Jules Depoin, « Thibaud le Tricheur fût-il bâtard et mourut-il presque centenaire ? », Études préparatoires à l'histoire des familles palatines, no 74, , p. 596 (lire en ligne [PDF]).
- (de) Karl-Heinz Schreiber, « Odo I: Graf von Chartres und Tours (975–996) » [« Eudes Ier : comte de Chartres et Tours (975–996) »], sur www.manfred-hiebl.de (consulté le ).
- Louis-Catherine Bergevin et Alexandre Dupré, Histoire de Blois, Volume 1, Blois, Chez tous les libraires, , 679 p. (ISBN 978-1-160-10666-5, lire en ligne), I, chap. II (« Féodalité, comtes de Blois, condition des personnes au Moyen Âge, guerres seigneuriales, croisades »), p. 22.
- Michel Auboin, Une histoire de la Beauce (1) : De la cité des Carnutes aux départements révolutionnaires, FeniXX, (ISBN 9782402065573, lire en ligne).
- Jean-Louis Chalmel, Tablettes chronologiques de l'histoire civile et ecclésiastique de Touraine: suivies de mélanges historiques relatifs à la même province, Letourmy, , 534 p. (lire en ligne).
- Pierre Papin, « Découverte d’un rempart antérieur à la tour maîtresse du château de Loches (Indre-et-Loire) : la question du système défensif originel », Revue archéologique du Centre de la France, no Tome 61, (ISSN 0220-6617, lire en ligne, consulté le ).
- Chronique de Nantes, Chapitre XLI, et Chronique du Mont-Saint-Michel: Anno DCCCCLXXXI Conanus curvus contra Andagavenses in Concurru optime pugnavit.
- Damien Varenne, « "Le Coup de Melun" : trahison, châtiment et erreurs de datation dans diverses sources narratives (fin Xe – XIe siècle) », Questes. Revue pluridisciplinaire d’études médiévales, no 30, , p. 33–47 (ISSN 2102-7188, DOI 10.4000/questes.4224, lire en ligne ).
- Chronique de Raoul Glaber, chapitre III de Conan duc des Bretons et de Foulques comte des Angevins.
- Laurent Theis, Robert le Pieux, Librairie Acédémique Perrin, 1999, p. 76.
- François-Marin Fleutôt, Les Rois de France excommuniés, Editions du Cerf, , 448 p. (ISBN 978-2-204-11408-0, lire en ligne), « Robert II le Pieux : excommunié pour commérage », p. 33–45.
- Collectif, L’écrit monastique dans l’espace ligérien (Xe – XIIIe siècle) : Singularités, interférences et transferts documentaires, Presses universitaires de Rennes, , 322 p. (ISBN 978-2-7535-8882-0, lire en ligne), p. 15.
- (la) Ex Fragmentis Chronicorum Comitum Pictaviæ, Ducum Aquitaniæ, col. 1147-1148 – citée et expliquée par Dom Martin Bouquet, dans Recueil des historiens des Gaules et de la France, tome 10, pp. 294 et 295 (lire en ligne) – repris par Léonce Lex, dans Eudes, comte de Blois, de Tours, de Chartres, de Troyes et de Meaux (995–1037) et Thibaud, son frère (995–1004), 1892, 198 p., 511 p. (ISBN 978-0-364-65024-0) ; p. 20.
- Beauvais sur le site Cosmovision.
- Bibliotheque Sacree des Révérends Pères Richard et Giraud, 1827.
- Charles Delettre, Histoire du diocèse de Beauvais, depuis son établissement..., Impr. d'Ach. Desjardins, 1842, p. 429.
- Jean-François Lemarignier, Paix et réforme monastique en Flandre et en Normandie autour de l'année 1023.
- Raphaël Bijard, « Hugues de Beauvais - le Comte Palatin de l’An Mil », .
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifier- Maison de Blois
- Comté de Blois
- Comté de Touraine
- Liste des comtes de Blois
- Liste des comtes et vicomtes de Châteaudun
- Liste des comtes et ducs de Chartres
- Liste des comtes de Dreux
- Liste des comtes et ducs de Touraine
- Abbaye Notre-Dame d'Évron
Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :