Luigi Cherubini
Marie-Louis-Charles-Zénobi-Salvador Cherubini (francisation approximative adoptée par Cherubini lui-même et mentionnée dans tous les documents postérieurs à 1790), né Maria Luigi Carlo Zenobio Salvatore Cherubini le à Florence et mort le [1] à Paris, est un compositeur italien de la fin du XVIIIe et du début du XIXe siècle, dont la carrière, à partir de 1787, se déroule principalement en France .
Nom de naissance | Maria ; Luigi ; Carlo ; Zenobio ; Salvatore ; Cherubini |
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Naissance |
Florence, Grand-duché de Toscane |
Décès |
(à 81 ans) Paris, Royaume de France |
Activité principale | Compositeur |
Style | Classicisme, |
Activités annexes | Directeur du Conservatoire de Paris |
Œuvres principales
Biographie
modifierJeunesse et formation
modifierFils d'un célèbre claveciniste, Luigi Cherubini étudie à Bologne (1778), puis à Milan (1778-1782), sous la direction de Giuseppe Sarti. Il fait alors la connaissance du compositeur tchèque Václav Pichl, maître de chapelle de l'archiduc Ferdinand d'Este, gouverneur autrichien de la Lombardie.
Débuts
modifierEn 1785, deux de ses œuvres sont jouées à Londres. Durant l'automne 1787, il est à Londres et est engagé par le roi George III, pour qui il compose quelques morceaux, dont le King's Theatre.
Carrière en France
modifierÀ la fin de 1787, il s'installe à Paris et il est nommé codirecteur du Théâtre de Monsieur en 1789, fonction qu'il abandonne en 1792. Se sentant financièrement à l'aise, il se marie le à Anne Cécile Tourette, fille d'un contreténor. La cérémonie a lieu à la chapelle royale de Louis XVI. Trois enfants naissent de cette union. En 1796, il est nommé inspecteur de l'enseignement au tout nouveau Conservatoire de Paris.
En 1816, il devient surintendant de la chapelle de Louis XVIII.
Il retrouve le Conservatoire, où il exerce comme professeur de composition, avant d'en devenir le directeur en 1822, fonction qu'il n'abandonne que quelques semaines avant sa mort. Il s'efforce avec succès d'élever la qualité de l'ensemble de la formation. Il est aussi actif dans l'organisation de manifestations publiques d'élèves, comme les exercices de musique et d'art dramatique et permet la naissance de la Société des concerts du Conservatoire[réf. souhaitée].
Il est par ailleurs un franc-maçon actif, membre de la loge Saint-Jean de Palestine du Grand Orient de France.
Son décès donne lieu à des funérailles nationales, durant lesquelles est joué son Requiem en ré mineur. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 11, section VII). Son tombeau, conçu par l'architecte Achille Leclère, comporte un buste du compositeur, surmonté d'un bas-relief d'Auguste Dumont représentant La Musique.
Œuvres
modifierLuigi Cherubini laisse 300 œuvres dont la plupart ont sombré dans l'oubli.
Œuvres musicales
modifierŒuvres lyriques
modifier- : Armida abbandonata, opéra en trois actes, créé au Teatro della Pergola de Florence ;
- : Adriano in Siria, opéra en trois actes, créé au Teatro Armeni de Livourne ;
- : Il Mesenzio re d'Etruria, opéra en trois actes, créé au Teatro della Pergola de Florence ;
- : Il Quinto Fabio, opéra en trois actes, créé au Teatro Argentina de Rome ;
- : Lo Sposo di tre e marito di nessuna, opéra-bouffe en deux actes, créé au Teatro San Samuele de Venise ;
- début 1784 : L'Alessandro nell'Indie, opéra en deux actes, créé au Teatro Nuovo Regio Ducale de Mantoue ;
- : L'Idalide, opéra en deux actes, créé au Teatro della Pergola de Florence ;
- : La finta principessa, opéra-bouffe en deux actes, créé au Kings Theatre de Londres ;
- : Il Giulio Sabino, opéra en deux actes, créé au Kings Theatre de Londres ;
- : Ifigenia in Aulide, opéra en trois actes, créé au Teatro Regio de Turin ;
- : Demophoon, tragédie lyrique en trois actes, créé à l'Opéra de Paris ;
- : Lodoïska, comédie héroïque en trois actes, créée au théâtre Feydeau à Paris ;
- 1793 : Koukourgi, opéra comique en trois actes inachevé retrouvé à Cracovie (il manque le final) ;
- : Le Congrès des rois, comédie en trois actes et en prose mêlée d’ariettes, en collaboration avec onze autres auteurs, créé à l'Opéra-Comique (salle Favart) ;
- : Éliza ou Le Voyage aux glaciers du mont Saint-Bernard, opéra en deux actes créé au théâtre Feydeau ;
- : Médée, opéra en trois actes (première version), créé au théâtre Feydeau ;
- : L'Hôtellerie portugaise, opéra-comique en un acte, créé au théâtre Feydeau ;
- : La Punition, comédie en un acte, créée au théâtre Feydeau ;
- : Emma ou La Prisonnière, opéra-comique en un acte en collaboration avec François-Adrien Boieldieu, créé au théâtre Montansier de Paris ;
- : Les Deux journées ou Le Porteur d'eau, opéra-comique en trois actes, créé au théâtre Feydeau ;
- : Médée, opéra en trois actes (deuxième version), créé à Vienne (Autriche) ;
- : Anacréon ou L'Amour fugitif (en), opéra-ballet en deux actes, créé à l'Opéra de Paris ;
- : Faniska, opéra en trois actes, créé au Theater am Kärntnertor à Vienne ;
- : Pimmalione (en), drame lyrique en un acte, créé au théâtre des Tuileries à Paris ;
- : Le Crescendo, opéra-comique en un acte, créé à l'Opéra-Comique de Paris ;
- : Les Abencérages ou L'Étendard de Grenade, opéra en trois actes, créé à l'Opéra de Paris ;
- 1821 : Blanche de Provence ou La Cour des fées, opéra en trois actes, musique de Henri-Montan Berton, François-Adrien Boïeldieu, Luigi Cherubini, Rodolphe Kreutzer et Ferdinando Paër ;
- : La Marquise de Brinvilliers, opéra-comique en trois actes, en collaboration avec huit compositeurs, dont Auber, Berton, Batton, Carafa ; Cherubini compose l'introduction du premier acte.
- : Ali-Baba ou Les Quarante voleurs, opéra en un prologue et quatre actes, créé à l'Opéra de Paris.
Musique religieuse
modifier- Messes
- Cinq messes perdues de 1773 à 1776 ;
- 1808 : Messe en la majeur à trois voix ;
- 1808-1809 : Messe en fa majeur dite Messe de Chimay ;
- 1811 : Messe en ré mineur, deuxième messe solennelle ;
- 1816 : Messe en ut majeur ;
- 1819 : Messe solennelle en sol majeur, pour le sacre de Louis XVIII ;
- : Messe en la majeur, troisième messe solennelle, pour le sacre de Charles X à Reims.
- Motets
- 38 motets , dont un Pater noster pour chœur et orchestre de 1816, plus tard arrangé pour violon solo et cordes par le compositeur (1834).
- Requiem
- 1816 : Requiem en do mineur, pour chœur mixte, composé à la mémoire de Louis XVI en 1816 ;
- 1836 : Requiem en ré mineur, pour chœur masculin, composé pour ses propres funérailles en 1836.
Autres
modifier- la Symphonie en ré, achevée le . Première à Londres le . Enregistrée le au Carnegie Hall de New York par le NBC Symphony Orchestra sous la conduite d'Arturo Toscanini.
- 6 sonates pour le clavecin
- 6 quatuors
- Capriccio ou étude pour le pianoforte
- un quintette
- une cantate
- une ouverture
- l'Hymne au printemps, pour la Philharmonic Society de Londres
- l'Hymne du Panthéon, sur un poème de Marie-Joseph Chénier, 1794
Discographie
modifierRiccardo Muti est un spécialiste des œuvres religieuses de Luigi Cherubini.
Année | Titre | Genre | Label | |
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1980 | Cherubini, Requiem pour la mort de Louis XVI, avec les Ambrosian Singers et le Philharmonia Orchestra sous la dir. de Riccardo Muti | Classical | EMI Classics | |
1980 | Cherubini, Messe solennelle pour le couronnement de Charles X, avec le Philharmonia Chorus & Orchestra sous la dir. de Riccardo Muti | Classical | EMI Classics | |
1988 | Cherubini, Messe solennelle pour le sacre de Louis XVIII, avec le London Philharmonic Chorus & Orchestra sous la dir. de Riccardo Muti | Classical | EMI Classics | |
2006 | Cherubini, Missa solemnis, avec Ruth Ziesak, Marianna Pizolato, Herbert Lippert et Ildar Abdrazakov, le Chœur et l'Orchestre Radio-Symphonique de Bavière sous la dir. de Riccardo Muti | Classical | EMI Classics |
Publications
modifier- 1835 : Cours de contrepoint et de fugue
- Recueil de marches d'harmonies
- An XII (1803-1804) : Méthode de Chant du Conservatoire de Musique (avec notamment Mengozzi et Méhul.
Distinctions et décorations
modifier- 1814 : chevalier de la Légion d'honneur
- 1815 : membre de l'Académie des beaux-arts
- 1841 : commandeur de la Légion d'honneur
Notes et références
modifier- Bien que la date du soit communément admise, Frédéric Robert indique que Cherubini serait décédé le . Cf. Frédéric Robert, « Cherubini Luigi », dans Jean-René Suratteau et François Gendron (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 2005 (ISBN 2-13-053605-0), p. 217.
Les archives de l'état-civil de Paris indiquent la date du 15 mars 1842 (cote V3E/D 289 fiche n°13).
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Theodore Baker et Nicolas Slonimsky (trad. de l'anglais par Marie-Stella Pâris), Dictionnaire biographique des musiciens, t. 1 : A-G, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », (réimpr. 1978), LX-1605 p. (ISBN 2-221-06510-7), p. 745.
- Alessandro Di Profio, « Interscambi tra il concerto e la scena : l’esempio della produzione italiana a Parigi alla fine dell’Ancien régime », Mozart-Jahrbuch, 2000, p. 255–287.
- Alessandro Di Profio, La Révolution des Bouffons : l’opéra italien au Théâtre de Monsieur (1789-1792), Paris, CNRS Éditions, 2003.
- Alessandro Di Profio, texte de présentation de l'enregistrement de Médée réalisé par Decca avec Lamberto Gardelli à la direction d’orchestre.
Iconographie
modifier- Dominique Ingres, Tableau-portrait de Cherubini, dit aussi Cherubini et la Muse de la poésie lyrique, 1842, musée du Louvre.
- Jules Boilly, Luigi Cherubini, 1820, lithographie.
- Edme Quenedey, Luigi Cherubini, Cabinet des estampes, Bibliothèque nationale de France.
-
Portrait par Marie-Alexandre Alophe (vers 1850).
-
Tombe au cimetière du Père-Lachaise.
Liens externes
modifier- Ressources relatives à la musique :
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Ressources relatives au spectacle :
- Ressources relatives à l'audiovisuel :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative à plusieurs domaines :
- Ressource relative à la vie publique :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :