Balle chemisée
Une balle chemisée (Full metal jacket bullet en anglais), parfois improprement appelée balle blindée, est un type de projectile composé d'un noyau d'alliage mou (généralement du plomb) encastré dans une coquille de métal dur : laiton, cupronickel ou parfois un alliage d'acier. Cette coquille extérieure, à la manière d'une « chemise » qui habille le projectile, peut s'étendre à la totalité de la balle ou laisser le plomb visible (la balle est alors « demi-chemisée »). Cette technique permet à la balle d'atteindre une plus grande vélocité que son noyau nu sans laisser de dépôt dans l'alésage. Comparée aux balle à pointe creuse ou souple, l'apparence d'une munition chemisée est très reconnaissable.
Histoire
modifierHistoriquement, la première balle blindée fonctionnelle est attribuée au colonel Éduard Rubin de l'armée suisse en 1882[1],[2],[3],[4]. Ce type de projectile a été employé pour la première fois à grande échelle à partir de 1886 pour le fusil Lebel modèle 1886 dans la cartouche à balle « M », une balle cylindro-ogivale de 15,1 grammes à la pointe tronquée et constituée d'un noyau de plomb enveloppé d'une chemise de maillechort[5].
Caractéristique de l'impact
modifierDu fait qu'il est gainé, ce type de projectile a moins de capacité d'expansion après contact avec la cible qu'un projectile à pointe creuse. Il est donc plus perforant. Mais cet avantage peut devenir un inconvénient : une balle chemisée peut traverser sa cible de part en part, provoquant une blessure moins grave, et laissant la cible en état de riposter. En outre, un projectile qui traverse une cible peut provoquer, au-delà de la cible, des dégâts non souhaités.
Dans la culture populaire
modifierLe titre du film Full Metal Jacket (1987), du cinéaste Stanley Kubrick, fait directement référence à ce type de munition.
La balle blindée est mentionnée dans la chanson populaire corse "Mort aux vaches".
Dans le son "Double Fuck", le rappeur Kaaris écrit : "Desert Eagle, balle chemisée => ajouter au panier".
Galerie
modifier(Dans la description des différentes munitions, les énumérations sont mentionnées de gauche à droite).
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Cartouche chemisé allemande 7,92 × 57 mm Mauser fabriquées en 1941.
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Mauser K98K avec un clip de rechargement de balles chemisées Mauser 7,92 × 57 mm.
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3 balles chemisées 7,62 × 51 mm Otan (à côté d'une balle traçante non tirée), portant des marques de tir.
Notes et références
modifier- (en) Jean Huon, Military Rifle and Machine Gun Cartridges, Alexandria (Virginie), Ironside International Publishers, Inc., , 378 p., 23 cm (ISBN 0-9355-5405-X et 978-0-9355-5405-2, OCLC 24498827, présentation en ligne).
- (en) « Swiss Handguns 1882 : The History The 7.5 Swiss Cartridge », sur swissrifles.com, (consulté le ).
- (en) Holt Bobinson, « The model 1911 Schmidt Rubin: the other Switzer » (version du sur Archive.today), FindArticles.com (consulté le ).
- (en) J. B. Wood, The Gun Digest Book of Firearms Assembly/Disassembly: Centerfire Rifles, vol. IV, Iola (Wisconsin), Krause Publications (en), , 576 p., 28 cm (ISBN 978-0-87349-631-5, OCLC 52359378, présentation en ligne), p. 450.
- Un officier supérieur, Les armes a feu portatives des armées actuelles et leurs munitions, Paris, librairie militaire de L. Baudoin, , 251 p., 23 cm (OCLC 24675096, présentation en ligne, lire en ligne [PDF]), p. 110.
Voir aussi
modifierArticles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Déclaration (IV, alinéa 3 de 1899) concernant l'interdiction de l'emploi de balles qui s'épanouissent ou s'aplatissent facilement dans le corps humain… », sur ICRC (consulté le ).
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- (en) « The Deadly .303 British (Photos montrant les effets terminaux de la balle britannique Mark 7 .303) », sur theboxotruth.com, (version du sur Internet Archive) (consulté le ).
- (de + en + es + fr) « Association espagnole des collecteurs de cartouches (Aecc) », sur municion.org (consulté le ).