Denis-Charles Parquin
Denis-Charles Parquin, né le à Paris et mort le à la citadelle de Doullens, est un militaire français du XIXe siècle.
Denis-Charles Parquin | ||
Le capitaine Parquin d'après un portrait de Jean-Baptiste Mauzaisse (1823) | ||
Naissance | Paris |
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Décès | (à 58 ans) Doullens |
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Allégeance | France | |
Arme | Cavalerie | |
Grade | Commandant (chef d'escadron) |
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Années de service | 1803 – 1836 | |
Conflits | Guerres napoléoniennes | |
Distinctions | Chevalier de la Légion d'honneur (1813) Officier de la Légion d'honneur (1831) |
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Biographie
modifierFils de Jean-Baptiste-Louis Parquin, maître épicier établi rue Saint-Martin[1], Denis-Charles Parquin est le frère cadet de l'avocat Jean-Baptiste-Nicolas Parquin (1785-1839).
Faits d'armes pendant les guerres napoléoniennes
modifierAu 20e Régiment de Chasseurs à Cheval
modifierLe , alors qu'il n'a que seize ans, Charles Parquin s'engage au 20e Régiment de Chasseurs à Cheval, où il restera jusqu'en 1813[2]. Il reçoit le grade de brigadier le suivant[1] avant d'être nommé fourrier le [1]. La même année, il combat à Saalfeld et à Iéna[2].
Le , lors de la bataille d'Eylau, il est blessé d'un coup de feu et de cinq coups de lance puis fait prisonnier[1]. Après quelques mois de captivité en Russie[2], il rejoint son régiment. Promu maréchal des logis le [1] puis sous-lieutenant le suivant[1], il prend part à la bataille de Wagram où, le , il est blessé d'un coup de feu au bras gauche[1].
Le , le sous-lieutenant Parquin est blessé au visage d'un coup de feu à la bataille de Ciudad Rodrigo[1].
À Guarda, sous les ordres du commandant Denys de Damrémont, il prend part à une charge qui enlève cinq drapeaux aux Portugais et permet la capture de 1500 prisonniers[2].
Le , lors de la bataille de Salamanque, il est blessé d'un coup de sabre au poignet droit[1], ce qui l'empêche de se servir de son bras jusqu'à la fin de la campagne d'Espagne[2].
Dans la Garde impériale
modifierLieutenant au 13e Régiment de Chasseurs depuis le [1], Parquin accepte d'être rétrogradé lieutenant en second pour intégrer le 1er Régiment de Chasseurs à Cheval de la Garde le [1]. Remarqué par l'Empereur lors d'une revue aux Tuileries[2], il est fait chevalier de la Légion d'honneur le [1].
Quelques jours après avoir protégé le maréchal Oudinot lors de la bataille de Leipzig[2], il est blessé d'un coup de baïonnette à la figure lors d'un engagement contre l'infanterie bavaroise à la bataille de Hanau le [1]. Il continue cependant son service et le , il est nommé capitaine au 2e régiment de chasseurs à cheval de la Garde[1].
Pendant la campagne de France (1814) il s'illustre en reprenant Oulchy-le-Château, où, sans subir de pertes, il fait une centaine de prisonniers[2] (2-) et, quelques jours plus tard, en chargeant à outrance 18 pièces d'artillerie russes à Saint-Dizier[2].
Nommé par brevet du roi capitaine au 11e Régiment de Cuirassiers le [1], Parquin a probablement pris part à la bataille de Waterloo, même si ses états de service, rédigés sous la Seconde Restauration n'en parlent pas. Après la guerre, il conserve son grade de capitaine en passant au Régiment des Chasseurs du Cantal le [1].
Participation aux conspirations bonapartistes
modifierMis en demi-solde en 1816[2], Charles Parquin épouse en 1822 Louise Cochelet (1783-1835) lectrice et amie de l'ex-reine de Hollande Hortense de Beauharnais, duchesse de Saint-Leu. Le mariage a lieu chez la duchesse, au château d'Arenenberg près du lac de Constance. À proximité d'Arenenberg, le jeune couple acquiert en 1824[3] le château de Wolfsberg (de), situé près d'Ermatingen[2], où le commandant tint une pension (1824-1839) à l'attention de la noblesse internationale. On peut compter parmi ses invités des célébrités telles que Franz Liszt, Chateaubriand, Dumas père et Sophie Gay. Charles et Louise ont une fille, Claire, qui épousera le baron Franz von Stengel (de), premier-ministre du grand-duc de Bade[2].
Sous la Monarchie de Juillet, Parquin reprend du service. Il est ainsi nommé chef d'escadron de la gendarmerie du Doubs en 1830, ce qui lui vaut le titre de « commandant », mais il se met en congé dès l'année suivante. Promu officier de la Légion d'honneur le [1], il est finalement replacé chef d'escadron dans la garde municipale de Paris en 1835 grâce à l'intervention de son frère aîné, devenu « ténor du barreau »[2].
Ayant obtenu un congé pour liquider la succession de son épouse, morte en 1835, Parquin retrouve à Arenenberg le fils survivant de la duchesse de Saint-Leu, le prince Louis-Napoléon Bonaparte (futur Napoléon III). Ce dernier, qui prépare alors le soulèvement de la garnison de Strasbourg pour prendre le pouvoir, reçoit le soutien actif du commandant.
Après l'échec de cette tentative () Parquin et les autres conjurés (dont le prince, Persigny, Laity et le colonel Vaudrey) sont arrêtés puis déférés en janvier suivant à la cour d'assises du Bas-Rhin.
Défendu par son frère, Parquin ne manque pas d'audace lors de son interrogatoire quand, interrogé par le président de la cour sur ce qui l'avait empêché de tenir ses serments, il répond : « Il y a trente-trois ans, comme citoyen et soldat, j'ai prêté serment à Napoléon et à sa dynastie ; je ne suis pas comme ce grand diplomate qui en a prêté treize »[3]. Acquitté avec ses coaccusés, Parquin provoque en duel l'officier qui l'avait arrêté, le lieutenant-colonel Talandier, car celui-ci lui avait arraché ses épaulettes. Au cours de la rencontre, le commandant est atteint d'un coup d'épée[2].
Ayant juré à la duchesse de Saint-Leu qu'il protégerait son fils, Parquin assiste à nouveau Louis-Napoléon lors de sa seconde tentative, à Boulogne (). Après ce nouvel échec, le commandant Parquin, arrêté en même temps que Montholon, est condamné par la Cour des Pairs à vingt années de détention. Incarcéré à la citadelle de Doullens, il y rédige en 1843 ses Souvenirs avant d'y mourir d'une maladie de cœur à l'âge de 59 ans[2].
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Tentative de Strasbourg ()
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Parquin au procès de Strasbourg (1837)
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Jean-Baptiste-Nicolas Parquin, frère aîné et défenseur du commandant en 1837
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Tentative de Boulogne ()
Références
modifier- Acte de baptême et états de services de Denis-Charles Parquin - Dossier LH/2057/18 de chevalier de la Légion d'Honneur consultable dans la base en ligne Léonore.
- Capitaine Achille Aubier, « Introduction » (1892) aux Souvenirs du commandant Parquin (cf. bibliographie), p. V-XXXV.
- Jean-Baptiste Fellens, Louis-Napoléon, sa vie politique et privée, Paris, Marescq, 1853, p. 45.
Bibliographie
modifier- Commandant Parquin, Souvenirs et campagnes d'un vieux soldat de l'Empire 1803-1814 (réédition, avec une introduction rédigée en 1892 par le capitaine Achille Aubier, des Souvenirs et campagnes d'un vieux soldat de l'Empire, par un capitaine de la garde impériale, ex-officier de la Légion d'honneur, aujourd'hui détenu politique à la citadelle de Doullens, Paris, 1843, 2 vol.), 3e édition, Paris/Nancy, Berger-Levrault, 1903.
- Souvenirs du commandant Parquin, première édition critique établie d'après le texte original, suivie d'une biographie du commandant Parquin (1814-1845) appendices, bibliographie et index présentés et annotés par Jacques Jourquin, éditions Tallandier, 1979 (couronné par l'Académie française) ; Souvenirs (1803-1814) et biographie (1815-1845) du commandant Parquin, officier et conspirateur, réédition 2003.
- Souvenirs et biographie du commandant Parquin, Tallandier, 2003 (ISBN 2847341137 et 9782847341133)