Aurélien Bellanger

écrivain et chroniqueur radio français

Aurélien Bellanger, né le [1] à Laval, est un écrivain français et chroniqueur radio, philosophe de formation. Il reçoit le prix de Flore en 2014 pour son deuxième roman, L'Aménagement du territoire, publié aux éditions Gallimard.

Aurélien Bellanger
Aurélien Bellanger en 2023.
Biographie
Naissance
(44 ans)
Laval
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Genre artistique
essai, roman
Distinction

Biographie

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Né à Laval, Aurélien Bellanger vit un an à Argentré[2], puis grandit à Barentin (banlieue de Rouen), puis dans l'Essonne. Il effectue deux années de classe préparatoire (hypokhâgne puis khâgne) au Lycée La Perverie à Nantes, suit des études de philosophie[3],[4],[5] à Nantes et à Rennes[2] et, après une première expérience professionnelle en banlieue chez Virgin, travaille à la librairie L'Arbre à lettres, rue Édouard-Quénu en bas de la rue Mouffetard à Paris. Il finit par quitter son travail pour se consacrer à la littérature[4],[6],[7].

En 2010, il publie son premier livre aux éditions Léo Scheer, l'essai Houellebecq écrivain romantique. En 2012 paraît son premier roman, La Théorie de l'information, aux éditions Gallimard. Pour sa sortie, le livre est tiré à 10 000 exemplaires[1]. L'auteur déclare avoir voulu écrire un roman balzacien sur l'époque contemporaine. Le personnage principal, Pascal Ertanger, est en partie inspiré de la biographie de Xavier Niel, fondateur de Free. Le titre du roman est une référence à la théorie de l'information développée par Claude Shannon à partir de 1948[8].

Son deuxième roman, L'Aménagement du territoire, sort en 2014 et remporte le prix de Flore[9]. Son troisième, Le Grand Paris, est publié en 2017[10].

En , il est membre du jury du Festival international du livre d'art et du film de Perpignan[11].

De 2017 à 2020, il tient la chronique quotidienne finale des Matins de France Culture intitulée « La conclusion d'Aurélien Bellanger[12] », dans laquelle il se livre au détour d'un commentaire très littéraire d'un fait de société. Une sélection de ces chroniques paraît en 2019 sous le titre La France. Son quatrième roman, Le Continent de la douceur, est publié la même année.

En septembre 2019, il rejoint l'émission Clique de Mouloud Achour sur Canal+, dans laquelle il anime chaque vendredi une chronique décalée sur le monde de la culture[réf. nécessaire][13].

Inspirations

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Honoré de Balzac et Michel Houellebecq l'ont fortement influencé pour l'écriture de son premier roman[14]. Il prend toutefois ses distances avec le second, considérant qu'il « s'est trompé en se radicalisant » et que « maintenant, il est à droite de Zemmour », et par conséquent dans le « camp d’en face »[15].

Aurélien Bellanger affirme être un fan inconditionnel du Club des cinq d'Enid Blyton[16]. Il cite également, parmi les lectures qui l'ont marqué, Marcel Proust, Julien Gracq, Gustave Flaubert et Stendhal[17].

Au niveau musical, ses deux plus grandes inspirations sont Arnold Schönberg et Bob Marley[18].

Il se définit comme un sceptique[19] et se réfère régulièrement au chercheur Freeman Dyson[20].

Réception critique

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Aurélien Bellanger à Mouans-Sartoux en 2012.

À la sortie de son premier roman La Théorie de l'information, Sylvain Bourmeau dans Libération et Élisabeth Philippe dans Les Inrockuptibles comparent l'écrivain à Michel Houellebecq[21],[6]. Dans La Croix, Sabine Audrerie s'interroge : « S’il fallait chercher un lien, on pourrait retenir la volonté de s’inscrire dans l’héritage balzacien »[8].

Dans L’Express, Jérôme Dupuis n'est pas élogieux, trouvant le livre ennuyeux. Il y voit un Houellebecq « sans humour, sans sexe, sans aphorisme et sans mélancolie »[22]. Quant au style littéraire d'Aurélien Bellanger, Sylvain Bourmeau le qualifie de volontairement transparent, inspiré du style de l'encyclopédie Wikipédia[21]. Le directeur du magazine Lire, Philippe Delaroche, qualifie cette écriture de « poison Wikipédia »[23].

Ziad Gebran note, après la parution du Grand Paris : « l’auteur est familier de ce type de production hybride, entre imaginaire et réalité, entre documentaire et fiction, qui force une lecture à plusieurs niveaux »[24].

Ulysse Baratin, dans En attendant Nadeau, évoque la « manière bien reconnaissable » composée de « paradoxes, préciosité de style et aisance distanciée » d'un auteur « à thèse » qui « passe son temps à se battre avec un poète refoulé » et dont la « vraie passion » est de « faire des phrases »[25].

En août 2024, il publie Les Derniers Jours du Parti socialiste, roman à clés, qui dépeint l’ascension du mouvement politique Printemps républicain, estimant qu'il travestit à gauche le concept de laïcité[26]. Pour Marianne, le roman est un « sommet de lourdeur militante » et un « règlement de comptes à travers une mauvaise littérature »[27]. Les Échos jugent que « la satire est souvent drôle, mais le roman vide de romanesque »[28]. La journaliste Caroline Pernes pour le magazine Télérama décrit quant à elle l'ouvrage comme une « grande fresque politico-historique, délicieusement cynique »[29]. Alain Finkielkraut, dans son émission Répliques qualifie d'« abjecte » la façon dont Laurent Bouvet est traité, sous couvert de satire, dans le roman[30]. Parmi les personnages de ce roman à clef : Laurent Bouvet Grémond, Alain Finkielkraut Taillevent, Michel Onfray Frayère, Lucien Jerphagnon Cormier, Caroline Fourest Véronique Bourny, Philippe Val Revêche, Aurélien Bellanger Sauveterre... et le Printemps républicain alias Mouvement du 9 décembre.

Œuvres

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  • La Théorie de l'information, Gallimard, coll. « Blanche », 2012 ; coll. « Folio » n° 5702, 2014
  • L'Aménagement du territoire, Gallimard, coll. « Blanche », 2014 ; coll. « Folio » no 6049, 2016
  • Le Grand Paris, Gallimard coll. « Blanche », 2017 ; coll. « Folio » no 6519, 2018
  • Le Continent de la douceur, Gallimard, coll. « Blanche », 2019 ; coll. « Folio » no 6904, 2021
  • Téléréalité, Gallimard, coll. « Blanche », 2021 ; coll. « Folio » no 7115, 2022
  • Le Vingtième Siècle, Gallimard, coll. « Blanche », 2023
  • Les Derniers Jours du Parti socialiste, Seuil, coll. « Cadre rouge », 2024, 472 pages (ISBN 978-2-0215-7116-5)[31]

Nouvelles

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  • « Retour vers le futur », dans Le Point no 2095, 8 novembre 2012
  • La Fête (avec des aquarelles de Thomas Lévy-Lasne), Éditions de la Ménagerie, 2017

Théâtre

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  • Eurodance, Gallimard (hors série littérature), 2018

Préfaces

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Contributions

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  • « Webcam », dans Thomas Lévy-Lasne, Éditions Particules, 2012
  • « Blockbuster – À propos de Saint Dominique et saint François préservant le monde de la colère du Christ de Pierre Paul Rubens », dans D'après – Des romanciers au musée des Beaux-Arts de Lyon, Presses universitaires de Lyon, 2016
  • « 42 kilomètres », dans Creatures of the City - SCAU architecture (photographies de Cyrille Weiner), Park Books, 2018
  • « Terminus », dans Armistice, Gallimard, coll. « Blanche », 2018
  • « Un truc du XXe siècle », dans Les Désirs comme désordre, Pauvert, 2020
  • « La mer à portée de main », dans Prélude au Vendée Globe - Regards d’écrivains, de marins et de chercheurs, Gallimard, 2020
  • « Les années 2000 », dans Collection Cranford : les années 2000, Silvana Editoriale, 2020.

Court métrage

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Filmographie

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Notes et références

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  1. a et b David Caviglioli, « 3615 Xavier Niel », Le Nouvel Observateur,‎ (lire en ligne).
  2. a et b Valentin GENDROT, « Les racines argentréennes d'A. Bellanger », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  3. Il commence puis abandonne une thèse intitulée « La métaphysique des individus possibles » sous la direction de Frédéric Nef à l'École des hautes études en sciences sociales ; voir : « Aurélien Bellanger », sur Institut Jean Nicod (consulté le ).
  4. a et b Élisabeth Philippe, « Aurélien Bellanger, l’une des révélations de la rentrée littéraire », Les Inrockuptibles, .
  5. Sylvain Bourmeau, « Ce roman n’aurait jamais vu le jour sans Wikipédia », sur Libération, .
  6. a et b Élisabeth Philippe, « Aurélien Bellanger, le nouveau Houellebecq ? », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne).
  7. « La conclusion d'Aurélien Bellanger », sur franceculture.fr.
  8. a et b Sabine Audrerie, « Des souris et des hommes », La Croix,‎ (lire en ligne).
  9. Thierry Clermont, « Le prix de Flore pour Aurélien Bellanger », sur Le Figaro, (consulté le ).
  10. Philippe Vallet, « Le livre du jour - "Le Grand Paris" d'Aurélien Bellanger », France info, 3 février 2017.
  11. Site du FILAF, section 2015.
  12. « La Conclusion Par Aurélien Bellanger », sur franceculture.fr (consulté le ).
  13. « Aurélien Bellanger - Tous les articles de Clique.tv », sur Clique.tv (consulté le ).
  14. Elisabeth Philippe, « Aurélien Bellanger, le nouveau Houellebecq ? », sur Les Inrocks, .
  15. Benoît Franquebalme, « Aurélien Bellanger : "La petite fenêtre par laquelle la gauche pourrait se réinventer est chez Walter Benjamin" », sur Marianne, .
  16. Christine Deymard, « Aurélien Bellanger, l'artisan écrivain », Marie Claire, aout 2014.
  17. « Aurélien Bellanger : entre photographie et philosophie », (consulté le ).
  18. « « Mon problème avec la musique », par Aurélien Bellanger », sur Le Nouvel Obs, (consulté le )
  19. Les Matins de France Culture, émission du 27 août 2012 ; voir en ligne.
  20. « Aurélien Bellanger est-il “photogénique” ? », Politis.
  21. a et b Sylvain Bourmeau, « La Théorie de l’information, un puissant avatar de l'époque », Libération,‎ (lire en ligne)
  22. Jérôme Dupuis, « Aurélien Bellanger, ennuyeux comme un annuaire électronique », sur L'Express,
  23. « Le match des critiques : que vaut le dernier livre d'Aurélien Bellanger ? » dans L'Express, 19 septembre 2012 Voir en ligne
  24. Ziad Gebran, « Le Grand Paris d'Aurélien Bellanger », Esprit Critique, jean-jaures.org, 3 mars 2017.
  25. Ulysse Baratin, « Le continent de la douceur, d'Aurélien Bellanger : l'art de faire des phrases », sur En attendant Nadeau, (consulté le ).
  26. Lucie Delaporte, « Comment le Printemps républicain a œuvré à la montée de l’extrême droite », sur mediapart.fr, (consulté le ).
  27. Etienne Campion, « Aurélien Bellanger se paye le Printemps républicain : quand le militantisme balourd rencontre la littérature », marianne.net, 22 août 2024.
  28. Adrien Gombeaud, « Les Derniers Jours du Parti socialiste : Le roman des gauches parallèles », lesechos.fr, 19 août 2024.
  29. Caroline Pernes, « Pourquoi le roman à clés d’Aurélien Bellanger fait polémique », sur telerama.fr, (consulté le ).
  30. « Laurent Bouvet et le Printemps républicain », France Culture, Répliques par Alain Finkielkraut, le  ; vers 48 min 30 s.
  31. Olivier Faure : « La laïcité n'est pas une religion » (, 56:57 minutes), Mediapart, consulté le
  32. « Aurélien Bellanger | Le Grand Paris des écrivains », sur pavillon-arsenal.com (consulté le ).
  33. Marie-Christine Imbault, « Aurélien Bellanger reçoit le 20e prix de Flore », sur Livres hebdo, .
  34. Vincy Thomas, « Le prix du Zorba pour Aurélien Bellanger », sur Livres hebdo, .
  35. Voir sur le site de l'Académie française.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Rémi Mathis, « Aurélien Bellanger : “Un roman, c’est une longue succession de pages au hasard” », Nonfiction,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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