Abbaye de Joyenval

abbaye située dans les Yvelines, en France

L'abbaye de Joyenval est une ancienne abbaye desservie par les Prémontrés, dont les vestiges se trouvent actuellement sur un golf en bordure de la forêt de Marly, près du désert de Retz, sur le territoire de la commune de Chambourcy (département des Yvelines).

Abbaye de Joyenval
Image illustrative de l’article Abbaye de Joyenval
Présentation
Culte Catholicisme
Type Abbaye
Début de la construction 1224
Fin des travaux Détruite fin XVIIIe siècle
Style dominant Ruines
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1989)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Yvelines
Ville Chambourcy
Coordonnées 48° 53′ 10″ nord, 2° 02′ 10″ est
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
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Abbaye de Joyenval
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Abbaye de Joyenval

Historique

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Elle fut fondée ou refondée en 1221 par Barthélemy de Roye ou de Retz[2], chambrier de France au service du roi Philippe-Auguste, qui y fut enterré trois ans après. Plusieurs autres membres de la famille de Roye, incluant son neveu Nicolas, pair de France, évêque et comte de Noyon de 1228 à 1240, seront également inhumés dans l'abbaye[3],[4]. Le monastère, desservi par les Prémontrés, a été construit dans le vallon, en contrebas du donjon de Montjoye, sur le lieu d'un ancien ermitage qui aurait reçu la visite de la princesse Clotilde : « On lit, en anciennes scriptures, dit un ancien historien, qu'en ce temps avoit ung hermite preud'homme et de saincte vie, qui habitait en ung boys près d'une fontaine, au lieu qui de présent est appelé Joye-en-Val, en la chastellenie de Poissy près Paris, auquel hermite, Clotilde, femme du roi Louis, avait grande fiance, et pour sa saincteté le visitait souvent et lui administrait ses nécessités »[2]. La Fontaine des Lys aurait été témoin de la conversion du roi Clovis[5].

Une Montjoie était une colline, soit destinée à surveiller un territoire, soit dédiée à Jovis (Jupiter). Les abbés prétendaient que l'oriflamme Montjoie, ce Palladium de la France, remis à l'empereur Charlemagne par le pape Léon III, était primitivement conservé dans les murs de la forteresse de la Montjoye, qui touchaient le monastère[5], avant d'être déposé à l'Abbaye de Saint-Denis.

L'église a été consacrée à saint Laurent et, après le transfert de ses reliques en 1261, également à saint Barthélémy[5]. L'abbaye de Joyenval, dans le diocèse de Chartres, ne figure pas au Dictionnaire des communes. Par la suite, des actes conservés aux Archives nationales témoignent qu'il s'y était établi une communauté d'usuriers juifs dont les biens furent vendus ou donnés après l’expulsion de 1306. En 1313, Philippe-le-Bel fait don à l'abbaye de Joyenval d'un four dans une maison où étaient les écoles des juifs : In domo in qua solebant esse scole judeorum apud Joyenval.

Par lettres patentes datées de Saint-Germain en 1328, Philippe VI de Valois prend sous sa sauvegarde et protection royale l'abbaye de Joyenval de l'ordre des prémontrés, à la limite du terroir de Montaigu, près le château de Montjoie et celui de Retz[6].

Elle est incendiée le durant de la guerre de Cent Ans, lors de la chevauchée du roi d'Angleterre Édouard III.

Les moines de Joyenval possédaient un hôtel à Paris, dans une rue de la rive droite de Paris qu'on nommait alors rue Aux-Moines-de-Joienval et par corruption, rue Aux-Moines-de-Jenvau ou rue aux Moignes-de-Jenvau et qui est citée par Guillot de Paris dans Le Dit des rues de Paris sous la forme rue à Moingnes-de-Jenvau. Cet hôtel est remplacé en 1698 par un grenier à sel.

L'abbaye est détruite à la Révolution.

Vestiges

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Il subsiste quelques vestiges de l'église abbatiale visibles dans le golf de Joyenval. Ils ont fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le [7].

Abbés successifs

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Selon M. H. Fisquet la liste des abbés[8] est :

Galerie

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Propriétés, revenus

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  • « La paroisse de Montesson est partagée entre deux seigneuries : Montesson et La Borde. En 1239, l’écuyer Jehan de Montjoie fait don du fief de Montesson à l’abbaye de Joyenval. Puis la seigneurie appartient au prieuré de Conflans-Sainte-Honorine, qui la vend en 1564 aux Le Pileur-Portal. Le seigneur Henri Bertin, ministre de Louis XV et de Louis XVI et féru d’agronomie aménage le parc seigneurial, l’actuel Parc Penet. La Borde fut un fief dépendant de la seigneurie de Maisons. En 1489, Etienne de Vesc, familier de Charles VIII, en est détenteur. La seigneurie est ensuite achetée par de petits officiers royaux, qui y ont ferme et manoir où ils résident, ainsi les: Brûlart »[10],[11].

Notes et références

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  1. Notice no PA00087788, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. a et b Alphonse Rolot, Précis historique de Saint-Germain-en-Laye, Beau, , p.112
  3. Étienne Patou, « Seigneurs de Roye » [PDF], sur racineshistoire.free.fr, (consulté le )
  4. Auguste Molinier, Obituaires de la Province de Sens - Tome II : Diocèse de Chartres, Paris, Imprimerie Nationale, (lire en ligne), p. 291
  5. a b et c [Dutilleux 1890] A. Dutilleux, « Abbaye de Joyenval », Mémoires de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, t. 13,‎ , p. 43-44, 48, 58.
  6. Rolot 1848, p. 122.
  7. Notice no PA00087788, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  8. FISQUET (M. H.) Paris, Chartres. La France pontificale (Gallia Christiana) histoire...des Evêques (1864), pp. 545-568 ; p. 558
  9. Archives départementales de la guerre, château de Vincennes, index du tome III, p.96 de la sous-série A 1, références 11-73 et 75; 11-84 et 85; 11-88 et 95, 15, 34, [1]
  10. [source insuffisante] Racines histoire, op. cit., p. 3
  11. Association Histoire et Mémoire de Montesson

Voir aussi

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Article connexe

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Liens externes

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