Château de Présilly
Le château de Présilly est un château situé sur les hauteurs de Présilly, en Bourgogne-Franche--Comté (France). Sa construction s’étend du XIe siècle au XVe siècle.
Localisation
modifierLe château est situé dans le département français du Jura, sur la colline du Crotard surplombant Présilly à l’ouest du village et s’élevant à 638 mètres de haut[1].
Description
modifierLa partie la plus ancienne du château est son donjon rectangulaire datant du XIe siècle[2], aux murs de pierres de trois mètres d’épaisseur, situé à l’ouest du château[3]. Il est composé d’un rez-de-chaussée au plafond vouté de 10 m de haut, servant d’arsenal, et d’un premier étage destiné aux gardes et doté de meurtrières, de postes de guet et de réserves de flèches[4]. Les deux étages communiquent par une ouverture centrale et par des éléments mobiles : si le donjon devait être défendu, aucun escalier ne permettait à des assaillants d'accéder facilement aux deux parties[3].
Comprenant un des côtés du donjon[3], une courtine dotée d’un chemin de ronde, édifiée au XIIIe siècle, forme le périmètre de la cour[4]. Les bâtiments bordant la cour ont été plus abîmés que le donjon. Il subsiste une construction, au sud, formée d’un rez-de-chaussée vouté et d’un étage[3] qui pourraient correspondre à une cuisine et à une salle des gardes[4] ; ainsi qu’un bâtiment remanié au cours de l’occupation du lieu pour servir de prison[4].
À la fin du XVe siècle, les héritiers de Nicolas Rolin adjoignent au château une barbacane du côté ouest[5] : ses murs bas forment un plan pentagonal muni d’un éperon[6]. Le long de la muraille d’enceinte, un fossé est creusé. Pour rentrer dans la forteresse, il faut d’abord passer par la barbacane et sa porte latérale, puis franchir le fossé grâce à un pont-levis, avant de traverser le châtelet et d’arriver dans la cour[5].
Le châtelet est également daté du XVe siècle [7]; il est large d’environ 8 mètres et profond de quatre, et peut être isolé du reste du château grâce au pont-levis à l’ouest et à une porte pivotante à l’est[8]. Les emplacements pour les pièces du pont-levis sont encore visibles sur la façade[8].
Historique
modifierLe château est propriété de la famille de Dramelay jusqu’au XVe siècle, avant de passer aux mains de Nicolas Rolin et de sa descendance, puis à celles des comtes de Montrevel du XVIe siècle au XVIIIe siècle[5]. Chacun des propriétaires contribue aux aménagements successifs de la place forte[5].
En 1673, lors de la prise de la Franche-Comté par les forces françaises au cours de la guerre de Hollande, Lacuzon démantèle le château afin qu’il ne puisse pas être utilisé par l’ennemi[9],[10].
La forteresse en ruines est décrite par Charles Nodier et illustrée par Jean Alaux dans un des volumes des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France paru en 1825[11],[12].
Préservation des ruines
modifierÀ la fin des années 1940, les ruines de la forteresse sont masquées par la densité de la végétation[4]. Au cours de la décennie suivante, sous l’impulsion de l’abbé de Perthuis, plusieurs chantiers de jeunes scouts[13] ou de volontaires Concordia permettent de défricher le site[4] ; l'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1955[14].
L’association « les Balladins du château », fondée dans les années 1980, gère le site et organise des chantiers de fouilles[15].
Galerie
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Entrée latérale de la barbacane.
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Châtelet, vu depuis la barbacane (le fossé a été comblé).
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Intérieur du châtelet : les corbeaux de pierre délimitent un étage, où était installée une cheminée.
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Ruines du donjon.
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Panorama de la cour du château, depuis le pied du donjon.
Notes et références
modifier- Eydoux 1972, p. 117
- Société pour la protection des paysages et de l'esthétique générale de la France, « Sites et monuments : bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique générale de la France », sur Gallica, (consulté le ), p. 15-17 Cette référence est utilisée 7 fois sur cette page.
- Eydoux 1972, p. 123
- Société pour la protection des paysages et de l'esthétique générale de la France, « Sites et monuments : bulletin de la Société pour la protection des paysages et de l'esthétique générale de la France », sur Gallica, (consulté le ), p. 15-17
- Eydoux 1972, p. 116-118
- Jean Mesqui, Châteaux et enceintes de la France médiévale: Les organes de la défense, Picard, (ISBN 978-2-7084-0419-9, lire en ligne), p. 357
- Société d'émulation du Jura, Travaux présentés par les membres de la société, Impr. Declume., (lire en ligne), p. 432
- Eydoux 1972, p. 120
- Paul Benoît, Histoire de l'abbaye et de la terre de Saint-Claude / par D. P. Benoît, Montreuil-sur-Mer, 1890-1892 (lire en ligne), p. 615
- M. Perraud, Lacuzon ; d'après de nouveaux documents, Lons-le-Saunier, Impr. de Gauthier, (lire en ligne), p. 98-99
- Eydoux 1972, p. 124-126
- Charles Nodier et Justin Taylor, « Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France. Franche-Comté », sur Gallica, (consulté le )
- Eydoux 1972, p. 126
- Notice no PA00102003, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- « Présilly. Le chantier de jeunes volontaires au château de Présilly est terminé », sur www.leprogres.fr, (consulté le )
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- Henri-Paul Eydoux, Châteaux fantastiques, vol. 4, Paris, Flammarion, , 272 p., p. 117-127
Liens externes
modifier- Ressource relative à l'architecture :