Société de transport de Montréal

organisme de transport en commun de Montréal, Québec

La Société de transport de Montréal (STM, anciennement CTCUM puis STCUM) est la société qui exploite les transports en commun à Montréal, à savoir le métro et le service d'autobus. Elle fut créée formellement en 2002 pour remplacer la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal suivant la fusion municipale de Montréal. Aujourd'hui, la société exploite 4 lignes de métro entièrement souterrain composant 68 stations, 220 lignes d'autobus et 23 lignes d'autobus de nuit.

Société de transport de Montréal
logo de Société de transport de Montréal

Création 1er janvier 2002
Dates clés 1886: La Montreal City Passenger Railway Company devient la Montreal Street Railway Company
1911: Création de la Montreal Tramways Company
1951: La Commission de transport de Montréal (CTM) succède à la Montreal Tramways Company
1970: La CTM devient la Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal (CTCUM)
1985: La CTCUM devient la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal (STCUM)
2002: La STCUM devient la Société de transport de Montréal (STM)
Personnages clés Lucien L'Allier, premier ingénieur en chef du Métro de Montréal.
Forme juridique Organisme public de transport en commun
Slogan Mouvement collectif
Siège social Montréal
Drapeau du Canada Canada
Direction Marie-Claude Léonard (Direction générale) Éric Alan Caldwell (Président) Laurence Parent (Vice-présidente)
Activité Transports en commun
Société mère Autorité régionale de transport métropolitain
Sociétés sœurs Exo, RTL, STL
Site web www.stm.info

Elle exploite le deuxième réseau de transport en commun urbain en importance au Canada après celui de la Commission de transport de Toronto et le troisième réseau de métro en Amérique du Nord après le Métro de New York et le Métro de Mexico. En 2019, le nombre total d'utilisateurs quotidiens a atteint plus de 1,3 million d'usagers.

À Montréal, la part moyenne de l'utilisation des transports en commun dans les déplacements quotidiens est notamment plus élevé que dans le reste de l'Amérique du Nord, seules les villes de New York City et de Toronto présentent un niveau similaire[1].

Historique

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Mosaïque des lieux et services de la STM

La STM a été créée en 2002 en remplacement de la STCUM.

Sociétés privés (1861-1951)

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Plusieurs sociétés de transport public se sont succédé avant la STM. De 1861 à 1886, la Montreal City Passenger Railway Company exploite un petit réseau de tramway hippomobile.

Puis en 1886, l'entreprise change de nom pour Montreal Street Railway Company. Le premier tramway électrique apparaît en 1892 et est nommé le Rocket. Nouveau changement de nom en 1893 : MSTR devient MTR pour Montreal Island Beltline Railway. Un an plus tard, le réseau est complètement électrifié et à la fin 1894, le dernier tramway à traction animale est retiré du service. De 1910 à 1911, la compagnie prend le nom de Montreal Public Service Corporation avant de changer à nouveau pour Montreal Tramways Company.

Bien qu'ils soient mis en service dès 1919, les autobus ne s'imposent qu'en 1925, avec la création de plusieurs lignes régulières. Puis en 1937, les premiers trolleybus sont utilisés. La compagnie compte en 1939 : 929 tramways, sept trolleybus et 224 autobus pour près de 200 millions de voyageurs par an.

CTM (1951-1970)

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Le remplacement des lignes de tramway par des autobus débute dès 1951, alors qu'une loi votée par le gouvernement provincial fait passer l'ensemble de la gestion des transports en commun de Montréal à un organisme public créé pour l'occasion, la Commission de transport de Montréal (CTM). Le dernier tramway est retiré du service en 1959.

Le métro est inauguré en 1966, et la même année voit la fin de la circulation des trolleybus.

CTCUM (1970-1985) puis STCUM (1985-2002)

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La CTM est remplacée le par la Commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal (CTCUM) lors de la constitution de la Communauté urbaine de Montréal[2].

En 1985, la CTCUM entreprend un nouveau changement d'identité en devenant la Société de transport de la communauté urbaine de Montréal (STCUM)[3].

Récession et réforme du financement (1988-1995)

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À partir de la fin des années 1980 l'achalandage de la STCUM baisse dans un contexte de récession et fort chômage dans la région métropolitaine[4].

En 1991 la STCUM est frappée par la Réforme Ryan qui abolit le financement du gouvernement du Québec aux transports collectifs[5]. Le 25 mai 1991 le projet de loi 145 est adopté par l'Assemblée nationale[6] et la STCUM voit ses revenus réduits de 23 %, soit 156,3 millions de manque à gagner en 1991. Une partie est compensée par une forte augmentation des tarifs (+ 25 %) en 1991 et une réduction des dépenses de la société par une entente négociée avec ses syndicats, prévoyant notamment un prolongement d'un an de la convention collective en vigueur assortie d'un gel des salaires en 1993[7].

En 1992 la STCUM commence à percevoir les recettes de la contribution annuelle de 30 $ pour l'immatriculation des véhicules annoncée par le ministre Claude Ryan en mai 1991[8]. Dans sa première année la contribution rapport 30,9 millions de dollars à la STCUM[9].

Création de l'AMT (1996-2002)

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La gestion des trains de banlieue est retirée à la STCUM en 1996 et transférée à l'Agence métropolitaine de transport[note 1] nouvellement créée.

STM (depuis 2002)

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Ce n'est qu'en 2002 que la Société de transport de Montréal est créée, prenant la place de la STCUM.

Identité visuelle

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Tarification

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Les tarifs du métro et des autobus sont complètement intégrés, un ticket donnant droit à un déplacement complet, quel que soit le moyen utilisé ou le nombre de correspondances (dans la limite de 120 minutes). Les titres de transport se présentent sous diverses formes : billets magnétisés, cartes hebdomadaires et mensuelles magnétisées, correspondances d'autobus sous forme de cartes magnétisées, à présenter au lecteur intégré dans les tourniquets d'accès, ou encore billets à tarif réduit non magnétisés à présenter au changeur.

Il y a une tarification en partie différente pour les stations de métro situées à Laval : Cartier, De la Concorde et Montmorency. Même chose pour la station de métro située à Longueuil : Longueuil–Université-de-Sherbrooke.

Les tarifs sont aussi partiellement intégrés avec ceux des trains de banlieue d'exo (carte TRAM notamment). Les cinq stations intermodales de Vendôme, Lucien-L'Allier, Bonaventure, De la Concorde (ligne orange) et Parc (ligne bleue) permettent une correspondance entre le métro et les trains de banlieue.

Voici une grille tarifaire valide à compter de [10], où le tarif réduit est offert aux personnes éligibles et détenteurs d'une carte OPUS enregistrée avec photo :

Grille tarifaire (octobre 2020)[note 2]
Titre Ordinaire Étudiant Réduit
1 passage 3,50 $ 2,50 $
2 passages 6,50 $ 4,50 $
10 passages 31,50 $ 21,00 $
Soirée illimitée 5,50 $
1 jour 10,00 $
Week-end illimité 14,25 $
3 jours 20,00 $
Hebdo 27,25 $ 16,00 $
Mensuel 88,50 $ 52,00 $
4 mois Non disponible 204,00 $
Groupe Non disponible 17,50 $
Aéroport Mtl-Trudeau (747)

Passage 747 ouest

11,00 $

Services

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La STM exploite quatre lignes de métro. Ce dernier ne voyage pas seulement sur l'ile de Montréal, mais aussi à Laval (la direction Montmorency sur la ligne orange) ainsi qu'à Longueuil (terminus de la ligne jaune). Le service débute à h 30 et se termine entre h 30 et h 30, selon la ligne et le jour de la semaine. Sur les lignes les plus fréquentées (la ligne verte et la ligne orange), l'intervalle prévue entre deux trains aux heures de pointe est de min 30 s à min, soit les matins entre 6 h 30 et 9 h 00, et en début de soirée entre 16 h 00 et 18 h 30. Pendant les autres moments de la journée, l’intervalle prévue entre deux trains peut être de 4 min à 10 min.

Le métro de Montréal comporte quatre lignes qui sont codifiées par couleur, orange, verte, bleue et jaune :

La plupart des noms des stations sont nommés après des rues qui sont à côté (76%)[11]. Elles sont aussi nommées d’après des institutions, des quartiers ou des parcs avoisinants. Ces endroits ont souvent comme origine des figures historiques, tels que des politiciens, des fonctionnaires ou des membres du clergé[11].

Autobus

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Un Nova Bus LFS

Le réseau est constitué de 228 lignes d'autobus (dont 23 lignes de nuit). Il comporte des lignes particulières :

  • 10 à 249 Réseau Local : Service Régulier
  • 250 à 299 Navettes Or : Circuits pour personnes âgées
  • 350 à 399 Réseau de Nuit : Circuits disponibles pendant la nuit
  • 400 à 499 Réseau Express : Circuits comportant des sections sans arrêt
  • 700 à 999 Réseau de Navettes : Circuits vers un lieu touristique ou un évènement

Les planibus, feuillet regroupant le trajet et l'horaire des principaux arrêts, sont offerts à chaque nouvelle saison. Chaque arrêt d'autobus a un code d'arrêt qui permet d'obtenir les heures de passage via le système téléphonique AUTOBUS ou le site web.

La ville de Montréal a annoncé vouloir se doter d'un parc d'autobus entièrement électrique d'ici à 2025[12],[13]. C'est à partir de 2012 que la STM n'a commencé à acheter que des bus électriques et hybrides[14].

Parc d'autobus de la STM[15]
Modèle Nombre d'exemplaires Années de livraison Notes
MCI Classic 0 / 200 1991-1993 Retirés
Nova Bus Classic 0 / 421 1993-1995 Retirés
Nova Bus LFS 1re génération 0 / 238 1996-1998 Retirés
Nova Bus LFS 2e génération 237 / 855 2001-2009 Retrait progressif
Nova Bus LFS 3e génération 608 / 610 2009-2013
Nova Bus LFS HEV 4e génération 837 2016-… Hybride - En cours de livraison[16]
Nova Bus LFSe 7 2016-2019 100 % électrique - Sur la ligne 36 Monk
New Flyer XE40 29 2020
Nova Bus LFS articulé 249 / 257 2009-2013
Ford E-Series 86 1997-... En cours de livraison

Tramway

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Un réseau de tramway a circulé de 1861 à 1959, mais un demi-siècle après sa disparition, le tramway pourrait à nouveau rouler dans les rues de Montréal. La première ligne située dans le Vieux-Montréal fera partie de l'ambitieux Plan de transport de la Ville de Montréal. Le tracé actuellement proposé par la Société du Havre de Montréal est long de 4,5 km et ferait partir la ligne du square Dorchester jusqu'à Berri-UQAM. Toutefois, le nouveau tramway ne verra pas le jour avant 2017 (En 2023, toujours pas de tramway)[17].

Taxi collectif

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La Société de transport de Montréal offre aussi un service de taxi collectif [18]. N’étant pas un transport en commun, mais plutôt un transport public, le transport collectif par taxi est disponible dans les zones et quartiers où une implantation d’un service d’autobus régulier est irréalisable.

Voici une grille tarifaire valide à compter de juillet 2023[19], où le tarif réduit est offert aux personnes éligibles et détenteurs d'une carte OPUS enregistrée avec photo :

Tarifs du taxi collectif (juillet 2023)[note 2]
Titre Ordinaire Étudiant Réduit'
1 passage 3,75 $ 2,75 $
Hebdo 30,00 $ 18,00 $
Mensuel 97,00 $ 58,00 $
4 mois Non disponible 226,00 $

Centres de transport

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Les centres de transport de la Société de transport de Montréal servent à entreposer les véhicules durant les périodes où les autobus ne sont pas en service, à entretenir et à réparer les véhicules et à servir de lieu de départ pour les chauffeurs d'autobus. Ils sont situés dans différents secteurs de l'Île de Montréal afin d'optimiser l'efficacité du réseau. Il y en a huit en tout. https://www.fleetstatsapp.com/

Garage Arrondissement Nombre de véhicules
Anjou Anjou 300
Frontenac Ville-Marie 165
LaSalle LaSalle 296
Legendre Ahuntsic-Cartierville 354
Mont-Royal Le Plateau-Mont-Royal 149
Saint-Denis Rosemont-Petite-Patrie 156
Saint-Laurent Saint-Laurent 266
Saint-Michel (transport adapté) Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension
Stinson Saint-Laurent 281

Notes et références

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  1. Depuis remplacée par l'Autorité régionale de transport métropolitain qui exploite le réseau sous la marque exo.
  2. a et b Les tarifs sont établis par l'Autorité régionale de transport métropolitain.

Références

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  1. Florence Paulhiac et Vincent Kaufmann, « Transports urbains à Montréal : évolutions des référentiels et enjeux d'une politique durable », Revue d’Économie Régionale & Urbaine, no 1,‎ , pp. 49-80 (lire en ligne  )
  2. Loi de la Communauté urbaine de Montréal, LQ 1969, c. 84 (lire en ligne, consulté le )
  3. Loi modifiant la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal et d'autres dispositions législatives, LQ 1985, c. 31 (lire en ligne, consulté le )
  4. STCUM, Rapport annuel 1994, Québec, STCUM, , 52 p. (lire en ligne), p. 10
  5. Lia Lévesque, « La réforme Ryan fait exploser les coûts du transport en commun », Le Devoir,‎ , A11 (lire en ligne).
  6. Loi modifiant diverses dispositions législatives concernant les finances municipales, LQ 1991, c. 32 (lire en ligne, consulté le )
  7. STCUM, Rapport annuel 1991, Québec, STCUM, , 61 p. (lire en ligne), p. 5 et 9
  8. Claude Ryan, « Ajustements aux propositions du gouvernement en vue du partage de responsabilités entre Québec et les municipalités », Journal des débats, Assemblée nationale,‎ (lire en ligne).
  9. STCUM, Rapport annuel 1992, Québec, STCUM, , 64 p. (lire en ligne), p. 43
  10. Grille tarifaire, Montréal, Autorité régionale de transport métropolitain, (lire en ligne), Page 32
  11. a et b « FAQ - Stations », sur www.metrodemontreal.com (consulté le )
  12. Journal de Montréal :Le réseau entièrement électrifié d'ici à 2025
  13. (en) Green.autoblog : Une flotte de bus électrique pour Montréal d'ici 2025
  14. Journal Metro : Réseau électrifié à Montréal, premiers tests en 2011
  15. « Mini-wiki STM - Les dessins d'Alexander's Bus Drawings 2 », sur sites.google.com (consulté le )
  16. FleetStats, « STM - Flotte de 2024 - Page 1 - FleetStats »
  17. (fr) Pas de tramway à Montréal avant 2017
  18. « Taxi collectif », sur Société de transport de Montréal (consulté le )
  19. STM.info, « Tarification – Taxi collectif. » [PDF], sur STM.info, date de publication - juillet 2023 (consulté le )

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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